Toujours ça de moins

Le 03/01/2005
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par nihil
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Thèmes / Polémique / Société
Faut s'accrocher à son dentier pour cet article pas spécialement sensible à propos du raz-de-marée dans le Pacifique et de sa couverture média. Ames sensibles, vous connaissez le chemin.
Putain c'est fou ça...
J'ai absolument rien à cirer de la misère et des miséreux. Rien à secouer des pauvres qui crèvent à l'autre bout du monde. Rien à branler des images de la catastrophe au Sri-Lanka ou dans je ne sais quel pays du globe qui de toute façon n'existe probablement que dans l'imagination des rédactions TV. Au contraire j'ai trouvé ça plutôt marrant moi... Des bébés morts accrochés aux branches, jamais j'aurais imaginé quelque chose d'aussi drôle. Et c'était également plutôt beau, ces déferlantes d'écume qui tombaient sur des villages, ces quartiers en ruines, ces mères en larmes. Ouais c'était carrément sympa, mais pas aussi bien réalisé que certains films. Toute cette souffrance était poignante, mais ça aurait été encore mieux si ça avait été joué par Ed Norton ou Vincent Cassel. Disons que c'était pas mal, mais on y croit pas assez, ça manque de conviction, on voit les ficelles et l'arrière du décor. Faudrait penser à se mettre aux images de synthèse. Je suggère aux journalistes d'essayer à l'avenir de rapprocher la réalité encore plus des superproductions américaines, le spectacle y gagnerait en saveur. Mais je reconnais le bel effort de sensationnalisme et de misérabilisme sur ce coup.
Et tous ces cons qui se lamentent partout à la téloche avec leur tronches de cockers épouvantés ? Et sur les forums ? Et dans ma famille, et au boulot ? Faut pas abuser, c'est pas comme si on avait pas l'habitude de la mort, de la destruction, des épidémies. Il se passe pas une journée sans qu'on nous expose des cadavres au journal télévisé, on devrait être habitués. 125 000 ? Et alors ? Parce que la fin de plusieurs êtres devrait être plus intéressante ou plus émouvante que celle d'un seul, peut-être ? Vois pas pourquoi.
Des français crevés ? Ca fait toujours ça de moins. Des enfants noyés ? Toujours ça de moins. Des femmes, des miséreux, des jeunes éventrés, assomés, disparus ? Toujours ça de moins. Faut bien mourir un jour, et la surface de la Terre sera bien allégée du poids de ces tarés. Maintenant on attend notre tour. Allez-y, balancez les astéroïdes, les séismes et les éruptions, c'est notre tour et je suis prêt. Et qu'il n'y ait plus personne pour se lamenter sur nos charognes.