Il a 50 balais et une gueule d’ancien Dieu tombé du panthéon corporate. Avant, il signait des trucs qui valaient plus qu’une vie humaine. Il ouvrait la bouche, ça pliait. Il appuyait sur “envoyer”, ça virait.
Pas un banquier : un oracle en costard. Un demi-dieu de la finance.
Un jour : crampe d’éthique, indigestion d’ego, ou trip mystique post-burnout, va savoir. Il a voulu “redonner du sens”. Revenir sur Terre. Aider les petites gens.
Traduction : conseiller d’insertion.
Erreur fatale.
Ici, on conseille dans le vide. Tu proposes, les gens font l’inverse. Tu regardes les trajectoires s’écraser au ralenti et tu dois sourire. Tu valides, tu coches. Tu t’impuissantes.
Surtout, ici, on écoute. On écoute trop.
Les gens pleurent. S’effondrent. Te parlent de leurs chiottes bouchées comme si ça pouvait annuler un refus de RSA.
Lui, ça le rend fou.
Les “papouilles psychologiques” comme il dit, lui filent la gerbe.
Le coaching ? Un gros mot. Le cheminement intérieur ? Une perte de temps.
Lui, il veut du résultat. Du concret. Des chiffres.
Pas des fragilités qu’on affiche sur des post-its fluo pendant un atelier “mieux se connaître”.
Mais le CIP, c’est du chemin, de la mollesse, du je-vous-soutiens dans la tempête.
Il pensait faire du redressement productif, il fait de la dérive humaine, il trie des naufragés.
Alors il compense. Il flique.
Il a ressorti ses tableaux Excel, ses cellules colorées, ses filtres croisés dynamiques.
Et la ligne rouge.
Celle qui signale que Chantal a pas fait son putain de reporting.
Il surveille les collègues comme on gère un portefeuille d’actions : performance, rendement, alerte rouge si ça branle rien.
Il joue l’équipe, mais il benchmark.
Il fait mine de partager, mais il classe.
L’humain, il l’a gardé en colonne B, entre les taux de suivi et les délais de relance.
Il croyait changer de monde.
Il a juste changé de proie.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Parce qu’un manager a toujours besoin de quelqu’un pour faire le sale boulot.
Annoncer à Chantal que son CDD saute, rappeler à l’équipe qu’on est là pour produire, pas pour "se chercher".
Voilà comment notre ex-Dieu est devenu référent qualité métier.
Le petit pouvoir lui est remonté à la tête comme une coupe tiède de champagne : il mousse, il pète, il fait le malin.
Il sort ses tableaux Excel avec alerte rouge et smiley jaune, il piste les collègues comme s’il gérait un fond spéculatif.
Il croit encore que ça impressionne.
Il croit encore que quelqu’un le respecte.
Mais nous, les autres référents, on se marre.
C'est un dictateur version Chaplin, sans la grâce. Juste le ridicule.
Il veut faire le chef ? Très bien.
Qu’il règne sur ses tableurs.
Lui, il pense qu’il tient le cap.
Nous, on sait qu’il rame dans le vide — sans rame et sans boussole. Mais une ligne rouge en guise de drapeau!
Pas un banquier : un oracle en costard. Un demi-dieu de la finance.
Un jour : crampe d’éthique, indigestion d’ego, ou trip mystique post-burnout, va savoir. Il a voulu “redonner du sens”. Revenir sur Terre. Aider les petites gens.
Traduction : conseiller d’insertion.
Erreur fatale.
Ici, on conseille dans le vide. Tu proposes, les gens font l’inverse. Tu regardes les trajectoires s’écraser au ralenti et tu dois sourire. Tu valides, tu coches. Tu t’impuissantes.
Surtout, ici, on écoute. On écoute trop.
Les gens pleurent. S’effondrent. Te parlent de leurs chiottes bouchées comme si ça pouvait annuler un refus de RSA.
Lui, ça le rend fou.
Les “papouilles psychologiques” comme il dit, lui filent la gerbe.
Le coaching ? Un gros mot. Le cheminement intérieur ? Une perte de temps.
Lui, il veut du résultat. Du concret. Des chiffres.
Pas des fragilités qu’on affiche sur des post-its fluo pendant un atelier “mieux se connaître”.
Mais le CIP, c’est du chemin, de la mollesse, du je-vous-soutiens dans la tempête.
Il pensait faire du redressement productif, il fait de la dérive humaine, il trie des naufragés.
Alors il compense. Il flique.
Il a ressorti ses tableaux Excel, ses cellules colorées, ses filtres croisés dynamiques.
Et la ligne rouge.
Celle qui signale que Chantal a pas fait son putain de reporting.
Il surveille les collègues comme on gère un portefeuille d’actions : performance, rendement, alerte rouge si ça branle rien.
Il joue l’équipe, mais il benchmark.
Il fait mine de partager, mais il classe.
L’humain, il l’a gardé en colonne B, entre les taux de suivi et les délais de relance.
Il croyait changer de monde.
Il a juste changé de proie.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Parce qu’un manager a toujours besoin de quelqu’un pour faire le sale boulot.
Annoncer à Chantal que son CDD saute, rappeler à l’équipe qu’on est là pour produire, pas pour "se chercher".
Voilà comment notre ex-Dieu est devenu référent qualité métier.
Le petit pouvoir lui est remonté à la tête comme une coupe tiède de champagne : il mousse, il pète, il fait le malin.
Il sort ses tableaux Excel avec alerte rouge et smiley jaune, il piste les collègues comme s’il gérait un fond spéculatif.
Il croit encore que ça impressionne.
Il croit encore que quelqu’un le respecte.
Mais nous, les autres référents, on se marre.
C'est un dictateur version Chaplin, sans la grâce. Juste le ridicule.
Il veut faire le chef ? Très bien.
Qu’il règne sur ses tableurs.
Lui, il pense qu’il tient le cap.
Nous, on sait qu’il rame dans le vide — sans rame et sans boussole. Mais une ligne rouge en guise de drapeau!