Parler pour ne rien dire

Le 02/09/2003
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par Arkanya, Tulia
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Thèmes / Débile / Idiot
La rencontre de deux brillants esprits tels que ceux de Tulia et Arka ne pouvait que provoquer un clash monumental dont personne ne sortira indemne. Evidemment dans ce genre de rencontres, le sujet est tout trouvé : rien.
Arka : P't'être qu'on devrait choisir des jouets intelligents, genre des académiciens ou des ingénieurs.

Tulia : Ou nous-mêmes...
Nan pardon, j'ai rien dit...
Arka : Ah ouais, ça peut être marrant aussi l'autoinsultage à coup de "nan c'est toi qu'est intelligent", "nan, c'est toi", mais finalement, qu'entend-t-on par intelligence ? Quel est le concept fondamental qui nous permette de dire "oui, cette personne est quelqu'un d'intelligent" ? Car la perception de l'intelligence d'autrui n'est-elle pas fondamentalement et irrévocablement subjective ? Alors même qu'un homme marchant dans la rue mettra une claque à un enfant qui lui marche sur le pied, la mère dudit enfant le trouvera tout ce qu'il y a de plus stupide, tandis que toute personne ayant un cerveau qui fonctionne normalement trouvera le geste de cet homme plein de bon sens, parce que les gamins c'est de la vermine à exterminer, cependant qu'une personne un peu exaltée aurait préféré une extermination pure et simple du chiard et aura une opinion plus mitigée sur la supposée intelligence de notre sujet.
Alors, en observateurs consciencieux et dénués du moindre jugement de valeur, nous pouvons nous poser la question, est-ce que ça n'est pas triste de se faire chier au point de raconter autant de conneries ?

Tulia : A ce point-là, ça tourne carrément au cauchemar mais je vois que tu essayes de te faire passer pour quelqu'un d'intelligent. Personnellement, je suis conne et je l'assume mais je repère bien les manoeuvres sournoises de ceux qui veulent faire semblant d'être intelligents pour briller dans les dîners mondains, notamment en utilisant la méthode que j'ai moi-même surnommée "La méthode Petit Robert". En effet, il s'agit de sortir à son interlocuteur le plus grand nombre de mots appris au hasard dans le dictionnaire et qu'on pense qu'il ne comprendra pas. Et y a plein de gens qui font ça, les soit-disants "intellectuels" qui parlent dans les débats télévisés notamment. Moi je m'entraine mais y a encore trop de mots que je connais pas donc je suis pas crédible, surtout quand je sors des mots que je connais pas et dont on me demande la définition ou alors quand je les sors hors-contexte. Du coup pour les simplets qui veulent jouer les intelligents, ça passe vu qu'ils connaissent pas les mots en question non plus mais qu'ils font semblant quand même, le problème, c'est qu'à force, la conversation n'a plus aucun sens, si tant est qu'elle en avait à son début. Par contre, pour les vrais intelligents, je passe pour une conne vu que je sors pas les bons mots aux bons endroits et qu'ils me piègent toujours en me demandant la définition des mots que je sors pour me la péter. Alors ce que je fais, c'est que dès que j'entends ou vois un mot que je connais pas, je m'empresse d'aller en chercher la définition dans le dictionnaire, mais comme j'ai pas beaucoup de mémoire, je m'en souviens pas très longtemps ou alors il faut que je l'utilise beaucoup. Par exemple, il y a un mot avec lequel j'ai beaucoup de mal, c'est "ostentatoire". Je sais ce que ça veut dire mais quand je le lis au milieu d'une phrase, je comprends pas le sens de la phrase en question, ce qui est ma foi un petit peu chiant, surtout quand on lit les textes de nihil. Pour compenser cette lacune, je viens d'ouvrir mon dictionnaire à une page au hasard et voici que je trouve un mot rigolo que j'avais encore jamais vu avant : Emménagogue, sauf que d'ici environ trois minutes, je me souviendrai absolument pas de la définition et encore moins du mot en question. Ce qui m'amène à soulever un important débat : quand on est con, c'est pour la vie ?

Arka : A tout ceci je m'efforcerai de répondre de façon concise, cependant plusieurs points de ton raisonnement me semblent essentiels voire primordiaux à relever et argumenter pour la bonne marche de ce débat pour le moins passionnant.
-D'abord, je ne peux qu'être heureusement surprise du fait qu'une fois de plus, ta suprématie est entière et indiscutable, puisque te voilà seule à ce jour capable d'éditer un message avant même de l'avoir posté, là je suis sur le cul !
-Ensuite, je ne peux m'empêcher de préciser à notre auditoire muet mais non moins attentif qu'emménagogue se dit de substances provoquant l'apparition des règles, comme les boulets obsédés par exemple (mise en situation "non, M. Yo, je peux pas, j'ai mes règles")
cette mise en situation est un moyen mnémotechnique comme un autre
-En outre, je ne peux m'empêcher de confirmer cette appréhension du terme "ostentatoire", qui est d'ailleurs défini d'ors et déjà dans plusieurs encyclopédies par "terme archaïque et totalement dénué de sens utilisé uniquement par nihil qui en a lui-même oublié la signification et le case chaque fois qu'il ne sait pas quoi dire d'autre".
-Enfin j'ajouterai que cette théorie passionnante du cherchage et apprenage par coeur de mots compliqués dans le dictionnaire avec recasage en société peut être étayée par d'autres techniques aussi diverses qu'aisées d'application. Dans un premier temps, vous pourrez noter dans l'introduction de ce post une application de la méthode du parler-pour-ne-rien-dire-avec-un-maximum-de-mots-vides-de-sens, exercice pratiqué en son temps par les plus euh... non, par tous les politiciens. Il s'agit en fait de savoir déblatérer pendant des heures sans vraiment dégager d'idée cohérente voire intéressante. La version minimaliste de cette méthode trouve son application dans les posts de Clax que je vous laisse le soin de relire pour une vision plus précise. Une autre solution consisterait à avoir bel et bien trouvé une idée valable, mais d'argumenter un maximum autour du concept choisi afin d'allonger ses phrases au maximum, toute la difficulté résidant dans le fait d'avoir effectivement cette suscitée idée.
Une seconde méthode consiste à effectuer une recherche googlienne de textes scientifiques et/ou philosophiques et de les bombarder à grands coups de copier-coller, mais ceci requiert une grande dextérité et n'est pas à la portée de tout le monde.
-Outre ces différentes méthodes destinées uniquement à en mettre plein la vue quant à la longueur du discours, un autre moyen de se laisser penser intelligent consiste à éluder systématiquement la réponse à une question quand on n'en possède pas de réponse valable. Par exemple, à la question de Tulia "quand on est con, c'est pour la vie ?", n'ayant aucune réponse précise à apporter, j'ai commencé par détourner l'attention du sujet par un exposé sur la linguistique, puis je vais vous faire croire que je reviens au sujet initial en répliquant "Certes, mais la connerie ne peut-elle être elle aussi jugée comme totalement subjective, du moins dans sa perception ? Et quand on parle de vie, n'est-ce pas faire totalement abstraction de la possibilité d'un ailleurs ? N'est-ce pas rejeter en bloc tous les dogmes religieux, toutes les recherches métaphysiques, et en quelque sorte limiter le débat à des notions connues et admises, donc nécessairement issues d'un conditionnement ?"
Ainsi, je fais mine de faire rebondir le débat sans l'avoir réellement fait avancer.

Alors nous sommes en droit de nous interroger : la connerie a-t-elle une limite et par qui est-elle imposée ? Ou dans une formulation plus explicite, la connerie se borne-t-elle à ses propres limites, ce qui en soi consisterait en une sorte d'autocensure suicidaire, ou est-elle bridée par la poussée d'une intelligence extraterrestre ?

Tulia : Tout cela est en effet fort intéressant bien que totalement dénué d'intérêt (et là hop, auto-contradiction, ça fait toujours pas avancer le débat mais après tout, il semblerait que ce soit pas vraiment le but, comme dans tout bon débat qui se respecte, enfin du moins, c'est ce que j'ai pu constaté en regardant la télé, un débat c'est pas fait pour être constructif mais ça sert surtout à montrer des gens qui brassent beaucoup d'air pour pomper celui des autres et pour l'instant, on s'en sort plutôt pas mal je trouve).
J'en profite que je n'ai rien à dire pour noter chez toi un extrême souci du détail exacerbé jusqu'à lire chaque caractère de tous les messages postés sur ce forum, ce qui t'avait notamment permis, il y a quelques temps, de constater la propension de notre ami alcoolique Shirow à ne poster ses messages qu'à 1h11 très précise, chose que personne d'autre que toi n'aurait pu remarquer. Aujourd'hui tu le prouves encore en remarquant que j'ai réussi la prouesse d'éditer mon message avant de le poster, je t'avoue que c'était pas facile, ça faisait quand même plusieurs mois que je m'entrainais et je suis pas peu fière de pouvoir exposer cet exploit à mon tableau de chasse virtuel.
Pour emménagogue et ostentatoire, je ne puis qu'être d'accord avec toi ma chère consoeur, encore que j'avais pas bien le choix vu l'évidence évidente dont ça relève donc je vais éviter de m'étendre sur le sujet et je me contenterai simplement de prévoir d'écrire un jour à l'Académie Française afin de leur faire retirer du dictionnaire tous ces mots compliqués qui ont tous des synonymes beaucoup plus simples à assimiler. Cela permettra donc de réduire la taille et le poids de nos dictionnaires et par conséquent la déforestation. Car, je vous le demande, qu'est-ce qui est le plus important de nos jours : la possibilité d'embrouiller les esprits plus faibles avec un vocabulaire barbare pour leur en foutre plein la vue ou l'équilibre de l'éco-système et la survie de la planète ? Nous pourrons en débattre une autre fois si tu le souhaites, je suppose qu'il y aura prochainement des jours où je n'aurai rien d'autre à foutre.
Concernant la méthode du "parler-pour-ne-rien-dire-avec-un-maximum-de-mots-vides-de-sens", j'ajouterai que même si son inutilité a été plus que prouvée, il s'agit toutefois d'un excellent exercice de style auquel bon nombre de nos concitoyens devraient s'adonner. En effet, même si ça fait pas avancer les choses, ça occupe, ce qui est déjà bien quand on voit la vie de merde qu'on mène dans ce monde ingrat. Afin de mieux cerner ce que je veux dire par monde ingrat, il suffit d'aller lire les posts de Clax pour comprendre que la nature est vraiment mal faite en ayant pu engendrer ce genre d'abominations cérébrales.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
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Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Je vois par contre que tu as oublié de parler d'une méthode primordiale en matière d'étirement de discours afin de mieux noyer son interlocuteur. Je parle bien entendu de la méthode dite de "Relou-le-Gueux" qui préconise simplement de redire toujours la même chose un grand nombre de fois.
Cette méthode est d'une efficacité redoutable et ne peut être remarquée que par les lecteurs assidus, les autres ayant tendance à ne pas lire un texte de plus de quelques lignes seulement. Grâce à cette petite astuce, je passe pour quelqu'un qui a beaucoup de choses à dire auprès d'une grande partie de la population. Biensur, on ne peut pas tromper tout le monde avec cela non plus et je sais que toi, par exemple, comme t'as rien de mieux à foutre, tu mettras un point d'honneur à lire l'intégralité de mon message.
Pour la fin de ton post, je sais pas si ce sont mes yeux qui ont commencé à fatiguer au bout d'un moment ou si c'est carrément ma cervelle qui a déclaré forfait mais j'ai rien compris donc je ne dirai qu'une chose : tu as gagné, je déclare forfait, bien que tout ceci fut fortement enrichissant sur le plan personnel et pourtant, cela ne m'a pas fait avancer d'un pouce (on en remet une couche avec l'auto-contradiction, ça fait bien je trouve).

Arka : Bon, il paraît que les bonnes choses ont une fin, en tout cas les journées de boulot c'est sûr, donc je ne dirai rien de plus que ceci, il m'a été très plaisant de remarquer que tu as trouvé le mot juste et subtilement imagé pour clôre ce débat sur un sujet qui nous passionne tous, chère consoeur, pirouette linguistique remarquable !
A la semaine prochaine pour la suite de notre émission, Parler pour ne rien dire est bon pour le Cholestérol !