Gala de promo

Le 18/01/2005
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par Kirunaa
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Thèmes / Débile / Vie quotidienne
C'est un vrai cauchemar ce texte, et qui nous rappelle de manière cinglante pourquoi on est misanthrope, antisocial et qu'on peut pas saquer nos semblables : parce qu'ils nous obligent à être aussi cons qu'eux. Texte très désagréable à lire. Et assez pourri au demeurant (si quelqu'un sait ce que signifie cette expression, je lui conseille de contacter l'académie française la plus proche).
Je suis extatique. Gala de promo. Champagne, canapés, et musique de club ! LE moment phare de l’année, où anciens et nouveaux se retrouvent pour savourer ensemble une soirée autour d’un thème commun : l’Ecole…
La salle des congrès suinte d’alcool, de jeunes diplômés voulant passer pour de jeunes pros et de vieux cons se prenant encore pour des jeunes. Tout ce j’aime. Ils sont ridicules. Au moins autant que moi. Chacun veut prouver aux autres qu’il a réussi ou qu‘il réussira, qu’il est heureux, que tout va bien, qu‘il a toujours rêvé d‘être ce qu‘il est et de faire ce qu‘il fait. Sales menteurs. Ils sont tous perdus, désolés et désillusionnés. Je savais que ça serait comme ça, je savais qu’il ne fallait pas que je me déplace et que je me ferai chier comme un rat mort au milieu de tous ces anonymes. Pourquoi est ce que je suis venue ? Comme tout le monde je suppose : pour voir ce que devenaient les autres, et en souvenir du « bon vieux temps »… et pourtant je le sais qu’il n’y en a jamais eu, de bon vieux temps… Mais je suis comme ça. Je saute toujours à deux pieds dans les plans foireux.
« Hey ! Salut ! Qu’est ce que tu deviens ? »
(Voyons voir… gros nez, cheveux clairsemés, yeux déjà troubles à la teinte vaguement bleuâtre et joues de bébé… Jean-Michel !)
« Salut JM ! Tu parles d’une surprise ! Bah, tu sais, moi, rien d’extraordinaire… »
« Sérieux ? … mais euh… c’est pas toi qui voulait aller bosser chez Dassault ? »
(Si c’est moi, connard, mais ça veut pas dire que les recruteurs étaient du même avis.)
« Si c’est moi, mais finalement je me suis rendue compte que c’était pas pour moi. »
« Ah ? Dommage, pourtant t’avais vraiment l’air super motivée à l’époque. Je me souviens, tu étais encore avec Denis, il va bien ?»
(Ce connard qui m’a préférée une pouffiasse qui avait la bouche taillée pour sucer un âne ? Il m’a plaquée comme une merde, tu t’en souviens pas ? Qu’il aille pourrir en Enfer.)
« J’en sais rien… tu sais, on a pas vraiment gardé contact après s’être séparés. »
« Ah bon ? Mais pourquoi ? C’était un gars sympa pourtant ! Il y avait toujours plein de gens qui faisaient la fête chez lui ! »
(A ton avis, connard ? Il était déjà aussi lourd à l’époque ?)
« Et oui mais tu sais, des fois les gens se perdent de vue on sait pas pourquoi… mystère de la vie. »
« OK, c’est cool » (ah ouais, tu trouves, toi ?) « Je dois aller chercher à boire, je te laisse. » (C’est ça casse toi.) « Y a pas, ça fait vraiment plaisir de revoir tout le monde ! »
(Putain mais dégage !)
« Ouais, c’est vrai, on devrait faire ça plus souvent hein ! - rire forcé- »
« Tu m’étonnes ! Bon ben… à plus hein ! Tu passes le bonjour ! »
(Et à qui, sombre abruti ?)
« J’y manque pas ! Salut ! »

Et c’est déjà le troisième à être ‘ravi de me revoir’… Il faut que je m’échappe d’ici, ils veulent ma peau. Ils sont encore plus lourds que dans mon souvenir ! Pourtant il y en avait bien un ou deux dans le tas avec qui j’aimais bien passer du temps… Je me demande ce qu’ils sont devenus ? Ils ont sûrement préféré pas venir. J’aurai dû faire pareil. Bon, cette fois, je me casse !
« Hey ! Si j’avais imaginé ça un jour ! Toi ici ?! »
Je me retourne pour expliquer que j’ai pas le temps, que j’ai piscine et que je dois me casser… Denis. Je savais que j’aurai pas dû venir.