Nevrotica 7

Le 16/09/2003
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par Tulia
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Rubriques / Nevrotica
Encore environ deux-mille questions sans réponse, du regret, du remords, de la solitude, de la remise en cause perpétuelle, de la tristesse infinie, bref un Nevrotica comme un autre.
J’ai tellement peur. Peur de ce que je suis, peur de ce que je vais devenir, peur de la solitude. C’est pourtant pas la première fois que ça m’arrive mais chaque fois, j’entrevois l’avenir avec toujours un peu plus de pessimisme.
Mes larmes n’y changent rien mais je peux pas m’en empêcher. Je crois que j’avais encore jamais eu aussi mal. J’en peux plus de toute cette souffrance. Au secours. J’ai besoin d’aide. Me laissez pas toute seule, je vous en supplie. J’y arriverai pas toute seule.
On m’a volé ma vie, mes sentiments, mes émotions et je peux pas le supporter. Comme j’aimerais être au-dessus de tout ça. Etre capable de prendre du recul. Relativiser. Mais non, y a rien à faire. Y a tout mon corps qui hurle sans arrêt. Les souvenirs et les questions qui me matraquent la tronche en permanence. Putain j’ai mal.

Si j’avais su que ça se finirait comme ça, je n’aurais pas fait toutes ces erreurs. Malheureusement, je n’avais aucun moyen de savoir ce qui se passerait. Je me suis moi-même infligée ma propre punition, comme à mon habitude… Mes regrets ne servent biensûr à rien mais je ne peux les réprimer. Aujourd’hui, il ne me reste plus rien. J’ai tout perdu. Toute ma conception de la vie et de l’avenir est à reconsidérer. Et c’est tellement dur alors qu’il n’y a pas si longtemps, je n’avais même pas à me poser toutes ces questions. C’est une part entière de moi-même qui a disparu. Un truc qui est mort à l’intérieur.
Va falloir que j’apprenne à vivre avec ça maintenant… Avec le souvenir permanent de ce que j’ai vécu et que je ne vivrai peut-être plus jamais. Et que quelqu’un d’autre va vivre à ma place…
Tous les projets établis… Tous ceux qui s’étaient déjà concrétisés… Tout est foutu… Y a plus rien…

C’est juste un rêve… Un cauchemar… Et je vais me réveiller bientôt. C’est pas possible autrement. Non c’est pas possible… Je peux pas croire que ma vie ait pu basculer si rapidement dans l’horreur. Je peux pas croire que…

C’est fini ! Tout est fini… C’est la triste réalité. Pleure sur ton triste sort si ça te chante, ça n’y changera plus rien. Fais-toi encore plus souffrir si ça peut t’aider. Y a que quand on a touché le fond qu’on peut songer à remonter. Et tu l’as pas encore touché le fond, tu te raccroches encore à trop de choses. Vas-y, pleure, hurle, casse tout, tape-toi la tête contre les murs, vis là jusqu’au bout ta putain de souffrance, c’est comme ça que tu vas t’en sortir, y a pas de problèmes…

Pourquoi ? Putain mais pourquoi ?

C’est insupportable… Ça me fait tellement mal… J’ai perdu tout ce à quoi je tenais le plus. J’ai perdu tout ce qui me rendait presque heureuse, enfin… J’ai perdu tout ce dont j’étais fière. J’ai perdu tout ce qui m’apportait un peu de stabilité et d’équilibre. J’ai perdu tout espoir… Il ne reste plus que moi… Moi et ma solitude. Aidez-moi s’il vous plaît !

Qu’est-ce que je vais faire désormais ? J’en sais rien... J’ai plus envie de rien. Toutes ces petites choses anodines que j’aimais faire avant n’ont plus le moindre intérêt à mes yeux. Dès que je dois faire le moindre truc, je ressens juste une intense flemme qui me cloue sur mon fauteuil. Ne rien faire me déprime et faire quoi que ce soit me saoule au plus haut point.
Et je cogite… Ah ça je sais faire ouais. Mais pour ce que ça me sert… Y a des moments où j’aimerais bien que ça s’arrête mais impossible de m’en empêcher. Et ça ne fait que me torturer d’avantage. J’ai l’impression d’avoir le cerveau qui part en vrille en permanence. Et pendant les rares moments où j’arrive à penser à autre chose, y a toujours un détail à la con qui me remet tout un tas de choses en mémoire pour me refaire plonger dans la déprime. Et je revois tout défiler à vitesse grand V, tous ces bons moments que j’ai vécus, tous ces souvenirs agréables qui me rappellent désormais que cette époque est belle est bien révolue.
Et je me laisse aller… Il faut pas mais c’est encore tellement dur à supporter. J’ai encore trop de peine… Trop de regrets… Trop peur de cette nouvelle solitude qui s’impose à moi et que j’arrive pas encore à encaisser… Trop mal de voir mon bonheur réduit à néant…