C’est pas une reconversion. C’est une extinction.
À 50 ans, elle a choppé une saloperie bien connue : la ménopause sociale.
Cette maladie invisible qui te flingue dès que t’es une femme, plus désirable, plus jeune, plus utile.
Les hommes du même âge ? Promus, consultés, confortables.
Les femmes ? Réinventées. Entraînées à sourire pendant qu’on les pousse dans l’ombre.
Elle, elle vendait des meubles. Du faux confort pour des vrais vide-greniers affectifs. Elle récitait les couleurs tendances, les formes douces, les espaces optimisés.
Et pendant ce temps, sa propre vie partait en poussière. Les gosses ont tiré leur révérence, le mari s’est tiré aussi, et même le chien a arrêté de venir quand elle l’appelle.
Et un jour, le vide s’est ouvert. Le vrai.
Pas “qu’est-ce que je vais faire ?”
Mais : “est-ce que j’ai servi à autre chose qu’à tenir debout la vie des autres ?”
C’est là que les copines débarquent avec leurs slogans bienveillants et leur patriarcat intégré :
“T’as du goût, chérie ! Tu pourrais faire de la déco, aligner les énergies !”
Traduction : recycle-toi, mais sans bruit.
Change de peau, reste utile, surtout ne fais pas chier.
Alors elle devient, malgré elle, prêtresse feng shui pour salons aseptisés.
Elle parle de circulation d’énergie quand tout est mort à l’intérieur.
Elle harmonise les rideaux pour ne pas crier.
Elle restructure sa vie en vendant des lits. Parce qu’un lit, c’est feng shui. C’est couillu, même.
Mais elle le sait : c’est pas une réinvention. C’est juste le dernier rôle offert à celles qui n’en ont plus.
Un job temporaire dans un monde qui ne veut plus les voir.
Elle vend des lits comme on vend des cercueils.
En souriant.
Avec goût.
Et une foutue lampe en rotin.
À 50 ans, elle a choppé une saloperie bien connue : la ménopause sociale.
Cette maladie invisible qui te flingue dès que t’es une femme, plus désirable, plus jeune, plus utile.
Les hommes du même âge ? Promus, consultés, confortables.
Les femmes ? Réinventées. Entraînées à sourire pendant qu’on les pousse dans l’ombre.
Elle, elle vendait des meubles. Du faux confort pour des vrais vide-greniers affectifs. Elle récitait les couleurs tendances, les formes douces, les espaces optimisés.
Et pendant ce temps, sa propre vie partait en poussière. Les gosses ont tiré leur révérence, le mari s’est tiré aussi, et même le chien a arrêté de venir quand elle l’appelle.
Et un jour, le vide s’est ouvert. Le vrai.
Pas “qu’est-ce que je vais faire ?”
Mais : “est-ce que j’ai servi à autre chose qu’à tenir debout la vie des autres ?”
C’est là que les copines débarquent avec leurs slogans bienveillants et leur patriarcat intégré :
“T’as du goût, chérie ! Tu pourrais faire de la déco, aligner les énergies !”
Traduction : recycle-toi, mais sans bruit.
Change de peau, reste utile, surtout ne fais pas chier.
Alors elle devient, malgré elle, prêtresse feng shui pour salons aseptisés.
Elle parle de circulation d’énergie quand tout est mort à l’intérieur.
Elle harmonise les rideaux pour ne pas crier.
Elle restructure sa vie en vendant des lits. Parce qu’un lit, c’est feng shui. C’est couillu, même.
Mais elle le sait : c’est pas une réinvention. C’est juste le dernier rôle offert à celles qui n’en ont plus.
Un job temporaire dans un monde qui ne veut plus les voir.
Elle vend des lits comme on vend des cercueils.
En souriant.
Avec goût.
Et une foutue lampe en rotin.