Fist-dating

Le 04/02/2021
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par Un Dégueulis
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Dossiers / Placement de produits
Un Dégueulis trouve un bon filon et sait bien en dérouler la pelote dans sa participation à l'appel à textes "placement de produits". Esprit zonard du début à la fin tant dans l'humour que dans la forme. C'est à se taper le cul par terre tant et si bien qu'on se demande si l'auteur n'est pas un des grands anciens revenu avec un autre avatar. Ou peut être que la réincarnation existe. Conseil : à lire quand on ne mange pas en même temps ses céréales Chocapic sinon prévoir un défibrillateur.
« Homme, la trentaine, sain de corps à défaut d’esprit, vingt-trois dents, de belle prestance, d’un bon niveau intellectuel, cherche femme avec de gros poings et des bras musclés, pour relation sérieuse en vue du mariage. »
Je viens de créer mon profil Tinder et je me demande encore quelle photo mettre en avant. J’ai beaucoup de mal à me décider, entre celle où on me voit remporter la troisième place au championnat mondial du fist-fucking, celle où je m’introduis un bébé phoque dans l’anus au parc aquatique pendant mes dernières vacances, ou celle je m’enfonce une batte de base-ball dans la gorge. J’aime particulièrement cette dernière photo parce que c’est comme ça que j’ai perdu mes dents : le gros bout était resté coincé contre mes incisives et j’avais dû forcer pour le faire sortir. Leçon pour les plus jeunes : quand vous avalez une batte de base-ball, introduisez-la en commençant par le petit bout. Finalement, j’opte pour le bébé phoque, me disant que les filles doivent aimer les animaux mignons. Puis je swipe à droite pendant toute la journée, jusqu’à ce que mon pouce me fasse mal et que je m’endorme.

Le lendemain matin, je me saisis de mon téléphone avec des doigts fébriles, en ayant hâte de découvrir les merveilleuses jeunes femmes avec lesquelles j’ai sûrement matché. Quelle déception de voir que non seulement je n’ai matché avec personne, mais qu’en plus mon profil a été supprimé pour « violation de nos conditions d’utilisation ». ET TA MÈRE LA PUTE ELLE SE FAIT VIOLER PAR DES GECKOS QUAND ELLE VA SUCER LES CAMÉLÉONS ?

De rage, je jette mon téléphone, l’écrabouille avec mes talons, puis je ramasse les débris, les enfourne dans ma bouche, et les mâche longuement. Le verre et les transistors me labourent les gencives, le palais et la langue. C’est bon comme un caramel mou. Du coup je me calme un peu. Je me tape la tête contre le mur, pour la forme, mais en vrai je pense déjà à trouver un autre site de rencontres.

Peut-être que Tinder, ce n’est pas pour les gens comme moi, me dis-je. C’est vrai que je n’ai vu aucune des filles qui y sont s’enfoncer des cannettes de bière dans la chatte ou embrasser langoureusement l’anus d’un animal quelconque (même pas un lapin). Je décide donc de m’inscrire sur Adultfriendfinder.

« Homme, la trentaine, sain de corps à défaut d’esprit, vingt-trois dents, de belle prestance, d’un bon niveau intellectuel, cherche femme avec de gros poings et des bras musclés, pour relation sérieuse en vue du mariage. Expérience en fist-fucking, en pegging et en ball-busting exigée. »

Voilà. C’est important de préciser ce qu’on cherche sur ce genre de sites. De mon lit je jette un coup d’œil au miroir au-dessus de la coiffeuse. Mon matériel de maquillage, que j’utilise quand je me travestis, est parfaitement aligné en dessous de mon reflet. Je me trouve beau. Du coup je farfouille dans le tiroir de ma table de chevet pour sortir mon vieil iPhone 8 rose aux motifs Hello Kitty. Il est encore chargé, contrairement au vibrateur qui se trouve dans le même tiroir. Je prends un selfie, en souriant avec ma bouche encore sanguinolente et pleine d’éclats de téléphone. Et…hop. C’est uploadé. Ne reste plus qu’à attendre l’amour de ma vie.

« Votre profil a été supprimé pour violation de nos conditions d’utilisation ». PAR LA TRÈS SAINTE PUTE, J’ESPÈRE QUE VOUS BRÛLEREZ TOUS DANS LES FLAMMES DE l’ENFER LE PLUS ATROCE QUE L’IMAGINATION DU PLUS MALADE DES PRÊTRES FOUS PUISSE CONCEVOIR !

Je mords dans mon PC et croque un coin de l’écran. Le goût âcre du plastique titille mes papilles gustatives. L’image a comme un bleu à l’endroit où j’ai tordu le moniteur, c’est tout mignon et ça me donne envie de me faire du mal. Je me lève et farfouille dans l’armoire, à la recherche de ma sonde urétrale épineuse. Je la trouve enfin, lovée près du tase-couilles (une invention dont je suis fier : c’est un taser doté d’un récipient rond pour y placer les testicules, qui se referme comme un piège de telle sorte qu’il est impossible de se libérer tant que la batterie n’est pas complètement déchargée…il a une autonomie de vingt minutes). J’enfonce la sonde dans mon urètre et l’observe se remplir lentement de sang, qui s’écoule ensuite doucement sur le sol de linoléum blanc. Mignon.

Bon c’est bien beau tout ça mais je n’ai toujours pas trouvé de site de rencontre moi, me dis-je alors que ma tête commence à tourner agréablement. Je retire la sonde d’un coup sec, arrachant un morceau de chair au passage (Ouch…hhhrrlll... C’est tellement bon putain), et commence à parcourir l’internet à la recherche d’un site plus adapté à mes recherches. Je tombe sur Collarspace.com.

Après avoir rempli les formalités d’usage, je poste l’annonce sur mon profil.

Je réfléchis un moment, le doigt suspendu au-dessus de la touche " entrée". Puis j’ajoute : « P.S. : je suis coprophage. Merci de m’envoyer une photo de votre dernier étron. » Quand on sait ce qu’on veut, autant être précis. Je soupçonne les autres sites de m’avoir banni à cause de mes photos de profil. Du coup je ne sais pas laquelle mettre ici. Je me creuse le ciboulot pendant quelques minutes, avant de reposer le couteau parce que le sang commence à me couler dans les yeux et que ça m’empêche de voir l’écran. Je décide de jouer la prudence et je poste une simple photo de moi en train de m’introduire des cafards écrasés dans l’urètre.

« Votre profil a été supprimé… » BORDEL DE SALOPE DE SUCEUSE DE CHEVAUX MORTS !

Je me lève d’un bond et me jette sur mon reflet dans le miroir à coups de poings. Au bout d’un temps qui me semble rétrospectivement avoir été assez long, je reprends mes esprits, les poings en sang.

Je me dirige vers le pc et tapote furieusement sur le clavier une série de mots clés censés décrire tous mes centres d’intérêt sexuels, puis j’appuie rageusement sur la touche "entrée", et clique sur le premier lien qui s’affiche.

Lazone.org. Un peu de brutes dans un monde de finesse. Tiens, ça a l’air intéressant ça…