Histoire de gar(e)s

Le 02/02/2005
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par Anthrax
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Thèmes / Polémique / Semaine 'textes de merde' 01
Ce texte basé sur les sonorités (MC Solaar-style, ça c'est de la référence) est un genre de chef d'oeuvre merdique. Alors certes, il y a de l'enculade, et ça rattrape un peu, mais l'ensemble est clairement à se taper la tête contre les murs.
Je suis devant la gare quand déboule dare-dare un drôle de gars au volant d’une jaguar. Il la gare de travers, claque la porte et se dirige vers le hall des départs, tranquille, peinard. C’est un vieux punk de luxe, vêtu d’un kilt léopard, d’un gilet de cuir sans manche et de rangers rose fluo rayé de noir. Pelure de zèbre ayant trop fréquenté les boites de nuit. Je dois avoir l’air surpris car, passant devant moi, il me lance goguenard : « z’avez quelque chose contre les pédés ? ».
« Non, non », que je bredouille mais je dois vraiment avoir l’air surpris car il me dit :
« Allez, jeune homme, je vous offre un whisky au bar ! ».
Et nous voilà assis tous deux au comptoir du troquet de la gare, face à deux whisky secs. Soudain, une angoisse, mon train part à moins le quart et il est….bon sang ! Trop tard !
« Ça ne va pas » me demande old pink punk.
« Heu, si, si, mais j’ai raté mon train… ».
Je dois vraiment avoir l’air ahuri car il me commande aussitôt, enfin aussi tard, un second whisky. Un bien mauvais whisky de gare. Quelques anges passent et voilà t’il pas qu’old funky punk se met à rouler un pétard ! Là, à même le comptoir, les feuilles à l’équerre et le bout de noir ! Gonflé le gars !
C’est que ça se croit tout permis ces vieux ringards qui roulent en jaguar !…
La fumée a bon goût, me dis-je quelques pétards plus tard, alors que je sens sous moi se tasser le comptoir. « Pas de problème, déclare mon vieil ami, je connais bien le patron », celui-là même qui depuis tout à l’heure nous compte le whisky au prix du ricard.
Mais quelle heure peut-il être ? C’est la question qui s’est posée à moi vers 11 whisky et quart et je m’entends dire à mon compère : « c’est fou ce que j’aime ta jupette léopard ! ».
Le salopard me sourit et me répond : « Tu me suis ? », enfin je crois… A vrai dire j’ai pas tout compris, je suis en train de me soulager dans la cuvette qui est sous le bar… La serveuse fait la gueule derrière son rimmel noir. Drôle d’endroit quand même pour mettre le comptoir…
Nous sortons du bar et je dois admettre, lui devant, moi derrière, que je le suis bel et bien.
Il fait chauffer sa jaguar et allez savoir pourquoi, je monte dedans … et quand il la gare à nouveau, j’ai basculé sur la banquette arrière, sur les housses rose vaseline.
« Moi j’aime bien les intérieurs douillets » me glisse à l’oreille le père fouettard. Et aussitôt dit, aussitôt senti. Oui, oui, je sens bien, nez collé sur la vitre trop fumée, le dérapage de l’histoire ! Je sens bien la situation m’échapper, s’enfoncer…
Le whisky tapant, le léopard haletant, la nausée me prend au moment même où il rugit…
La belle banquette, crépie au nectar de whisky et à la sauce bulgare.
Et voilà comment je me retrouve, à quatre heures du mat, hagard et douloureusement assis sur un banc devant la gare, à faire semblant d’attendre un train...
Soudain déboule dans une grosse BM, un drôle de keum coiffé d’une casquette de cuir, façon SM...