Le pendu

Le 18/08/2003
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par Herpès
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Thèmes / Débile / Faux obscur
Souvent les nouveaux auteurs commencent dans le délirant pour leurs premiers articles puis reviennent à du plus noir et sérieux. Là j'ai cru à ce syndrôme. C'est super bien écrit pour une fois, l'histoire est bien gaulée, bref, j'adore.
Le voilà…enfin…mon premier…après tant d’années je l’ai enfin devant moi. De mes mains expertes, je parcours délicatement son corps, puis m’arrête sur la trace rouge qui encercle son cou et semble, dès à présent, ancrée dans sa chair. Un coup d’œil interrogateur au flic qui se tient a coté de moi. « Avec un câble électrique ma bonne dame » me répond-il avant de quitter les lieux.

Il est tard, et je sens qu’autour de moi les autres quittent peu à peu leur postes pour me laisser seule. Ma stagiaire me demande la permission de partir que je lui donne sans trop m’en rendre compte : je suis déjà perdue dans mes pensées.

Maintenant que je suis la seule occupante de la salle et sans doute du bâtiment, je me laisse aller à une inspection minutieuse de mon client. Jeune, je dirai environ 25 ans, environ 1m80 pour 75kg, mais bon tout cela sera vérifié par mon assistante demain matin au petit jour. Sa peau très blanche se reflète sur la table comme dans un miroir et lui confère cet éclat quasiment nacré des sirènes. Ses paupières fermées lui donnent cet air endormi si caractéristique du monde des morts. Cela n’attire mon attention que quelques instants, pour moi il n’est qu’un inconnu parmi d’autres ayant atterris ici, un numéro parmi tant d’autres, mais non celui la n’est pas tout a fait pareil.

Ainsi c’était donc vrai la légende au sujet de la mort des pendus. Sous le drap, se dresse sa virilité, plus dur que la pierre et saisie par la mort. Je n’osais trop y penser mais cela revenait souvent dans mes rêves. Lentement je retire le drap mortuaire pour me retrouver face à ce corps nu étendu sous la lumière blafarde de la lampe allogène. Doucement, je tend la main vers ce sexe dressé et le contact de ma main chaude contre cette peau froide me fait frissonner comme à l’accoutumer. J’ai tellement peur de le casser, mais on m’a appris à la faculté de médecine légale que ça ne peut pas arriver. Un dernier coup d’œil autour de moi avant d’enlever ma blouse et de remonter ma jupe. Puis dans escaladant le métal, je m’enfourche doucement, millimètre par millimètre. Oh grand dieu !!! je n’ai jamais ressenti ça. C’est si dur que ça me fait mal mais le plaisir n’en ai que plus grand…

Toute la nuit je me suis frottée jusqu'à l’orgasme, j’en ai profité jusqu’au dernier moment (un pendu, on en a pas tous les jours, ça je peux vous l’assurer), mais à présent il faut que je me dépêche. Les relents du corps en putréfaction commencent à remonter et à emplir la salle d’autopsie de cette odeur nauséabonde qui fait mon quotidien…