Propagande pour propagande

Le 06/12/2004
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par nihil
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Thèmes / Polémique / Système
Déjà lu, déjà assimilé, c'est juste du remâché. Mais à intervalles réguliers je me sens obligé de recracher ça à la gueule de la démocratie. J'ai des putains de pulsions sexuelles bizarres moi... Rien de neuf sous le soleil.
Je trouve la propagande pro-démocrate pesante, ces temps-ci. C’est pas parce qu’on subit chaque jour un système qu’on doit le cautionner. C’est pourtant ce qu’à peu près tout le monde fait. On fait avec, faute de mieux. On a pas ce qu’on veut, mais au moins on est pas en dictature…
Mais les pires dictatures, les plus absurdes et les plus sanguinaires, sont soutenues par le peuple, exactement comme nos sympathiques gouvernements. Les tyrans sont installés aux commandes, poussés et aidés exactement comme nos présidents, nos premiers ministres ou nos chanceliers. Robespierre est issu de la révolution populaire, le parti nazi a été élu démocratiquement en Allemagne, et la France était globalement collaborationniste pendant la Deuxième Guerre mondiale.Les italiens étaient majoritairement fascistes en 1940 comme la France est majoritairement de droite de nos jours. Quelle différence ? La masse gagne forcément. La loi du plus grand nombre vaut celle du plus fort. Le pouvoir du milieu, du troupeau, le diktat de la foule.
Dictature ou démocratie, qu’est-ce que ça change au final ? Est-ce que le monde se porte mieux ?

Une fois la dictature imposée, le pouvoir n’est plus remis en jeu. En démocratie on nous laisse régulièrement sélectionner un seul parmi dix pantins identiques (la plupart du temps sur sa gueule ou son charisme bien étudié). Ensuite on est obligé d’admettre le choix de la masse, du peuple, du troupeau contre notre préférence personnelle, si on en avait une. Est-ce que le fait qu’on soit en démocratie me laisse le droit de refuser cet état de fait ? En aucun cas. Je dois, comme tout le monde, subir le système. On ne me laissera pas la possibilité de le refuser. C’est l’acceptation ou l’exclusion, le rejet, la mort. Le troupeau doit marcher d’un seul pas.

La dictature impose l’idéologie dominante à la matraque et interdit les autres. La démocratie l’impose également, par le formatage, l’éducation, un système de valeurs morales auquel on n’échappe pas. On est libre d’agir à notre guise, mais on ne fait que suivre le troupeau parce qu’on a nous a matraqué des valeurs qui nous empêchent de penser par nous-mêmes. Et qui nous empêchent de remettre le système en question. Ma révolte elle-même est formatée, je sais, je suis déjà au courant. La subversion ne peut exister dans un système qui admet toutes les insurrections idéologiques mais ne change jamais.

Même si on admet finalement que la démocratie est un système meilleur que n’importe quel autre, et que la nature humaine ne laisse sans doute pas la possibilité de créer mieux… C’est pas une raison pour fermer sa gueule et cautionner. C’est pas parce qu’on se fait enculer qu’on doit écarter les fesses, même si ça fait moins mal.