Le salopard le plus riche du monde.

Le 09/01/2021
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par Un Dégueulis
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Thèmes / Débile / Sarcastique
Un Dégueulis débarque sur la Zone avec cette tranche de vie sexuelle et affective d'un riche salopard, entre la tentative de portrait plus ou moins sérieux à la seconde personne et la grosse farce plutôt lourdingue. Les histoires d'enculage, tel quel, ce n'est pas le pan le plus intéressant de la Zone, mais ça nous rapporte quelques clics dans les moteurs de recherche. À condition de bien choisir son titre, bordel.
C’est une chambre d’hôtel cinq étoiles comme il en existe des milliers dans le monde, luxueuse et fonctionnelle, grand lit confortable, miroir mural et machine à café posée sur le bureau. Le lit s’agite doucement au rythme d’un accouplement que l’on peut qualifier de « sauvage ». Tu es en levrette, l’anus offert, le pénis en érection, et ta partenaire Sylvia, classée numéro un sur transescort.com, te pénètre avec une sensualité qui te plonge dans des délices indescriptibles.
La femme au pénis surdimensionné jouit violemment dans ton rectum, avec une secousse qui te fait jouir aussi. Tu enfouis ta tête dans l’oreiller, savourant les dernières gouttes de dopamine qui s’effacent peu à peu de ton cerveau. Ces moment-là sont toujours trop courts. Elle se retire doucement et essuie discrètement les traces de merde sur son gland. Toi, tu regardes une dernière fois son corps sculptural. Elle a des seins énormes, fermes et parfaitement proportionnés par rapport à son corps et à sa taille. Tu allumes une cigarette tout en comptant son dû : cinq cent euros. Elle les vaut largement, au vu de la qualité du service. Tu te lèves et te diriges vers la douche tandis qu’elle se prépare à partir. En passant, tu jettes un regard distrait à ton reflet dans le miroir. La quarantaine bien tassée, bedonnant, le crâne dégarni, les yeux légèrement cernés et les bajoues naissantes, tu te trouves séduisant.
Lorsque tu émerges dix minutes plus tard, la prostituée est repartie, respectant ton souhait de rester seul après le coït. Tu allumes une autre clope et regardes tes e-mails sur ton portable, en t’asseyant précautionneusement sur le bord du lit. Tu as un peu mal, mais c’est la rançon du plaisir.
Les opérations en Afrique suivent leur cours, les syndicalistes ont tous été corrompus ou éliminés. En Asie, une des filles qui travaillent dans tes nombreux night-clubs s’est fait agresser. Il faudra lui payer une opération de reconstruction du visage. Tu as la mauvaise idée d’ouvrir la photo en pièce-jointe. Une remontée de bile t’oblige à courir au lavabo pour y déverser le contenu de ton estomac. Décidément le monde est pourri jusqu’à l’os, penses-tu. Puis tu te souviens que tu es toi-même une pourriture de la plus belle espèce. Tu laisses échapper un petit rire, de ta voix de fausset qui t’a toujours valu d’être la cible des moqueries et des rackets de tes camarades de classe. « C’est qui qui rigole, maintenant, bande d’enculés ? » murmures-tu avec un sourire carnassier en te remémorant leurs visages méchants. Grâce aux algorithmes que tu as développés et vendus à toutes les banques et à tous gouvernements de la planète, tu t’es assuré qu’aucun d’eux ne puisse jamais trouver du travail ou obtenir un prêt bancaire, les conduisant pour les uns au suicide, pour les autres à la clochardisation, et pour certains à la criminalité et à la prison.
Tu te rassois. Ouch. Décidément Sylvia n’y est pas allée de main morte. Tu fouilles dans ton attaché-case et en sors une trousse à pharmacie. A l’intérieur, tout ce dont tu as besoin pour calmer tes sphincters meurtris : vaseline, anti-inflammatoires, héroïne. Après avoir pris soin de ton postérieur, tu t’injectes lentement la substance brune dans les veines, savourant la sensation de détente qui envahit tous tes muscles. Tu continues à lire tes mails. A part deux ou trois politiciens qui reprochent à l’une de tes entreprises d’utiliser des bébés phoques pour fabriquer du mascara, R.A.S. Satisfait de toi-même, tu t’allonges sur le lit, en rêvassant à ta prochaine acquisition, une entreprise de biotechnologie focalisée sur l’amélioration des parties génitales. Tu te demandes s’ils pourraient faire grossir ta prostate. Une meilleure sensibilité rectale serait un progrès indéniable pour l’humanité. Ton téléphone sonne. Merde. Ta femme.
-    Allô chérie ?
-    Chouchou d’amour, mon roudoudou adoré, tu vas bieeeen ?
Mauvais signe. Elle ne te parle sur ce ton que quand elle a fait une grosse connerie.
-    Qu’est-ce que tu as encore fait ?
-    J’ai été très vilaine mon chouchou. Tu vas devoir me punir sévèrement. Répond-t-elle d’une voix qui se veut enjôleuse et qui ne parvient qu’à t’irriter davantage.
Tu hurles intérieurement. La seule raison qui t’empêche de la faire assassiner est qu’elle n’a pas encore hérité de la fortune de son père, un oligarque russe avec des intérêts dans toute l’Europe de l’Est. Tu te mords le poing jusqu’au sang tant l’effort nécessaire à garder ton calme est grand.
-    Oui ma chérie, j’appellerai Mbempé, Rachid et leurs copains pour te punir. Maintenant, s’il te plaît, dis-moi ce que tu as fait.
-    Eh bien, tu te souviens de cette nouvelle voiture que tu as achetée ?
Oh non. Elle parle de la Rolls-Royce collector modèle « Michael Jackson » que tu viens d’acquérir pour quatre millions d’euros et dont il n’existe que trois exemplaires au monde. Un filet de merde s’échappe de ton anus et vient tâcher les draps.
-    Eh bien, continue-t-elle d’un ton faussement contrit, je crains de l’avoir un peu…comment dire…cassée.
Un peu cassée ? Tu crains le pire.
-    Est-ce qu’elle est réparable ?
-    Euh…si « réparable » inclut de changer la carrosserie, le moteur et l’électronique, je pense que oui…
-    Bordel de merde, c’est une bagnole collector ! Comment est-ce que ton cerveau de pétasse a pu chier l’idée que la conduire était une option pour toi ?
-    Hey, ce n’est pas moi qui conduisais ! C’est Raoul. Et Moussa. Et Viktor. Elle marque une pause. Et Mamadou, Abdoulaye, Sékou, Boubakar, Demba, Alexandr, Piotr, Alexei, Youri, Mouloud, Djamel, Dong, Feng, Liang, et Dédé.
-    Qui Dédé, le nain ? Tu as laissé le nain conduire ma bagnole ?!
-    Il a dit qu’il pouvait appuyer sur les pédales rien qu’avec sa bite ! Il fallait que je voie ça !
-    Bordel de merde, Svetlana ! Tous tes putain d’amants ? Sérieusement ?
-    Non pas tous…
Ignorant sa dernière phrase et refusant d’en dérouler les implications, tu exploses de rage, l’insultant copieusement au téléphone, ne t’arrêtant que lorsque tu entends des gémissements à l’autre bout du fil. Elle se branle, réalises-tu. Cette salope se branle en écoutant mes insultes. Tu raccroches abruptement et jettes le téléphone. Tu donnes des coups dans le mur et manques de te briser une phalange. Bordel.
Tu as besoin d’héroïne pour te calmer. Les mains tremblantes, tu sors une autre seringue de la trousse à pharmacie. Puis, après un temps de réflexion, tu en sors une deuxième. Tu te les injectes toutes les deux directement dans la jugulaire. Le calme t’envahit. Tes pupilles se dilatent au maximum. Ta vessie et tes intestins se relâchent, finissant de tâcher les draps. Tu t’effondres, les lèvres bleuies, tandis que ta respiration devient de plus en plus superficielle. Ton cœur ralentit jusqu’à s’arrêter complètement. Dans le même temps, ta poitrine et ton diaphragme cessent d’inspirer l’air dans tes poumons. Tu ne te rends compte de rien, complètement shooté par la drogue.
Le lendemain, Svetlana appellera son père pour l’informer du décès tragique de son mari. Elle le rassurera en lui expliquant que tout est sous contrôle, le testament indique qu’elle est l’unique héritière de son empire valant plusieurs centaines de milliards de dollars. Elle fêtera ça avec Mouloud, Mamadou, Piotr, Dédé et les autres avant de préparer son premier conseil d’administration. A l’ordre du jour, le rachat d’une startup qui produit des expériences sexuelles personnalisées pour milliardaires. Des expériences mortellement agréables.