Alors voyons...paternité, paternalisme, pater noster. Ah ouais, j'vois le genre. La paternité rendrait les mecs utiles et en ferait des hommes. Avant c'est des grosses larves qui se traînent sans but précis, comme des vers de terres, et après, d'un coup, ça devient des hommes fiers et utiles, avec une raison de vivre. Utiles, comme un outil, un objet, prêts à être utilisés, donc, manipulés.
Mais que vient faire la paternité là-dedans, puisque le désir d'enfanter est personnel et féminin ? Ah oui, faut un donneur. Encore qu'avec les progrès de la science, les gonzesses pourrait se passer des mecs pour assouvir leurs désirs maternels : la banque du sperme, c'est pas fait pour les chiens. Mais non, faut qu'elles aillent séduire le premier ver de terre venu. Pas lui dévoiler tout de suite le but de la manoeuvre, ça rampe vite les vers de terre, ça détale au quart de tour dès qu'on leur parle d'échanger des nuits blanches au bistrot avec les potes contre des nuits blanches au pied du berceau avec bobonne. Une fois que la bestiole est ferrée et qu'on la tient par le bout de la queue (le ver de terre, c'est toujours par là que ça s'attrape, c'est son point faible), le chantage affectif peut commencer : "si tu m'aimes vraiment, épouse-moi", puis : "si tu m'aimes, fais-moi un enfant". Si le ver de terre reste sourd à toutes suppliques, il reste l'arme fatale, qui consiste à "oublier" de prendre la pilule : la bête récalcitrante est définitivement plombée. Neuf mois plus tard, l'enfant naît, et le ver de terre devient un homme, adulte et responsable, utile, enfin. Fini la liberté de ramper peinard où bon lui semble : on lui a collé un beau boulet au pied, un BB (Beau Boulet). Bon, il y a quand même les vers de terre cyniques, ceux qui ont un sursaut d'intelligence pour se barrer dès que la gonzesse est enceinte : elle finit fille-mère et c'est bien fait pour sa gueule, elle aurait obtenu le même résultat en allant directement à la banque du sperme, et elle aurait gagné du temps.
Alors, les nanas qui veulent assouvir leur désir d'enfanter, s'il vous plaît, allez directement à la banque du sperme et n'embêtez plus ces braves vers de terre qui ne demandent rien à personne et qui n'aspirent qu'à une seule chose : ramper tranquillement de bistrots en bistrots, libres et heureux.
Alors, les nanas qui veulent assouvir leur désir d'enfanter, s'il vous plaît, allez directement à la banque du sperme et n'embêtez plus ces braves vers de terre qui ne demandent rien à personne et qui n'aspirent qu'à une seule chose : ramper tranquillement de bistrots en bistrots, libres et heureux.