C'est celui qui lit qui y est

Le 11/04/2005
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par Nounourz
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Thèmes / Polémique / 2005
Les lecteurs sont des cons, c'est une constante universelle. Infoutus de réfrener leur curiosité. Infoutus de saisir la pensée profonde de l'auteur. Infoutus d'être attentifs aux efforts de celui qui pourtant se torture l'esprit pour leur plaisir. Ce coup-ci, la balle change de camp et l'auteur vexé se venge. Maintenant je suppose que si je vous dis de ne pas lire ce texte pour votre bien, vous allez lire quand même malgré l'avertissement ?
Ingrédients :
2 litres d’essence
2 fagots de brindilles de bois
du papier journal
de la corde solide
un grand couteau de cuisine bien aiguisé
un four.
une chaise
Je vous en prie, prenez place sur la chaise. Vous êtes ici pour un petit bout de temps, alors ne faisons pas de chichis, et mettez-vous à l’aise. Si si, j’insiste. Assieds-toi sur la chaise. Pose ton putain de derrière sur cette chaise à la con TOUT DE SUITE.

Voila qui est mieux. Tu voudrais déjà être ailleurs, mais ce n’est pas le cas. C’est un huis-clos, il n’y a que toi et moi. Imagine le décor que tu souhaiterais. Ferme les yeux et laisse venir les images. Le paysage, les animaux sauvages, les bruits environnants… Imagine tout cela. Ca y est ? Bien. Sache que l’endroit où tu te trouves n’a rien à voir avec ce que tu viens d’imaginer. Tu aurais du t’en douter, tu t’en doutais peut-être. Jusqu’à présent, tu n’as fait que lire des productions destinées à satisfaire ton petit plaisir de lecteur. Chaque auteur a envoyé ses textes dans le but de te plaire. Ils ont peaufiné leurs expressions, pesé leurs mots, soigneusement choisies leurs métaphores et leurs comparaisons. Sauf un, qui t’invitait à ne pas aller jusqu’au bout. Mais tu as choisi de le faire quand même, malgré les recommandations de l’auteur. Tu t’es bien moqué de ce qu’il souhaitait, lui, tu es arrivé à la fin de son putain de texte, tu as tout lu comme un écolier bien sage. Pauvre con. Nous allons bien voir si tu recommences. Cette fois, tous les moyens sont bons pour que ce texte soit le dernier de ta carrière de lecteur. Mon but est qu’il y a un maximum de chances pour que ton expérience de lecture soit la plus désagréable au possible. Je ne reculerai devant rien pour atteindre ce but. Fuates de frappe, phrases pas bien tournées, comparaisons ridicules comme un pianiste, jeux de mots débiles-boquets.

Tu l’as deviné : le con dans l’histoire, c’est bien toi. Inutile de faire durer un suspense qui t’aurait incité à lire ce texte jusqu’à la fin, je veux que si tu lises ce texte jusqu’à son aboutissement, tu en ressortes avec un dégout sans nom, une envie de vomir indicible, un effroi ineffable de relire un texte qui est aussi mauvais avec autant de fautes de concordance des temps. Je t’imagine déjà suant à petites gouttelettes qui dégoulinent de ton menton comme si tu sortais de la douche avec les cheveux trempés. Tu aurais utilisé une lotion capillaire antipelliculaire particulière pour les panthères et les pommes de terre. Oui, même les allocutions désagréables me sont permises dans cette œuvre - que dis-je, ce monument au déplaisir de lire. Je veux que tu ressentiras de la terreur en lisant ces mots, que le moindre passage à la ligne suivante soit une source intarissable et infinie et sans fin d’angoisse quant à la prochaine horreur littératographique dont tu seras ma victime.

Intermède 01
Arrosez-vous avec l’essence.
Mettez le feu.
Reprenez la lecture, si vous le pouvez encore.

Le narrateur relut ses deux premiers paragapges d’un air contrit. Ce n’était pas assez. Le lecteur, aussi con qu’il put être, était certainement en train de lire ces lignes, preuve qu’il n’avait pas réussi à le décourager. Il tente maladroitemnte de fiare quelques fautes de frappe mais sans grand espoir de succès. Il pleura beaucoup en constatant cela. L’idée lui. Vint de faire également ; des erreurs dans la ponctiation. Il avait déjà essayé cette, méthode dans un précédent texte, et se souvenait. Du potentiel déroutant d’une ponctuation, hasardeuse. Derrière lui, la télévision allumée faisait du bruit. C’était sans doute un film, mais il savait plus trop quoi, parce qu’il n’avait pas regardé le programme télé. Il se retourne et demanda à sa sœur ce qu’elle était en train de regarder. Et elle lui réponda, mais cela ne regarde que le narrateur, donc je ne vous le dirai pas.

Tu as encore un peu de flammes derrière l’oreille. Non, n’éteins pas ! j’allais mettre de l’essence… t’es vraiment un con, toi, hein. Mais c’est pas grave, on va continuer de te tourmenter comme un arracheur de dents. T’es la pour ça, t’as le cul sur cette chaise pour ça, et t’en redemandes encore. Salope, va. A croire que les abberations littéraires ça te fait bander comme des yeux bandés. Tu en auras pour ton argent, ne t’inquiète pas : tu n’as rien payé, tu auras un texte qui ne vaut rien. Un texte que bernard pivot baptiserait à l’eau bénite de peur qu’il soit possédé par le diable. La rédaction que tu aurais du écrire quand t’avais quatorze ans pour que ton prof il mort d’une crise cardiaque. Mais à cet âge-là, t’étais déjà trop con pour y penser - ou alors tu le faisais, mais même pas exprès, et dans ce cas ça compte pas. Non, j’ai dit ça compte pas, c’est pas du jeu quand on le fait pas exprès. N’essaie pas de tricher, sinon je dirai tout et tu seras puni. Tu aimes être puni ? Ca se voit. A ton acharnement terre à peu tique. A la présence de tes yeux sur ces mots, d’ailleurs, tu les abîmes. Je devrais te faire payer de souiller mes mots de tes yeux sales comme une salle mal balayée. Parce qu’en ce moment même, tu ne paies pas assez. Le désagrément de lecture n’est pas une note assez salée ni poivrée ni pimentée ni currysée pour toi. Il te faut pire. Il te faut…

Intermède 02
Disposez les journaux sur le sol.
Etendez les fagots de bois pardessus.
Allongez-vous sur le tout.
Allumez les journaux à l’aide d’allumettes ou d’un briquet ou d’un bec bunsen ou d’un lance-flammes ou d’une grenade incendiaire ou de deux silex frappés l’un contre l’autre.

Tu es encore là. Les membres calcinés, tu appuies frénétiquement sur la touche « bas » ou fais défiler la molette de ta souris, pour finir tant bien que mal cette abomination lecturienne. Tu sais pourtant que c’est de la connerie. Non pas du courage, ni de la curiosité. Toutes mes

Il fallait bien que je replace, une fois de moins, ma fin de paragraphe inachevée. Je te devais bien cette frustration de la phrase dont on ignore la fin, cette frustration de la répétition d’une figure de style digne des pires tentatives d’auteurs en manque d’inspiration. Que veux-tu, l’insatisfaction chronique me pousse à tendre vers le pire car non, décidément, ce texte ne t’apportera aucune satisfaction à toi non plus. Je vas continuer mes maladresses que je fais exprès, pousser le ridicule dans les côtes pour le faire atteindre des sommets de ridiculisme pathétique, et toc ! L’estocade pitoyable avec mon clavier pour fleuret, ce qui me fait me demander si un joueur d’escrime serait content s’il se verrait offrir un bouquet de fleurets. Je n’hésite pas à poser ici les questions insensées qui me passent par la tête, je peux remplir ce texte de n’importe quel contenu, tant qu’il est inintéressant et que je le décris de la manière la plus pas bien qui fut. C’est d’ailleurs tellement nullissime que les superlatifs sont impropres à retranscrire l’inanité de mon texte, tout comme ils sont incapablement pas possibles de décrire la connerie qui t’épithète (de cheval). Il n’y a pas d’autre solution : pour en être encore à lire ces mots, tu DOIS être le con de cette saint-con, par ailleurs tu remarqueras que je t’ai invité par deux fois à périr dans les flammes. Mais je suppose que tu ne l’as pas fait : con comme tu l’es, tu as préféré la lecture de cette atrocité au sort de Jeanne d’Arc. Je n’ai pourtan pas plus rien à te dire, la vision de ton visage se tordant de douleure à chacune des faute, grimaçant à chaque transition ratée et à chaque erreur. De ponctuation me fait tout chaud dans le bas-ventre, oh, c’est doux, et agréable, Gotlib dirait « Raah lovely », une james bond girl dirait lascivement « oooh Jaaames ! », mais moi, je dis que t’es con.

On le saura.

Conclusion :
Prends la corde, fais un garrot autour d’un te tes bras et de tes deux jambes. Avec le membre non garroté, découpe à l’aide du grand couteau de cuisine les membres garrotés, et reserre les garrots s’il y a trop de sang qui s’écoule.
Prends les membres découpés et mets-les à cuire au four, thermostat 7 (200°c).

Normalement, il te reste un bras, le tronc et la tête. Profites-en pour te mettre des claques, ça m’évitera d’avoir à le faire, et ça te fera sans doute moins mal.

Ensuite, deserre les garrots, et meurs d’une hémorragie.
Paix à mon âme, un con de moins sur cette putain de planète.
N’oublie pas de faire passer ce texte à toute ta liste de contact, sinon tu deviendras l’exemple vivant (enfin, pas vraiment) des lois de murphy - et j’aime autant te dire que ce type, il avait tout compris à la vie, lui au moins.