845 DTC 75

Le 31/08/2004
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par Taliesin
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Thèmes / Polémique / 2004
Bienvenue dans la vie quotidienne de merde de Taliesin. Fallait s'y attendre, ça donne dans le régionalisme puant et la haine de l'étranger. Mais le quotidien dérape peu à peu et on se retrouve en plein article de la Saint-Con (en Août ?) et un putain de bon. Taliesin se détend tellement que son style commence à fleurer bon le bouseux testostéroné et c'est pas un mal. Du Djinny boosté aux amphétamines.
14h15 : « Putain, mais qu’est-ce que c’est que ce gros naze qui se gare à moitié sur la route avec sa grosse charrette de BMW de merde, que j’ai plus la place de passer ??!! » Je lis sa plaque : 845 DTC 75. OK compris, tout est normal, cet empaffé de touriste francilien se croit chez lui, dans ses colonies. J’ai plus qu’à attendre.
Le v’là qui descend de son carrosse, ce blaireau. Chauve, la cinquantaine bronzée aux UV, bedonnant, short-chemisette, l’appareil-photo triomphant sur son gros bide mou, comme une prothèse illusoire. Parfait échantillon de l’aventurier contemporain partant à la découverte d’exotiques contrées indigènes. Vive le charme de la province, dépaysement assuré à deux heures de TGV de la capitale ! Mes couilles, oui ! Mais qu’est-ce qu’il fout ce con ? Ah, le monsieur veut prendre en photo la chapelle qu’est sur le bord de la route. Y a un parking à deux cent mètres, mais non, l’a fallu qu’il se gare juste en face de l’édifice, des fois qu’il choperait une hernie en bougeant son gros cul, ce porc ! Pas moyen de passer, en face, il y a deux tracteurs, un camion de volailles, un autre de fruits et légumes, et v’là une bétaillère de gorets qui se pointe à l’horizon. La Bretagne, première région agricole de France, merci bien ! En parlant de volailles, mémère est restée dans la charrette à compulser le guide du Routard. S’en fout pas mal des chapelles et de son con-joint, la vioque. Doit être en train de choisir le prochain site qu’ils iront polluer de leur présence. Ah ! Enfin, la route est libre ! Je double juste au moment où le gros sac regagne son véhicule. Je lui rase les miches, klaxonne, bras d’honneur, insultes, et plus si affinités, heureusement pour lui, je suis pressé et j’ai pas d’extincteur sous la main.

15h00 : Je hais les supérettes. En plus, c’est mon jour de chance, aujourd’hui : je fais la queue aux caisses, et juste devant moi, il y a un octogénaire sonotoné qui dépose ses courses sur le tapis avec des gestes de parkinsonien alcoolique : mou pour le chat, couches Confiance, pastilles de détartrage pour son appareil dentaire, et y en a encore plein son caddy. Putain, le temps qu’il pose tout ça sur le tapis, mise en sac, paiement à la pétasse de caissière, rechargement de caddy, ma journée est foutue ! Et moi, j’ai juste deux packs de bière et trois bouteilles de Whisky, bordel ! Vraiment pas de bol. Tout à coup, j’explose, j’suis pas patient, moi : j’attrape le vieux croulant par le col et je lui explose la gueule sur le tapis roulant. « Mais-tu-vas-te-dé-pê-cher-un-peu-pa-py-oui-ou-mer-deu ? » A chaque syllabe, sa tête va à la rencontre du tapis avec un sympathique bruit mat. Y a des morceaux de chair et de dentier sur mes canettes, c’est dégueulasse. J’évacue l’ancêtre à grands coups de pompe dans son anus artificiel. C’est mon tour, pas trop tôt. Je fais à grand sourire à la caissière, qui ne pipe mot, elle doit préférer autre chose, je paye, et sors avec mes emplettes. Ah, j’ai oublié de vous dire, il y a quand même un point positif à ce périple supérettien heddomadaire : j’ai dégoté aux rayons produits ménagers un superbe lance-flammes d’occasion en parfait état de fonctionnement. On ne sait jamais, ça peut servir.

15h30 : je m’y attendais à celle-là, presque une prémonition : 845 DTC 75 est juste devant moi, à 20km/heure, au milieu de la route. Doivent admirer le paysage, ces deux débiles. Y a rien à voir : des champs sulfatés au Fipronyl, des bosquets, des talus, un ruisseau nitraté avec des poissons le ventre en l’air, quelques vaches folles, la Bretagne profonde, quoi. On passe un virage au ralenti, puis, ligne droite, route dégagée, je fonce et me rabats juste devant le capot de son tank. Je sens un léger choc à l’arrière de ma voiture. Pas grave, je m’en tape, je roule dans une épave. J’empoigne le lance-flammes et je sors. Le gros lard a baissé sa vitre et commence à m’injurier. S’il est pas mignon, cet avorton ! Je braque le lance-flammes en plein dans sa tronche de gland et je hurle :
« VIVE LA BRETAGNE LIBRE DANS TON CUL CONNARD !!!!! »
Pffffffffffouuuaaawwww !!! Odeur de chair cramée, de poils de goret roussis. La vioque a morflé aussi, sont tout noir les deux parigots. Bretagne, destination idéale pour parfaire votre bronzage.
Pfff, ça va mieux, vachement décontractant comme sport, la crémation de touristes.

Y a pas à dire, en Bretagne au mois d’Août, c’est la Saint-Con tous les jours !