Dénonciation 6

Le 30/05/2002
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par Gwen
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Rubriques / Dénonciation
L'industrie de la musique, où comment transformer un art en produit de consommation courante.
La musique adoucit les moeurs...
Voilà une vraie dénonciation en bonne et due forme. Un coup de gueule à se casser les cordes vocales pour protester contre la machine à fric. Un coup de poing sur la table digne des plus grands maîtres du karaté.
Ecrit sous l’effet d’un coup de sang mais… : BORDEL !!!
S’il y a une chose qui touche tout le monde, c’est bien la musique. Qu’on aime Berlioz ou Rammstein. Que ce soit à la radio ou sur chaîne stéréo dernier cri. Que ce soit seul ou à plusieurs.
Naturellement, on fredonne sans s’en rendre compte un air qui nous trotte dans la tête. Avec plaisir, on fait partager ses derniers coups de cœur. Et quand on aime un artiste, un album, une chanson, on apprécie de trouver facilement l’intégralité des paroles. Et en bons internautes que nous sommes, nous sautons sur le premier moteur de recherche qui nous passe sous le clavier.

Nous pouvons dorénavant remercier Jean Ferrat et les Editions Gérard Meys. Grâce à une action en justice soldée par une décision judiciaire leur étant favorable, une petite association d’aide aux musiciens à but non lucratif devra peut-être prochainement mettre la clef sous la porte. Son crime ? Avoir publié sur son site, en hommage à un « grand » auteur français, et en libre-accès, ses textes. Point de règlement à l’amiable, de demande préalable et caetera et caetera (aux dernières nouvelles). Mais bien une attaque en règle devant les tribunaux.

La pompe à fric marche bien, je vous rassure, l’association devant a priori débourser 12,000 euros en dommages et intérêts.

Il ne s’agit pas de mise à disposition de mp3 pirates. Il ne s’agit pas d’une structure telle que Napster. Non. Seulement d’un site, d’une poignée de gars qui se sont tapé au clavier la retranscription de quelques textes que n’importe quel crétin peut recopier chez lui en écoutant l’extrait.
Méfiez-vous ! Bientôt des perquisitions seront menées chez vous pour vérifier que vous n’avez pas une pile de cahiers d’écolier aux pages noircies par votre main !!!
Et surtout, envoyez paître les maîtresses d’école de vos gniards qui voudraient mettre votre famille hors la loi en apprenant à vos rejetons les plus beaux textes de la chanson française. Remerciez les par contre si elles ont une nette préférence pour Britney Spears…
N’inscrivez plus vos gosses au conservatoire, ils n’auront le droit de toute façon de ne jouer que des gammes (droits de propriété intellectuelle non réclamés).

C’est vraiment la débandade ce pays. Depuis sept ans qu’on nous rabat les oreilles avec les histoires de quotas de chansons françaises, pour quelques lignes on envoie l’huissier. Pour sûr, le rayonnement culturel dans le domaine de la musique va en être boosté. Et on ose dire que les tribunaux croulent sous le boulot… Forcément, à faire chier les honnêtes gens…

Des CD à 150 balles, des Jean-Marie Messier qui ne voient dans les artistes que des salariés lambdas (je m’aplatis platement comme une crêpe aux pieds de Bertrand Cantat qui a été merveilleusement merveilleux en lui claquant le beignet aux Victoires de la Musique), des auteurs qui passent leur vie dans leur compte bancaire au lieu de faire quelque chose de leurs dix doigts…
Si je l’avais en face de moi, je demanderais avec grand plaisir à Jean Ferrat (que j’appréciais jusqu’il y a 35 minutes environ) s’il n’a jamais joué à la guitare, entre amis, un morceau d’un de ses « collègues » en peinant comme un forçat de Cayenne sur des paroles oubliées. Et lui rappeler que ce sont les pauvres hères que nous sommes qui l’avons nourri et nourrirons même peut-être ses descendants via son héritage en achetant ses précieuses et monnayables œuvres.

Oui… la chanson française a encore de beaux jours devant elle.
Oh ! Pardon ! Je voulais bien entendu dire l’industrie du disque…

Sur le site de la Chambre Syndicale de l’Edition Musicale, http://www.csdem.org, vous trouverez copie de la lettre envoyée à tous les webmasters ayant mis en ligne sur leurs sites des paroles de leurs adhérents. J’aimerais qu’on me certifie noir sur blanc que TOUS les artistes Sony et Universal ont signé de leur propre main un quelconque papier allant dans le sens de l’interdiction de ce type de diffusion sous couvert des dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Ca m’intéresse.

Allez tous vous faire foutre. Mon graveur n’en tournera que mieux, je peaufinerai mon anglais et mon allemand et je cracherai sur les grosses boîtes de prod’ !
(et là ? je risque un procès pour diffamation ? Pour délit de sale gueule ? Pour non respect de la net étiquette ? Pour avoir insulté copieusement devant mon écran tous ces guignols ? J’attends ; mais je préviens de suite que je n’ai pas beaucoup de fric, pour ne pas dire que mon bas de laine aurait besoin d’être reprisé…)

Et pour conclure en beauté dans l’illégalité la plus totale, un extrait de la chanson de Georges Brassens, Honte à qui peut chanter, interprétée par Jean Bertola (sur : Le Patrimoine de Brassens) :
« Le feu de la ville éternelle est éternel.
Si Dieu veut l´incendie, il veut les ritournelles.
A qui fera-t-on croir´ que le bon populo,
Quand il chante quand même, est un parfait salaud ? »

Gwen qui va de ce pas protéger l’intégralité de ses écrits
(y compris cet article) afin de filer de l’argent aux
chambres syndicales et autres.