Le sel de la terre

Le 28/01/2004
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par Dourak Smerdiakov
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Thèmes / Polémique / Système
Premier texte de Dourak. On dirait du Relou-le-Gueux version sérieuse. Ce qu'il en ressort ? Des phrases qui pètent à la gueule, tout dans la remise en question. A lire, relire et méditer. Commentaire de l'auteur : 'ta gueule ou je lâche le chien'. C'est noté.
Sans guillemets.
Bon pour 5 copier-coller. On peut discuter.
T’en veux du boudin, camarade ? T’en auras. Du noir, du blanc, du jaune et du métis. T’en veux du multi-culturel ? T’en auras. Des prières en français, en arabe, en hébreux, en wolof. A faire chialer Nemrod aux pieds de Babel en feu.

Ils disent que tout se vaut. Ils disent qu’il est interdit d’interdire. Ils disent qu’on est tous pareil, et que nos différences nous enrichissent. Ils se contredisent, et ils le nient avec l’effronterie et la candeur des imbéciles heureux. Ils savent tout concilier, tout aplanir, résoudre tous les contraires en leur répugnant tao. Toute morale, ils appellent cela manichéisme.

T’en veux, citoyen ? T’en auras. Au beau milieu d’un éclair écarlate, explosant comme un hiatus aux oreilles d’un vieil académicien psalmodiant ses Pléiades.

Ils parlent de la Terreur comme d’une vieille méprise, ils discourent sur le devoir de mémoire. Et ils ne verront jamais rien venir. Jamais. Parce que les Saint-Barthémy les prennent toujours à contre-pied. Ils lisent le monde comme on lit un roman - en le récrivant.

T’en veux, copain ? T’en auras. Et tes secondes s’allongeront jusqu’aux siècles des siècles.

Ils te pardonnent d’avance. Non contents d’êtres consensuels et humanistes, ils sont psychologues. Ils pensent que la ceinture explosive que tu noues autour de ta taille, c’est ta manière à toi de t’exprimer. Ils disent que tu es désespéré, parce que ton espoir est ailleurs. Ils disent que tu es nihiliste, parce que tu refuses leur néant. Les pauvres fous.

T’en veux, mon frère ? Tu l’auras.