Brûler-lez touss. (Bonus Saint-Con 2021)

Le 01/05/2021
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par Un Dégueulis
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Thèmes / Saint-Con / 2021
Avec une élégance et une qualité littéraires très contestables, Un Dégueulis gerbe sa bile à la face des Zonards parmi les plus qualiteux que ce site ait engendrés. Néanmoins, il a pris la peine de faire figurer un phoque, et de cramer quelqu’un à la fin, ce qui légitimise cette (seconde) participation. Message complémentaire de l’auteur « C’est officiel, je n’ai vraiment aucune dignité » On ne peut qu’applaudir son extraordinaire lucidité.
D’abord, y’a Lapinchien, ce léporicanin mâtiné de Gibson, neurofoutromancien pas foutu d’accepter une publication sur un groupe Facebook. QU’EST-CE QU’IL A MON ZIZI IL TE PLAÎT PAS ??? C’EST UN HONNÊTE ZIZI, IL MÉRITAIT D’ÊTRE PUBLIÉ ! Je l’aurai avec un piège à lapins et une carotte sculptée en forme de nonoss. Une fois qu’il sera dans la cage, je lui balancerai des carottes pourries, à c’t’enflure. ALORS COMME ÇA MON ZIZI IL EST PAS ASSEZ BIEN POUR FACEBOOK ? HEIN ?! ALLEZ BOUFFE TES CAROTTES ÇA T’APPRENDRA, MOI J’PRÉPARE LE BOUILLON D’LAPIN !!!
Ensuite, y’a CTRL X et Lunatik-, qui me demandent de mettre des bicyclettes et des bébés phoques partout et qui disparaissent alors que je me casse le cul (littéralement) pour les satisfaire. VOUS ALLEZ PAYER ! CTRL X, cycliste de mes deux, attention à tes fesses, un accident de camion est vite arrivé ! Bon les camions ça coûte quand même cher en location je vais me contenter d’une Renault. Une fois bien amoché, je le soumettrai à la question. On verra bien qui est le vrai inquisiteur. Lunatik-, espèce de phocidophile dégueulasse ! Pour toi le piège sera simple et implacable : une fausse annonce pour un championnat d’insertion rectale de bébés phoques ! Diabolique ! HAHAHAHAHAHAH ! Une fois sur place tu réaliseras qu’il n’y a pas de phoques, seulement des filets pour t’emprisonner, et des barbecues pour te griller !

Y’A L’CASTOR ! C’te rongeur qui fait jamais d’fautes de français ! Y m’énerve, à taper comme il ronge, comme si c’était naturel pour un castor ! Y’A RIEN DE NATUREL DANS UN CLAVIER ! DOGHROBZNEAFBGIRZ !!! Un morceau de vieux chêne, un gourdin, un sac de jute, et hop ! Restera plus qu’à l’brûler sur son propre barrage.

Y’a Charogne, qui est… Heu…non lui je le connais pas trop je réserve mon jugement. MAIS J’LE BRÛLERAI QUAND MÊME CE FILS DE PHOQUE !!! Je me déguiserai en pape pour l’attirer dans une église abandonnée, où j’aurai préparé une croix et du mazout. Tous les cons sont attirés par les papes, c’est bien connu.

Y’a Clacker ! Il a promis de jouer du piano dans mon cul et il l’a pas fait ! J’VAIS T’EN DONNER DU PIANO ! J’ai déjà le piège parfait : un Bösendorfer désaccordé, racheté pour une bouchée de pain chez un brocanteur. Il ne pourra pas résister à la tentation de jouer dessus. CE QU’IL NE SAIT PAS, c’est que j’aurai rempli l’instrument d’essence et astucieusement remplacé chaque touche par un briquet ! Allez joue-nous donc « Après une lecture du Dante » de Liszt pour voir !

Y’A TOMATEFARCIE ! IL BOSSE DANS L’ÉDITION CE SALAUD J’EN SUIS SÛR ! RIEN QUE POUR ÇA IL MÉRITE UN TRAITEMENT SPÉCIAL !!! TOMATE SI T’ES LÀ J’TE SUCE LA BITE S’IL TE PLAÎT AIDE-MOI À PUBLIER MES LIVRES ! JE… JE F’RAI TOUT C’QUE TU VEUX… ENSUITE J’T’ATTACHERAI À L’AUTODAFÉ ET J’TE CRAMERAI TU VERRAS CE S’RA BEAU ! COMME LA BIBLIOTHÈQUE D’ALEXANDRIE !

Y’a Haikulisse ! Je comprends rien à c’que tu racontes mec ! QUE DALLE ! BORDEL T’AS FOUTU LA MERDE ENT’MES OREILLES !!! Lui il aime les blondasses et les bombasses. SEXISTE !!! Heureusement, je me travestis tous les week-ends pendant mes entraînements de fist-fucking. Il me sera facile de le séduire avec un dégueulis de non-sens aléatoire. Il tombera éperdument amoureux, croyant avoir trouvé son âme sœur. Je le découperai ensuite en morceaux et recollerai le tout pour composer un arrangement digne de Burroughs ! Après seulement je le brûlerai. Lentement. En choisissant des bouts au hasard.

Y’A CUDDLE ! C’T’UNE FILLE !!!! Bon elle a jamais commenté aucun de mes textes et on m’a toujours dit que c’est pas bien de brûler les filles (et puis je crois que c’est du harcèlement et j’ai pas envie d’avoir des problèmes) donc je sais pas je crois que je vais juste imaginer qu’elle est moche et on sera quittes. Ça aussi c’est sexiste, d’ailleurs, réalisé-je. Malaise. Moment de solitude. Ça se voit pas mais là j’ai rougi, j’ai le feu au visage.

Et surtout, SURTOUT, y’a DOURAK, poète de mes deux, webmaster des bas-fonds, soustracteur de points Pute, enculeur de tractopelles ! MON ENNEMI HÉRÉDITAIRE ! NOTRE COMBAT SERA LÉGENDAIRE !!!!

Ah… Y’a aussi Théo mais lui j’l’aime bien j’le brûle pas (et puis j’suis sûr que Jésus a dit un truc à son propos, comme quoi les gens comme lui allaient direct au ciel donc c’est contre-productif rapport que y’a pas d’flammes au Paradis. Ou p’tet’ que si j’sais plus).

J’ai bien sûr décidé de commencer par Dourak, le pire de tous ! Depuis quelques semaines, j’essaye de lui faire croire que je le drague pour pouvoir l’inviter à un tête à tête en amoureux. J’ai même changé ma photo de profil pour mettre quelque chose de plus sexy, savoir l’époustouflant Colonel Hunter Gathers. Je crois que ça fonctionne, je perds moins de points Pute qu’avant.

Ma vengeance contre cet animal devant être exemplaire, j’ai décidé d’utiliser du goudron et des plumes. Ce n’est pas une crémation à proprement parler, mais chauffé à cent-quatre-vingt degrés ça produit quand même son petit effet.

Il ne me reste plus qu’à lui envoyer un message privé pour l’attirer dans le piège.

« Cher Dourak ;

Cette fois n’en puis plus,
Ma flamme te déclare !
Ta poésie m’a plu
Dès le premier regard.
Dourak, Ô troubadour
Zonard et gagaouze,
Je t’invite, mon amour,
À d’épiques partouzes !
Arrêtons cette guerre,
Laissons vivre l’amour,
Soyons fous et balourds
Et mélangeons nos glaires !

Retrouve-moi à dix-huit heures tapantes à la Nouille, en face du fort d’Aubervilliers, porte « D ». Mon appartement est au huitième étage.

P.S. Tu trouveras peut-être en bas un groupe de jeunes avec des katanas et des battes de base-ball cloutées en train de fumer des joints et de s’injecter de l’héroïne. Ignore-les, ils sont un peu frustes mais au fond ce sont de braves garçons. »

Voilà, maintenant je mets le goudron sur le feu et je vide le sac de plumes sur un tabouret astucieusement placé devant un ventilateur, lequel est actionné par une ficelle attachée à la poignée. Il ne me reste plus qu’à attendre.

Vers dix-huit heures moins cinq, j’accroche le chaudron au-dessus de la porte, en me réjouissant d’avance de la mauvaise surprise qui attend le gopnik, et… voil…

C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre à toute volée. Je n’ai que le temps d’apercevoir Dourak, les yeux fous, une batte de base-ball cloutée plantée dans le crâne, le pantalon baissé et la bite en érection, en train de gueuler des rimes incohérentes, avant de me prendre trente litres de goudron en fusion dans la gueule.

« HIIIIIIIII !!!!! » Hurlé-je, fort à propos.

« Dégueulis, me voici !
Suis enfin ton ami !
Ô Lune, sois témoin
Des mille coups de reins…
Diable, ça sent l’brûlé,
Et tout est emplumé !
Qu’est-ce qu’y se passe ici,
Dis-moi donc, Dégueulis ? »

« AAAAAARRRGGGGLLLLL ! » réponds-je, probablement moins à propos.

« Mais putain Dégueulis !
T’es couvert de goudron !
Et de plumes aussi !
Tu crames, mon larron !
Vite y m’faut un seau d’eau !
J’te sauv’rai mon poteau ! »

Dourak ouvre tous les robinets, en vain, car j’ai pris soin de couper l’eau pour l’empêcher de refroidir le goudron QU’IL ÉTAIT CENSÉ SE PRENDRE SUR LA GUEULE BORDEL DE MERDE JE BRÛLE !!! Je laisse échapper un long râle d’agonie.

« Ah merde y’a pas d’eau
Tu paies pas tes factures ?
C’est quand même ballot,
T’as b’soin d’une mouillure…
Je sais, t’inquiète pas !
Attends, ne bouge-pas ! »

Dourak se positionne au-dessus de moi, le pantalon toujours baissé, et commence à uriner. Mais uriner… Bordel j’ai jamais vu un truc pareil. À croire qu’il s’est retenu toute sa vie. L’appartement ne tarde pas à être complètement inondé. Puis c’est au tour des escaliers. Des flots tumultueux emportent les cafards, les rats crevés, les seringues et les capotes usagées. Cela dure plusieurs heures. Le goudron a refroidi depuis longtemps, mais la vessie de Dourak continue à déverser ses flots sur la Nouille, comme si elle devait ne jamais s’arrêter. L’urine Dourakienne emporte les racailles, leurs battes de base-ball cloutées, leurs katanas. Elle emporte les dealers, leur shit, leur cocaïne. Elle emporte la misère, surtout, qui colle aux murs comme une gale.

Plus tard, beaucoup plus tard, dans un bâtiment complètement nettoyé, décapé de fond en comble, je regarde mon ennemi, à travers le goudron qui me colle aux cils, en marmonnant des malédictions incohérentes mêlées de remerciements rétifs. L’instant est solennel. Un silence religieux baigne la scène.

Dourak regarde autour de lui, la batte de base-ball cloutée toujours plantée dans le crâne, un filet de bave coulant de la commissure de ses lèvres. Il titube un peu vers moi, puis se retourne, s’exclame « Oh, un papillon ! », remonte son pantalon, et repart.

Toujours par terre, les membres presque tous fondus, ruisselant d’urine, je crie faiblement :

« Je vous brûlerai touuuuuuus ! »