J’avais pas d’idée, à priori, pour écrire un texte de merde. En tout cas un texte encore plus de merde que ce que j’écris d’habitude. Et puis l’idée comme toujours, ou presque, est venue selon ce principe qui consiste à pousser le thème à son comble ; et si j’écrivais ce texte salement au sens propre. C’est à dire avec mes propres déjections, avec ma merde quoi ! même si sans doute quelqu’un d’autre avait déjà dû avoir cette idée avant. Comme ça risquait d’être difficile de le faire comme on se torche le cul, en écrivant comme on s’essuie le derrière au PQ, sans rien y voir de ce que j’allais inscrire ; au mieux des signes incompréhensibles un peu à la façon d’Henri Michaux, il fallait donc préalablement que je chie pour utiliser mon caca comme de l’encre. Ma paraplégie me posa un petit problème ; en effet je ne ressens pas l’envie de chier et, de ce fait, je défèque à tout hasard et un peu n’importe quand, quand l’occasion se présente et sans système d’alerte pour savoir précisément s’il va me sortir quelque chose du cul. Ce qui fait, évidemment, que je ne savais pas au juste si mon caca était proche , que je n’avais pas d’indice pour me prévenir à quel moment j’allais avoir la matière pour écrire. Allais-je attendre patiemment ? ou l’impatience de rédiger mon écrit m’obligera-t-elle à aller chercher dans mes fesses pour voir s’il y a quelque chose ?… Enfin bon, bien sûr la chiure se présenta à un moment puisqu’il faut bien digérer ce qu’on bouffe et que je n’étais pas constipé… Allez hop ! autant écrire directement avec le doigt sur le dos de cette grande affiche que j’avais récupérée dehors dans un but artistique… Bon, voilà ! j’ai restitué le texte à l’ordi. Je vous épargne la photo du manuscrit.