Un beau roman, une belle histoire

Le 02/08/2003
-
par Arkanya
-
Thèmes / Débile / Disjoncte
Et vlan, on rajoute encore un peu de violence gratos in your face dans ce monde de brutes. Ca détend putain, rien à dire. Typique d'Arka, à part que ça a l'air de s'inspirer d'un chanteur mort.
Depuis un mois, il fait chaud, très chaud.
Depuis la fin de mes examens, je n’ai pas chômé, il m’a fallu vider la chambre universitaire de mes quelques affaires, la nettoyer de fond en comble, effacer les traces des soirées en tout genre qui ont baptisé les murs. Tout est chargé dans la voiture, je remonte direction le domicile maternel, retour du fils prodigue. J’ai deux mois pour dire adieu à mon enfance avant d’avancer un pied hésitant dans la jungle du monde du travail.
Chaud, trop chaud, ma R5 souffre et cahote. Je m’arrête sur le bas côté, inutile de la pousser davantage.
Je m’asperge d’eau minérale. Elle est chaude mais c’est mieux que rien. Je m’allume une cigarette et m’assois dans l’herbe, et c’est là que je la vois.
Elle sort d’une AX vert bouteille, virée entre potes, ils descendent dans le sud pour y passer du bon temps. Elle m’a vu aussi, coup de foudre instantané, enchantement subit. Une brise légère joue dans les pans de sa robe et dévoile ses cuisses fuselées encore à peine hâlées. Je me lève, elle sourit, éclat de dix perles étincelantes dans un cocon de vermeil. Je sens déjà la douceur de l’ovale de son visage entre mes mains, j’imagine déjà ses lèvres frémissantes à demi ouvertes qui se tendent langoureusement vers moi, ses yeux d’un bleu profond se fermant de délice, ses cheveux sombres et doux…

Elle n’a pas vu le camion venir de sa droite, elle l’a pris en pleine face.
Elle est moins jolie avec le visage en bouillie et son corps désarticulé posé lourdement sur le bitume ressemble à une marionnette bizarre.
Tant pis, ce sera pour une autre fois.