C’est simplement un souvenir con.
Meuhlodie, serveuse en pause, se décrottait le nez. Ceux qui attendaient encore leur commande et qui étaient suffisamment observateurs se taillèrent discrètement. Surtout que Meuhlodie, dans la foulée, mangeait sa production. Je ne pouvais pas ne pas le voir car elle était venue s'asseoir pile à côté de moi, au comptoir du diner.
Bien sûr, il ne manquait pas de places ailleurs, mais mon aimant à grosses était activé, à mon corps défendant. Je faisais comme si de rien n'était. C'était une sorte de pensée magique : ne bouge pas et tu n'attireras pas la foudre, pas plus que la critique gastromorvique.
Rien n'y fit, cependant. Je précise qu'à cet instant, je n'avais pas passé de commande et que je me contentais d'un petit café. Qu'allais-je faire ?
Meuhlodie commença à me raconter sa vie. Elle et son mec s'étaient fait taser dans le parc, l'autre jour. Enfin, l'autre nuit. Je m'arrête. Disons que mon esprit, à cette seconde, fabriqua une pause-parenthèse.
Elle avait un mec. Grande nouvelle de la soirée. Tant mieux pour elle, on va dire. Tant pis pour lui ? Ça pouvait être quel genre, un spécialiste de la saillie meuhlodique ? Petit gabarit myope mais chaud lapin, à la Sartre ? Gros camionneur ? Gros camionneur nounours ou gros camionneur à beignes basculantes ?
Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que j'ai peut-être échappé à un grand danger, ce soir-là. J'ai accepté d'écouter sans m'engager. Suis-je un funambule du relationnel ?
Fin de la parenthèse. Meuhlodie et son mec se promenaient dans un parc de la ville, un soir (un autre soir donc). Je ne sais pas trop comment on peut se promener comme ça, le soir, même compte tenu du fait que c'était, si je me souviens bien, en début de printemps. Ils voulaient jouir sous le regard des sphinx d'un bâtiment construit autrefois sur ordre de Napoléon 1er ? Dans des fourrés ? Sur l'herbe ? Tout ça et plus si, vraiment, affinités ?
Toujours est-il que des inconnus sont arrivés, d'un seul coup. La police du parc ? Des dealers ? Des drones du New Jersey en détachement spécial sur la France ? Là, ça devint franchement difficile de savoir car les capacités narratives de Meuhlodie étaient quelques peu limitées.
Très difficile aussi de comprendre la suite, à ceci près qu'ils se prirent des chocs électriques.
Je ne sais rien de plus. On s'est fait taser, on s'est fait taser, qu'elle me chuchotait fiévreusement tout en me plaquant son nichon droit contre mon bras gauche et en sélectionnant une crotte de nez dans un beau petit alignement sur le formica.
Je finis mon café, réglai, déménageai et allai vivre dans une autre province.
Bien sûr, il ne manquait pas de places ailleurs, mais mon aimant à grosses était activé, à mon corps défendant. Je faisais comme si de rien n'était. C'était une sorte de pensée magique : ne bouge pas et tu n'attireras pas la foudre, pas plus que la critique gastromorvique.
Rien n'y fit, cependant. Je précise qu'à cet instant, je n'avais pas passé de commande et que je me contentais d'un petit café. Qu'allais-je faire ?
Meuhlodie commença à me raconter sa vie. Elle et son mec s'étaient fait taser dans le parc, l'autre jour. Enfin, l'autre nuit. Je m'arrête. Disons que mon esprit, à cette seconde, fabriqua une pause-parenthèse.
Elle avait un mec. Grande nouvelle de la soirée. Tant mieux pour elle, on va dire. Tant pis pour lui ? Ça pouvait être quel genre, un spécialiste de la saillie meuhlodique ? Petit gabarit myope mais chaud lapin, à la Sartre ? Gros camionneur ? Gros camionneur nounours ou gros camionneur à beignes basculantes ?
Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que j'ai peut-être échappé à un grand danger, ce soir-là. J'ai accepté d'écouter sans m'engager. Suis-je un funambule du relationnel ?
Fin de la parenthèse. Meuhlodie et son mec se promenaient dans un parc de la ville, un soir (un autre soir donc). Je ne sais pas trop comment on peut se promener comme ça, le soir, même compte tenu du fait que c'était, si je me souviens bien, en début de printemps. Ils voulaient jouir sous le regard des sphinx d'un bâtiment construit autrefois sur ordre de Napoléon 1er ? Dans des fourrés ? Sur l'herbe ? Tout ça et plus si, vraiment, affinités ?
Toujours est-il que des inconnus sont arrivés, d'un seul coup. La police du parc ? Des dealers ? Des drones du New Jersey en détachement spécial sur la France ? Là, ça devint franchement difficile de savoir car les capacités narratives de Meuhlodie étaient quelques peu limitées.
Très difficile aussi de comprendre la suite, à ceci près qu'ils se prirent des chocs électriques.
Je ne sais rien de plus. On s'est fait taser, on s'est fait taser, qu'elle me chuchotait fiévreusement tout en me plaquant son nichon droit contre mon bras gauche et en sélectionnant une crotte de nez dans un beau petit alignement sur le formica.
Je finis mon café, réglai, déménageai et allai vivre dans une autre province.