Liquid inside

Le 28/02/2005
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par Narak
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Thèmes / Obscur / Psychopathologique
Ca commence comme une énième resucée de Fight club : personnage speed, dérangé, style MTV clip... Puis les idées sympas s'enchainent, le héros prend de la crédibilité. Narak va jusqu'au bout du délire, même si ça peut frôler le ridicule. L'écriture est aussi moins travaillée que d'habitude. Du coup on finit un peu le cul entre deux chaises : le très bon cotoie le très mauvais. A lire quand même. L'image est de Nounourz.
Ouverture.

Grésillement cathodique.

Supposons…
Supposons que le contenu de ce fichier soit lu par quelqu'un. Ne me demandez pas comment, ni pourquoi.
La simple lecture de ceci est un paradoxe. Vous comprendrez plus tard.
Cependant, la preuve est faite.

Moteur.
Action.

Imaginez la personne que vous croisez tous les jours. Celui que personne ne remarque, celui qui pourrait être n’importe qui d’autre. Collez lui un jean crade et un T-shirt blanc. Empêchez-le de dormir et de manger pendant une semaine et faites lui prendre deux Xanax et neuf expresso.
Me voilà.

Pas de bagages à déclarer, embarquement terminal 2…

Je suis chez moi, assis sur ce canapé défoncé, le cul touchant presque le sol, au milieu de mes possessions matérielles, au quatrième étage d’une tour de béton, au centre d’une ville grise, d’un pays figé, sur un vieux continent, sur une planète qui agonise dans la banlieue paumée de la galaxie et de cet univers en expansion…
Je raconte vraiment n'importe quoi. Je vais m’allonger un peu. Le chauffage est en panne mais on est le matin, je ne devrais pas avoir froid longtemps.
La chaîne hifi laisse s’échapper un flot de beat et doucement je ferme un œil. L’autre se ferme trois secondes après.

Fondu au noir.

Lorsque je les rouvre, je me rends compte que je me suis déplacé pendant ma torpeur. Je suis étendu sur le parquet sombre. Des petites boules de fils se sont séparées de mon tapis et l’une d’elle se trouve à dix centimètres de mon œil gauche, celui qui est le plus proche du sol.
Une expiration et celle-ci s’en va rouler plus loin, disparaissant de ma vue. Sur tout le coté gauche de mon crâne, oreille et arcade sourcilière incluses, je sens le poids de ma tête.
Mon œil gauche ne profite pas de l’inhabituel panorama rasant que j’ai du sol de mon appartement. A droite il n’y a que de la lumière.
Mal à la tête…
Je baigne dans une grande tache de lumière solaire. Les rayons blancs passent à travers les carreaux fêlés de ma fenêtre. Je me mets sur le dos, mais je suis immédiatement ébloui.
Je crispe mes paupières pour protéger mes pupilles dilatées.
Mais, tout proche derrière la barrière rouge et tellement fine, je subis la brûlure malsaine.
Je sens la mélanine se mettre à bouillonner dans ma peau.
Chaleur sèche. Tiède.
Je me relève, en ouvrant les yeux. Tout est bleu. Réaction normale de l’appareil visuel à une stimulation trop intense. J’ai la tête qui tourne. Mes yeux n’arrivent pas à se focaliser.
J’appellerai ça être « Dans le bleu », c’est poétique.
Dehors, la rumeur grondante de la ville. Mélange hétérogène de moteur, de cris, et de pas.
Je déteste le monde, dehors. Dehors. Dehors…
Est-ce qu’une société totalement folle à lier serait plus viable que cette trisomie uniforme qui infecte notre civilisation ? Utiliser les capacités particulières que leur procurent leurs dérangements serait pourtant tellement simple…
Les paranoïaques au pouvoir, car eux seul sont aptes à survivre tout en dirigeant efficacement un peuple.
Les obsessionnels compulsifs dans l’administration, les désensibilisés émotionnels et les autodestructeurs dans l’armée.
Et les dépressifs dans toutes les taches subalternes, puisque la vie ne leur apportera plus rien de bien, leur exploitation serait facile.
Histrionisme, agoraphobie, mégalomanie, perversions polymorphes, synesthésie, régression infantile…Je trouverai bien une spécialisation possible pour tous.
Mais que faire des schizophrènes ? Le fait de vivre dans une réalité alternée n’est il pas un obstacle à l’intégration, même dans une société de tarés ? Le problème ne s’applique-t-il qu’à eux ?
Je me pencherai sur cette question plus tard, pour le moment je dois finir de me ronger les ongles de cette main-là, et ensuite j’irai fumer quelques cigarettes à la fenêtre.

Je tourne en rond, je ne sais même plus quand est-ce que je suis sorti la dernière fois.
Je me souviens que c’était pour acheter des cigarettes et surtout pour marcher. Il faisait froid et gris, mais il fait toujours froid et gris dans cette ville.
Ma télé projette des images aux teintes psychédéliques depuis que j’ai passé un aimant contre l’écran. Dans le coin droit, en haut, la couleur majoritaire est le vert pomme et au milieu on pourrait y voir une projection de sang…ou de coulis de framboise.
Je m’en fous de toute façon je l’allume rarement. Sauf pour regarder des cassettes. Mais pour le moment les pubs défilent dans mon écran édulcoré. Bob le chatouilleur de patates de la pub Mc Cain, Martine la vendeuse d’assurance MAE, ou Lucien et Josette pour qui la vie a changé depuis qu’il boivent Actimel. Qu’ils crèvent tous, je les hais. Et chaque fois que j’éteins la télé c’est un ersatz de meurtre. Et ça me fait un bien fou.

Je m’ennuie.

Il n’y a plus de bruit dehors. Je regarde par la fenêtre, sur le rebord, un couple de pigeons a fait son nid il y a quelques temps. Normalement les pigeons gardent le nid à tour de rôle, pendant que l’autre va chercher à manger. Quand ils s’étaient installés, au début, il m’arrivait de jeter un coup d’œil pour vérifier qu’ils étaient toujours là. Quand ils dormaient je donnais une pichenette dans le carreau et ils se réveillaient immédiatement. J’aimais bien les emmerder, si cela ne leur plaisait pas, ils n’avaient qu’à se barrer. Il y en avait un qui avait une belle tête toute blanche
Jamais je n’ai vu le nid abandonné comme aujourd’hui.
Avec les deux œufs, tout petits.
Tout blancs.

Il n’y a vraiment personne en bas.
Sauf un chien qui dort.

Il fait gris et froid, mais là où je vis, il fait toujours gris et froid. Je surplombe une sorte de cour extérieure, deux bancs, et quatre bennes à ordures.
A l’origine, le sol était légèrement sablé entre les parties de pelouse, mais la pluie a repoussé le sable vers les égouts et les plantes, révélant le gravier sale. L’herbe verte étouffée par la boue est morte et la terre noirâtre s’est affaissée. Il fait gris et froid.

Pendant que je prends appui sur le rebord pour me pencher, ma main écrase un des œufs, et je me retrouve avec quelques minuscules morceaux de coquille plantés dans la main, le tout baignant dans une flaque gluante.
Merde, je ne l’ai pas fais exprès. Je retire ma main. L’œuf rescapé baigne dans l’embryon jaune crevé de son jumeau. J’ai brisé la bulle.
Je retiens mon souffle, c’est vraiment dégeulasse. Faut que j’aille me laver les mains, mais d’abord je reste encore un peu regarder ça.
C’est…bizarre.
Le nid.
L’œuf.
Le chien qui dort.

D’un revers de la main, je projette l’assemblage de broussailles dans le vide.
Silencieusement, il se désagrège pendant la chute, d’une façon très esthétique. Les feuilles d’arbres planent et tournoient rapidement, pendant que les brindilles plus lourdes et les herbes collées par le jaune d’œuf tombent tout droit, précédées de cette petite masse ronde et blanche.
Au moment où l’œuf touche le sol, une petite éclaboussure dorée macule les graviers.
Le chien relève la tête comme prévu ! Il se lève et s’approche !
Vite ! Il me faut quelque chose de lourd, je quitte mon poste à la fenêtre. Une lampe, elle me semble assez lourde pour tuer net un animal de cette taille si elle lui tombe dessus, depuis la hauteur de quatre étages.
Quand je reviens, le chien est en train de lécher l’endroit ou l’œuf est tombé.
Je jette la lampe.
Malgré le fait que je n’ai pas beaucoup de souvenirs de mes cours de physique sur les trajectoires en fonction des vecteurs de forces, l’application est satisfaisante.
La lampe se dirige droit sur le chien.
Mais au dernier moment, celui-ci, qui a sûrement repéré le mouvement de l’ombre de celle-ci, relève la tête et s’apprête à s’enfuir.
Mais face à la loi de la gravité, il n’a pas le temps d’esquiver complètement.
Le projectile dont j’avais prévu l’impact dans les environs proches de son crâne se brise sur son échine. Le chien ne fait aucun bruit.
Pas un gémissement, pas un jappement, pas un cri. Il se tord silencieusement sur le sol.

Je vais chercher des chips.

Plus de chips, il faudra en racheter.
Le chien est mort, je n’en suis pas sûr mais j’ai vraiment la flemme de me lever pour aller voir. J’espère que personne n’appellera les flics en tout cas…Mouais…Faut pas trop compter là-dessus…

Ca pourrait être pire, je pourrai avoir un hameçon planté dans le nombril.

Mais là, maintenant, il faut que je nettoie le liquide gluant de mes mains.
La porte de la salle de bain bloque contre les dalles du carrelage, non seulement parce que l’humidité fait gonfler le bois, mais aussi pourri les joints du sol.
Ce qui fait se soulever le carrelage.
.
.
.
Et là, mon estomac aussi.

Il y a quelqu'un d’autre dans le miroir.
Mon reflet est celui d’une superbe femme asiatique, nue devant mon lavabo, baignant dans le bleu électrique du néon.

Elle me regarde.
Je la regarde.
Elle se regarde.
Je me regarde.

Ces yeux…
Je pourrais regarder son visage dans son ensemble, ses seins, ses cheveux, son sexe, ses épaules, mais non, je ne vois que ses yeux. Elle a des cils incroyables, métalliques, qui semblent s’allonger à chaque seconde.
Je ne la quitterai pas du regard. J’ai mal aux yeux, je pleure presque mais je ne la lâcherai pas. Ne pas fermer les yeux.
Les larmes s’accumulent.
Je cligne des paupières, deux fois de suite très rapidement.
Fraction de seconde, deux images se superposent.

_Miroir vide, je vois le mur derrière moi._
_Forme squelettique et blanche, crâne rasé, cernes sous les yeux._

Là, je suis sur que c’est moi.
Que foutait cette chinetoque dans ma salle de bain ?
Merde, ça commence à me faire flipper, je comprends vraiment plus rien.
Mes mâchoires sont crispées, ça fait mal. Et la bile qui remonte depuis mon plexus, qui essaye de me digérer de l’intérieur.
Mon index s’écrase sur ma langue, la plaquant vers le bas, toujours plus loin dans ma gorge.
Une série de spasmes suit immédiatement, pendant que mes yeux focalisent sur le siphon. L’acide coule lentement sur la céramique.
Ca commence à aller mieux… Bois de l’eau, et barre toi. Canapé. Essayer de dormir, tu es trop réveillé.
Détends toi.

Fondu au noir.

C’est l’eau qui m’a réveillé.
Et aussi le fait que je sois allongé en apnée dans ma baignoire, le visage tourné vers la surface.
Je sors ma tête de l’eau, un peu essoufflé. Je me sens bizarre. Quelque chose ne va pas.
J’ai mal au ventre.
J’ai mal au ventre et je fais l’erreur de baisser les yeux.
L’eau est rose, comme si j’y avais versé du mercurochrome.
Mais ce n’est pas du mercurochrome.

Le fil de nylon est grossièrement entortillé autour du robinet et plonge ensuite dans l'eau. Je suis relié à la baignoire par une sorte de cordon ombilical, fin et synthétique.
La courte tige qui dépasse de la peau est à peine visible mais je vois l’éclat du métal dans l’eau écarlate. C’est plus bas, dans la chair, que je la sens se courber, elle remonte, et se termine en une pointe acérée et crantée, conçue pour déchirer les parois internes et se fixer solidement.
Je la vois qui émerge, elle aussi. Petite, mais présente.

J’ai un hameçon planté dans mon nombril.

Non. Il faut que je me reprenne, t’es juste en train de péter un câble bonhomme ! Rien de grave ! L’hameçon n’est pas planté dans mon nombril, parce que l’hameçon est dans ma tête.
Planté dans ma tête. On se calme, t’es juste complètement frappé si ça se trouve. Si ça se trouve, depuis le début tu es enfermé dans une jolie salle avec des coussins sur les murs, à genou, les bras attachés, hurlant en attendant les gentils infirmiers et la seringue salvatrice.
Dans ce cas, pas de quoi s’affoler, ils viendront bientôt.
Il me faut un médicament, n’importe quoi, tant que c’est efficace. Ouais, une seringue salvatrice !
J’ouvre le placard.

.
..

Quelque part, je crois que je ne suis pas étonné.
Les parents pigeons devaient bien se trouver quelque part, hein ?
Il y en a un qui à la tête blanche, je le savais.
Papa et Maman pigeon rejoignent mes restes de repas au fond de la poubelle et je m’ouvre un yaourt.
Il est 2h44 et il fait encore jour.
Il est 2h44 et il fait déjà jour ?
Je ne sais même plus.
Je crois que j’ai peur.
Bordel ! Mais quand tout cela va-t-il s’arrêter !

Fondu au noir.


Je viens de prendre La Décision.
Je sais parfaitement ce que je fais.
Je suis le seul.

J’ai besoin de calme. C’est de là que vient l’idée. Trop de bruit dehors, trop de silence dans ma piaule. Vous voyez les chambres de privation sensorielle ? C’est exactement le fonctionnement inverse.
Ca bourdonne à l’extérieur. On ne s’entend plus penser, plus respirer.
On n’entend plus ses articulations, ses intestins, le claquement de sa propre langue. Je suis prisonnier dans une chambre illuminée de soleil, où la cacophonie entre par rafales. J’ai beau plaquer mes mains sur mes oreilles, j’ai beau essayer d’isoler mes tympans, de les enfouir sous une masse compacte de chair, je suis toujours terrassé par les vibrations suivantes.
Il me faut du calme pour vivre.
Du calme. Même si pour cela...


...

C’est pour ça que j’ai détruit le monde.
Oh, rien de bien violent ! Je ne dis pas que si j’avais eu les moyens de tous vous faire éclater comme un œuf sur le sol je ne l’aurais pas fait, parce que c’est complètement faux.
Non, je n’avais pas les capacités pour le faire, alors je vous ai…Comment dire...
Effacé.

Après tout, il est communément admis que la méditation renforce la pensée.
Et moi je suis un putain d’ascète.
Ca fait je ne sais combien de temps que je médite.

Ca a été étonnamment simple de détruire toute forme d’existence à la surface de cette terre.
En fait, ça m’a pris exactement dix minutes.
Concentration, inspiration, expiration, destruction.
Personne n’a souffert. Vous êtes morts sans avoir le temps de mourir. Si vous saviez la chance que vous avez eu…Mais ne voyez pas cela comme une déflagration qui aurait détruit toutes les molécules de votre corps. C'est beaucoup plus simple que ça. En réalité, à partir du moment ou je l'ai décidé, vous n'avez jamais existé.
Aucune trace de vous et de ce que vous faisiez au moment précis où j’ai frappé.
La moindre chose qui émettait un son, je l’ai simplement balayée d’une simple pulsion neuronale.
Comme toutes les fois ou j’ai éteint la télé. Avec ce petit crépitement d’électricité statique final. C’est familier n’est ce pas ?

Hommes femmes enfants nourrissons vieillards chiens oiseaux rats moteurs…
Dix minutes…
Tout.
Plus rien.

Vous comprenez maintenant ce que je voulais dire par « paradoxe » quand je parlais de la lecture de ceci.
Paradoxe qu’une seule supposition peut détruire :
Vous êtes moi.
Perturbant n’est ce pas ? Cesse de lire, tu connais déjà ce texte puisque tu l’as écrit de tes propres mains. Tu sais déjà comment tout cela va finir. Tu l'a déjà lu. Lire, relire, et relire encore ne changera rien. Absolument rien.

Cette fois ci ce n’est pas dans le noir, mais dans le blanc que je perds conscience.
Putain, je maîtrise peut être pas si bien que ça en fait. Je suis crevé.
Peut être que…

Fondu.

Contre-plongée.

Horizon vertical.
L’eau. Ruisselante. Cela doit faire plusieurs heures que je me suis endormi. Trop longtemps.
Une période qui courtiserait l’éternité si il n’y avait pas le clapotis des gouttes de pluie dans la flaque où je me réveille. Mais tellement infime ce clapotis qu’il est plus probable qu’il soit inventé par mon ouïe. Combien de temps ? J’ai mal à la nuque. J’ai du me déplacer dans mon sommeil. Mais combien de temps que je suis là ?
Quelle question stupide, après tout le temps n’a plus d’importance. Je suis le seul, le dernier. Qu’est ce que le temps pour moi ? Il n’y a plus qu’un seul compte à rebours pour moi, celui de ma mort. Et c’est le seul que je suis apte à surveiller un tant soit peu.
La goutte de pluie se forme, elle tombe droit comme la gravité le lui ordonne, et le temps s’étire. Elle tombe pendant des heures, des jours, des millénaires.
Elle tombe.
Sur ma paupière close. J’ouvre les yeux et effectivement je me rends compte que j’ai encore bougé. Je me déplace à chaque fois que je dors. Pas d’hameçon cette fois ci. Pourquoi aurais-je à me retenir ? Les règles du jeu, c’est moi qui m’en charge maintenant.
Je suis sur un toit. Au bord d’un toit pour être exact. Autour, d’autres immeubles s’élèvent, tendus vers les cieux desquels coule une pluie de mercure qui me rafraîchit et me lave, je suis bien. Les rues larges sont propres. Je saute du toit.
Mes pieds prennent contact avec le sol. Je me relève et sent les gouttes sur mon corps. Epuré.
Je suis sourd et je marche lentement dans le squelette de cette ville. L'activité vitale a cessé. Plus de lumières aux fenêtres. Plus de déplacements inutiles. La fourmilière est morte.
Je m'asseois au milieu d'une rue en pente. Plus aucun risque. Je suis enfin en paix.

J’ai survécu. J’ai survécu et j’ai fait le vide. Peut être que tout ceci est dans ma tête, mais j'ai fait le vide.

Le ciel est gris, chargé de nuages dont les centaines de tonnes d’eau en suspension masquent ce foutu soleil que je ne verrai plus jamais. J’ai envie de rire. J’ai envie de chanter.
J’ai fait le vide ici.

Et bientôt je serais vide, moi aussi.

Et personne n'a fait de sauvegarde du fichier "VIE.schiz0.1"


Supposons…

Court circuit.

Grésillement cathodique.

Texte perdu.

Fondu au noir.