Alcooliques paranomymes

Le 28/05/2004
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par Bizontin
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Thèmes / Débile / Idiot
Ce texte est signé de TinnoZib Junior, le fils aîné de notre auteur Bizontin. Il se compose de deux phrases en tout, la première de 689 mots et la deuxième de un mot. Un pur délire de digressions accumulées et d'allusions paranoïaques. Extrêmement illisible, mais assez jouissif par son coté 'confusion mentale totale'.
Il est évident que je ne pouvais, étant encore pourvu de bon sens, présenter cet article en dévoilant ma véritable personnalité, puisqu'il est incontestable que si j'avais eu un fils de vingt-sept ans il serait, à l'heure où je révèle cette vérité, l'otage qu'il ont toujours ambitionné détenir afin de me pousser dans les extrêmes retranchements du renoncement, mais heureusement je n'ai pas eu de descendant mâle, déjouant par le fait leur sinistre manoeuvre qui m'incitait à choisir après de nombreuses heures de réflexions en galimatias ancien, langue qu'il ne leur est pas aisé de délabialiser selon le principe de l'élargissement progressif de consonnes ternaires mis au point dans leurs laboratoires les plus obscures, un patronyme d'apparence ridicule et anodine, bien que j'avoue avoir hésité entre ce dernier et une assiette de moules frites, un instant seulement, les dites moules frites risquant, suite à d'habiles et industrieuses déductions dont je les sais friands, de le conduire sur les traces d'un de mes ascendants présumé, brasseur de son état, ayant porté haut l'honneur de la famille lors de la prise d'une citadelle rebelle par des troupes régulières, ce qui donna lieu à un épisode héroïque qui lui valu ce surnom envié et respecté jusque dans les bas-fonds les plus fangeux et glauques d'un port sinistrement illustre, en effet, qui ne connaît encore de nos jour, ou du moins n'en aura entendu chuchoter la légendaire mémoire au détours d'une ruelle cafardeuse propice aux confidences murmurées, la triste aventure de cet homme, remarquable en de nombreux points qu'il me faut hélas taire en ces heures douteuses, qui me confia, ivre de douleur retenue et de désarroi maussade, ce terrible secret, ultime soubresaut de cet être traqué, car c'est bien de lui qu'il s'agit, qui avait pris la vénérable habitude de ne parler qu'à demi-mots généralement couverts, d'où ce surnom énigmatique qui a pu laisser croire pendant de nombreuses années que son inexplicable participation à la prise de la forteresse le laissait affublé du pseudonyme précité, ce qui n'était, vous ne manquerez pas de l'avoir soupçonné, qu'un leurre habilement élaboré par cette femme hors des normes communément reconnues qui compris très tôt que se faire passer pour un autre ne pouvait que compliquer la tâche de ces implacables poursuivants, et c'est ainsi que cette éblouissante manipulation que je fis mienne dès mon plus jeune âge me permit d'être en cette heure tardive et propice aux embuscades sur le point de vous divulguer d'invraisemblables révélations que vous ne manquerez pas de lire entre les lignes, ce qui est, vous le reconnaîtrez, une astucieuse manière de divulguer sans laisser de traces une certitude dont la mise en lumière ne manquerait pas de déclencher d'insoutenables représailles, faisant suite de ces rocambolesques révélations qui immanquablement n'auront de cesse de vous retourner les sangs et de couvrir d'une sueur nauséabonde les plus incrédules, en risquant, il n'est que de voir votre mine éperdue, de s'avérer insupportables bien plus tôt que vous ne le pensiez, ne serait-ce qu'en prenant en considération le simple fait que vous soyez parvenus sans encombre à ce point du récit, alors, alors seulement, vous admettrez, l'échine frissonnante et trébuchante, que ce répit qui vous est accordé ne peut être que le résultat mûrement élaboré d'une stratégie pernicieuse, insoupçonnée jusque là, mais dont l'écheveau qui se déroule sous vos yeux exorbités fait déjà sombrer dans l'incontinence sénile les plus téméraires, vous incitant à admettre la lippe tremblante que de telles révélations ne peuvent se propager sans que de nombreuses victimes se contorsionnent dans le plus grand anonymat, et c'est bien là le point le plus implacable de cette malédiction qui sème sur son passage, tel un lapin de garenne ses prédateurs essoufflés, une absence totale de signes plausibles qui devrait vous pousser à vous défier de cette apparence paisible, car, soyez en conscient, même s'ils n'existent pas leurs desseins n'en sont pas moins irréalisables, c'est bien là que réside leur force, leur ignoble stratagème, en tous cas, vous voilà prévenus, j'ai fait ce que j'ai estimé être mon devoir, dus-ai-je y sacrifier, comme ce point tant espéré, ce qui aurait pu m'être le plus cher.
Voilà.

TinnoZib Junior.