Humeur creuse d'une chieuse

Le 23/06/2025
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par Christophe Bellec
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Par où commencer ? On pourrait dire qu’il s’agit du carnet intime d’une influenceuse en surdose de CBD qui découvre qu’elle a un utérus et un clavier. Et ça commence. « La cafetière coule doucement… » et moi aussi. Des larmes. Le style ? Une tentative molle de faire du Camus pour blogueuses. Une diarrhée lexicale ponctuée de réflexions pseudo-subversives qui feraient passer un horoscope de Marie Claire pour un brûlot anarchiste. On parle d’hommes, de femmes, de bites et de cafés. Bref, un texte qui se voulait être une chronique trash de femme libérée, mais qui termine comme un message vocal de 3 minutes envoyé bourrée à 2h13 du matin à un ex qui bosse chez Decathlon. On aurait préféré une vraie chieuse : une qui mord, qui blesse, qui cogne. Là, c’est juste une râleuse en peignoir qui digère mal son expresso.
Humeur creuse d’une chieuse
La cafetière coule doucement. Les dosettes expresso
s’expriment expressives, selon le progrès du quotidien,
plus rapidement que le vin corsé qui, selon une étude,
rend les femmes crispées, plus agressives.
Et dire qu’il fait si beau. Mac Apple étalé sur le plan
de travail. Ça rame et c’est long. Recherche des mises à
jour en cours… Bilan de santé, nettoyage personnalisé.
Optimiseur de performances. Elle et Lui. Une vieille
histoire de magazine sur fond de papier glacé. « Ça va
beaucoup mieux ces temps-ci, j’arrive à sortir des
conneries. Je les déplace pour connaître leur état de
marche, leur avenir. Ça va beaucoup mieux ces jours-ci,
je les agace au travers de mots trahis, je les menace en
plaisanterie. »
Des mots journaliers persans lui reviennent, ce sont
toujours les mêmes qui s’emmêlent. L’effritement, la
corrosion, l’immaturité, le narcissisme, pauvre blaireau,
une bite à la place du cerveau… N’allons pas plus loin,
ses propos sont les miens. Ils sont cons ces hommes qui
font tout ou presque, pour trouver l’amour et croquer la
pomme ! Tout juste savent-ils qu’une femme partage un
léger centre d’intérêt commun, qu’ils plongent les yeux
mesquins, dans leur bonnet au secret décolleté. A B C D
E et plus si affinités !
Ils sont cons. Pause-café. Un monologue s’en suivit :
- « Stop les conneries, ne généralise et ne juge pas, si ce
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sont tous les mêmes, cela voudrait dire que je les ai tous
testés, du coup, je me ferais passer pour la putain de
l’humanité et l’image de la femme serait salie à jamais,
par des hommes qui ne partagent pas ma pensée. »
Elle se réveilla étonnement seul, chargée du vin
d’hier, avec un mal de tête pas possible, dans le tourment
de la gueule de bois. Et dire qu’il faisait si beau.