Pensées d'une mante religieuse

Le 15/08/2004
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par Narak
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Thèmes / Obscur / Nouvelles noires
Autant l'intrigue elle-même me laisse plutôt de marbre, autant j'ai bien aimé le début, où on sent une fatigue morale intense et une forme de résignation chez le personnage. L'atmosphère de la boite est bien rendue. Un bon petit texte, pas mal foutu mais pas trop original et sans rien d'extraordinaire.
Je déteste la musique qui passe dans les boites maintenant.
Tout ça manque totalement de style. Un simple rythme de basse, recouvert de merde.
Je ne cherche même plus à savoir ce que c’est. Techno, Industriel, Métal, Hardcore...
Je hais viscéralement toute cette saloperie, et par extension tous ces clients séduisants qui pullulent sur la piste de danse, comme des asticots grouillent sur une charogne.
Ils viennent là pour hurler et danser sur ces rythmes de marteaux-pilons.
Trémousser pitoyablement leurs corps jeunes et fermes.
Les vêtements moulants de toutes ces salopes trempées de sueur plaqués sur leurs petits seins chauds et ronds. Tous ces branleurs qui cherchent désespérément à séduire tout ce qui passe. Ils sont...Innocents.
Je les envie presque. Presque…
Le noir est à la mode, comme toujours. Je passe inaperçue pour le moment, mais toutes ces petites putes ne font pas le poids. Je jette un rapide coup d'oeil à cette faune frénétique, là, en bas. C'est ça ! Dansez...
Je cherche une table et je commande une vodka, comme d'habitude.
Ma minijupe de cuir me comprime les fesses lorsque je m’assois. Mes jambes sont un atout, autant m’en servir. Je regarde encore autour de moi, technique habituelle. Faire semblant de ne pas l’avoir remarqué. Il me regarde c’est sûr. Comment pourrait il faire autrement ? Je me suis vraiment surpassée ce soir. Mon maquillage est impeccable. Ma jupe monte assez haut, et mon décolleté est assez bas. Peut-être que tout ça est un peut agressif, mais ça n’a jamais réduit mes chances de succès. Non, c’est tout a fait normal qu’il me regarde.
Ah ! Il s’est décidé à venir, le con. Cela m’étonne presque, je ne pensais pas qu’il aurait les couilles de venir. Il lance sa phrase d’entrée, la musique couvre ses paroles mais de toute façon je m’en fous. Je réponds par un rire, c’est ce qu’il attend probablement. Hé, mais c’est qu’il n’est pas moche ! Il est vachement mieux de près. Il est plus grand que moi, ça devrai le rassurer, comme les autres. Les hommes sont tellement prévisibles pour peu qu'ils aient l'opportunité de se vider les couilles, et celui-ci ne fait pas exeption. Je sens que je vais bien m’amuser cette nuit…Ce gros porc s’imagine déjà en train de me sauter, ça se voit dans son regard.
Bien bien, je ne voudrai pas te décevoir mon grand, mais tu risques d’être surpris ! Comment tu t’appelles au fait ? David ? Mmmh, ça te va bien. Moi ? Camille. Ah bon ? Tu trouves ? Merci !
Putain, qu’est ce que ça me coûte !
Bon, quand il aura fini de me raconter sa vie, je passerai aux choses sérieuses, il a peut-être besoin d’une petite motivation ?
« David, mon trésor, je commence à en avoir assez de tout ce bruit, je croit que je vais rentrer. Mais…Je détesterai interrompre cette soirée aussi tôt. Peut-être que…Enfin…Si tu veux...Non, je ne peut pas te demander ça, tu va te dire que je suis une fille facile »
« Mais bien sur que non. Demande moi ce que tu veux. »
Il dit tout cela de façon trop empressée, pour qu’il n’y ait pas de sous entendus, mais je m’y attendais. Une bande pâle sur son annulaire. Quelques heures plus tôt, il y avait assurément une alliance à cet endroit.
« On peut aller dans un endroit plus tranquille, si tu n’y voit pas d’inconvénients et si tu n’est pas lassé de ma compagnie bien sûr. »
« Hum, bien sûr, ou veux tu aller ? Je te proposerai bien chez moi, mais c’est un peu le bordel en ce moment… »
Evidemment, et ta femme réagirait bizarrement si tu ramenait une blondasse à la maison, pour la sauter sur le canapé…
« Je pensais à chez moi. »
« Parfait. Je te suis. »
Au moins, dans la bagnole, il ferme sa gueule. Il s’imagine probablement la nuit qui s’annonce. Lui, dieu du sexe, et moi, gémissante sous ses assauts. Allez ma grande, laisse le rêver…encore un peu.
Voila, on est arrivé. Il semble un peu fébrile. Je le lui fais remarquer en lui passant un doigt sur la joue. J’ouvre la porte. Nous rentrons.
D’un coup, je me sens fatigué par ce mec, fatigué par ses poses, ses désirs à peine dissimulés, et surtout la haute estime qu’il a de sa capacité à séduire. Qu’on en finisse.
Il grimpe à l’étage sans prendre la peine de chercher un interrupteur. Moi je n’ai pas besoin de lumière pour l’instant.
Arrivé devant la porte de ma chambre je sens ses bras m’enlacer. Il pue la cigarette et la transpiration. Ses mains moites glissent sur mon corps pendant qu’il plaque ses lèvres sur ma bouche et qu’il emmêle sa langue dans la mienne. Il pousse la porte de l’épaule tout en remontant ma jupe minuscule en haut de mes cuisses. Mes mains plongent sous son T-shirt, griffant légèrement ses pectoraux en sueur. Il prend mes fesses dans ses mains, puis l'une d'elle remonte sur ma poitrine. Je le sens bander contre mon ventre tendu. Je le pousse sur le lit en lui arrachant son T-shirt. Il est excité, moi aussi en pensant à la suite. J’enlève ma jupe, mon soutien-gorge et mon string. Lui reste toujours allongé, la braguette ouverte. Cette vision, m’oblige à retenir un haut-le-cœur.
Mon dieu, je m’apprête à rendre un immense service à la femme de cette larve.
Je me vautre sur lui, cuisses largement écartées, et je libère son sexe de l’élastique de son caleçon.
Hum, Il a peut-être une bonne raison d’être fier de lui.
Alors que je me frotte sur lui, je remonte et lui attache les menottes aux poignets en l’embrassant. Il ne s’en soucie pas. C’est un jeu ? Oui, évidement…
Je prends son gland en bouche quelques secondes, il me faut encore me retenir, à la fois de vomir sur sa bite turgescente et d’assouvir mon plaisir maintenant, là, sans prévenir…
Calme toi, respire à fond…
« Ne bouge pas, je reviens tout de suite. »
Je courre jusqu'à la salle de bain, empoignant la porte derrière moi, entrevoyant son visage extasié et étonné quand je la claque. Pour le moment il ne se doute de rien, mais quelques secondes et il hurlera à s’en époumoner, jusqu'à ce que sa gorge soit irritée et sanglante. Si il en a le temps.
La salle de bain, mon enfer, contribue à ma vengeance. Démaquille toi. Enlève ce masque.
Respire, pas de précipitation. Voila !
Je retourne dans la chambre, il ne me reconnaît plus à cause des cicatrices. Mes cicatrices.
Mon dernier homme ne m’as pas loupée, je doit bien l’avouer, il était fou, plus que moi, mais lui l’ignorait.
Tu commences à comprendre salaud ? Il est temps de crever !
Il est tétanisé, il s’imagine que parce qu’il est un homme il pourra me faire face ?
J’ai tout prévue, sous le lit, je ramasse la scie et le rasoir.
Il ne peut rien faire, ça m’excite terriblement.
Geste brusque, le sang jaillit de là ou une fraction de secondes plus tôt se trouvait son pénis.
Il hurle fort, un vrai goret ! Mon dieu que c’est bon ! Aaah ! Vas y, Continue pendant que tu as encore une gorge !
La scie, je la pose sur sa gorge et je tranche. Ouiii ! Je tranche ! Je racle jusqu'a sa nuque. Chaque va et viens lui envoit de profondes secousses dans tout le corps. Pendant un instant je m'attends à voir ses yeux sortir de leurs orbites.
Peau ! Tendons ! Chairs ! Aaaah ! Os ! J'arrive au bout !
Oui ! Encore ! Ouiiiiiiiiiiii !
...
Je respire difficilement. Putain, que c’était bon ! J’en ai encore mal. Merde, mes mains tremblent. Il faudra nettoyer tout ce bordel, tout à l'heure.
Quelle heure est il ? 2h10...Ok j’ai encore le temps de me refaire une beauté...
Pour la troisième fois cette nuit…