Un dégueulis en vers

Le 20/01/2021
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par Un Dégueulis
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Rappelons en premier lieu que seul Dourak Smerdiakov a le droit d'écrire des poèmes sur la Zone. Bien sûr de nombreuses personnes ont contourné cette règle, moi le premier. Le résultat n'a jamais été à la hauteur comme si une malédiction frappait tous ceux qui tentaient de rivaliser. Les vers de Un dégueulis ne font pas exception. Bien qu'emplis de mot savamment choisis, il y a toujours quelque chose de bancal qui agresse l'oreille et vous tord le cervelet.
L'inanité, le sale, le vieux, l'immondice noircie raclée dans les crachoirs, le poumon droit d'un tuberculeux, un morceau de papier sur lequel est écrit "je t'aime", et où l'on devine, sous l'encre, une tâche de sang qu'on a voulu effacer, le cancer colorectal, deux crabes furieux face à la marée haute, la couleur jaune, les muqueuses d'une prostituée rongée par la gonorrhée, et le Sourire, solaire et ironique, illuminant le vide.
J’ergote en vain dans la nuit noire
Et les démonistes sans nom
Giclant de cauchemardesques merdes
Hument en cercles mes sphincters.

Les fabulations dilatoires
Des stryges qui servent Mammon
Réveillent l’antique saperde
Qui m’entube jusqu’à l’ictère.

L’amputation dérogatoire
Produit dans mon cerveau camé
Des hallucinations charclées
Par le plus extrême racloir.

J’ergote en vain mais que veux-tu ?
C’est l’affabulation d’ivoire
Qui me frappe comme un heurtoir
Et qui très lentement me tue.

Pour ronger jusqu’au dadaïsme
La fistule testiculaire,
Il faut avoir à ses molaires
Le fétiche du gigantisme.

Et si l’annulation trépane
L’inanité de mes vieux vers
C’est pas l’Échec buvant son verre
Qui fera avancer cet âne.