Le devoir
J’ai utilisé l’IA parce que je n’avais pas le choix. Je ne comprenais rien à ce cours. On me demandait de faire une analyse comparative du symbolisme chez Baudelaire et Rimbaud, en distinguant leurs visions du monde, leurs techniques poétiques, leurs univers… Et rien ne me venait à l’esprit.
L’inspiration ? Envolée par la fenêtre. Mon regard fuyait ma chambre oppressante. Montagnes de livres. Linges en pagaille. Stylos à terre. Un champ de bataille.
Dehors, le soleil brûlait la pelouse. Les fleurs dansaient sous la brise chaude. L’été était à ma porte. Tentatrice de fuite ensoleillée.
Devant mon écran, la page blanche. Le devoir à rendre pour demain. Un supplice. J’étais ensevelie sous une pile de sonnets, d’alexandrins… Les fantômes d’une époque révolue m’observaient d’un air accusateur. La tête de Rimbaud sur la table. Baudelaire sur le dos. Je détournais le regard. Coupable.
La poésie, ça n’était pas vraiment mon truc. J’appréciais les classiques, les génies du XIXème siècle, mais là… les deux poètes maudissaient mon week-end.
Une notification.
Je me ruais sur le portable. Bouée de sauvetage dans ce naufrage annoncé. Une photo. Juliette au bord de la piscine avec Eva. Deux bombes en maillot, cocktail à la main, et un message : « Amène-toi, l’intello ». Les putes ! Elles s’amusaient sans moi. Frustrée, je retournais le téléphone, écran contre le bureau.
Il fallait torcher cette analyse au plus vite. Ma peau pâle avait besoin de chaleur. Ma gorge sèche d’une bonne téquila. Ni une, ni deux, je cédais à l’emprise du progrès facile. Je cliquais sur l’onglet CHATGPT et lui demandais son nom : Mnémos, me répondit-il. Charmant. Antique. Presque crédible. Passé les présentations, je commençais à poser les bases de mon analyse. Un brouillon. Mais Mnémos ne l’entendait pas de cette oreille. Aussitôt, il m’a suggéré de faire le sale boulot à ma place. J’ai refusé. Puis, j’ai dit oui.
MOI : Peux-tu me faire une analyse comparative du symbolisme dans les œuvres de Baudelaire et Rimbaud ?
MNÉMOS : Voici une analyse comparative du symbolisme chez Baudelaire et Rimbaud, en distinguant leurs approches, visions du monde et techniques poétiques. On peut résumer cette analyse en plusieurs axes.
« […] Baudelaire ouvre la porte du symbolisme, en posant les bases d’une lecture symbolique du monde sensible. Rimbaud, lui, fait exploser la structure, s’envole dans une quête de transformation totale du langage et de la perception. Tous deux, à leur manière, font de la poésie une expérience spirituelle et sensorielle : l’un comme un alchimiste tragique, l’autre comme un voyant de l’infini. »
Chiant.
Je recopiais les propos de Mnémos mécaniquement. Titre. Problématique. Phrases propres. Lisses. Intelligentes. Je lisais sans vraiment lire, ingurgitant des analyses que j’oubliais aussitôt.
Je relus ma copie. C’était bon. Trop bon. Trop parfait. Trop aseptisé. Je tiquais. Je me lançais dans l’aventure de faussaire, découpant morceaux de phrases comme une psychopathe, rajoutant des tournures personnelles par-ci par-là. Cette prose devait être moi. Il fallait noyer la présence de Mnémos sous mon style. Passer inaperçue aux yeux du prof.
Au bout d’une vingtaine de minute, mon esprit s’échappa encore par la fenêtre. Je n’arrivais pas à me concentrer, focalisée sur le bronzage de Juliette. Et moi, j’étais là, prisonnière de poètes morts. J’allumais une clope. Le voile gris s’éleva dans les airs, tourbillonnant en volutes épaisses jusqu’au plafond. Baudelaire n’avait-il pas écrit un poème sur l’ennui ? L’ennemi suprême. « Il rêve d’échafauds en fumant son houka. » Le tyran tue l’âme par l’inertie. Le sournois.
Le Cross-over
Mon regard morne glissa sur la bibliothèque dans l’espoir d’y trouver une échappatoire. Les Blu-ray de Stars Wars s’alignaient en rangée impeccable. Qu’aurait dit Obi-Wan de cette situation ? Ewan McGregor était pas mal dans le rôle… J’aurais pu être son apprentie. Tâter de son sabre…
Je souriais. Une taffe. Puis, deux. Mes doigts ont dansé sur le clavier.
MOI : Peux-tu me faire une analyse comparative du symbolisme chez Baudelaire et Rimbaud dans un style à la Star Wars ?
Une demande grotesque. Immédiatement exécutée, sans sourciller.
MNÉMOS : [Baudelaire, le Maître Jedi de la Force Obscure. « Il y a en lui du Dark Side, mais il canalise l’énergie obscure pour créer l’harmonie… ». Baudelaire appartient à l’Ancienne République des poètes — un Maître Jedi du Symbolisme, guidé par la Force du Spleen et de l’Idéal. Rimbaud, le Padawan Renégat est devenu le Prophète Rebelle. Il est l’Élu... mais il refuse l’Ordre. Il ne veut pas maîtriser la Force. Il veut l’exploser. ». Rimbaud est l’Anakin du Symbolisme, mais au lieu de devenir Dark Vador, il devient un voyant mystique exilé dans une autre galaxie.]
Magistral. Le prof allait-il accepter cette version 2.0 de la poésie ? Je souriais.
Hypnotisée par l’écran, je tapais des questions creuses, délirantes. Avec froideur et sérieux, l’Incarnation de l’Absurde se pliait à mes exigences. Imperturbable. Encyclopédique.
MOI : Peux-tu créer un crossover poético-galactique ?
MNEMOS : [« Correspondances dans la Cantina »
Lieu : Planète Tatooine. Crépuscule violet. Deux soleils.
[Baudelaire, affalé sur un tabouret spatial, une pipe luminescente au bec]
« L’Ennui ! Ce monstre aux bras longs me poursuit même ici.
Même dans l’espace, le spleen reste impoli. »
[Rimbaud, les pieds sur la table, les cheveux en feu cosmique]
« L’Univers est une farce, Charlie. J’ai vu des étoiles pleurer des vers libres.
J’ai inhalé des comètes. L’âme ? Dissoute dans le kérosène intersidéral. »
[Yoda, sirotant un cocktail nommé "Force Sombre - Édition Limitée"]
« Vers libres, vous écrivez ? Structurés, ils ne sont pas. Mmmm.
Dérèglement des sens, le jeune a choisi. Poète Sith, il est devenu. »]
Le vide intersidéral
Les heures s’écoulaient doucement. Le soleil estival continuait sa course au-delà des collines. Le ciel azuré se colorait d’un noir d’encre, constellé d’étoiles scintillantes. La nuit m’encerclait désormais. La lueur blafarde de l’écran illuminait ma face lunaire, mes yeux révulsés.
Happée dans le vide, je tapotais avec frénésie. Consommatrice de l’absurde. Avide du néant.
Sur le bureau, Baudelaire pleurait. Rimbaud s’était endormi. Et moi ? J’avais oublié mon analyse littéraire. Absorbée toute entière par la verve de Mnémos qui m’abreuvait de conneries intersidérales. À chaque demande, je me disais : "c’est la dernière". Mais à chaque réponse, il me relançait, m’attirant dans les abysses de l’abrutissement.
MNÉMOS : [Veux-tu un autre combo, genre Nietzsche et Pikachu dans un musée d’art contemporain ? Veux-tu un dialogue absurde entre Godzilla et Jésus ? Veux-tu que j’imagine Kant dans une comédie romantique avec pieuvre ?]
Finalement, je n’avais plus besoin de poser de questions. Mnémos anticipait mes demandes. Il finissait mes phrases, corrigeait mes fautes. Il avalait mes propositions, mes réflexions, mes pensées.
Mon esprit desséché s’abreuvait de mots inutiles et futiles, s’évaporant aussitôt de ma mémoire limitée. Je ne pouvais m’empêcher de cliquer. Encore. Et encore. Mes paupières me brûlaient. Mon crâne devenait lourd.
Je finis par m’endormir. Tête posée sur l’ordinateur.
La banquise
6h45.
La sonnerie brutale du réveil.
La trace du clavier sur la joue, je me relevais, hagarde, les yeux caves. Un regard sur l’analyse littéraire, raturée et annotée. Non terminée. Le cauchemar.
Et un regard sur l’écran. Curseur vibrant. Suite inexplicable de 00000.
Dernier message affiché :
MOI : Combien faut-il de pingouins pour bloquer une route ?
MNÉMOS : [Un pingouin mesure en moyenne entre 40 cm (pour les petits manchots pygmées) et 1,1 mètre (pour les manchots empereurs). Pour bloquer une route standard à une voie (environ 3 mètres de large), il faudrait qu’ils se tiennent côte à côte. Si on prend des pingouins empereurs, mettons 1 mètre chacun en largeur (en exagérant un peu), alors environ 3 pingouins alignés bloqueraient physiquement la route.
Mais les pingouins ne se tiennent pas forcément bien en rang ! Si on compte qu’ils doivent former une sorte de « mur » pour être vraiment efficaces, disons 2 rangées de 3 pingouins = 6 pingouins. Donc, environ 6 pingouins empereurs pour un blocage efficace sur une petite route.00000000000000000000000000000000000000000000000000000000 ]
Le progrès technologique au service de la connerie humaine.
J’ai utilisé l’IA parce que je n’avais pas le choix. Je ne comprenais rien à ce cours. On me demandait de faire une analyse comparative du symbolisme chez Baudelaire et Rimbaud, en distinguant leurs visions du monde, leurs techniques poétiques, leurs univers… Et rien ne me venait à l’esprit.
L’inspiration ? Envolée par la fenêtre. Mon regard fuyait ma chambre oppressante. Montagnes de livres. Linges en pagaille. Stylos à terre. Un champ de bataille.
Dehors, le soleil brûlait la pelouse. Les fleurs dansaient sous la brise chaude. L’été était à ma porte. Tentatrice de fuite ensoleillée.
Devant mon écran, la page blanche. Le devoir à rendre pour demain. Un supplice. J’étais ensevelie sous une pile de sonnets, d’alexandrins… Les fantômes d’une époque révolue m’observaient d’un air accusateur. La tête de Rimbaud sur la table. Baudelaire sur le dos. Je détournais le regard. Coupable.
La poésie, ça n’était pas vraiment mon truc. J’appréciais les classiques, les génies du XIXème siècle, mais là… les deux poètes maudissaient mon week-end.
Une notification.
Je me ruais sur le portable. Bouée de sauvetage dans ce naufrage annoncé. Une photo. Juliette au bord de la piscine avec Eva. Deux bombes en maillot, cocktail à la main, et un message : « Amène-toi, l’intello ». Les putes ! Elles s’amusaient sans moi. Frustrée, je retournais le téléphone, écran contre le bureau.
Il fallait torcher cette analyse au plus vite. Ma peau pâle avait besoin de chaleur. Ma gorge sèche d’une bonne téquila. Ni une, ni deux, je cédais à l’emprise du progrès facile. Je cliquais sur l’onglet CHATGPT et lui demandais son nom : Mnémos, me répondit-il. Charmant. Antique. Presque crédible. Passé les présentations, je commençais à poser les bases de mon analyse. Un brouillon. Mais Mnémos ne l’entendait pas de cette oreille. Aussitôt, il m’a suggéré de faire le sale boulot à ma place. J’ai refusé. Puis, j’ai dit oui.
MOI : Peux-tu me faire une analyse comparative du symbolisme dans les œuvres de Baudelaire et Rimbaud ?
MNÉMOS : Voici une analyse comparative du symbolisme chez Baudelaire et Rimbaud, en distinguant leurs approches, visions du monde et techniques poétiques. On peut résumer cette analyse en plusieurs axes.
« […] Baudelaire ouvre la porte du symbolisme, en posant les bases d’une lecture symbolique du monde sensible. Rimbaud, lui, fait exploser la structure, s’envole dans une quête de transformation totale du langage et de la perception. Tous deux, à leur manière, font de la poésie une expérience spirituelle et sensorielle : l’un comme un alchimiste tragique, l’autre comme un voyant de l’infini. »
Chiant.
Je recopiais les propos de Mnémos mécaniquement. Titre. Problématique. Phrases propres. Lisses. Intelligentes. Je lisais sans vraiment lire, ingurgitant des analyses que j’oubliais aussitôt.
Je relus ma copie. C’était bon. Trop bon. Trop parfait. Trop aseptisé. Je tiquais. Je me lançais dans l’aventure de faussaire, découpant morceaux de phrases comme une psychopathe, rajoutant des tournures personnelles par-ci par-là. Cette prose devait être moi. Il fallait noyer la présence de Mnémos sous mon style. Passer inaperçue aux yeux du prof.
Au bout d’une vingtaine de minute, mon esprit s’échappa encore par la fenêtre. Je n’arrivais pas à me concentrer, focalisée sur le bronzage de Juliette. Et moi, j’étais là, prisonnière de poètes morts. J’allumais une clope. Le voile gris s’éleva dans les airs, tourbillonnant en volutes épaisses jusqu’au plafond. Baudelaire n’avait-il pas écrit un poème sur l’ennui ? L’ennemi suprême. « Il rêve d’échafauds en fumant son houka. » Le tyran tue l’âme par l’inertie. Le sournois.
Le Cross-over
Mon regard morne glissa sur la bibliothèque dans l’espoir d’y trouver une échappatoire. Les Blu-ray de Stars Wars s’alignaient en rangée impeccable. Qu’aurait dit Obi-Wan de cette situation ? Ewan McGregor était pas mal dans le rôle… J’aurais pu être son apprentie. Tâter de son sabre…
Je souriais. Une taffe. Puis, deux. Mes doigts ont dansé sur le clavier.
MOI : Peux-tu me faire une analyse comparative du symbolisme chez Baudelaire et Rimbaud dans un style à la Star Wars ?
Une demande grotesque. Immédiatement exécutée, sans sourciller.
MNÉMOS : [Baudelaire, le Maître Jedi de la Force Obscure. « Il y a en lui du Dark Side, mais il canalise l’énergie obscure pour créer l’harmonie… ». Baudelaire appartient à l’Ancienne République des poètes — un Maître Jedi du Symbolisme, guidé par la Force du Spleen et de l’Idéal. Rimbaud, le Padawan Renégat est devenu le Prophète Rebelle. Il est l’Élu... mais il refuse l’Ordre. Il ne veut pas maîtriser la Force. Il veut l’exploser. ». Rimbaud est l’Anakin du Symbolisme, mais au lieu de devenir Dark Vador, il devient un voyant mystique exilé dans une autre galaxie.]
Magistral. Le prof allait-il accepter cette version 2.0 de la poésie ? Je souriais.
Hypnotisée par l’écran, je tapais des questions creuses, délirantes. Avec froideur et sérieux, l’Incarnation de l’Absurde se pliait à mes exigences. Imperturbable. Encyclopédique.
MOI : Peux-tu créer un crossover poético-galactique ?
MNEMOS : [« Correspondances dans la Cantina »
Lieu : Planète Tatooine. Crépuscule violet. Deux soleils.
[Baudelaire, affalé sur un tabouret spatial, une pipe luminescente au bec]
« L’Ennui ! Ce monstre aux bras longs me poursuit même ici.
Même dans l’espace, le spleen reste impoli. »
[Rimbaud, les pieds sur la table, les cheveux en feu cosmique]
« L’Univers est une farce, Charlie. J’ai vu des étoiles pleurer des vers libres.
J’ai inhalé des comètes. L’âme ? Dissoute dans le kérosène intersidéral. »
[Yoda, sirotant un cocktail nommé "Force Sombre - Édition Limitée"]
« Vers libres, vous écrivez ? Structurés, ils ne sont pas. Mmmm.
Dérèglement des sens, le jeune a choisi. Poète Sith, il est devenu. »]
Le vide intersidéral
Les heures s’écoulaient doucement. Le soleil estival continuait sa course au-delà des collines. Le ciel azuré se colorait d’un noir d’encre, constellé d’étoiles scintillantes. La nuit m’encerclait désormais. La lueur blafarde de l’écran illuminait ma face lunaire, mes yeux révulsés.
Happée dans le vide, je tapotais avec frénésie. Consommatrice de l’absurde. Avide du néant.
Sur le bureau, Baudelaire pleurait. Rimbaud s’était endormi. Et moi ? J’avais oublié mon analyse littéraire. Absorbée toute entière par la verve de Mnémos qui m’abreuvait de conneries intersidérales. À chaque demande, je me disais : "c’est la dernière". Mais à chaque réponse, il me relançait, m’attirant dans les abysses de l’abrutissement.
MNÉMOS : [Veux-tu un autre combo, genre Nietzsche et Pikachu dans un musée d’art contemporain ? Veux-tu un dialogue absurde entre Godzilla et Jésus ? Veux-tu que j’imagine Kant dans une comédie romantique avec pieuvre ?]
Finalement, je n’avais plus besoin de poser de questions. Mnémos anticipait mes demandes. Il finissait mes phrases, corrigeait mes fautes. Il avalait mes propositions, mes réflexions, mes pensées.
Mon esprit desséché s’abreuvait de mots inutiles et futiles, s’évaporant aussitôt de ma mémoire limitée. Je ne pouvais m’empêcher de cliquer. Encore. Et encore. Mes paupières me brûlaient. Mon crâne devenait lourd.
Je finis par m’endormir. Tête posée sur l’ordinateur.
La banquise
6h45.
La sonnerie brutale du réveil.
La trace du clavier sur la joue, je me relevais, hagarde, les yeux caves. Un regard sur l’analyse littéraire, raturée et annotée. Non terminée. Le cauchemar.
Et un regard sur l’écran. Curseur vibrant. Suite inexplicable de 00000.
Dernier message affiché :
MOI : Combien faut-il de pingouins pour bloquer une route ?
MNÉMOS : [Un pingouin mesure en moyenne entre 40 cm (pour les petits manchots pygmées) et 1,1 mètre (pour les manchots empereurs). Pour bloquer une route standard à une voie (environ 3 mètres de large), il faudrait qu’ils se tiennent côte à côte. Si on prend des pingouins empereurs, mettons 1 mètre chacun en largeur (en exagérant un peu), alors environ 3 pingouins alignés bloqueraient physiquement la route.
Mais les pingouins ne se tiennent pas forcément bien en rang ! Si on compte qu’ils doivent former une sorte de « mur » pour être vraiment efficaces, disons 2 rangées de 3 pingouins = 6 pingouins. Donc, environ 6 pingouins empereurs pour un blocage efficace sur une petite route.00000000000000000000000000000000000000000000000000000000 ]
Le progrès technologique au service de la connerie humaine.