Dernier jour

Le 28/04/2004
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par Herpès
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Thèmes / Obscur / Polar
Ca commence avec un espèce de polar des années 50, sauf que le détéctive privé est remplacé par un tueur à gages. Atmosphère à la LA Confidentiel avec des vrais bouts de 'c'est arrivé près de chez vous' dedans (putain c'est chiantces résumés). Y a du dérapage dans le gore et aussi de la fiction carcérale, bref c'est basiquement inconstant et poussé dans aucun des domaines abordés. Et je parle pas de l'aération du texte.
Encore cette lumière qui me déchire les yeux et cette voix nasillarde qui m’appelle. Me voilà une fois de plus obligé de répondre sous peine de me voir soumis à une fouille en plein milieu de la nuit. Et toujours ce problème pour se rendormir entre les gémissements de mon voisin de cellule et l’odeur de putréfaction des rats en décomposition. Je m’appelle Sam Tuiddle et je suis tueur à gage, enfin tout du moins je l’étais avant de me retrouver dans ce trou perdu.
Tout à commencer par une mission tout ce qu’il y a de plus normal. On me demande de tuer des gens. Je le fais. Pas de question et pas de problème du moment qu’on me file l’argent. Vous allez me faire la morale mais je pense que ça fait bien longtemps qu’il n’y a plus de moral dans ce pays ni même dans ce monde où des millions de gens crèvent du sida faute d’argent pour la recherche chaque année alors qu’on ramasse des euros à n’en plus pouvoir pour les tétraplégiques. Enfin je m’éloigne du sujet. Mon nouveau contrat, une blonde, jolie femme, sans doute coupable d’avoir tromper un mari trop fortuné. Je n’ai aucune vie sociale, mais je connais la vie quotidienne de mes « clients » mieux qu’eux. Depuis des semaines, chacun des ses mouvements est scrupuleusement noté dans un carnet afin de choisir le moment le plus adéquat. Ce soir-là était le bon j’en suis sur, j’ai tout repassé dans ma tête et cela ne pouvait qu’être le bon moment. Sortie de son cours de gym, elle passe toujours un petit temps dans sa salle de bain avant d’enfiler sa robe de soirée noire à paillettes pour je ne sais quel cocktail. Le souvenir de l’ombre de ses formes voluptueuses sur le mur réveil un vieil ami endormi…Elle ne se doute pas de ma présence. Pourtant je suis là, de l’autre coté du mur, je l’entend rire, chantonner, s’amuser avec son fils. Une jeunesse coupée en plein élan. Dommage. Mais bon, pas de sentiments. Elle couche son ptit bout , il est 20h30. Elle va prendre un dernier verre au salon avant de partir pour sa soirée. C’est là que j’interviens. Doucement, en douceur. Vite et bien fait. Du travail de pro quoi. Enfin c’est ce qui aurait du se passer. Malheureusement vous savez aussi bien que moi que c’est les trucs les plus faciles qui amènent souvent le plus de merdes. Elle sirote son gin tonic dans le canapé. J’arrive lentement par derrière. La corde de piano a toujours été mon arme favorite. Mais au dernier moment elle se retourne et pousse un petit cri strident avant que je puisse la bâillonner tout en l’étouffant. Une fois sa trachée bien écrasée je m’arrête. Aucun bruit…Ouf !! à priori aucun problème. Mais au moment où je m’apprête à partir j’aperçois le gosse blotti au pied d’un mur. Désolé petit, je peux pas prendre de risque. Lentement je m’approche de lui avec mon plus beau sourire et lui flanque un coup de couteau dans le thorax. Mais putain il est beaucoup plus résistant que sa mère. Il réussi à se relever et à s’enfuir. Je le choppe par le pied et le ramène vers moi. Nouveau coup de couteau. Merde, j’ai du manqué mon coup, il n’y a que des bouts de boyaux qui sortent, quasiment pas de sang : j’ai pas du toucher de veine. On va y aller par la jugulaire. D’un coup expert je la lui tranche et pendant qu’il fini de se vider de son sang je regarde autour de moi. Pas trop de bazar, ça va j’ai déjà fait pire. Je ramasse quelques bouquins qui sont tombés par terre et tente de recoller un vase avec de la super glue. Mais rien n’y fait, je suis vraiment devenu mauvais en bricolage avec l’âge. Bon, il est temps que j’y aille. Au moment de franchir la porte tout va d’un seul coup très vite. La maison est cernée par les flics. On m’arrête, on me boucle, mes droits, la prison, garde a vue, pas d’avocat. J’apprendrais plus tard que la nounou est arrivée pendant que je jouais avec le petit garçon et qu’elle est repartie de suite appeler la police. De nos jours les nounous ne sont plus aussi fiables qu’avant : plutôt que de défendre le gosse, elle a préféré me coincer. Je serai les parents, je la vire illico. Le procès n’est pas très long. Reconnu coupable a l’unanimité. J’avoue n’avoir regardé ça que d’un seul œil depuis le box des accusés. Voir des gens débattre de votre vie tout en connaissant déjà l’issue finale n’a pas grand intérêt. Cependant faudra que je pense a féliciter mon avocat, il a fait un travail remarquable. Voilà pourquoi je me trouve dans cette cellule, dans ce qu’on appel le couloir de la mort. Au loin j’entend les derniers essais, les « répétitions » comme ils disent ici. Un gardien a ma place, et on vérifie que tout se passe pour le mieux. Ils ont choisi la chaise électrique. J’avoue que je préfère ça à la chambre à gaz parce que vous voyez, je suis un peu claustrophobe. Tiens il est déjà 8h. Le temps passe vite quand il sait que quelqu’un le compte. Tic-tac la pendule, tac-tic mon cœur. Est ce que je regrette ce que j’ai fait ? m’a demandé le curé tout a l’heure . Non c’est mon taffe, c’est les risques du métier. Pas de question , du fric c’est tout. Lorel, mon gardien préféré vient de m’apporter mon dernier repas. Saint-jacques à la compoté d’endives. Sympa. Comme quoi ça a du bon parfois. Je crois que je vais lui manquer : je l’ai vu essuyer une petite larme quand il est ressortit. Tout s’enchaîne. Me voilà à présent solidement ligoté ou plutôt attaché par des barres de fer à ma chaise. Le mec chargé de l’exécution (je n’ai même pas eu l’honneur de lui être présenté) vient de me mouiller le crane afin que le courant passe mieux. C’est fou tous les petits détails auxquels on aurait pas penser et que qui font qu’une exécution est parfaite.
Bon je vous laisse je crois qu’il est l’heure que j’y aille. J’ai rendez-vous avec la mort.


Rapport de Tom Ganigare, médecin légiste du Comté de Yeal :
9h12 : Heure du décès. Le patient porte des traces de brûlures importances au niveau du crane. Il semble que le courant ait eu du mal à circuler. Revoir le système d’électrodes. De plus penser à placer des sacs de sable sur les jambes de l’intéressé, car après contraction due à la décharge, il est très difficile de les dépliées. Le sujet sera enterré dans la fosse commune de la prison. Stop.