Clockwork chronik 5

Le 02/12/2004
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par Tyler D
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Rubriques / Clockwork chronik
L'épisode final de la rubrique de Tyler commence comme le business-plan ou l'executive summary de la Zone puis ça se transforme en recette imparable pour chopper une indigestion de SF. Quelques passages sont excellents, ceux qui traitent de la société et la sociologie en milieu relativiste. Malheureusement très vite on entre dans un mattraquage d'idées pas exploitées jusqu'au bout et çà devient pénible à lire...
Par bêtise ou par désœuvrement, je ne sais, j’entrepris un soir de me connecter sur msn au bienheureux propriétaire de l’adresse mail suivante : 0000000@000.com. A ma grande surprise, je constatai que le serveur existait et qu’il desservait bien l’utilisateur correspondant. Je m’empressai alors de l’entrer dans la liste de mes contacts et, constatant qu’il était connecté, d’ouvrir une fenêtre de conversation. Je lui lançai un timide « bonjour… » Aucune réponse. « êtes-vous là ?… » Rien. « vous n’êtes pas là ? » demandai-je encore avec insistance. Je reçus cette fois pour réponse une suite infinie de lignes de zéros. Interdit, je regardai l’affichage qui défilait à toute allure dans la fenêtre… Je remarquai que la vitesse de défilement augmentait et que presque imperceptiblement il commençait à baver en dehors de la fenêtre msn. Il occupait bientôt le moniteur tout entier, qui s’assombrissait dans un fondu au noir. Soudain, le temps d’un éclair, je fus ébloui par mon écran et l’électricité sauta subitement dans tout le quartier, qui se retrouva ainsi plongé dans le noir. Mais mon ordinateur était toujours en marche, et revenu à son état normal.
Par bêtise ou par désœuvrement, je ne sais, j’entrepris de me connecter sur la zone. Quelle ne fut pas alors ma surprise ! Le look du site avait complètement changé. Vraisemblablement, il avait été piraté par un certain Erotik69. Il m’était impossible de comprendre la nouvelle organisation car aucun mot n’apparaissait nulle part. Il y avait bien ce qui semblait être un édito mais il était écrit dans un langage hiéroglyphique composé exclusivement de smileys animés, qui m’était complètement hermétique. C’est en jetant un œil à la date -encore écrite en chiffres- des dernières news que je compris l’expérience unique que j’étais en train de vivre : le mystérieux utilisateur de msn m’avait connecté sur l’Internet, tel qu’il serait exactement dix ans plus tard. Après maints tâtonnements, je réussis à trouver la page contenant l’édito d’adieu de nihil, le dernier qui serait écrit avec des symboles italiques.

J’appris ainsi que la zone serait submergée de nouveaux auteurs qui, s’insurgeant contre la dictature sectaire du néant, décideraient de la transformer en un site payant où les textes ne pourraient être lus entièrement qu’après paiement par carte bleue. La rubrique clockwork chronik connaîtrait un succès mondial et métamorphoserait la zone en un cartel d’actionnaires prospères. Ivre de curiosité, je me jetai avidement sur la page contenant ladite rubrique, moyennant quelques paiements en différé. Une longue série d’écrits y apparaissait. Un symbole représentant des piles de billets de banque revenait périodiquement dans les commentaires qui juxtaposaient les textes. J’entrepris de lire ce que je n’avais pas encore écrit…

Déception. En même temps, vu le succès, j’aurai dû m’en douter : des développements insipides s’étendaient sur des centaines de pages. Il y avait de bonnes idées, mais elles étaient complètement diluées dans un solvant de niaiseries toutes plus consensuelles les unes que les autres. Thierry Ardisson et Michel Drucker étaient d’ailleurs venus poster des commentaires élogieux.

C’est ainsi que je décidai d’annuler la parution des textes de la rubrique et de la ponctuer d’une histoire fantastique des plus ridicules, dans l’espoir qu’elle serait rapidement oubliée et que ce futur alternatif n’apparaîtrait jamais. J’ai tenu néanmoins à vous livrer un résumé de ce que j’ai lu, afin de clore tout de même la rubrique de manière orthodoxe. Mais il sera déjà assez long et assez chiant pour en décourager plus d’un. Pour plus de clarté, le résumé est chronologique.

Le premier article était donc intitulé « L’affaire Tyler Durden » et se développait cette fois sous forme de fragments croisés des mémoires personnelles ou des journaux intimes de deux personnages. C’était une sorte de zoom sur ce qui se passe aux Etats-Unis peu avant le discours télévisé du chef du Projet Chaos :


Evolution des technologies oblige, les 3décrans ont relégué les écrans plats au rang des antiquités. Les vieux films du cinéma 2d ne sont plus visionnés par personne et les bobines sont conservées dans des musées. Ainsi, le monde entier (ou presque) a oublié l’existence du film fight club. Il existe cependant (comme c’est le cas aujourd’hui) des fight club qui perpétuent, depuis des décennies, des traditions dont les origines cinématographiques ont été oubliées et qui croient en l’avènement d’un sauveur, celui qui mettra sur pied le Projet Chaos et libèrera le monde. Pendant ce temps est né à Seattle un garçon rebelle du nom (« naturel ») de Tyler Durden, qui sera le premier auteur des textes qui constituent ce dossier. Il rencontre par hasard l’un de ces fight club et, de par son nom (qui est resté dans les mémoires) et son charisme, s’impose rapidement à ses adeptes comme le sauveur. Il entre totalement dans le personnage et se met en quête de réaliser le fameux Projet. Possédant un don inné pour le recrutement, il met patiemment sur pied un réseau d’informateurs disséminés dans les entreprises du pays tout entier, dont les rapports sont examinés par des experts boursiers qui réalisent des profits financiers. Ainsi, le Projet infiltre le système et le parasite. L’opération est d’autant plus facile que le pays est en état très instable d’anarchie latente depuis l’affaire de la station IS 3.5 (§14). Durden fait disparaître toutes les preuves de l’existence du film et dirige le Projet de loin, de telle sorte que personne dans la hiérarchie de l’organisation, que trois proches collaborateurs de confiance, ne connaisse son existence. L’un d’eux, Philip Thunda (le second auteur des textes du dossier), est envoyé en « vacances » dans le Nouveau Monde, la fondation de Svensöm en Argentine (§15), et en revient transformé, avec de nouvelles vues sur le Projet. Peu après son retour, Durden reçoit un « envoyé de VORTEX » qui lui remet une liste d’agents fédéraux ayant infiltré le Projet. Ne comprenant pas comment des personnes qu’il ne connaît pas ont pu réunir autant d’informations et venir le trouver dans son habitat, dont il garde jalousement l’emplacement secret, il devient paranoïaque et décide d’éliminer tous ses proches collaborateurs. Mais Thunda a prévu cette éventualité, en réchappe à son insu et sauve également les deux autres anciens collaborateurs de Durden. Cependant, le projet s’est considérablement développé et, sous l’injonction de son mystérieux correspondant, Tyler Durden réalise un coup d’éclat en mettant à jour GT#45 (§20, 21 et 22) puis en se faisant entendre à la télévision. Le Projet obtient alors le soutient moral d’une portion non négligeable de la population américaine. C’est alors que Thunda, qui observe toujours les activités de Durden, profite du secret qui entoure le chef du Projet Chaos pour l’escamoter et prendre sa place, afin de transformer l’organisation en Nouveau Projet. Ce que personne n’aura jamais su.

Ainsi se terminait provisoirement l’histoire contée par les fragments des mémoires de Durden et Thunda. Il y avait ensuite « rapport d’expédition », un document rédigé par le biologue d’une équipe de chercheurs partie explorer des systèmes de l’univers local.

Il s’agit d’un groupe de scientifiques envoyé au début du XXIIè siècle par une succursale de VORTEX pour étudier de visu trois systèmes de l’univers local. Le voyage le plus long jamais effectué par des humains à l’époque. A cause des distorsions temporelles dues au voyage à une vitesse proche de celle de la lumière (prévues par la théorie de la relativité, je rentre pas dans les détails), leur mission, qui dans leur temps subjectif a duré quinze mois, s’est étendue sur plus de deux cents ans dans le temps terrestre. Ils sont donc de retour sur Terre, mais, de loin, ils peuvent observer que la surface entière de la planète est recouverte par la flore. Mis à part une station de terraformation abandonnée sur Mars, la muraille de Chine (paraît que Gagarine a menti et qu’on la voit pas depuis l’espace, d’ailleurs) et trois stations spatiales en décomposition, toujours en train de graviter sur leurs orbites, aucune structure technologique n’apparaît dans leurs télescopes.
Le récit se lance donc dans une synthèse des découvertes effectuées par l’équipe. Le premier point étant qu’il était impossible à quiconque sur Terre à l’époque de leur départ de prévoir la présence d’une société extra-terrestre sur ces trois systèmes et que cependant, parmi les milliers de systèmes de l’univers local, on les a envoyés précisément là où il y avait eu une vie technologique.
Ainsi donc l’équipe a trouvé les ruines, largement érodées par la chute de météorites, d’une société éteinte depuis plusieurs dizaines de milliers d’années. Toute l’organisation de cette civilisation était basée sur la production d’énergie (infinie, voir §18) réalisée par des convertisseurs à chaotropie et sur la collecte de matériaux, dans les champs d’astéroïdes environnants (cette collecte est rendue nécessaire par la pauvreté du sol en matériaux divers). De plus, la production d’énergie chaotropique permet à cette collectivité de vivre indépendamment de toute autre forme de vie (c’est l’organisme autotrophe parfait). En réalité, chacune des trois planètes étudiées par l’équipe peut se concevoir non comme le séjour d’une société toute entière, mais plutôt comme un individu unique : l’ensemble des structures est centralisé autour d’un système de commande issu de la mise en réseau de milliers de « cerveaux » et chaque unité opérationnelle (usines, collecteurs d’astéroïdes, convertisseurs de chaotropie etc.) est dirigée comme un organe physique fusionnant matière organique et systèmes technologiques. Ainsi donc chaque planète peut être considérée comme une sorte de pieuvre dont les tentacules seraient les diverses unités, soit basées au sol, soit en orbite autour de la planète, soit en mission dans l’espace proche (les connexions nerveuses entre les structures organiques composant les vaisseaux spatiaux et le centre de décision se prolongent à distance par l’émission d’ondes électromagnétiques). Ces individus-planètes sont donc des entités à l’efficacité optimale, puisque toutes les actions effectuées dans son environnement sont centralisées et coordonnées en même temps. Cependant, cette forme de vie s’est éteinte. La cause probable de ce phénomène est la fragilité d’une espèce vivant recluse sur elle-même : un parasite, organique (microbe) ou virtuel (une sorte de virus informatique) suffisamment puissant pour résister aux mécanismes de défenses a pu se développer et contaminer très rapidement l’organisation toute entière puis se délocaliser sur les autres planètes, véhiculé par les unités spatiales.

Le destin de cette équipe de chercheurs resterait inconnu aux lecteurs. Sans transition, la rubrique s’occupait ensuite d’une sorte d’empire galactique (qui à l’échelle de la galaxie est plutôt, par la force des choses, une anarchie incontrôlable) dans lequel le problème de l’organisation globale est bien plus complexe que ce que nous connaîtrons jamais sur notre bonne vieille Terre.

Le fondement du problème est que les distorsions temporelles sont proportionnelles à la distance. Imaginez la capitale d’un empire, une planète en rotation autour d’une étoile quelconque. On peut imaginer aussi qu’elle est l’origine de la civilisation dont elle est la tête. Elle a commencé par terraformer les planètes compatibles de son système (elle possède la maîtrise de la chaotropie, donc a accès a une source d’énergie inépuisable, ce qui permet un développement rapide) puis s’est mise à voyager dans les systèmes proches, c’est à dire éloignés de moins de dix années-lumière. La vitesse des vaisseaux ne pouvant dépasser celle de la lumière, il faut donc de quelques mois à 10 ans pour se rendre dans une de ces colonies (sans oublier que pour le voyageur, ce temps apparaît subjectivement comme étant quelques jours à quelques semaines). Les informations se véhiculent à la même vitesse. Il s’ensuit une perte de contrôle pour la capitale et une indépendance relative des colonies proportionnelle à la distance Dans ce rayon, des communications régulières peuvent tout de même être établies et une certaine homogénéité est alors envisageable. Imaginons maintenant que des colonies continuent à se former en dehors de cette sphère. Même si elle assure des envois réguliers (sans obtenir d’information sur leur devenir pendant vingt ans !), la capitale perd rapidement tout moyen de contrôle sur sa métropole lointaine, et l’évolution des sociétés diverge dans un premier temps proportionnellement à la distance. Il apparaît certain que seront apparus plusieurs nouveaux centres de civilisation avant que les colons se soient aventurés dans la totalité des cinquante années-lumière les plus proches. Si une société a développé une dynamique d’évolution (technologique, culturelle, génétique…) supérieure à ses voisines et -pourquoi pas ?- supérieure à celle de la capitale, il lui sera facile de s’imposer comme une puissance nouvelle et indépendante. D’autant plus que son influence sur ses voisines sera de loin supérieure à celle que pourra exercer la capitale. D’autre part, les communications entre les systèmes étant relativement réduites, chaque société évolue de manière endogame (sur le plan génétique) : il apparaît donc au fil du temps des races humaines différentes sur chaque système, et même chaque planète (à cause des particularités climatiques, de la pesanteur etc.), et il s’en faut peu pour que la race de la capitale se considère comme supérieure. Evidemment, cette évolution et cette extension se font progressivement, de proche en proche, et sur une durée très longue (plusieurs dizaines de millénaires).

Une série d’articles, chacun présenté comme une nouvelle décrivant les aventures de personnages assistant aux situations-clés, décrivait donc un univers soumis aux problèmes d’organisation que je viens de souligner. Une courte série d’articles illustrait l’émergence d’une puissance indépendante :

Holeya est la seule planète de son système qui puisse accueillir une population humaine. En cinq cents ans, ce petit astre s’est vu menacé de surpeuplement. Il lui faut donc mettre sur pied un programme de colonisation. Mais la portion de galaxie environnante est avare en planètes compatibles avec l’installation des humains et il faut envoyer les colons à cinq années-lumière. Comme toujours la planète-cible, Magadha, n’est pas aride et possède déjà une flore, une faune et un climat propres. Une fois sur place, le vaisseau se met en orbite autour de la planète et envoie des sondes effectuer des relevés géologiques dont les résultats sont communiqués à l’ordinateur du bord qui calcule, en fonction de diverses données géographiques et climatiques, l’emplacement optimal pour la future capitale magadhienne. Dans le même temps, il s’agit d’analyser les composantes de l’atmosphère de la planète et de vérifier si elle permet aux humains de se balader au grand air, ce qui n’est pas toujours le cas. Il faut le cas échéant mettre en place un système à énergie chaotropique qui modifiera la composition chimique de l’atmosphère, en prenant soin de ne pas nuire outre mesure à la flore et à la faune. Il est important de noter que s’il n’est pas possible d’effectuer ces transformations, les colons peuvent à tout moment rejoindre Holeya en quelques semaines (dans leur temps subjectif, encore cette histoire de distorsions temporelles…). En réalité, c’est ce qui s’est produit pour différentes planètes plus proches d’Holeya que Magadha : les colons n’ont pas pu rendre la planète habitable et s’en sont retournés vers leur planète d’origine. Le vaisseau contient les premiers bâtiments de la ville en kit et quelques mois suffisent à mettre en place les premières structures. Pendant ce temps, les biologistes et les botanistes s’en donnent à cœur-joie : ils étudient les différentes espèces végétales et animales locales. Leur travail est fondamental car il leur faut trouver des variétés de végétaux comestibles qui pourront être cultivés à grande échelle (il est nécessaire de planter des espèces autochtones en raison du rythme particulier des saisons, auquel les espèces holeyennes ne sont pas adaptées). S’il n’est pas possible de trouver une telle espèce, il faudra en fabriquer une au moyen d’hybridations. Après les édifices administratifs et les résidences, il s’agit de mettre en place les différentes industries : ustensiles de la vie quotidienne, moyens de transports etc. A noter que les convertisseurs à chaotropie fournissent de l’énergie en veux-tu ? en voilà !, ce qui permet une croissance très rapide. Chaque année arrivent des charters remplis de nouveaux colons : Holeya déverse son trop-plein de population sur Magadha. La colonie, qui a vu le jour grâce aux investissements des riches holeyens, se doit d’envoyer vers Holeya tout ce qui a un intérêt technologique : découvertes scientifiques, minerais nouveaux… et bien sûr des impôts sonnants et trébuchants.

Asoka a vingt ans lorsque sa famille décide de bénéficier des avantages dévolus aux colons et d’aller s’installer sur Magadha. A cette époque, il est étudiant en sciences. Plusieurs années passent. Le père d’Asoka, en tant que colon de la première heure, se voit confier un poste important dans l’administration magadhienne. Pradesh, l’homme désigné par le gouvernement d’Holeya pour administrer la colonie, rencontre Asoka dans une soirée mondaine. Il comprend rapidement la puissance de son génie scientifique et l’impact que pourraient avoir ses théories sur le développement technologique de la colonie. Il y voit un moyen de se libérer de la tutelle holeyenne. Mais Holeya, pour s’assurer le contrôle de sa colonie, a envoyé avec les colons des agents dont l’identité est inconnue de Pradesh et qui sont chargés de rédiger des rapports sur l’évolution (sociale, scientifique, politique…) de la nation magadhienne. Il enjoint donc à Asoka de rester éminemment discret et de lui rédiger un rapport complet sur l’ensemble des possibilités offertes par ses découvertes, en lui promettant une place importante dans le nouvel état libre qu’il projette de mettre sur pied.

Il n’était pas fait de description précise des découvertes d’Asoka. Néanmoins, certains points étaient précisés (si vous n’êtes pas familiarisés avec les concepts scientifiques, sautez ce paragraphe) :

C’est en observant l’activité d’une espèce animale magadhienne qu’Asoka a eu l’illumination première. Il en a ensuite déduit, par une longue chaîne d’inductions/déductions (me demandez pas comment) qui l’a mené à poser des axiomes originaux pour une théorie mathématique dont les outils conceptuels jusque-là inconnus lui ont permis de construire des lois physiques nouvelles. L’une des conséquences est qu’il est devenu possible de repérer la signature corpusculaire (qui se propage à la vitesse d’une onde électro-magnétique) d’un vaisseau se déplaçant juste en-deçà de la vitesse de la lumière. La signature précède donc l’engin de quelques fractions de secondes, pendant lesquelles il est possible de la capter puis d’envoyer dans la direction adéquate un missile qui produit dans son sillage un champ d’anti-gravitation de dimension caractéristique plusieurs milliers de kilomètres. Lorsque le vaisseau percute ce champ, il subit une décélération de plusieurs milliers de G, suffisante pour détraquer son ordinateur de commande et détruire toute forme de vie qu’il pourrait contenir.

Ainsi, drones et transports de troupes se verront pareillement mis hors-service avant même que toute forme de combat ait pu être engagée. Ayant compris cela, Pradesh décide alors d’annuler tous les départs de vaisseaux en partance pour Holeya. Il a à partir de ce moment dix ans pour mettre en place une stratégie guerrière (Holeya mettra cinq ans à s’apercevoir que les vaisseaux censés lui parvenir ne se montrent pas et les troupes qu’elle enverra vers Magadha mettront cinq ans à effectuer le voyage).

Un article décrivait alors comment Magadha prenait le contrôle d’Holeya. Quelques détails étaient ensuite précisés sur l’état d’esprit général régnant dans l’ensemble de la civilisation :

Les mentalités sont imprégnées d’une croyance selon laquelle l’humanité a connu autrefois une apogée idéalisée avant de sombrer dans une décadence vertigineuse. Cette conviction provient du fait que les colons ne s’installent jamais sur des astres « vierges », mais toujours sur des planètes déjà terraformées et recouvertes de ruines de structures technologiques presque totalement érodées par les intempéries. Et surtout, que toute mémoire d’une telle civilisation a été perdue et que l’histoire passée reste mystérieuse. En fait, l’extension et les progrès continuels de la civilisation ne suffisent pas à contrebalancer le pessimisme ambiant : l’irréversibilité du déclin des espèces humaines trouve son image dans la contraction progressive de l’univers qui, rapprochant sans cesse les étoiles les unes des autres, interdit tout espoir de survie à long terme. En effet, il est reconnu que dans des temps anciens où l’humanité se dirigeait encore vers son sommet, l’univers se dilatait, que sa croissance a ensuite stagné pendant les millénaires glorieux, pour s’inverser avec la venue de la grande déchéance.

Il faut également ajouter qu’après quelques dizaines de millénaires s’est effectuée une prise de conscience générale (très progressive, bien entendu) : il existe plusieurs espèces humanoïdes intelligentes. En effet, il arrive un jour où des colons provenant de deux espèces différentes s’installent dans le même système. L’inévitable lutte qui s’ensuit entraîne une guerre titanesque, s’étendant sur plusieurs siècles, dans laquelle chacune des parties est totalement aveugle puisqu’il lui est impossible d’obtenir des informations de position sur l’adversaire. La civilisation la plus puissante finit à moyen terme par prendre le dessus, mais la situation prend une tournure nouvelle lorsqu’une troisième espèce, beaucoup plus développée, fait son apparition dans le conflit : menacée de destruction, l’ancienne dominatrice n’a plus d’autre choix que de s’allier avec sa rivale pour tenir tête aux nouveaux arrivants.

Un article se focalisait sur la période de transition (de plusieurs décennies) qui suit cette alliance et exploitait les possibilités les plus tordues qu’une situation aussi complexe, dans un univers guerrier où toute communication entre « groupes » (du même camp, ou de camps alliés) est difficile, voire impossible, offre à l’imagination.

Après encore plusieurs millénaires de guerre, un certain équilibre s’étant établi entre les camps, un pacte est signé quelque part entre deux autorités compétentes ayant réussi à établir la communication entre espèces, et la nouvelle de la paix se propage autour de ce point comme une onde sphérique, pendant plusieurs siècles (autant qu’il en faut à un messager pour traverser la portion de galaxie habitée par les différents humanoïdes depuis son centre jusqu’à sa périphérie).

Avec la fin de la guerre, les civilisations commencent à envisager une aurore nouvelle. Espoir que conforte le fait que le rapprochement des étoiles s’est sensiblement ralenti, et est même en voie de stagnation.

C’est alors que dans la rubrique apparaissait un personnage que le lecteur, comme il s’en rendrait compte plus loin, connaissait déjà.

Samir Cohen est né peu avant la fin de la grande guerre, conflit auquel sa persistance millénaire a valu le qualificatif de perpétuelle. Sa planète d’origine, située en plein milieu de la zone d’affrontements, a été envahie par une autre espèce humanoïde, à l’issue d’une lutte implacable, et son peuple a été réduit en esclavage. Le jour de sa 33è année arrive cependant la Bonne Nouvelle : un pacte mettant fin aux hostilités et à sa condition asservie a été signé entre les alliés et les envahisseurs. Une paix durable semble alors s’instaurer entre les peuples. Samir s’adonne alors à la science et participe à la controverse qui s’est faite jour dans la nouvelle fédération : quelle est l’origine de l’humanité ?

Plusieurs points méritent ici d’être soulignés. La paix permet localement (aux zones de jonction des espaces occupés par les différentes espèces) des échanges entre les anciens antagonistes, lesquels font considérablement évoluer le savoir, notamment en matière d’histoire. Il est alors apparu que les trois espèces ont été confrontées au fait que la colonisation progressive des systèmes habités avait déjà été effectuée dans un temps très ancien, dont aucune mémoire n’a été gardée : c’est à dire que l’expérience selon laquelle les colons se sont toujours installés sur des planètes déjà terraformées est partagée par les trois grandes civilisations. L’origine de l’humanité est incertaine, la théorie communément admise, mais invérifiable, étant qu’à l’ère archaïque où le cosmos grossissait, avant la fondation de l’empire qui régnerait sur tous les systèmes lors de l’apogée de l’univers, les sociétés humaines formaient des royaumes indépendants dont le domaine ne dépassait pas la demi année-lumière mais dont la somme recouvrait déjà l’étendue aujourd’hui peuplée. L’uniformité des morphologies humanoïdes dans un espace aussi vaste, réalisée en dépit de l’absence de communication entre les royaumes, reste un mystère, que certains éludent par des croyances diverses ayant pour point commun la foi en une entité transcendantale et universelle, assez proche de la notion de Dieu.

Cohen étudie la géologie. Selon lui, le royaume qui fut à l’origine de la formation de l’empire devait contenir une planète aux ressources minérales hors du commun, parce qu’il considère que la diversité des matériaux disponibles est un facteur essentiel de la puissance technologique. Cette planète devrait se trouver dans les cinquante années-lumière locales, puisque l’ancienne zone d’affrontements se situe à peu près au centre de la portion de galaxie habitée et qu’il n’est pas envisageable que la capitale de l’empire se soit trouvée en dehors de cette sphère (à cause du problème d’organisation dont j’ai parlé plus haut). Avec une équipe de scientifiques, emmenant chacun avec lui sa femme et ses enfants, il entreprend un voyage d’étude dont le but est de retrouver ladite planète, par les recoupements d’observations géologiques et de l’étude des archives disponibles sur place, qui est à la charge des experts linguistiques.

Un article zoomait sur le déroulement d’une nouvelle guerre, envisagée du point de vue -assez réduit- de Cohen :

Après une dizaine d’études dans divers systèmes, l’équipe jette son dévolu sur Magadha, qui d’après les données dont ils disposent pourrait être la planète qu’ils recherchent. A leur arrivée, ils se séparent en petits groupes, comme à chaque fois, pour visiter la planète, chacun selon ses intérêts. Ainsi, profitant de la rapidité des moyens de transport, l’équipe s’éparpille temporairement aux quatre coins de la planète, les femmes et les enfants visitant jardins et musées, les savants faisant le tour des universités. Cohen est donc en train de se promener avec un de ses linguistes, Joël Abdias, dans les artères d’une cité magadhienne lorsque le président s’adresse publiquement à la population : l’état de siège est décrété. Les occupants d’une navette de secours en provenance d’Holeya affirment que ce département de l’empire du Magadha est aux mains d’une puissance inconnue et invincible. Mais cette déclaration n’a pas le temps de s’achever que toutes les centrales à chaotropie s’arrêtent inexplicablement de fonctionner, plongeant instantanément la cité dans le noir et la foule dans la panique. Lorsque les premières explosions retentissent, les deux savants comprennent qu’il est inutile d’essayer de retrouver leur famille et leurs amis. Ils réussissent à prendre place à bord d’un astronef. Une courte lutte s’engage entre ceux qui ont réussi à y pénétrer et les milliers qui ont dû rester dehors, faute de place. Une fois les portes fermées, l’engin prend son envol, brûlant au passage les dizaines de citadins qui se trouvaient à proximité des réacteurs.

Une indescriptible confusion règne dans le vaisseau. Les régulateurs d’oxygène sont saturés, les passagers, entassés dans les coursives, sont bien trop nombreux. Après quelques heures de vol, une déflagration retentit, les parois métalliques se déchirent, et les survivants, dans une lutte acharnée, se jettent sur les capsules de protection individuelles. Vraisemblablement, un engin ennemi a envoyé un missile, mais l’astronef en a réchappé de justesse. Cohen et Abdias ont réussi à prendre place chacun dans un abris, mais ils sont séparés. Au bout de quelques jours, le vaisseau passe à proximité d’un système où il n’y a apparemment pas de danger et une planète terraformée. Le système de secours se met automatiquement en place : les capsules de protection sont automatiquement dispatchées dans les navettes de secours, avec du matériel et des vivres, celles-ci sont balancées en orbite de la planète avant de trouver une trajectoire d’entrée dans l’atmosphère et de finir par se poser au sol.

Les articles suivants racontaient la survie des rescapés :

La planète est « vierge », sans habitants, recouverte d’une flore abondante et peuplée d’espèces animales étonnamment variées, dont certaines sont très corpulentes et très dangereuses. Cohen et Abdias étaient dans des navettes qui se sont posées à plusieurs milliers de kilomètres de distances. Grâce aux modules de transport que contenaient les astronefs, la communication entre les différents groupes, qui se sont organisés pour survivre, est établie au bout de quelques années. Cohen a entrepris des études géologiques avec les moyens du bord, pendant qu’Abdias, qui a découvert les ruines d’une ancienne cité, et notamment une bibliothèque dont certains ouvrages peuvent encore être étudiés, s’est plongé dans le déchiffrement de la langue dans laquelle ils sont écrits.

Le lecteur découvrait alors que les cinq premiers articles de la saga représentaient en fait une partie de la correspondance entre Abdias et Cohen, à cette époque précise.

Ainsi, Abdias a pris contact avec un autre linguiste, Gupta, qui se trouvait par hasard à bord du vaisseau, qui s’est retrouvé projeté sur un autre continent, qui a lui aussi découvert les ruines de bibliothèques et a entrepris le déchiffrage des ouvrages qu’elles contiennent encore. Il transmettra à ses collègues l’affaire Tyler Durden, sans toutefois leur faire parvenir la totalité du texte. Il apparaît donc progressivement aux scientifiques qu’ils se trouvent, en dépit de ce que prévoyaient leurs théories, sur l’unique planète originelle de l’humanité. Il n’y aurait par conséquent jamais eu d’empire universel. Afin de faire le point sur la signification de ces découvertes et sur les conclusions qu’ils peuvent en tirer, ils projettent de se réunir à Paris, la ville sur les ruines de laquelle travaille Abdias. Mais le jour de cette rencontre se produit un événement inattendu : des milliers de charters se posent un peu partout à la surface de la planète et il en sort des millions d’humanoïdes complètement hébétés et déboussolés. Il s’agit de la population d’une planète sur laquelle on avait choisi de vivre dans les mondes virtuels : les individus étaient tous neuroconnectés, effectuaient tous ensemble les tâches nécessaires à la vie commune depuis les mondes virtuels et n’avaient quasiment aucun contact avec la réalité. La guerre en cours (dont on ne sait presque rien) les aura forcés à quitter leur planète et leurs mondes virtuels. Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit, les guerres ont engendré déjà plusieurs fois l’écroulement total de ce type de sociétés. En général, elles retournent à l’âge de pierre dans une anarchie sanglante. Abdias, Cohen et Gupta comprennent immédiatement que leurs chances de survie parmi ces dégénérés sont très faibles.

Les trois personnages réussissent à s’emparer d’un vaisseau et s’en vont parcourir l’univers local dans l’espoir de trouver un monde habitable. Mais partout où ils se rendent, ils constatent que personne n’a survécu à cette guerre : les planètes ne sont plus que d’immenses champs de ruines. Après quelques mois (subjectifs, c’est à dire plusieurs centaines d’années pour un observateur immobile) de voyage, ils retournent sur Terre, la seule planète où ils puissent encore trouver de leurs semblables. Très peu d’humanoïdes ont survécu, mais leurs descendants ont mis en place une société au fonctionnement archaïque. Ils décident d’en prendre le contrôle : il leur est facile, avec les outils technologiques dont ils disposent, de se montrer à eux comme des dieux. En revenant plusieurs fois à quelques décennies ou quelques siècles d’intervalle, ils leurs apparaissent même comme immortels. Grâce à l’ordinateur de bord, les deux experts linguistes, qui sont parfaitement rompus à ce genre d’exercice, n’ont aucun mal, à chaque séjour sur Terre, à déchiffrer leurs dialectes et à entrer en communication avec eux. Ils mettent en place une société secrète, ésotérique, au sein de laquelle un élu est choisi, à chacun de leurs passages sur Terre, pour prendre connaissance d’un certain nombre de révélations. Il s’agit essentiellement de savoirs scientifiques qu’ils leurs adressent en fonction de leurs besoins et de leur niveau de développement. Ils planifient aussi la construction de divers bâtiments, une partie de l’aménagement du territoire etc. Entre chaque séjour, ils voyagent à bord de leur vaisseau et visitent méthodiquement les systèmes environnants dans l’espoir de trouver une société qui aurait réchappé à la guerre. Progressivement, ils comprennent que si tout espoir est perdu pour eux de retrouver le monde d’où ils viennent, ils ont l’opportunité de mettre sur pied le futur empire universel. Cependant, un jour qu’ils se posent sur une planète, dévastée comme toujours, ils trouvent un autre vaisseau abandonné mais en état de fonctionnement. Gupta, sans prévenir ses deux compagnons, s’en empare et les quitte à tout jamais, sans un au revoir. Cohen et Abdias poursuivent néanmoins leurs projets, effectuant des aller-retour incessants entre la Terre et des systèmes de l’univers local.

Plusieurs articles, sans rapport direct avec les reste de la rubrique, racontaient les découvertes effectuées par Cohen et Abdias au cours de leurs explorations, sur différents systèmes :

Sur la planète Maurya, la plus ravagée de toutes, ils trouvent le testament de son dernier commandeur, Bimbisara, gravé dans une plaque de titane. Cette société n’a pas été victime de la guerre. Les mondes virtuels s’y sont implantés progressivement dans la vie courante. Les chefs d’entreprise ont habilement manœuvré, par une suite de réformes progressives, pour que leurs employés subalternes effectuent leur travail dans des mondes virtuels. Avec le temps, ils ont été amenés, pour plus de rentabilité, à vivre complètement dans le virtuel. Les bébés en viennent à être produits automatiquement, à la chaîne, dans des usines, et élevés par des programmes. Ils deviennent très rapidement fonctionnels (vers 7 ans). Ils ne peuvent cependant être « réveillés » : ceux qui vivent dans le virtuel sont condamnés à y rester toute leur vie. Ainsi, la société en vient à être dirigée par une minorité d’hommes qui vivent dans la réalité et commandent tous les autres par l’intermédiaire des mondes virtuels. Une lutte s’engage alors entre ces dirigeants, qui possèdent chacun une puissante main d’œuvre neuroconnectée. Leur nombre se réduit, et ceux qui restent sont à la tête de fractions toujours plus grandes de la société. Bimbisara est l’homme qui a réussi à éliminer tous ses adversaires, parmi lesquels sa femme et ses propres enfants. Il détient donc un pouvoir absolu sur toute la société, il la tient pour ainsi dire au creux de sa main. Mais, comme il l’explique dans son testament, il ne sait pas en détail comment fonctionne le système à la tête duquel il se trouve. Il est dans l’incapacité de « réveiller » qui que ce soit et est condamné à vivre seul. Après quelque mois d’un ennui phénoménal, il décide de rédiger le présent testament et de mettre fin à cette mascarade : il se suicide et détruit toute la planète par la même occasion.

Cohen et Abdias ont finalement trouvé une race qui a survécu à la guerre sur la planète Kushana. C’est un monde où la lumière du soleil, qui n’est plus filtrée que par une mince atmosphère, est meurtrière. La cité au sommet de laquelle ils atterrissent plonge ses structures à plusieurs kilomètres dans les profondeurs. Ils entreprennent d’explorer les ruines et effectuent une descente en reconnaissance. Ils s’aperçoivent que des variétés de champignons et de mousses aux formes diverses s’y sont développées et recouvrent parois et planchers, dans l’obscurité. Des espèces de rongeurs aveugles s’en nourrissent. Quelques dizaines d’étages plus bas, ils commencent à apercevoir des silhouettes fugitives d’une taille plus grande. Comme ils s’en rendent compte rapidement, il s’agit des survivants de l’holocauste, une dégénérescence larvaire d’une des espèces humaines. Ils vivent terrés à plusieurs kilomètres de profondeur depuis des générations. Leur peau est toute blanche, leur musculature réduite à quelques millimètres d’épaisseur autour des os (ils n’ont pas gran’chose à se mettre sous la dent…), leurs yeux presque inutiles sont atrophiés. Tout au fond, serpentant entre les piliers des fondations, coule une rivière peuplée de poissons difformes dont ils se nourrissent. Cohen et Abdias, malgré leur connaissance approfondie des langages humains et des efforts répétés, ne parviennent pas à entrer en communication avec eux : leur psychisme est aussi maigre que leur corps. Les créatures finissent par se montrer agressives et les deux explorateurs se voient contraints de quitter les lieux au plus vite. Sur le chemin du retour, ils s’aperçoivent, après tous ces millénaires de voyages, que l’univers est en train de se dilater…

Le dernier article de la rubrique était la seconde partie des mémoires de Philip Thunda (celle dont Gupta a caché l’existence à ses deux collègues). Le lecteur se rendait compte au passage que l’apostrophe introductive du tout premier épisode avait été rédigée non par Tyler D, mais par Thunda lui-même :

Après avoir escamoté Tyler Durden, Thunda réoriente le Projet Chaos et fonde le Nouveau Projet. A cette époque, l’anarchie est à son comble aux Etats-Unis et le Projet commence à devenir très populaire. En réalité, personne n’aura jamais su que cette restructuration a été établie. Thunda modifie progressivement la teneur des campagnes d’affichage du Projet et par la même occasion son image auprès des masses. Son but est d’intégrer tout l’espace américain au Nouveau Monde. Comme l’avait été Durden, il se retrouve rapidement confronté à la puissance obscure de VORTEX. Mais au lieu de l’aider, on cherche maintenant à le tuer. Il réchappe de justesse à une tentative d’assassinat. C’est alors qu’apparaît un mystérieux vieillard, qui en sait beaucoup plus qu’il ne veut bien le dire, une sorte de médium qui voit dans le futur et qui en sait long sur le passé. Il révèle à Thunda que VORTEX n’est en réalité que la partie visible d’un immense iceberg qui s’enfonce dans l’obscur océan de l’Histoire : une société secrète dont l’origine est immémoriale et dont la force a été de posséder, de tous temps, une considérable avance dans les domaines technique et scientifique sur son temps (ici, je vous fais grâce des articles qui racontent la véritable nature du Sénat de l’empire romain, de l’ordre des templiers, des francs-maçons, de la NSA, de ceux qui expliquent pourquoi le moyen-âge fut une si longue période de régression, comment et pourquoi fut construite la muraille de Chine, le véritable objectif des conquêtes d’Alexandre et de Gengis Kahn, et de ceux qui racontent les impostures de pseudo-génies comme Archimède, Léonard de Vinci, Newton, Einstein ou Tyler D ..:). Bon en fait le vieillard c’est Gupta, les fondateurs de la société secrète et de VORTEX c’est Cohen et Abdias. Ils se font entuber parce que Gupta a lu dans les présentes mémoires ce qui allait se passer. Thunda et Gupta prennent le contrôle de VORTEX, à distance, en se faisant passer pour Cohen et Abdias. Ensuite Thunda réquisitionne toutes les bombes atomiques du sol américain et menace de faire péter la planète si tous ceux qui ne veulent pas vivre dans le Nouveau Monde, sans la moindre technologie, ne se barrent pas illico à bord de vaisseaux spatiaux direction des planètes situées à au moins 500 années-lumière. Résultat des courses : tout le monde se casse, chacun dans sa direction, pour aller vivre comme il l’entend sur la planète de son choix (c'est l'origine de "l'empire galactique" dont j'ai longuement parlé) et Thunda, Gupta et leurs potes obscurantistes restent peinards sur Terre pour aller batifoler dans les bois.

Merci de votre attention.

Tyler D

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