Surfaces (5)

Le 27/03/2005
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par Konsstrukt
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Rubriques / Surfaces
Légère accalmie. Konsstrukt continue à nous servir son concentré de quotidien, trés détaillé. Mais pour le coup, on sent une fin limite torchée à la va-vite, au moment où l'accroche se fait. En même temps, c'est pas grave, on n'a pas fini d'en bouffer du Konsstrukt.
Je suis assis sur les toilettes. Ma jupe n’est pas baissée. Je me tiens la tête entre les mains. Je sens leur chaleur contre mes joues. Je dois avoir l’air d’une conne. Mais personne ne me voit. Je lève les yeux jusqu’au verrou. Il est tiré. Je suis tranquille. Mon sceau et ma serpillière sont dehors. Je devrais aussi être dehors en train de travailler. Je suis trop fatiguée. Je suis épuisée. Je n’ai pas dormi de la nuit. Ce matin je me disais vivement midi maintenant je dis plus ça. Je dis rien maintenant. Midi je verrais pas ça. Je veux pas manger à la cantine ni nulle part je veux pas voir leurs regards me regarder je veux pas. Je ne veux plus voir personne. Je plonge la main dans la poche de ma blouse. J’ai une blouse blanche. Ma joue sans ma main dessus se refroidit immédiatement. Je fouille dans la poche. Je touche des pièces des clefs une petite boite en métal. La boite contient deux pilules. Je les avale. Elles me laissent un goût amer dans la bouche. Ce goût descend dans ma gorge. Je remets les mains sur mes joues. Ca fait du bien. Ca fait chaud de nouveau. C’est bizarre je pensais que j’hésiterai. J’attends. Ca y’est j’ai envie de vomir. C’est rien faut résister. Au bout d’un moment ça passe. Puis mon ventre se met à gargouiller et à me faire très mal. J’ai comme des crampes d’estomac et des remontées très acides dans l’œsophage. J’ai de violentes douleurs aux ovaires. Elles arrivent par vagues. Ca me plie en deux. Tout d’un coup alors que je suis par terre j’ai peur. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Je me rends compte que je pleure et gémis depuis un moment. J’essaie de me ressaisir. J’ai envie de griffer de hurler de me précipiter dehors mais je ne fais rien je me force à garder mon calme je ne bouge pas ne bouge pas du tout. Je commence à avoir du mal à penser. Je respire mal. C’est tout.