Tout commence dans le silence d’une clairière, entre mousse et lumière. Les fées arrivent, comme toujours, légères, rieuses, presque innocentes. Le rituel s’installe, les corps s’accordent. Et puis, quelque chose se fissure. Le souffle s’alourdit, les gestes se tendent. Ce qui ressemblait à une cérémonie devient autre chose. Un sabbat.
Le désir se répand, d’abord dans les regards, puis dans les mains, dans les bouches, jusqu’à n’être plus qu’un seul corps vaste et mouvant. Le texte ne recule devant rien : ici le plaisir est cru, le sexe est un langage direct, le rythme monte, accélère, écrase. Ce n’est pas une scène douce. C’est une montée, une convulsion. Une violence choisie, consentie, rituelle.
La fin n’est pas tendre. Elle est brutale, dévorante, animale. Les corps ne s’aiment plus, ils se possèdent. Ils se griffent, s’ouvrent, se brûlent dans une transe païenne où tout explose — peau, voix, limites.
Ce texte ne cherche ni la beauté ni l’élégance. Il cherche ce qui déborde.
Ce sabbat, c’est une chute volontaire. À lire en sachant que, peut-être, on n’en sort pas intact.
Le désir se répand, d’abord dans les regards, puis dans les mains, dans les bouches, jusqu’à n’être plus qu’un seul corps vaste et mouvant. Le texte ne recule devant rien : ici le plaisir est cru, le sexe est un langage direct, le rythme monte, accélère, écrase. Ce n’est pas une scène douce. C’est une montée, une convulsion. Une violence choisie, consentie, rituelle.
La fin n’est pas tendre. Elle est brutale, dévorante, animale. Les corps ne s’aiment plus, ils se possèdent. Ils se griffent, s’ouvrent, se brûlent dans une transe païenne où tout explose — peau, voix, limites.
Ce texte ne cherche ni la beauté ni l’élégance. Il cherche ce qui déborde.
Ce sabbat, c’est une chute volontaire. À lire en sachant que, peut-être, on n’en sort pas intact.
La veillée
(conte interdit, issu du Grimoire des Écarts)
Il était une fois, cachée au cœur d’une forêt perlée de rosée éternelle, un cercle de fées vivaient à l’ombre des hautes fougères, dans la vallée que les hommes appelaient le Repli du Voile.
Elles vivaient entre elles, sans trop de bruit, vêtues de fils de lumière et de pétales séchés. Elles parlaient peu, chantaient parfois. Leurs voix tissaient des toiles de vent dans les branches. Les oiseaux se taisaient quand elles passaient. Les cerfs s’inclinaient. Le monde entier reconnaissait la pureté de leur race. On disait qu’elles étaient nées d’un souffle laissé par la toute première aurore.
Chaque centième cycle, à la lune morte, elles tenaient un rituel ancien qu’aucun œil humain n’avait jamais vu.
Une célébration.
Une noce, disaient-elles.
Mais pas de marié. Pas de robe. Pas de promesse.
Seulement des corps.
Et la terre.
Cette année-là, la lune morte tomba un soir de brume épaisse.
Elles s’étaient préparées : lavées dans des sources pleines de fleurs de belladone, enduites d’huiles chaudes tirées des racines dormantes, parfumées de lichens battus au pilon de cristal. Chacune s’était ornée. L’une avec une couronne de queues de lézards, l’autre avec une tresse de ses propres poils pubiens mêlés à des rubans de soie rouge.
Elles se rassemblèrent dans une clairière blanche. Le sol y était souple, spongieux, comme de la chair endormie. Les lucioles formaient une voûte.
Là, la Reine Alizurne, leva les bras.
Sa voix fut douce.
Un murmure d’enfant :
« Ce soir, on s’unifie. Comme les premières. Comme toujours. »
Elles s’agenouillèrent.
Une musique basse monta.
Pas jouée. Respirée.
Par la forêt elle-même.
La Reine fut la première à se dénuder. D’un geste. Pas de honte. Pas de pose.
Ses seins tombaient lourds et gonflés, sa toison noire dessinait une flèche vers la faille humide entre ses jambes. Elle écarta les cuisses, comme on ouvre une porte oubliée, et laissa couler la liqueur blanche qu’elle retenait depuis la veille.
Une autre fée, fine et nerveuse, s’approcha à quatre pattes, et lapa.
Le liquide s’écoula sur son menton, elle ne s’essuya pas. Elle souriait, les lèvres brillantes.
Alors, les autres commencèrent.
Une aux ailes dorées grimpa sur une plus petite, glissa sa langue entre les lèvres ouvertes, pressa ses hanches jusqu’à la faire haleter.
Une autre s’était allongée dans la mousse, et deux fées se frottaient l’une contre l’autre sur son ventre, laissant derrière elles des traînées humides.
Les bouches se posaient sur les sexes, les langues entraient, sortaient, tournaient, aspiraient.
On entendait des bruits. Mouillés. Gras. Des succions animales. Des grognements aigus. Des rires.
Une fée au ventre rond s’était fait enfiler deux doigts par l’une et trois dans l’anus par une autre.
Elle chantait une comptine pendant qu’elles la prenaient.
« Un, deux, trois doigts pour la soie… quatre, cinq, six pour la pisse… »
Elles avaient amené leurs jouets.
Des bâtons creusés.
Des champignons-godes.
Des pierres plates à chauffer et à glisser sous les seins.
Des vers, dressés, insérés vivants.
Des lianes lubrifiées d’huile de mandragore.
Alizurne s’enfila un bâton de lune dans le sexe, pendant qu’une fée nue léchait son clitoris, avec régularité. Une autre, à genoux derrière elle, la doigta sans pitié, jusqu’à la faire trembler de tout le bassin.
Et soudain, la Reine hurla.
Pas de douleur.
De débordement.
De convulsion.
Elle jouit violemment, projetant un jet chaud entre les jambes, un geyser visqueux qui éclaboussa la mousse et les visages penchés.
Elles crièrent avec elle.
Et reprirent de plus belle.
Dès lors, plus aucune retenue, si retenue il y avait encore.
Le cercle se disloqua, se recomposa. Les corps se mêlaient sans logique, dans une spirale charnelle. Les fées entraient les unes dans les autres, se grimpaient dessus à la chaîne, se tournaient, s’ouvraient, se frottaient jusqu’à brûler.
Les gorges s’emplissaient de cyprine et de cris rauques.
Les sexes se gonflaient, bavaient, se cherchaient sans fin.
la Reine Alizurne bascula sur le dos, les cuisses grandes ouvertes, une fée glissée entre elles jusqu’aux épaules, qui s’agitait comme une bête, enfonçant sa bouche, ses doigts, tout ce qu’elle pouvait dans cette vulve dilatée par l’extase. Une autre se mit à califourchon sur son visage, et Alizurne lécha, mordit, suçota jusqu’à faire jaillir un jet clair sur sa langue qu’elle avala avec un rictus de démone.
Les râles devinrent halètements.
Les halètements devinrent cris.
Les cris devinrent feu.
Une fée à la peau écorchée s’était allongée ventre à terre, cuisses ouvertes, et deux autres la chevauchaient en même temps, la bourrant avec deux godes en bois brut, alternant les coups, l’écrasant sous leur poids. Elle hurlait. Elle voulait plus. Plus profond. Plus fort. Elles la pilonnaient comme un tambour. La mousse sous elle était trempée, gorgée de foutre et de sang léger. Elle jouit en convulsant, vidée.
Un trio de fées s’était empalé mutuellement sur des cornes de bouc huilées, se frottant en rythme, échangeant salive, sueur, et mordre, mordre jusqu’au sang. Une autre tournoyait au-dessus, suspendue par ses ailes, sa chatte dégoulinante au-dessus d’une bouche béante en dessous d’elle, et elle pissa de plaisir dans la bouche qui attendait.
Plus de noms.
Plus de pudeur.
Plus de retenue.
Le plaisir n’avait plus de forme. Il n’était plus beauté. Il était rage, chaos, fièvre.
Elles se giflaient, s’attrapaient par les cheveux, se retournaient comme des chiennes, se branlaient mutuellement jusqu’à se faire saigner les doigts. Certaines s’étaient enfoncé les mains entières. D’autres s’étaient laissé lacérer les seins. Une léchait un sexe pendant qu’une autre lui pissait sur la poitrine. Des bouches criaient « encore », « plus fort », « arrache-moi », et tout était permis.
Le sol de la clairière tremblait.
Les arbres frissonnaient.
Des éclairs muets zébraient le ciel.
Et quand l’une d’elles, perchée sur la plus haute pierre, se mit à jouir en tournoyant, déversant un flot brûlant sur les têtes levées vers elle, toutes les autres explosèrent à leur tour, dans une orgie d’orgasmes furieux, hystériques, totaux.
Elles jouirent à l’unisson.
Jusqu’à l’évanouissement.
Jusqu’à ce que plus rien ne tienne.
Ni les jambes. Ni les langues. Ni même les pensées.
Le silence qui suivit était plus fort que la jouissance.
Et dans le cercle dévasté, couvert de semence, de sang, de fluides, de rires cassés, les fées s’écroulèrent enfin, les unes sur les autres, comme mortes.
Elles avaient baisé la terre.
Et la terre, ce soir-là, les avait prises en retour.
(conte interdit, issu du Grimoire des Écarts)
Il était une fois, cachée au cœur d’une forêt perlée de rosée éternelle, un cercle de fées vivaient à l’ombre des hautes fougères, dans la vallée que les hommes appelaient le Repli du Voile.
Elles vivaient entre elles, sans trop de bruit, vêtues de fils de lumière et de pétales séchés. Elles parlaient peu, chantaient parfois. Leurs voix tissaient des toiles de vent dans les branches. Les oiseaux se taisaient quand elles passaient. Les cerfs s’inclinaient. Le monde entier reconnaissait la pureté de leur race. On disait qu’elles étaient nées d’un souffle laissé par la toute première aurore.
Chaque centième cycle, à la lune morte, elles tenaient un rituel ancien qu’aucun œil humain n’avait jamais vu.
Une célébration.
Une noce, disaient-elles.
Mais pas de marié. Pas de robe. Pas de promesse.
Seulement des corps.
Et la terre.
Cette année-là, la lune morte tomba un soir de brume épaisse.
Elles s’étaient préparées : lavées dans des sources pleines de fleurs de belladone, enduites d’huiles chaudes tirées des racines dormantes, parfumées de lichens battus au pilon de cristal. Chacune s’était ornée. L’une avec une couronne de queues de lézards, l’autre avec une tresse de ses propres poils pubiens mêlés à des rubans de soie rouge.
Elles se rassemblèrent dans une clairière blanche. Le sol y était souple, spongieux, comme de la chair endormie. Les lucioles formaient une voûte.
Là, la Reine Alizurne, leva les bras.
Sa voix fut douce.
Un murmure d’enfant :
« Ce soir, on s’unifie. Comme les premières. Comme toujours. »
Elles s’agenouillèrent.
Une musique basse monta.
Pas jouée. Respirée.
Par la forêt elle-même.
La Reine fut la première à se dénuder. D’un geste. Pas de honte. Pas de pose.
Ses seins tombaient lourds et gonflés, sa toison noire dessinait une flèche vers la faille humide entre ses jambes. Elle écarta les cuisses, comme on ouvre une porte oubliée, et laissa couler la liqueur blanche qu’elle retenait depuis la veille.
Une autre fée, fine et nerveuse, s’approcha à quatre pattes, et lapa.
Le liquide s’écoula sur son menton, elle ne s’essuya pas. Elle souriait, les lèvres brillantes.
Alors, les autres commencèrent.
Une aux ailes dorées grimpa sur une plus petite, glissa sa langue entre les lèvres ouvertes, pressa ses hanches jusqu’à la faire haleter.
Une autre s’était allongée dans la mousse, et deux fées se frottaient l’une contre l’autre sur son ventre, laissant derrière elles des traînées humides.
Les bouches se posaient sur les sexes, les langues entraient, sortaient, tournaient, aspiraient.
On entendait des bruits. Mouillés. Gras. Des succions animales. Des grognements aigus. Des rires.
Une fée au ventre rond s’était fait enfiler deux doigts par l’une et trois dans l’anus par une autre.
Elle chantait une comptine pendant qu’elles la prenaient.
« Un, deux, trois doigts pour la soie… quatre, cinq, six pour la pisse… »
Elles avaient amené leurs jouets.
Des bâtons creusés.
Des champignons-godes.
Des pierres plates à chauffer et à glisser sous les seins.
Des vers, dressés, insérés vivants.
Des lianes lubrifiées d’huile de mandragore.
Alizurne s’enfila un bâton de lune dans le sexe, pendant qu’une fée nue léchait son clitoris, avec régularité. Une autre, à genoux derrière elle, la doigta sans pitié, jusqu’à la faire trembler de tout le bassin.
Et soudain, la Reine hurla.
Pas de douleur.
De débordement.
De convulsion.
Elle jouit violemment, projetant un jet chaud entre les jambes, un geyser visqueux qui éclaboussa la mousse et les visages penchés.
Elles crièrent avec elle.
Et reprirent de plus belle.
Dès lors, plus aucune retenue, si retenue il y avait encore.
Le cercle se disloqua, se recomposa. Les corps se mêlaient sans logique, dans une spirale charnelle. Les fées entraient les unes dans les autres, se grimpaient dessus à la chaîne, se tournaient, s’ouvraient, se frottaient jusqu’à brûler.
Les gorges s’emplissaient de cyprine et de cris rauques.
Les sexes se gonflaient, bavaient, se cherchaient sans fin.
la Reine Alizurne bascula sur le dos, les cuisses grandes ouvertes, une fée glissée entre elles jusqu’aux épaules, qui s’agitait comme une bête, enfonçant sa bouche, ses doigts, tout ce qu’elle pouvait dans cette vulve dilatée par l’extase. Une autre se mit à califourchon sur son visage, et Alizurne lécha, mordit, suçota jusqu’à faire jaillir un jet clair sur sa langue qu’elle avala avec un rictus de démone.
Les râles devinrent halètements.
Les halètements devinrent cris.
Les cris devinrent feu.
Une fée à la peau écorchée s’était allongée ventre à terre, cuisses ouvertes, et deux autres la chevauchaient en même temps, la bourrant avec deux godes en bois brut, alternant les coups, l’écrasant sous leur poids. Elle hurlait. Elle voulait plus. Plus profond. Plus fort. Elles la pilonnaient comme un tambour. La mousse sous elle était trempée, gorgée de foutre et de sang léger. Elle jouit en convulsant, vidée.
Un trio de fées s’était empalé mutuellement sur des cornes de bouc huilées, se frottant en rythme, échangeant salive, sueur, et mordre, mordre jusqu’au sang. Une autre tournoyait au-dessus, suspendue par ses ailes, sa chatte dégoulinante au-dessus d’une bouche béante en dessous d’elle, et elle pissa de plaisir dans la bouche qui attendait.
Plus de noms.
Plus de pudeur.
Plus de retenue.
Le plaisir n’avait plus de forme. Il n’était plus beauté. Il était rage, chaos, fièvre.
Elles se giflaient, s’attrapaient par les cheveux, se retournaient comme des chiennes, se branlaient mutuellement jusqu’à se faire saigner les doigts. Certaines s’étaient enfoncé les mains entières. D’autres s’étaient laissé lacérer les seins. Une léchait un sexe pendant qu’une autre lui pissait sur la poitrine. Des bouches criaient « encore », « plus fort », « arrache-moi », et tout était permis.
Le sol de la clairière tremblait.
Les arbres frissonnaient.
Des éclairs muets zébraient le ciel.
Et quand l’une d’elles, perchée sur la plus haute pierre, se mit à jouir en tournoyant, déversant un flot brûlant sur les têtes levées vers elle, toutes les autres explosèrent à leur tour, dans une orgie d’orgasmes furieux, hystériques, totaux.
Elles jouirent à l’unisson.
Jusqu’à l’évanouissement.
Jusqu’à ce que plus rien ne tienne.
Ni les jambes. Ni les langues. Ni même les pensées.
Le silence qui suivit était plus fort que la jouissance.
Et dans le cercle dévasté, couvert de semence, de sang, de fluides, de rires cassés, les fées s’écroulèrent enfin, les unes sur les autres, comme mortes.
Elles avaient baisé la terre.
Et la terre, ce soir-là, les avait prises en retour.