LA PLAGE OÙ SOL BRÛLE

Le 05/07/2025
-
par Caz
-
Thèmes / Obscur / Humeur noire
En manque de dégueulis, de tripes écrasées, de phrases qui sentent la merde et la poudre ? Amis du jour, bienvenue. Ici, pas de style ampoulé, pas de morale à la con, pas de leçon de vie. On rentre dans le vif : une femme, un mec, un bébé, une plage. Puis le silence. Une pierre. Du sang. Un carnage. Le personnage de Sol, c’est Médée après un burn-out ou la réincarnation de Fabienne Kabou. T’as cru qu’elle allait pleurer ? Tu t’es trompé. Elle cogne. Elle bouffe. Elle éventre. Elle tue. Tu veux détourner les yeux, mais c’est trop tard. T’es dedans. T’es complice. Parce que t’as lu jusqu’au bout.
Personne ne devrait lire ça. Vraiment. C’est pas une histoire d’amour. C’est pas une tragédie. C’est même pas une descente aux enfers. C’est déjà l’enfer, dès le début. Ici, y'a pas de morale, pas de lumière, pas de pardon. Juste une plage, en hiver. Un ciel blanc comme un néon. Le vent qui déchire la peau. Et au centre, une femme : Sol. Trente ans. Vide à l’intérieur, pleine de rage. Elle a tout donné pour un homme. Un enfant. Une vie qu’elle pensait construire. Il lui reste quoi ? Un cadavre de rêve, un bébé qui pleure, un mec qui veut fuir.

Ce texte est un cri. Une démolition. Une offrande faite à la violence pure, à la chair, au sang, à la perte. Si tu cherches du réconfort, pars maintenant. Ici, tout brûle. Et ce qui reste, ce n’est pas de la cendre. C’est de la viande.

T'es prévenu.
Aziliz dort, bouche entrouverte, un peu de bave figée au coin des lèvres. Contre Sol, chaude, douce, confiante. Le vent défonce la plage, le soleil tape blanc, la mer gueule au loin. Lo fume. Il ne la regarde pas. Puis il lâche : “Je me tire.” Comme une petite merde qu’on expulse. Trois mots. Froids, dégueulés, définitifs. Sol fixe l’horizon. Rien ne bouge. Sauf elle, dedans. Un truc se fissure, profond. Il ajoute : “Toi, le bébé, tout ça, c’est un piège. Je veux autre chose.” Autre chose. Une autre vie, une autre meuf, un autre ventre. Elle baisse les yeux, dépose Aziliz sur le sable. Elle la borde comme une mère normale. Puis elle ramasse un galet, tranchant, sale, usé par les vagues. Elle fonce.

Le premier coup ouvre la joue de Lo. Le deuxième lui pète une dent. Il tombe, grogne. Elle grimpe sur lui. Elle cogne. Encore. Encore. Le nez s’effondre. Le crâne s’enfonce. Le sang sort par les oreilles. Elle gueule. Elle frappe jusqu’à entendre un clac mou, profond. Il bave, tremble. Elle prend une pierre plus grosse. Elle lui explose la tempe. La cervelle sort par un œil. Elle lui pisse dessus, elle lui crache dans la bouche. Elle rit. Elle pleure. Elle arrache un bout d’oreille et le mâche comme un chewing-gum.

Aziliz pleure. Sol tourne la tête. Son bébé. Leur bébé. Le fruit de tout ce qu’elle a sacrifié. Elle s’approche, genoux tremblants, mains rouges, poisseuses. Elle la prend dans ses bras, la berce une minute. Puis elle sort les petits ciseaux bleus de la trousse de change. Un outil banal. Elle tranche la gorge. Un son bizarre sort du bébé. Une plainte d’animal. Sol plante encore. Une, deux, dix fois. Le sang coule, tiède, sucré. Elle ouvre le torse. Tire le cœur. Le lèche. Le mord. Le recrache dans le sable. Elle se barbouille de tripes, se roule dedans. Elle se déshabille. Hurle. Rit. Mâche un morceau de langue de Lo. Elle cogne la tête d’Aziliz contre le sable, encore, jusqu’à se fendre le front. Elle hurle à la mer : “J’AI TOUT DONNÉ, J’AI TOUT BRÛLÉ !” Puis elle court. Presque nue, rouge, fendue. Elle entre dans l’eau. Elle continue. Jusqu’à disparaître.