pet de bite

Le 03/11/2025
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par sloom delli
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Thèmes / Débile / Phénomènes de société
Ce texte, à la fois cru et poétique, explore avec une audace brute l’expérience intime d’une transition de genre, mêlant douleur physique, humour caustique et réflexions sur l’identité. L’écriture, volontairement orale et fragmentée, capte l’authenticité d’une voix qui oscille entre autodérision et vulnérabilité, utilisant un langage familier et des images percutantes pour décrire les sensations post-opératoires et les surprises du corps. Cependant, la structure chaotique et l’argot parfois excessif peuvent rendre la lecture déroutante, risquant de diluer l’impact émotionnel des moments les plus poignants. Malgré cela, l’honnêteté désarmante et l’énergie subversive du texte en font une œuvre singulière, qui défie les conventions narratives tout en interrogeant les normes de genre et de douleur. Il aurait toutefois gagné en force avec une touche de retenue pour équilibrer son intensité.
le miracle

a eu lieu en post-op

après

ma deuxième opération de

féminisation faciale

au programme

une rhino

une augmentation bi-labiale

abaisser la ligne cap’

poncer le front et les arcades

réhausser les sourcils

jore

pour ouvrir grand l’regard et

l’âme

soit disant

pa’ce que ça s’rait plus

fé-mi-nin

au total

pour ressembler un temps

soi peu à la femme

que

j’ai toujours rêvée d’être

j’en ai eu à peu près pour

6000 e

en dépass’ment d’hono-
raires

et d’ailleurs

j’dois dire

que les soit disant 100.000

autre ouss

que coût’rait une transition

à la sécurité sociale

pour ma part

j’en ai encore jaaaaaamais vu

la couleur

mais bref

c’est

à cette occasion de m’faire

opérer

qu’on m’a posé une sonde

dans l’conduit

apparemment

ça s’rait pour éviter que

j’pisse

sur le chirurgien qui m’a

charcut’

et

lui conserver sa réput’ de fils

de

qu’a tooooooooout

son fric au sec et à l’abris du

mauvais sang

en vrai

faut pas croire hein

ça

fait paaaaaaas si mal que ça

de s’prendre un truc

dans la bite

honnêt’ment

sur le coup j’l’ai même pas

senti alors que

dans la vie moi chuis une

grosse douillette

à défaut d’être une vraie

femme biologique

le truc

c’est que j’m’en étais

même pas

pas rendu compte qu’i’avait

que’que chose

de coincé dans mon urètre

c’est vrai

c’est quand l’infirmière elle l’a

r’tiré comme ça

tac

c’est là

où j’ai capté c’est r’ssorti

comme

un truc à plus savoir pisser

ni même à savoir

jouir

c’est fou quand même

y’a

des fois dans la vie on croit

qu’on

peut souffrir de tout alors

qu’en vrai

on sous-estime juste

not’

capacité à sublimer l’horreur,

la douleur, la peur

et comme

ça

après

m’êt biiiiiien bien faite entu-
ber par là

où on aurait ja-mais idée

d’aller

fouiller un-e quelqu’un-e

y’a

l’infirmière qui m’a

dit

« pensez à boire beaucoup

d’eau

d’accord ?

c’est trèèèèèèès important

c’est pour évacuer

l’anesthésie

donc buvez buvez

buvez

buvez »

et du coup baaaaaaaah

j’ai bu

j’ai bu j’ai bu

j’ai bu

et puis bam

un moment

j’en pouvais teeeeeel’ment

upe

j’me suis levée

co-mmune-dingue j’ai cou-
ru vers les chiottes

et là

au moment

où j’ai envoyé la seçau ça a

fait comme un p’tit

plop

on aurait dit

j’avais lâché un pet d’chatte

j’me suis dit



qu’est-ce i s’passe là

j’me

suis fais refaireuuuuu la face

ou alors

on m’a creusé un néo con

sans que j’consente

j’ai dit que j’la gardais !

l’espace d’un instant

ça

m’a mis l’doute un peu pa’ce

queeeeeeee bon

j’m’étais pas préparé à c’que

j’puisse

péter par la beuteu

c’est vrai

j’avais des idées miso

comme quoi

y’avait qu’les vagins en fait

qui pouvait lâcher

des caisses par devant

mais l’truc c’est que

quand j’me suis r’fait l’opé

dans ma tête

c’était juste évident en fait

que d’l’air

était rentré dans mon

urètre

bah ouais

c’est tout-à-fait logique

i peut pas

y avoir de péné sans un mini-
mum de respiration

peu

importe l’échelle à laquelle on

s’fait def

ça coût’ra tooooooujours

un vent de s’la faire

mettre

sur

le coup j’me suis dit

mais

weeeeeeeeeeeeeeeeeeesh

ça

peut péter ce truc ça peut

s’faire péta

tu peux taper là d’dans aussi

ah ouais

paraît même

que ça s’appelle une so-du-
rètre

jore une péné urétrale

en gros

c’est s’rentrer un truc dans

l’canal

comme on l’fait dans la

chatte ou l’anale

chais pas

quel genre de nature à

pu mettre

autant d’sensiblerie dans un

truc aussi serré

mais

c’qui est sûr c’est qu’toutes

ces personnes à pénis

qui

se sont crus à l’abris

de l’aut’

côté d’la honte soit disant

pa’ce

que leur sexe souffrirait

aucune ouverture

en vérité

dans leur zgeg aussi ça s’la

rent’ comme de la

con-fi-ture