Rêve : violent dreamz 03

Le 17/01/2005
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par Nounourz
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Dossiers / Rêve
Ce troisième cauchemar de Nounourz fait dans le gore psychanalytique : on se croirait dans le retour des morts-vivants, mais avec des élements assez bizarres pour rendre l'ensemble plutôt malsain. Tiré d'un vrai rêve.
J'étais en asie, dans une région à la végétation dense. Une grande maison perdue au milieu de la forêt, héritage de mon père. Celui-ci travaille sans relâche au sous-sol.
Je suis avec ma mère dans le séjour, elle exhume des cadavres du sol, et les achève alors que ceux-ci reprennent vie dans un abject processus de zombification. Puis, elle les découpe en morceaux, et les prépare pour le repas. La situation semble habituelle, manger des morts-vivants morts semble faire partie de mon quotidien. Mais cette fois-ci, c'en est trop. Ils me répugnent, j'ai la nausée, je ne veux plus d'eux chez moi.

Plusieurs cadavres, la plupart mutilés, se sont relevés ; on entend par moments des grattements dans la terre, des grognements informes. D'autres créatures - qui autrefois furent humaines elles aussi - émergent lentement du néant. On dirait un mauvais film d'horreur. Je ne suis pas effrayé par leurs mouvements grotesques et leurs écoeurantes contorsions. Je saisis la pelle qui servait à les déterrer et commence à donner des coups partout autour de moi, encourageant ma mère à m'imiter. Elle a cependant du mal à se défaire des deux ou trois zombies qui tournent autour d'elle. J'hurle à l'aide en espérant que mon père m'entende, mais tout porte à croire qu'il ignore encore le cauchemar qui est en train de se dérouler quelques mètres au-dessus de sa tête.

Je fonce à la cave le chercher. Quand nous remontons tous les deux, nous observons, interloqués, un autre mort revenir à la vie. Il n'est pas comme les autres : il est bien moins abimé. On lui devine facilement un âge proche du mien, d'ailleurs, il me semble familier... Non, c'est davantage que cela. Il émane de lui une âme d'une noirceur ineffable, une sorte d'anti-personnalité, exacte antithèse de mon être. Comme un jumeau inversé. Lui et moi nous connaissons depuis l'éternité. Il tourne vers moi son visage aux yeux révulsés, et crie :
"Je sais bien où vous voulez en venir... Je lis clairement dans votre jeu !!"

Cette voix... mes jambes fléchissent, l'angoisse me gagne. Cette voix... elle réveille mes craintes mes plus secrètes, déterre ces peurs que je croyais avoir profondément enfouies sous mon orgueil. Mes parents sont en train de reprendre le dessus, mais je suis incapable de faire face à mon double maléfique. Je reste pétrifié d'effroi tandis qu'il progresse vers moi, avec un calme surnaturel ; un rictus démoniaque déforme son visage aux yeux livides. Il tend ses mains dans ma direction, s'approche, et les resserre sur mon cou. Le contact de sa peau froide et visqueuse sur la mienne me donne comme un coup de fouet, et je m'empare d'une paire de cisaux. Je le frappe en hurlant à plusieurs reprises, arrachant à chaque fois quelques morceaux de chair en putréfaction ; je lui enfonce la lame dans la tête, dans le cou, et dans le dos à plusieurs reprises, mais rien n'y fait. La tête me tourne, je commence à manquer d'air. Pourquoi mes parents ne me viennent-ils pas en aide ? Les forces me quittent, je ne parviens plus à le toucher. Ses mains se resserrent un peu plus sur ma gorge, sa figure difforme à quelques centimètres de la mienne ; son regard vide d'humanité m'emplit d'une terreur sans nom tandis qu'il dévore mon âme de l'intérieur. Je sombre dans l'inconscience, tout disparaît dans l'obscurité.