= La Zone =

= PROPAGANDE = => = TRI SELECTIF = => Discussion démarrée par: nihil le juin 07, 2007, 09:37:08

Titre: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 07, 2007, 09:37:08
Plus je lis des textes en attente d'Omega-17, plus je me dis qu'ils sont franchement redondants. On va donc pousser un peu plus loin l'organisation de la décharge, spécialement pour lui et pour quelques autres incontinents. Les textes que j'aime bien, sur le site. Les autres, notamment ceux qui ne s'extirpent pas du moule répétitif picole - considérations mégalomanes - glande - belgique avec un petit b - confusion mentale, à venir dans ce topic.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 07, 2007, 09:43:23
Ecrire le néo-réalisme comme la fin d’une bière jusqu’à ce que le sperme monte un peu aux doigts
Posté le 18/02/2007
par Omega-17

    Il doit en rester encore un peu.
    Parce que j’ai beaucoup pensé à toi.
    Et il doit y en avoir sur les touches maintenant.
    Dès l’instant où j’ai frappé mes cinq lettres, comme autant de doigts sur chacune de mes mains.
    O-M-E-G-A
    Que la Lumière soit.
    Et la Lumière fut.
    Page blanche, panorama total, à moi de faire jouer les mots selon ma pulsion.
    Le choix de la partition me revient de droit, c’est acquis.
    Mon regard se voilera, je prendrai possession de mon espace vital et y déverserai ma fureur.
    Des torrents incontrôlables de coalitions sauvages se feront une place de choix sous le seul éclair de mon génie intermittent, ligne par ligne et sans résistance d’aucune sorte.
    Les cases mates ne collent pas, leur revêtement a peut-être été calculé pour, je n’en sais rien.
    Quoiqu’il en soit, j’aurai au moins le mérite de divertir et de faire travailler les femmes de chambre.
    Blanc sur blanc.
    C’est parfois traître mais elles sont rôdées.

    Je m’essuie encore le gland en regardant la cannette de Despe d’un air vide - lui aussi - : mouais…
    Ta bouche aurait été d’un soutien logistique non négligeable mais tu étais occupée à lire des notices Ikea en taïwanais, à ce moment-là : ‘La vie est une question de priorité’, comme disait cette pure salope qui s’envoyait le bâtonnet en sortant la langue dans une ancienne pub Magnum.
    Celle avec les morceaux d’amandes, là.
    Et le distributeur de capotes, exact.
    Tu vois : on se comprend.
    On se connaît.

    « Alors ? »

    Alors, je joue gagnant.
    La prise de risques optimale pour un gain maximum.
    Et preuve que les handicaps sont souvent trompeurs, on voit régulièrement monter en flèche et caracoler en haut de tableau ceux qui se révèlent au final être les pires tocards.
    Déception, affliction et annihilation sont mes trois vestales de guerre.

    Alors, je joue placé.
    J’assure mes arrières pour conserver mon butin plus efficacement.
    Mon intérêt se fraye toujours une voie, même s’il doit souvent composer avec les inévitables aléas dus à l’inexactitude des schémas pourtant bien rompus à l’attitude humaine globale.
    Perception, cooptation et anticipation sont mes trois compagnes de route.

    Alors, je sais bien qu’il n’y a dans tout ça aucune alternative joyeuse et que mes promesses enflammées n’auraient pas plus de valeur qu’un vieux trombone coloré au fond d’un pot à crayons un peu sale mais il y a quand même du temps et ce temps n’aura de sens que par nous, si jamais il est destiné à en avoir.

    Voilà notre pacte scellé.

    Alors, il y a le frémissement des commencements.
    Comme cette sensation mêlée de grandiose et d’inquiétude quand tu as écrit qu’à mes côtés, tu avais l’impression de vivre ; moi qui ignore ce que c’est, je ne pouvais qu’être satisfait.
    Comme nos lèvres avides de se tordre encore aux fluctuations des cheminements de nos mains fébriles, ma queue trépidante enveloppée de ta bouche, tes paupières crispées par le plaisir rageur, nos jouissances contentées et satisfaites d’avoir jumelé nos lubricités bukowskiennes pour les faire converger en un seul point.
    Comme nos regards farouches, fuyants mais pourtant entendus quand assis sur le lit, repus pour quelques instants, la bière et le vin coulent dans nos verres et que le métal hurlant offre son intermède mutuellement introspectif.
    Et comme nos cerveaux malades, torturés et mis au supplice par notre intolérance envers l’impossible.
    Tes mots et les miens.
    Ma folie face à la tienne.
    Un duel au sommet.

    Alors, il y aura la nébuleuse des fins.
    Comme ce sourire un peu délicat que tu faisais au type de la réception qui sera devenu forcé, cette adrénaline que tu sentiras décroître dans les ascenseurs qui mèneront à nos lits éphémères.
    Comme nos baisers dorénavant furtifs et moins langoureux, nos mains à présent pendues dans le vide, ma queue moins virulente, ta bouche moins passionnée, tes yeux fixés au plafond dans l’attente de la mort et nos respirations étalées qui auront laissé à chaque numéro de chambre un peu plus de leur rythmes saccadés.
    Comme nos regards qui s’éviteront dans des spasmes défensifs calculés, la musique que nous n’entendrons plus à force de ne plus voir.
    Et comme nos cerveaux malades, torturés et mis au supplice par notre tolérance envers la vie.
    Tes mots et plus les miens.
    Ma folie bien loin de la tienne.
    Des héros retirés.

    Voilà notre pacte abrogé.


    Alors, tu sais finalement, si mon jugement semble parfois trop amer, c’est seulement parce que je connais les gens autant que le goût des fins de bières.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Ryolait le juin 07, 2007, 10:21:06
En réalité, je crois qu'Omega-17 est Philippe Sollers.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 07, 2007, 10:26:13
Dans ce cas, Sollers a fait quelques progrès.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: -Nico le juin 07, 2007, 10:26:29
La Zone, tri sélectif de vos ordures ménagères

un beau slogan non ?

Bon ben sinon un texte d'Omega17 c'est encore plus chiant à lire dans une corbeille.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 07, 2007, 19:23:47
Voilà une excellente initiative qui va me permettre de poser tout d'abord un définitif et global


STABILOCOCK




après quoi j'ai fait, pour tout ce sujet, mon travail de commentaire.

Productivité.
Efficacité.
La Zone, l'Allemagne nous l'envie.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 08, 2007, 09:01:03
 Je vote pour moi
Posté le 05/03/2007
par Omega-17


    Je ne suis pas frustré, ni déçu ou même blasé. Non.
    Pourquoi le serais-je, d’ailleurs ?
    Il n’y a pas de raison à ça : j’ai voté pour, elle aussi et le monde s’est abstenu. Très bien.
    On n’a pas analysé les scores très longtemps, ça n’aurait pas servi à grand-chose.
    Avec deux voix pour, un consentement triste et un accord d’évidence contextuelle, la rupture est passée.
    Et le sentiment de déposer mon bulletin dans un album de photos.

    Brigitte Lahaie le prédit toutes les semaines dans Télé7jours : « Le sexe est le ciment du couple, c’est primordial ». Ouais, c’est pas encore l’affirmation la plus audacieuse du siècle mais dire le contraire serait passer pour un ringard irréaliste, ce qui est inenvisageable dans mon cas, voire insultant.
    Quoi qu’il en soit, la vérité est ailleurs : il me manque les briques.
    Le positionnement n’a rien d’incroyablement original mais la banalité n’a jamais réglé les problématiques, préférant largement les créer. Tellement plus simple, vous me direz. Disons que c’est une technique d’édification contemporaine mais en pratique, il faut bien avouer que ça fait des pâtés quand même. Une réflexion d’ingénieur du BTP devant la Tour de Pise, globalement.
    « Manque de structure », disaient certains de mes professeurs francs collaborateurs de Gérard Miller, au moment de rédiger leurs commentaires de pauvres nazes gauchistes sur mes relevés de notes trimestriels. Ils peuvent jubiler à présent : je leur donne raison. En effet, de manière tout à fait concrète, je peux dire que j’ai le tire-bouchon chromé mais que les Châteaux Petrus manquent à l’appel. En gros, je suis un être intermédiaire.
    Un être plus ou moins faisant surtout dans le moins par méfiance envers le plus.

    Je suis frustré, déçu et blasé. Complètement.
    Pourquoi ne le serais-je pas, d’ailleurs ?
    Il y a bien lieu de l’être : j’ai voté contre (deux fois), elle pour et le monde s’est abstenu. Sale con.
    J’aurais même pu truquer les résultats de l’état de Floride, ça n’aurait pas servi à grand-chose.
    Avec deux voix contre, une fraude notable et une mauvaise foi d’évidence contextuelle, la rupture est passée.
    Et le sentiment de déposer mon bulletin dans un destructeur de documents.

    L’avantage finalement, dans le déséquilibre comme dans l’absence, c’est l’aspect neutre. On ne ressemble à rien et rien ne nous dénote plus qu’un autre de prime abord mais on représente le symptôme d’un système avec lequel on entretient des rapports distants. En poussant un peu plus loin le raisonnement, on en viendrait même à penser qu’on lui est redevable de quelque chose. Terrifiant de voir à quel point la neutralité apparente peut mener à des excès de ce genre.
    J’ai revu un couple d’individus plutôt normaux au sens flagrant du terme qui est encore apparent dans la brève liste des gens qui acceptent que je me serve en bière directement dans leur frigo ; j’ai demandé si ça allait comme on éteint la lumière en sortant d’une pièce et il s’est avéré que oui. Et est-ce qu’il y avait quelque chose de neuf ? Non, rien. « Mais on est heureux quand même, faut pas croire ». Moi, je crois. Je crois surtout qu’elle s’en sortait paisiblement jusqu’à la dernière phrase. Après, c’est d’un autre niveau.
    Comme quoi, il fait souvent bon être en carence d’éléments dits indispensables. Ca permet d’en remarquer l’inutilité chez le voisin. Dont l’herbe est loin d’être verte, sachez-le bien.

    Je suis individualiste, extrémiste et nihiliste. Certes.
    Pourquoi serais-je philanthrope, modéré et boute-en-train, d’ailleurs ?
    L’intérêt est assez limité : j’ai voté pour moi (trois fois), elle a choisi de donner sa voix au parti centriste des meubles Ikea, de son mari et des soirées crêpes-party entre Patricks Sébastiens moyens et le monde était déjà ailleurs puisque ça ne l’intéressait plus depuis un bon moment. Voilà.
    Faire quelque chose n’aurait servi à rien et j’ai donc décidé de ne rien faire afin de parvenir sensiblement au même résultat sans avoir à fournir d’efforts particuliers.
    Avec trois voix en ma faveur, une voix pour la Suède et France 2 réunis et un beau constat d’évidence contextuelle, la rupture est passée.
    Et le sentiment de déposer mon bulletin alors que j’étais déjà élu à la majorité absolue.

    Au vu des résultats probants que cette stratégie est apte à produire, il serait fort étonnant que je cesse un jour de voter pour moi.
    Une voie me suffit.
    La mienne.

    « Craignez ma parole ».
    LPDL
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Ryolait le juin 08, 2007, 09:33:30
Putain de bordel de merde de fils de chien.
Quand je lis du Omega-17, le temps s'arrête, j'atteins une nouvelle dimension spatio-temporelle que je ne peux reconnaître.
Ah si, en fait je peux.
C'est comme si je faisais caca.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 08, 2007, 09:42:23
T'es pas obligé de faire les poubelles, hein, sale pauvre.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Ryolait le juin 08, 2007, 09:53:12
On est en démocratie alors je fais ce que je veux sale bâtard trotsko-fasciste.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 08, 2007, 12:58:58
Puisqu'on est dans une poubelle à lustrages de bite, je clame hautement céans que "stabilocock" est le commentaire le plus juste et le plus merveilleux que j'aie jamais sorti. Je suis fier.


Stabilocock.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 10, 2007, 23:44:57
Forum - Le foireux et le bancal, c’est ma méthode
Posté le 27/02/2007
par Omega-17



Non que je l’aie réellement souhaité, disons plutôt que je l’ai concédé. Paisiblement. Sûrement. Probablement un peu trop, ce qui était déjà fort suspect mais qui n’a pas été suffisant pour me faire discerner la nature de mon impair. Quoi qu’il en fût, il fallait tout de même se rendre à l’évidence, essayer encore de pénétrer le cercle des choses bien faites était une démarche trop vaine, semée d’embûches inextricables, parsemée de gens et de circonstances qui m’en empêchaient à intervalles réguliers. Je n’étais pas fait pour cela, pour les engrenages huilés, les approfondissements lumineux qui débloquaient logiquement les situations, les entreprises brillantes et bien menées de bout en bout.

Je fais dans le foireux et le bancal, c’est ma méthode par défaut certes, mais une méthode. Sachant anticiper mes dérives vers les malformations, les évènements hybrides d’une demi-teinte suspecte, je ne m’en étonne plus depuis un certain temps : ma route est tordue. Pas tortueuse, non : tordue, disloquée, elle en grince par lassitude.

Bien sûr, je suis fatigué de tout cela, des empêcheurs de singulariser en rond, des mes mises au banc continuelles que la vie ne manque jamais de prononcer par manque de conformisme - de bon-sens, de savoir-vivre disent-ils - mais le séparatisme né de cette opposition de style considérée comme originelle a joué de ses charmes, de ses atours prometteurs et j’ai finalement accepté cette condition que j’avais à moitié conçue tant mon désir de ne ressembler à personne d’autre qu’à moi-même était grand.
Je suis sans doute plus proche de vous que je ne le voudrais, c’est un mal que je tolère par l’oubli. Par l’ingestion de psychotropes à dose récurrente, également. J’ai changé l’inexactitude de mes aspirations en dégoût, en déni. Et je ne suis pas trop mauvais.
Le mépris, c’est comme l’alcool : quand on y est, on en sort très difficilement et avec de nombreuses séquelles, quand on veut en sortir d’ailleurs. Comme toutes les bonnes choses…
Moi, je suis satisfait de mes erreurs, celles me concernant, celles concernant les autres. Absolument pas en vertu d’une peu crédible remise en question ou d’un profit futur engendré par le recul pris, non, vraiment pas. Je suis satisfait de mon erreur car elle me permet de me tromper sincèrement et intimement, parce qu’elle modèle un faux statut, une fausse méthode. Une fausse vie, aussi.
D’où l’intérêt d’avoir tort : rien ne prouve que j’en apprendrai quelque chose au final et ma route s’en trouvera un peu plus tordue encore, ce qui permet de ne pas voir derrière les virages et d’envisager des pronostics de hors-piste assez réalistes.
Sinon, c’est moins intéressant, évidemment.
S’abuser est une activité passionnante, je ne suis jamais vraiment convaincu de quoi que ce soit puisque tout acquis peut être soit le fruit d’un constat tendant vers l’objectivité, soit celui de mon auto-conditionnement, dans des proportions à peu près égales. C’est l’aventure.
Mes extrapolations mènent toutes à Nihil City, par le large périphérique de ce qui est devenu ma conviction, ma voie Appia. Toute volonté émanant de ma personne trouve en conséquence son opposé, à savoir les structures humaines et leurs nombreuses annexes.

Je ne veux pas même exprimer mon ressenti pourtant puissant en regard des péremptoires et tout aussi absurdes individus qui ont pour habitude de propulser leur « Quand on veut, on peut » et leur « Il suffit de s’en donner la peine pour réussir » aux quatre vents. Les adages populaires, à l’image de leurs auteurs ou de toute autre entité, sont inaptes à faire permuter ce qui est ancré en chacune de mes initiatives : le goût de l’échec, comme la fin d’une bière avant le saut final dans la corbeille.
La haine et la déconsidération chronique ont la peur pour origine, beaucoup le savent et y trouvent la justification de certains actes et idéologies extérieures, actuelles ou passées. A défaut de l’avoir vécu. L’appréhension de l’Homme est envers l’existence la moindre des politesses et malgré ma bienséance foireuse et bancale, en l’occasion, j’y adhère complètement.
La confiance est une anomalie comportementale, un abandon caractérisé qui se rappelle généralement à votre bon souvenir qu’elles que soient votre expérience et votre capacité à la relativisation. Ayez peur et sombrez. Ou faîtes le choix de la témérité face à un adversaire qui n’attend que ça pour vous réduire plus encore. Il n’y a d’autres alternatives.

L’absurdité, et plus globalement le non-sens, est une épaule utile : elle absorbe les incompréhensions même si elle manque cruellement de conversation. Je l’ai intégrée à mon mode de réflexion comme d’autres se dirigent par réflexe vers la cafetière, le matin. Moi, je bois de la bière au réveil. A quinze heures trente. D’où la différence de posture.
Je prescris des assurances-incendie annuelles pour des studios dans lesquels je vis deux mois par rapport auxquels les dentistes de propriétaires pensent pouvoir m’escroquer en espérant que cette fois encore j’oublierai, je compte sur des physionomistes de boîtes pour me trouver des emplois où je ne persévèrerai pas, j’essaye de discuter avec des fonctionnaires qui n’ont aucune idée de ce que je peux représenter, j’entretiens l’espoir morne de faire publier des textes par l’intermédiaire d’éditions wallonnes souterraines voire de localisation indéterminée, j’oublie l’anniversaire de ma dulcinée alors qu’elle a précisé cet évènement notable la veille et j’écrase mes clopes sur des emballages de piles en pack de huit.
Je n’ai rien à prouver.
Je regarde autour de moi et j’écris ce que je vois.
Comme je l’ai toujours fait.

J’aime ce que je conçois, une sorte de tendresse apaisée et rassurante que j’entretiens pour ce que je fais exister de mes mains : des images, des idées, des icônes. Elles trouvent preneurs en toute occasion et en tout lieu, elles aussi sont foireuses et bancales mais elles sont moi, en partie du moins. Moi est très important. Je ne cesse de le souligner pour éviter que les autres l’oublient, l’humain étant très tête-en-l’air.
Mes idéaux sont clairs : j’offre un univers au parallélisme flagrant tout en créant la scission, en retour je m’octroie la jouissance et l’autosatisfaction. L’alimentation de mon côté foireux et bancal aussi, une batterie constante et durable, capable de traverser plusieurs systèmes solaires si fixée sur une sonde oblitérée de l’ultime lettre grecque.
La continuité se charge du restant, des aléas, des soubresauts de joie factice, des spasmes chrétiens latents, des nihilismes divers. Du vide et du relief.

Et malgré tout cela, malgré mon incertitude et ma fébrilité, vous pouvez me croire sur parole, je n’échangerais ma place pour rien au monde. On s’habitue à tout, principalement lorsque tout provient de soi et que l’on se considère à hauteur de la perception de sa propre valeur.
C'est-à-dire comme tout le monde.
Et c’est tout à fait désespérant.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 10, 2007, 23:47:24
Stabilocock.


Je ne m'en lasse pas, et de ce fait je crois que je vais commenter chaque texte.


STABILOCOCK
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: fifi le juin 11, 2007, 08:50:24
faut avoir du temps à perdre, vraiment.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 12, 2007, 16:49:38
Pénétration intime du Rien
Posté le 01/03/2007
par Omega-17


Je vais avoir vingt-deux ans et j’écris ce que je vois.

Cette vision n’est pas servie sur un plateau, elle nécessite une dévotion à la structure et aux évolutions des éléments ambiants, aux contradictions entre sa propre quête et ses entreprises de fouille, à l’inexistence de palliatifs efficaces contre son interne déception. Rien ne se déploie plus sûrement et ne s’ancre avec plus de conviction au centre de l’homme néo-réaliste que la certitude de l’omniscience du vide à travers ses démarches laborieuses vers le sens absent. Une absence qui n’en est, réellement et par jeu d’observations simples, pas une à proprement parler car elle entendrait le non-fait actuel d’une présence anciennement acquise ce qui, de manière très désagréable à admettre tout d’abord puis devenant par récurrence bien plus convenu, n’est que le fruit d’un espoir et par extension d’une croyance, complètement vain.

Non, les gens ne savent pas tout cela.


Chroniques du vide / Phase initiatique


Votre bermuda jaune à rayures bleu-marine et vos bretelles multicolores sitôt enfilés, vous trottez à la main de maman jusqu’au portail de l’école maternelle : vous n’avez plus peur de quitter la maison, bien au contraire, cet endroit et ses occupants vous sont déjà très pénibles. A présent, ce sont vos semblables approchant le mètre qui sont l’objet de votre appréhension. Qui sont ces gens… ? Ces êtres répugnants et débiles qui hurlent en jetant des morceaux de pâte à sel sur les toboggans ? Qui pleurent accroupis dans un coin, la bave au menton ? Qui rongent les pieds des tabourets en plastique en tournant sur eux-mêmes ?
Il y a bien lieu d’être inquiet, en effet.
On trouve ici des toilettes pour deux catégories d’individus : certaines sont réservées aux filles. On reconnaît aisément les adhérents de cette caste moins bruyante de l’humanité à la longueur de leurs cheveux. L’essentiel est là, le reste viendra plus tard.
Concernant leurs attributs et plus particulièrement leur silencieuse posture, ainsi qu’un certain lot de comportements médiocres auxquels vous n’avez pas encore été confronté.
Pour l’heure, vous avez d’autres ennuis. Moins existentiels mais tout de même bien fâcheux, proportions gardées en rapport à votre envergure. Lors de la récréation de l’après-midi, votre goûter au fromage blanc est tombé sur le goudron caillouteux. Vous avez d’abord constaté l’incident d’un air foncièrement attristé et pris note de la désolation qu’il pouvait opérer en vous, esprit fragile et battu aux vents des immensités organiques s’agitant sans raison apparente. Toucher cette chose flasque altérée par l’immondice noire que foulent sans vergogne les gens de ce monde fait brûler intensément tous vos feux de détresse. Vous pleurez maintenant. Vous n’avez aucun autre moyen d’exprimer votre frayeur en regard de ce ressenti étranger.
Vous ne mangerez probablement plus rien de ce genre puisque cette nourriture est souillée par ce que vous ne supportez déjà plus. Vous condamnerez ceux qui s’en rendront coupables.
Autour des jeux en plein air, vous divaguez lentement.
Vous commencez à pénétrer les notions de vide et d’inexistence. Et à vous y investir.
Suite à une altercation sans fondements et dont vous semblez être tout à fait étranger, un de ces êtres se propulse brutalement de ses membres beiges en votre direction. Il n’a pas la même pigmentation que vous. Ca ne vous effraie pas énormément et vous n’avez pas encore remarqué que ce symptôme dermatologique n’était pas sans rapport avec certains agissements, vous n’avez pas plus d’explications à ce sujet pour l’instant. Vous n’en obtiendrez pas de sa part d’ailleurs car il a choisi de vous mordre profondément la main, juste entre le pouce et l’index. Satisfait, il continue sa course-poursuite, son faciès simiesque déformé par ce qui semblerait s’assimiler à de la folie mais que vous apprendrez dans quelques temps à nommer décérébration. A nouveau, vous pleurez.
Il s’appelle Mourad, c’est un arabe : vous vous en souviendrez.
Bien plus longtemps que vous ne pouvez le croire à l’instant.
Vous comprenez que ces situations sont insupportables et un sentiment viscéral vous souffle qu’elles sont coutumières en ce monde et non accidentelles, comme vous le pensiez. Il y a bien trop d’humains, trop de cris et trop de ce vide général inqualifiable que vous sentez prendre une place envahissante dans votre cerveau. Vous ne savez pas que vous n’êtes encore qu’aux tout premiers et timides élancements de votre souffrance à venir.
Rien ne pourra plus vous séparer de cette vague gigantesque de malheur et de peine sans limites. Ni argent, ni gloire, ni femmes, ni réalisation de ce qui n’est pas encore consciemment votre destin ne sauront annihiler ce mal dont vous venez de faire la connaissance.
D’ores et déjà, vous aimeriez naïvement le réduire par la violence physique. Vous n’en avez pas vraiment les moyens techniques et votre peur revient alors vous rappeler à ce qui sera pour toujours votre condition. La frustration due à cette impuissance que vous considérez en ce moment comme une malédiction abaissante et cruelle sera votre planche de salut.
Elle vous apprendra en premier lieu la haine sourde et profonde, un élément indissociable de toute considération première de l’être humain. De manière plus élaborée et indiscutablement plus efficace, elle se chargera ensuite de vous inculquer les différents cheminements et applications du mépris. Celui-ci prendra une place particulière dans votre arsenal de lutte contre ceux qui refusent votre conception du monde, lui préférant la leur, plus apte à les combler par son non-sens justement.
Dans le même temps, vous aurez globalement admis qu’il existe des formes magistralement plus viles et concluantes de mener votre croisade que par les poings, arme dérisoire et tellement éphémère.
Face à l’incompréhension du genre humain pour ce que vous représentez, vous venez de poser la pierre initiale de l’édifice de votre vie.
Les bases sont là, reste à développer.


Chroniques du vide / Phase d’approche


Vous avez grandi. Mais vous n’êtes pas grand. Pas encore.
Les déboires de première enfance ont servi de prémices, l’absurdité des motivations vous a atteint, étayant peu à peu vos hypothèses, développant vos réflexions, affirmant votre positionnement. Vous êtes enclin au questionnement et il n’y a rien de surprenant en cela : vos fondements sont divergents de la majorité. Certains ont beau tenter de vous dissuader de cette certitude, leurs arguments manquent d’impact pour être satisfaisants, comme vous le pressentiez.
Vous rencontrerez par la suite des individus plus convaincants, ils feront office de test d’aptitude car leur perspicacité supérieure à la moyenne pourra brièvement remettre en question ce que vous pensiez être irrémédiable. Des sursauts d’hésitation liés à la part de votre volonté à vous défaire du poids de cette infirmité sociale. A savoir l’observation et l’étude du néant humain par la peur.
Vous ne mangez plus l’après-midi cependant l’humanité vous côtoie toujours, pas à pas, sur le bitume sale. Cela vous rend nerveux parfois, la torture que vous vous infligez prend un tournant décisif.
Les rêveries tourmentées ont laissé place à une évolution notable : vous déployez l’introspection.
Votre relation à l’autre devient largement altérée par la méfiance malgré un besoin d’appartenance auquel vous n’avez pas tout à fait renoncé et pourtant, le regret commence à vous être suspect. La liberté, elle, s’en voit désincarnée. Un idéal que vous continuez quand même à chérir, pour un temps.
Ces affres versant dans la contradiction seront temporaires, comme vous vous en doutez déjà. D’autres les remplaceront, plus omniprésentes, plus terrifiantes.
La misanthropie inhérente à ce que vous devenez produit également ses effets : alors que la biologie sonne le temps des amours d’apparat, vous cultivez patiemment le jardin à la française où vos semis d’orties et de ronces croissent depuis le bulbe de votre touchante et désordonnée insurrection, invisibles et impatients de jaillir à la face du monde, se voulant plus hostiles que leurs concurrents car issus d’une matrice plus élaborée.
Le résultat sera bien à la hauteur de vos espérances et plus encore.
Vous explorez les diverses modalités des faces obscures, l’expérience de la trahison, l’analyse de l’hypocrisie et la prise de contact avec des entités nobles telles que la cruauté ou l’égoïsme vous surprend mais ne vous laisse absolument pas indifférent.
Elle sera excessivement profitable car formatrice de l’homme hagard, incroyant de ses frères, individualiste et affranchi de certaines sangsues d’éthique grandement manipulatrices.
Actuellement, vous emmagasinez ces états de fait enrichis d’exemples, tels des flasques d’alcool dans les poches d’un imper surdimensionné : vous n’êtes pas sûr de grand-chose, mis à part de votre mode de pensée hostile aux convenances.
Tout ceci est en train de prendre forme et surgira le moment venu.
Les psychotropes alimentent chez vous une passion rapide mais dense qui vous semble sur le coup représenter un engagement total et inconditionnel, les ennuis d’ordre purement moraux et législatifs qui s’y greffent ne vous atteignent que très partiellement, à l’image du reste.
Vous garderez de cet épisode le seul compagnon fiable, le moins décevant : l’élément éthylique, son histoire, son potentiel, sa pérennité dans le mouvement. Là encore, vous ne reviendrez plus sur cette acceptation, votre confiance en ce concept très précis ne trouvera que de très rares failles dont la responsabilité échoira de nouveau à des incursions de spasmes, s’en dégager de manière absolue étant pure utopie.
La xénophobie élargie à l’ensemble de la planète à quelques exceptions près dont vous êtes, à votre niveau, un porteur non négligeable trouve dans l’histoire du siècle un écho majeur, la répulsion de la majorité, encore elle, à l’égard de ces évènements ne fait qu’exacerber votre intérêt dévorant pour cet autrichien spolié, marginal et finalement devenu un des hommes marquants au sein des archives mondiales du refus intolérant des valeurs vénérées par l’ensemble.
Plus tard, vous serez davantage critique à propos de cette passion, plus réaliste aussi. Non moins convaincu par la légitimité de l’idéologie sectaire et de l’indifférence, au mieux, de ce qui ne vous ressemblera pas. Vous acquerrez le statut de contempteur lucide, celui auquel vous aspiriez tant.
Vous marchez auprès de l’humiliation.
La dissociation aura tôt fait de s’immiscer en son antre avant de l’en expulser.
Vous avez déjà entamé le point de non-retour car votre choix a été celui de renier.
Cette décision salutaire vient d’entériner en bonne partie la nature de la suite des évènements. Ce qui vous attend échappe toujours à votre perception. Plus pour longtemps.
Vous connaissez le prix de votre dévotion au vide, à présent : il est celui de la solitude.
Le flottement et vingt-six entités pures en seront les porte-paroles.
Vous commencez à comprendre qu’il y a peut-être quelque chose de plus absolu que vous ne l’imaginiez sincèrement derrière vos doutes, votre séparatisme et l’idée puissante bien qu’encore discrète du potentiel qui est le vôtre.
Vous n’avez pas tort : vos défenses se sont organisées, l’édifice est prometteur, l’essentiel de vos forces semble rassemblé bien que vous les trouviez hésitantes et peu aptes au combat. La sérénité relative offerte par vos précédentes épreuves aura, à terme, le dessus sur ces manques d’assurance. Vous avez peur et la peur vous aidera très paradoxalement autant que véritablement à surmonter le restant de votre parcours jusque là en droite ligne de vos objectifs même si cela n’y paraît pas.
Car il vous faut dorénavant vivre.
Le plus pénible se profile et vous le savez.


Chroniques du vide / Phase finale


Le temps ne change pas les choses. Il les fait évoluer parfois ainsi que les gens qui gravitent frénétiquement ou difficilement autour d’elles. Et beaucoup moins souvent que les humains ne peuvent le penser. Rien n’a été créé vraiment mais certaines choses se perdent. Quand elles se transforment, on peut parler de miracles ou d’évènements de classe rarissime.
Vous n’êtes pas rare mais précieux.
La rareté inclurait la qualité de votre statut et bien des personnes de ce monde ont fait le même serment d’allégeance au dénigrement des principes dits fondamentaux. A tel point qu’ils en deviendraient presque majoritaires, s’il fallait les entendre. Vous êtes précieux car votre cheminement, malgré ses faiblesses et ses heurts, n’a pas renoncé à sa continuité.
La conception qui est aujourd’hui vôtre est demeurée monolithique.
Bien loin des préceptes humanistes prônant la diversité de culture et d’opinion, vous avez, avec une abnégation cautionnée par une confiance immatérielle et éthérée en votre intime définition, perforé les strates sociétales pour y chercher l’absence et le succès de cette entreprise n’a d’égal que la profondeur de vos interrogations concernant l’utilité des recommencements puisque vous avez cessé, au prix d’une multitude de démarches inévitablement infructueuses, de vous exprimer en terme de sens. Lui qui est maniement de minables alchimistes, agitant leurs fioles dans l’espoir fou de la découverte d’une formule qui finira par tromper définitivement le monde, le rendra aveugle à l’aberration, lui fera occulter à jamais sa non-condition, sa non-existence.
L’errance est un dommage pour ceux qui vous guettent, impuissants. Elle est un symptôme qui ne dit pas son nom. Celui d’une pathologie qui n’en est pas une non plus. Elle est l’éternité du script au-delà de la vie bien sûr mais surtout au-delà des jugements et de la pensée en elle-même.

Non, les gens ne savent pas tout cela.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 12, 2007, 17:04:33
Sta-bi-lo-cock.

Je trouve.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 12, 2007, 17:11:06
Je commence à comprendre pourquoi les gens t'aiment pas toi.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Ryolait le juin 12, 2007, 17:45:52
Citer
Vous avez grandi. Mais vous n’êtes pas grand. Pas encore.

Je n'ai lu que cette phrase.
Mais je trouve ça beau. Comme du flan.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 12, 2007, 19:21:14
Citer
nihil
(void)
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Je commence à comprendre pourquoi les gens t'aiment pas toi.
   



Ton message est marqué par la Bête, fils de Satan.

Si les gens ne m'aiment pas c'est qu'ils ne sont pas prêts. Une sodomie, ça se prépare.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 13, 2007, 15:23:58
In vivo veritas
Posté le 21/02/2007
par Omega-17



Je me suis endormi le téléphone à la main alors que j’étais en train de lui envoyer un message. C’est seulement le matin que je m’en suis aperçu : j’étais resté au milieu d’une phrase, juste après une virgule. Trop crevé, je n’étais pas parvenu à aller jusqu’au bout.

Je repense à ça en jetant la plaquette d’Artarax qui ne quitte jamais mon portefeuille : je n’en aurais plus besoin ; la dépression, c’est pour ceux qui n’ont plus d’objectifs. Une clope au soleil, ça marche tout aussi bien, finalement.
J’ai pris en seconde, les frais du prince sont revus à la baisse, les caisses de l’état font la gueule.
Cette bouteille d’Ice Tea dans la main, je me dis que je me ferai sûrement fouetter à mort par le gang des alcooliques belges en arrivant sur le quai : tant pis, il paraît que tout le monde se doit d’évoluer de temps en temps, alors je fais comme eux.
Bruxelles : Voie I, en queue de train, accueil à l’embarquement.
Ces deux notions m’interpellent. La première me fait penser à des scènes climatiques de haute température dans des chambres montoises. Elle me rappelle aussi la raison majeure de ce que je veux être un exil, pourquoi je vais fendre encore la France en deux dans un trajet qui sera un des derniers, le dernier pourquoi pas. En ce qui concerne la deuxième : comprenez filtrage. Je souris furtivement en regardant le tableau d’affichage mais ça m’est bien égal cette fois, mon billet est même composté.
Ce type en béret bleu qui me remercie deux fois en ajoutant un ‘Monsieur’ bien appuyé tout en vérifiant mon titre de transport ne sait pas qui je suis, lui non plus. S’il avait mon dossier ferroviaire sous les yeux, il irait faire la fortune de la Française des Jeux en loteries et grattages divers : quand des miracles de ce genre se présentent, il faut savoir ne pas passer à côté.
Par acquis de conscience, je vais vérifier l’absence de prises électriques en première. Si j’en vois une, je ne réponds plus de rien. Mon arme a besoin de cet apport énergétique. Je l’appelle affectueusement HP, il est noir et silencieux : un véritable cobra qui guette ses victimes d’un œil peu indulgent.
Aucune prise, tout va bien. Je suis tendu et apaisé en même temps, globalement je peux définir ça comme une greffe de cœur in vivo. Bien sûr, j’ai encore envie d’éventrer quelques vieux, deux femmes et un type excessivement pénible qui tient un inutile cocker en laisse au Bic quatre couleurs mais j’arrive à contenir tout cela le long de mon déplacement dans les couloirs. C’est un peu fébrile mais étonnamment confiant que je regagne ma place. Cet aller-retour m’a permis de vérifier le bon fonctionnement de quatre-vingt quinze pour cent des vitres électroniques séparant les wagons du TGV. Tout est donc en ordre, le départ peut être donné.

La dernière fois que j’aie rencontré ma mère, elle m’a donné trois cents euros en me disant que ce n’était plus la peine de revenir. J’ai pris trois cents euros et je ne suis plus revenu.
La dernière fois que j’aie rencontré mon père, il ne m’a rien donné en me disant que je pouvais rester. J’ai pris dix milles euros dans sa bibliothèque de multimillionnaire et je ne suis plus revenu.
La dernière fois que j’aie vu mon frère, il paradait en uniforme militaire à l’enterrement d’un aïeul commun. On ne s’est rien dit, on ne s’est rien donné, on ne s’est rien pris et je ne suis plus revenu.
La dernière fois que j’aie rencontré un vagin sudiste, j’ai perdu trois milles euros en me disant que la stupidité arrivait même aux plus grands. J’ai pris le restant en espérant qu’un hydravion s’écrase sur sa mère dans les quarante-huit heures et je ne suis plus revenu.
La dernière fois que j’aie rencontré un couple d’amis, on m’a proposé d’échanger mille euros contre dix chèques encaissables de cent euros. Comme c’était la même chose, j’ai gardé les mille euros et je ne suis plus revenu.
J’ai un rapport conflictuel avec les rectangles en papier, que voulez-vous.

Bruxelles, six heures et mille kilomètres plus loin.
Quand on n’est pas très calé en géographie, on pourrait facilement croire que la Belgique est un pays limitrophe du Cambodge. C’est faux. Mais compréhensible. Des putes, des sex-shops, du riz Basmati qui n’en est jamais, l’atmosphère grasse et lourde : que la branche indonésienne d’Al-Qaïda fasse sauter des boîtes pleines d’allemands défoncés à mort qui s’éclatent comme des bœufs dans leur chambre avec des pré-pubères locales et on rebaptisera le tout Bangkok II, « Vous avez aimé le I, vous adorerez le II, en plus c’est juste à côté et vous pouvez manger des cornets de frites ». Moi, je trouve ça plutôt bien.

**********************************************************************************

Les mots ont toujours été bien plus intéressants que leurs auteurs. Je n’échappe pas à la règle. En conséquence, je vais donc vous parler de moi.

Je travaille délibérément dans la même entreprise que le mari de mon alter ego féminin. Je le vois tous les jours, je le salue chaque matin comme c’est de coutume dans ce genre d’activité professionnelle à forte tendance communautaire. J’ai pris un peu sur moi pour m’intégrer mais juste ce qu’il fallait. Ils m’appellent ‘Le marseillais’, je les appelle ‘Les jeunes’ : l’entente cordiale et bonhomme du milieu ouvrier gauchiste standard.
On pourrait croire que travailler dans une déchetterie belge est un travail assommant. Et c’est le cas. Mais je n’ai jamais dit que je détestais avoir les mains sales. Bien au contraire. Je me trouve dans une posture identique à celle de Fante dans son usine de sardines au détail près que je suis un type vicieux qui alimente régulièrement sa passion pour les paroxysmes conflictuels sociologiques extérieurs. De manière générale, on peut dire que je me congratule, moi, mes raisonnements et mes stratégies, huit heures par jour.
Et seulement avec ça : je tiens le rythme sans problème. Je pense à elle et à l’essoreuse mille cinq cents tours minute qui doit lui tenir lieu de cerveau quand elle le voit partir au boulot, à six heures, sachant que je l’y attends, devant le centre de tri, ma bière à la main et qu’on échangera quelques mots sur les derniers transferts de l’Anderlecht ou du FC Bruges.

Cette aventure est formidable et il n’y a qu’une caractéristique qui est apte à lui donner cette valeur : la véracité totale et non faussée par les scrupules rampants.

Elle lui ment, je mens à tout le monde. Sauf à moi-même, cette fois-ci. Je sais pourquoi je le fais : ça m’excite universellement. Je suis peut-être capable de vivre dix ans ainsi, voire plus. Rien que pour pouvoir l’observer séparer le plastique des matières organiques, pour visualiser mentalement sous ses gants l’alliance métallique qui enserre son annulaire gauche, la même que celle qui prend les ascenseurs, qui entre dans les chambres d’hôtel une ou deux fois par semaine et que je peux toucher du bout des doigts en faisant l’amour à sa femme.

Bien sûr qu’elle la garde. Ce serait trop stupide de se voiler la face. Et ça permet une fois de plus de démonter les clichés cinématographiques.

Un brave homme. Je ne dirai aucun mal à son propos. Par respect pour elle, pour lui, pour moi.
C’est un ignare notoire qui a le processus intellectuel de Pong sur Atari. Un Pac-Man des temps modernes. Couloir. Boule. Haut, bas, droite, gauche. Une jouabilité simple mais culte. Ah oui, il y a un méchant de temps en temps, au détour d’un mur : le but étant d’éviter de le toucher. Le pauvre grille-pain humain risquerait un court-circuit.
« Schting ! Je te sers ton cortex à point ou cramé ? Beurre ? Demi-sel ? »
Oui, je sais, c’est nul et puéril mais moi, ça me fait beaucoup rire. Nos perceptions de la drôlerie sont plus opposées que vous ne le croyez.

« Ah, ces jeunes… »
Je leur dit souvent ça, aux gars. En tant que benjamin du groupe, je trouve ça plutôt cocasse, enfin j’utilise principalement cette expression pour reprendre mon souffle suite à mes crises d’hilarité autonomes.
Bref, je m’amuse bien. Tout en étant très absorbé par mon but.
Elle, un peu moins. Je crois savoir pourquoi mais elle, n’a aucune idée de qui je suis, comme tout le monde ou presque.
Lui, non. Mais il amuse. Ce qui est déjà bien de la part d’un élément d’électroménager.
La chaîne a pris l’habitude de compter parmi ses membres silencieux et concentrés, une espèce de taré venu d’ailleurs. Comme ils disent.
Je fais partie des meubles, à présent.
Enfin, des déchets.

Nous y voilà. Certains auraient pu, au prix d’un effort vain, souligner l’élégant pas chassé aérien et rotatif exécuté par l’auteur pour éviter le sujet-phare : l’odeur. Eh bien, je les tartine de guano frais à la truelle bruxelloise par l’assertion suivante : « En effet, la population exhaustive de renards européens avait trouvé la mort en ce lieu et il y a fort à parier que quelques hérons grandement malades et autres morses agonisants ont été planqués, ici et là, par des ambianceurs sadiques afin de relever l’effet olfactif déjà très soutenu de la putréfaction post-létale de nos amis des sous-bois à la truffe sale. » ( je mentirai si je disais que l’écriture de cette phrase n’a pas failli me faire bouffer mon bureau et je vous renvoie à un précédent texte en ce qui concerne les métaphores animales et leur utilité scripturale, tant que je peux encore tenir mon stylo à peu près normalement )

J’ai un petit studio à quelques kilomètres de là, rien d’extraordinaire. Elle n’y est jamais venue, pourtant je n’ai rien à cacher. Les films de cul sont classés par ordre thématique et je m’entraîne toujours à jeter mon caleçon quotidien sur la poignée de porte de la salle de bains. D’ailleurs, je sens que je progresse, mes taux de réussite avoisinent les quarante pour cent pour une distance inférieure à cinq mètres actuellement. Je mange n’importe quoi parce que mon métabolisme me le permet, je fume mes deux paquets et demi par jour et je suis bourré un jour sur un. Il faut au moins ça pour travailler au centre.
En ce moment, j’ai un projet qui excite mes synapses à intervalles réguliers. Je prépare un gros coup. Inviter Laurent et deux gars de l’usine à venir boire un verre, je lui dirai qu’il peut passer avec sa femme, si ça lui fait plaisir.
Ce sera grandiose.
Je suis complètement frappé de faire ça, d’autant plus qu’il y a des probabilités certaines pour que je sois au bord de l’asphyxie par contention des réflexes zygomatiques pendant toute la soirée. Pas bien grave, j’irai m’en payer une bonne tranche en allant pisser, j’imagine.
Stéphanie, elle sera déjà morte, à ce moment-là. Le cœur aura lâché, enfin tout le monde le croira à part moi et mon employeur. Le drame, quoi. Pourtant jeune et sans prédispositions spécifiques aux attaques cardiaques. Je suis persuadé que je serai encore à me rouler par terre dans la cuisine, assez loin des infirmiers qui s’acharneront sur le corps, dans le salon.
C’est ma seule faille technique, je ris beaucoup.

Quoi qu’il en soit, je suis satisfait d’avoir émigré en Belgique, on peut y travailler l’humain avec plus de décontraction et les gens sont un peu plus sympathiques. Je vous conseille ce pays.

Tout cela est bien loin, à présent.
Je ne travaille plus à la déchetterie et j’ai déménagé : j’ai un petit bout de jardin, maintenant, c’est convivial. Un beau parterre de roses rouges très foncées qui se développe selon toute attente. Surtout depuis que Stéphanie leur offre l’apport en oligo-éléments dont elles ont besoin pour prospérer.
Les types du SAMU belge n’ont pas fait le poids face à la vitesse fulgurante de la propagation du curare dans ses cellules nerveuses. Le flic avait déjà vu plus suspect et son incompétence a assuré la sérénité du commanditaire. Le légiste était un ancien client et il s’est très vite rappelé qu’il ne voyait aucun corps étranger dans l’organisme. Il a tout bien noté dans le rapport.
Mission accomplie.

Ca avait tout de suite collé entre nous, je l’aimais bien. C’était un type en or. Dans ce pub, il s’était vite confié : sa haine, son ego froissé, son projet. Les bières avaient fait le reste. J’avais été ému par cette chose blasée, c’était touchant de voir à quel point il voulait sa mort. Quand il a su quelle était ma profession, tout a démarré très vite, il m’a dit que j’étais l’homme qu’il lui fallait, que je pouvais l’aider à retrouver son honneur souillé.
J’ai touché les vingt milles euros que Laurent m’avait promis, où était-il allé les chercher, je m’en fous royalement.
Un an, c’est très long pour un meurtre.
Mais il voulait que tout paraisse naturel et il voulait la voir. C’est ça qui a été le plus difficile à mettre en place. Il fallait une soirée, des amis qui aient l’air d’en être, des souvenirs en commun. Il voulait être complètement hors de cause, bien sûr. On travaillait ensemble et ça collait parfaitement avec ce projet de soirée. Il fallait que ce soit suffisamment durable pour ne pas créer la suspicion en elle mais le contrat devait être rempli en douze mois. C’était ce qui était convenu.
Le coup des rosiers, c’était une de ses exigences aussi : le client est roi.
Il vient demain, ça sera dimanche. Et il aime venir boire un verre sur ma terrasse, face à mon petit bout de jardin.

Mes chambres d’hôtel sont payées par la colère de l’Homme.
Par la haine qu’il entretient envers ses semblables.
Par leur décision à faire mourir ceux qui en méritent le prix.
Voilà pourquoi je les ai toujours cautionnés.
Voilà pourquoi je connais trop le danger des scrupules.
Voilà pourquoi, dans ce domaine également, je suis l’un des meilleurs.

**********************************************************************************

Globalement, ces évènements ne se sont pas déroulés, je viens à peine de débarquer à Bruxelles et un autre train m’attend. J’ai du retard suite à un incident de personne sur la voie du côté de Lille, comprenez par là qu’un autre individu n’a pas supporté le cocktail maison de l’existence.

Et j’espère bien que mon scénario aura tout faux.

Qu’elle me couvrira de son regard dense.
Que je serai celui qu’elle supporte le plus facilement parmi l’humanité affligeante.
Que mes textes prendront encore plus d’amplitude et que je sentirai encore un bon moment le vent belge dans mes cheveux.

Alors pour cela et pour tout le reste, je vais encore continuer un peu à essayer d’être vivant.
Elle pourra m’y aider.
 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 13, 2007, 18:59:07
I have a dream this afternoon.

It was a badger.

He screamed his name : STABILOCOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOCK.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 14, 2007, 22:00:10
Réflexions wallonnes à caractère létal
Posté le 22/02/2007
par Omega-17



J’étais en train de me bâfrer d’un kebab montois avec la distinction d’un phacochère nihiliste pendant qu’une migraine incompréhensible me cisaillait l’hypothalamus dans un hôtel tout ce qu’il y a de généralement décevant quand ils sont intitulés « L’Etna » en me disant que la fin de mon dernier texte ressemblait à du Higgins Clark et que la bière abandonnée sur le rebord du lavabo devait être tiède depuis déjà un bon moment.

C'est-à-dire que ça n’allait pas très bien.

J’étais seul mais de mémoire, il n’y avait eu que le contraire qui avait été capable de me surprendre ; les draps pêle-mêle au pied du lit témoignaient bien d’une présence quelconque à un moment donné mais rien ne pouvait l’affirmer avec certitude, encore moins le démontrer de manière indiscutable, mes souvenirs en la matière avaient à peine plus de crédibilité que la fois où j’étais persuadé d’avoir vu mon ancienne institutrice dans une salle de billard enfumée un soir de grand désarroi ou quand je vous déballe cette réminiscence débile et complètement fausse par simple démarche absurde.
J’étais fatigué comme on peut l’être à force de plier bagage tous les trois jours comme un fugitif qui n’avait rien fait de répréhensible ou presque, de donner des rectangles en papier en échange de biens et de services qui s’avéraient souvent inutiles, de se dire que sa seule chance de vivre avec une femme aussi déséquilibrée que soi réside dans le meurtre consciencieusement prémédité de son mari et probablement de boire l’eau non potable des trains après ses cigarettes en sas sanitaire.
J’étais démotivé, comme ça avait toujours été le cas, par toutes sortes de projets existentiels considérés par l’ensemble de l’humanité comme hautement fondamentaux, refusant le travail par principe, me déplaçant en permanence à pied, méprisant l’humain par reflexe lucide et conservant un seul rêve latent, celui d’arriver un jour à penser à autre chose qu’à rien.
J’étais également inapte à toute réflexion profonde me concernant puisqu’il n’y avait pas matière à analyser ou à extraire quoi que ce soit et un exutoire néantisant de cinquième catégorie tel que l’observation flasque du centre-ville par une fenêtre curieusement propre se trouvait ainsi considéré par mon jugement tortueux comme étant l’ultime trouvaille comportementale.
Mon statut vital ne dépassait guère celui de distributeur de cigarettes pour prostituées belges camées à la sortie des épiceries nocturnes.

Le suicide ne figurait pas dans ma liste d’options immédiates, j’avais encore un peu d’argent qu’il aurait été illogique de ne pas dépenser stupidement, j’avais encore un objectif d’ordre relationnel qui occupait par défaut mes comas éveillés malgré sa déprimante fragilité et surtout, j’avais décidé que si le choix me revenait, je préfèrerais mourir à Vienne.
Ca n’avait pas plus de sens que le reste de mes acquis mentaux et je crois que c’est en vertu de cela que j’y voyais un signe du destin ou du vertige humain général.
A force de fantasmer sur le concept de l’écrivain raté, j’avais quasiment réussi à atteindre mon but, il ne me restait plus qu’à arrêter d’écrire à Mons, là où en arrivent les plus perspicaces, une nuit sans intérêt de Février, pour que ma prétention à ce titre n’ait pas l’air injustifiée et je pensais bien qu’échouer à cette obtention était désespérément dans mes cordes.
Michel Houellebecq aurait très bien pu entrer dans la chambre neuf du troisième étage avec son air de lémurien diaphane et se serait assis à côté de moi en jetant un œil brillant et passionné sur mon style syntaxique que ça ne m’aurait pas enlevé le désir intense de scruter le cendrier pendant de longues heures à la recherche d’un faux espoir en quelque chose.
Pour être factuel, il me restait mille six cents euros, un ordinateur portable et Stéphanie. Je ne savais même plus dans quel ordre je me devais de positionner tout ça sur l’échiquier, quelles pièces pouvaient passer par-dessus les autres ou si c’était à mon tour de jouer. Ce qui était évident chez l’adversaire et qui lui donnait un avantage certain dans cette partie très déséquilibrée, c’était la présence d’une stratégie rodée qu’il mettait en place avec une sérénité qui ne pouvait qu’exacerber mon fatalisme.
D’autres l’auraient fait et peut-être à juste titre, mais je n’avais pas vraiment ni le courage ni l’envie véritable de verser cinquante centilitres de bière locale sur le clavier, de jeter l’argent aux automobilistes montois et d’envoyer encore une fois par lâcheté absolue un message vil et blessant à Stéphanie avant de prendre un dernier train pour Vienne.

Alors je suis resté et j’ai attendu que la vie fasse quelque chose pour moi puisque j’en étais incapable.

Je patiente à cet instant précis depuis une minute et aucun passant n’a éclaté le carreau de la vitre en m’envoyant une solution ficelée à un pavé de la place Léopold. Je vais peut-être descendre faire un micro-trottoir, je tomberai avec un peu de chance sur un disciple de la secte Moon qui verra en moi un grand potentiel d’adorateur du bulbe de cèpe et je passerai les prochaines années en kimono à chanter les louanges d’une entité quelconque du côté d’Osaka en jouant du tambourin en queue de file pendant les processions quotidiennes de prières spontanées aux esprits élémentaires.
Que voulez-vous que je vous dise…
Ca me fait pleurer de rire alors que j’ai plutôt envie de pleurer tout court. C’est sûrement un des effets thérapeutiques de l’écriture ou un système défensif disposant d’un générateur de camouflage en mauvais état de marche.
Certains auteurs détaillaient avec style le programme accompagnant la fin d’un texte, à savoir aller aux putes, se bourrer la gueule ou chier de façon prospère. Je vais continuer à surveiller les alentours de la gare depuis mon perchoir dans l’attente d’un évènement dénué du moindre intérêt afin de pouvoir vous en faire un exposé détaillé prochainement.

Voilà, ce sera tout pour ces premières réflexions du cru hautement réalistes, vous pouvez me croire sur écrit. Si vous prenez un billet pour Vienne suite à cette lecture, je ne vous en voudrais pas, je vous demanderais simplement de me laisser le pont aux réverbères enjambant le fleuve du même nom qui ressemble à n’importe quel pont dramatique à partir du moment où l’on est fatigué d’attendre ce qui n’arrive jamais. Bien aimable à vous.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 16, 2007, 00:00:36
Réflexions wallonnes à caractère professionnel et scriptural
Posté le 23/02/2007
par Omega-17



Il est bien peu aisé d’écrire en travaillant, ne serait-ce que trente-cinq heures chacune des quarante-sept semaines, le tout élevé à la puissance annuelle car il est avéré que les révolutions terriennes ne s’ajoutent pas mais se multiplient par elles-mêmes, en tout cas si l’on en croit le faciès de la gardienne de mon hôtel que j’aurai le plaisir de vitrioler du regard dès demain lors de mon départ ostentatoirement méprisant et naturellement agressif.

En effet, dix-huit euros de supplément pour pénétrer ma dulcinée au sein de ma chambre aride en vingt minutes, ( chronomètre aux dimensions dantesques tenu en l’occasion par Guy Lux qui n’arrêtait pas de hurler sans raison apparente « Allez le Puy du Fou, il faut y aller, là ! » ) déshabillage, rhabillage et préliminaires sponsorisés par Winzip Development compris, ça mérite largement une expression oculaire d’alligator infernal quand je passerai devant son comptoir de taulière frustrée aux jupons douteux dont ne serait-ce que le projet de les effleurer instille d’ores et déjà en moi la sensation prononcée de me faire hydrater l’orifice buccal à l’urine de varan.

Je disais donc qu’il est certain qu’écriture et activité professionnelle jumelées font rarement bon ménage ; pour preuve, on constatera que les scripts lucides ne concrétisent que rarement une activité autre que celle qui revient à pilonner les rotules de leurs contemporains à coups de masse de chantier tout en insérant de nombreux pipe-lines dans leurs orifices corporels, bienheureux hommes réalistes qu’ils sont.

Le travail est un phénomène originellement accidentel entretenu depuis ces temps reculés par des personnages avides et malveillants qu’il aurait fallu droper nus depuis un transport aérien de troupes au milieu d’un champ d’oliviers grecs durant la saison chaude des sangliers et autres bouquetins locaux afin qu’ils parviennent finalement, au bout de quelques mois d’errance douloureuse - oserai-je dire homérique -, à admettre que leurs prophétisations sinistres étaient tout à fait sans fondements.

(Je tiens à m’insurger ici-même de l’orthographe consternant et abusif du terme ‘prophétisassions’, encore un méfait de linguistes peu inspirés qui devraient subir une sanction similaire à celle de leurs tristes collaborateurs cités un peu plus haut. Ce ‘t’ devra donc être considéré par les hordes de profanateurs à la solde des rampantes valeurs ataviques comme étant le porte-drapeau de mon indignation littéraire ainsi que l’usufruit de mon âme impitoyablement contestataire et belliqueuse envers ses dépôts de Pivotiens analement encombrés. Et je suis encore bien trop indulgent.)

On trouve bien évidemment des illustrations notables de récits néo-réalistes faisant mention de ce principe largement modelé donc et ce, à des degrés divers. Certains essayent d’y voir un prétexte et d’autres - à l’instar d’un glorieux compatriote exilé au pays du trèfle - y décèlent une légitimité à écrire. Opposition drastique s’il en est entre les méritants de lauriers à triple étage culminant au faîte de l’encéphale et de compteurs à gaz vigoureusement enfouis dans la tempe car si le sujet est vaste, l’aspect notoirement bêlant de ce que l’on peut péniblement en survoler et maladivement en lire l’est aussi et plus démesurément encore.

(Notez l’usage outrancier de notre ami et confrère l’adverbe. Nonobstant une récurrence délibérée, son effet de dynamisme larvé reste néanmoins indispensable à toute construction syntaxique d’ordre majeur se voulant et devenant de fait, toute inhérence conservée au talent et à l’instinct scriptural du stratège malicieux juché sur sa chaire lettrée et positionnant ses bataillons à la mesure synaptique des mélopées wagnériennes qu’il affectionne, d’un style dénué de retenue quelconque ainsi que de toute modestie qui serait ici d’un goût absolument douteux et inadapté à l’éloquence reconnue dudit commandeur.)

Fréquenter cet univers immonde peuplé d’hommes et de femmes qui ne sauraient plus en être vraiment ne vous rapportera qu’agacement exacerbé et dévalorisation spontanée dès lors qu’une ignoble tant que stridente sonnerie matinale vous rappellera à l’ordre de vos insurmontables erreurs passées au centre purulent desquelles vos doigts légitimement fébriles signant en bas de votre acte de décès intellectuel mais que vous avez voulu assurés face à l’engeance démoniaque comme affligeante obtenue par combinaison génétique innommable qui ose à présent se poser en employeur de votre négligeable personne lors de ce que vous avez trop tardivement honte d’appeler entretien d’embauche, tiennent une place dont la prépondérance n’est, fatalement et misérablement pour vous, même plus à démontrer.

De manière large et englobant synthétiquement les denses et non moins admirables développements antérieurs si jamais la circulation vasculaire de votre cervelet à l’image de celle de votre bulbe rachidien demeure suffisamment élevée pour permettre une appréhension de ce niveau, vous comprendrez donc qu’effectuer un travail de catégorie non-littéraire simultanément à une charge aussi monumentale et prioritaire que la description chronique des sens et de leurs opposés revient à s’amputer de la cuisse à l’étau de menuisier en tentant d’extraire le bloc de marbre rose qui pointe inévitablement à équidistance de vos sourcils dont la délicatesse de l’expression est sans le moindre débat à ce sujet, comparable à la grandeur de la posture du Yorkshire nain déféquant sur la promenade longeant le littoral de la ville de Boulogne-sur-Mer par une bourrasque polaire alors que Madeleine Fripard, octogénaire tracteur de cabas roulants expérimentée et abonnée des premiers jours à VSD dont votre niche pestilentielle est bourrée jusqu’à la gueule, joue de son poignet grêle pour vous décoller les vertèbres cervicales à l’aide de faibles mais néanmoins répétitifs coups sur votre laisse écossaise, froissant dans le même geste votre fameux pull boudinant en patchwork Jacquard.

Un second volet quelque peu éloigné des affres suicidaires spasmodiques viennoises qui n’a pas pour but de mettre en avant l’aspect lunatique et exhaustivement martelé à la perforeuse de son auteur mais plutôt, et vous conviendrez aisément de la primauté de sens induite à son endroit, la désastreuse prolifération de l’élément professionnel au cœur des priorités psychiques et donc par extension porteuse d’une logique tant évidente que limpide, sa responsabilité indéniable pour ne pas dire grossièrement flagrante concernant l’attraction vers le bas subie par les aspirations déjà hautement abyssales des bipèdes nous environnant. En vous remerciant, bonsoir.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 16, 2007, 00:22:26
Double quarter pounder stabilocock with cheese.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 17, 2007, 16:06:59
Réflexions wallonnes à caractère ludique
Posté le 24/02/2007
par Omega-17


Démonstration en trois points de suspension d’un équilibriste aveugle aux ongles incarnés au-dessus de la vie, des gens, du ressenti, des choses inexprimables et mal exprimées ainsi que tout un lot de billevesées sordides dont la responsabilité m’échoit, même si en me contorsionnant tel une ukrainienne affamée depuis la guerre froide, j’arrive à en esquiver quelques-unes d’un dextre réflexe de la jugulaire.


1/ Finalement, être joueur, c’est savoir négocier des demies-journées de congé environ une trentaine de fois par semaine ( On compte en semaines belges, cela va sans dire. Une fois. Pas plus. ) pour avoir l’occasion de cocufier un indigène du plat pays en question en toute sérénité, savoir adhérer aux administrations locales sans aucune appréhension afin de percevoir un apport gouvernemental étranger faisant office de revenu plancher ( MINIMEX est bien trop commun pour moi et je hais les robots ménagers ) et c’est par-dessus tout savoir estimer d’un œil expert que la fenêtre du studio ( Je suis plus ou moins sûr de mon coup mais au pire je rongerai les encadrements. ) sera assez large pour faire passer un matelas King size.
Quand on sait ça, on sait tout.
C'est-à-dire que vous pelletez vous-même la frontière qui vous sépare des petits gagneurs quitte à vous ensabler mais ça, ce sont les risques de ce métier et se profilant, ils ne doivent jamais altérer la spontanéité et l’esthétisme du geste. Ce serait laid évidemment mais plus que ça, vous passeriez pour une fourmi existentiellement timorée alors que tout un chacun connaît le passage suivant : « La suffisante cigale pérora tout l’été et quand la bise fut venue, elle pérorait toujours. »
Bien. ( C’est offert, celle-là ; je ne peux pas me permettre de la garder. )
Tout cela nous amenant au fait que si vous avez perdu tout du long de votre morne existence et ce dans les domaines les plus éclectiques, rien ne prouve que cette fois-ci, vous n’allez pas y laisser jusqu’à vos implants cérébraux.
D’où l’intérêt de continuer à jouer.
Pour les récupérer.
Comment feriez-vous sans ?
Voilà.

2/ Finalement, être joueur professionnel, c’est parier qu’elle ne vous laissera pas tomber comme un enrobage d’aluminium doré ( C’est le plus pénible, celui qui claque et qui ne sert pas à grand-chose, vous savez bien… ) dans un paquet de clopes fades, parier que vous aller palper sans problèmes majeurs le don mensuel miséricordieux du roi des babouins ( Laborieuse également mais je promets de m’améliorer au contact de mes nouveaux compatriotes… Vous voyez qu’il y a pire, hein… ? ) et c’est par-dessus tout parier qu’un mètre soixante en biais ( Avec un bon burin et en abattant discrètement quelques cloisons entre la rue et le cabinet du dentiste ), ça ira.
Quand on parie ça, on parie tout.
C'est-à-dire que vous êtes à présent non seulement hostile aux profits réducteurs mais que vous êtes prêt au summum du n’importe quoi caractérisé et aberrant pour avoir une chance supplémentaire sur mille, ce qui vous en ferait deux. Le summum trouvant sa concrétisation dans le phénomène suivant : « Penser à la tâche de sperme sur son t-shirt tout en faisant converger deux activités notoires, boire de la vodka dans un verre à dents et se servir du porte-savon comme cendrier. »
Bien. ( Elle m’appartient, vous n’y toucherez pas. )
Tout cela nous amenant gaiement au fait que si vous perdez encore et toujours, c’est que vous n’auriez pas du vous arrêter il y a quelques jours de ça. Là aussi, la continuité est un soutien psychologique majeur et ce ne serait que négligence maladroite que de la rompre, clairement la meilleure façon de ne jamais gagner.
D’où l’intérêt de jouer de nouveau.
Pour l’amour du jeu.
Comment feriez-vous sans ?
Voilà.

3/ Finalement, être joueur existentiel, c’est écrire que toute cette histoire trop évidente et impossible de concert ne peut que durer puisque vous êtes tous les deux des composants foireux de la chaîne de montage ( De la chaîne alimentaire et du roseau également ; envoyez vos protestations et hurlements divers ici : « Cestpasmoi Cestlui, 7000 MONS, BELGIUM ». ), écrire que les préoccupations vulgairement vénales de l’ordre des carottes râpées ou des soupes mixées n’ont qu’un intérêt limité et largement limité en effet par la qualité humaine dont vous pourriez vous targuer par ce genre d’affirmations relevant du spasme de la flûte de Pan ( Plus dure, celle-là mais vous en êtes capable, ça va venir tout seul entre la première lecture et jamais, selon que vous soyez quelqu’un de compétent ou un vulgaire connard. ) puisque vous êtes un menteur et un petit saboteur pseudo chevaleresque capable de lancer des diamants à une loutre pour lui intenter par la suite un procès pour vol, agression et voie de fait et c’est par-dessus tout écrire que vous allez le plier en douze s’il le faut, ce putain de matelas, mais qu’il rentrera ( Quitte à faire voltiger l’arracheur de dents dans le champ d’en face avec les corbeaux au volant d’un fier tractopelle Caterpillar en expliquant par la suite que vous étiez mandaté par des montois à la bouche sanguinolente et qu’en votre qualité d’exécuteur du contrat, vous allez lui broyer les membres dans le sens des dents de scie d’une roulette. ) de gré ou de sévices indescriptibles.
Quand on écrit ça, on écrit tout.
C'est-à-dire que vous n’êtes pas un petit gagneur, encore moins un gros, que vous êtes prêt au n’importe quoi de la vie, des gens, du ressenti, des choses inexprimables et mal exprimées ainsi que tout un lot de billevesées sordides dont la responsabilité vous échoit, que vous savez ce que vous valez au poker mais que le tapis sent souvent le bluff à consternations répétées, à peu près dans le genre suivant : « Je mets tout sur le 17, c’est mon chiffre ; je n’ai pas de raison cartésienne, je le sens, c’est tout. »
Bien. ( Inutile de réitérer mes menaces vengeresses en cas de violation du copyright chiffré )
Tout cela nous amenant gaiement et irrémédiablement au fait que vous pourriez perdre même au-delà de la mort si ça vous chante mais que la petite lumière brillante à la con que certains nomment espoir, si elle y est, dans votre cerveau de grand névrosé mégalomaniaque, elle ne vous lâchera jamais.
D’où l’intérêt de croire à ce qui n’arrive pas.
Pour que vous soyez convaincu du contraire.
Comment feriez-vous sans ?
Voilà.

Un troisième volet, ma foi, bien étonnant et fort conceptuel, il est dans l’intérêt de votre crédibilité de l’admettre, qui m’a distordu la partie supérieure de l’omoplate gauche mais dont l’essence cachée sournoisement comme un Diplodocus derrière un épi d’avoine sèche, ne saurait s’attarder plus longtemps sur les considérations physiologiques de l’auteur, bien assez satisfait par sa représentation circulaire à dos de bousier et saluant la foule des petits enfants du premier rang en agitant bien haut son chapeau en poils de bourdon. Courageux d’être arrivé jusque là.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 17, 2007, 18:54:31
Je n'en puis plus de tout ce génie déversé à pleins baquets.

Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 17, 2007, 19:17:40
Je crois que je suis d'accord avec toi, Glaüx. Il me vient cependant à l'esprit que nous sommes une paire de lecteurs masochistes particulièrement tordus, puisque nous venons chercher du Oméga 17 jusque dans la poubelle du Forum.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 17, 2007, 19:22:32
Tiens d'ailleurs pour voir, à part Narak (qui est un gros taré, on ne le répètera jamais assez), Mill et moi, qui lit les textes signés Omega17, ici ?
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 17, 2007, 19:26:25
Oméga m'a puissamment aidé à développer ma faculté d'analyse d'un texte par son survol expéditif (en moyenne un mot sur douze).
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 17, 2007, 19:27:50
Il paraît que Connard Multiforme et Gimini Khrouchtchev passent jeter un oeil de temps à autre. Mais ils font comme moi : ils commentent pas.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 17, 2007, 19:29:34
Faut envoyer Omega 17 aux éditions du Robert, qu'ils le mettent à la place de la définition du mot "phatique" ou de l'expression "parler pour ne rien dire".
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 17, 2007, 19:37:08
Entièrement d'accord. Ce qui me fait chier dans cette histoire, c'est que l'enfoiré a quand même un style à lui.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 17, 2007, 19:38:48
Une sorte de stabilocock ?
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 17, 2007, 19:42:03
Oui. Le mot est bien trouvé. Tu viens de l'inventer?
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 17, 2007, 20:00:09
Je lance un appel à Oméga 17 pour qu'il vienne défendre lui-même ses textes. Moi, j'y arrive plus. Quand on fait de la merde, faut s'arranger pour qu'elle soit variée. Je suis bien placé pour le savoir.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Hyenne le juin 18, 2007, 13:42:04
Si diagonaliser s'appelle lire, alors oui je lis les textes d'Omega17.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 18, 2007, 16:06:36
Chroniques de la bière, de l’héroïsme, du sperme et de la population belge
Posté le 25/02/2007
par Omega-17



Panam

De gros fans d’AC/DC, pour certains de vindicatifs et colossaux partisans d’extrême droite, ( je n’alimente aucune hostilité exacerbée à leur égard et je n’en dirai pas plus pour ne pas flétrir votre lecture d’humanistes déplorés si ce n’est déjà fait dans vos rédhibitions de paladins du genre humain et de sa diversité oh combien déplorable elle aussi ) pour d’autres de brillants communistes ( comme l’on peut l’être à vingt-cinq ans en alimentant des notions ineptes et en étant très sûr de soi malgré son inaptitude à réfléchir convenablement ), hurlent de concert sur le son de T.N.T., dans un pub notoire en la matière, peu éloigné de la rue de Rivoli : la musique, les inhibitions et les idéologies laissent place au son brutal des maîtres du hard en milieu parisien, tout est donc en place pour une pénétration éthylique des vibrations locales.
Bien éloigné de moi l’idée de l’aspect mélomane et fédérateur de ces derniers en tant que vecteur de regroupement humain et je serai donc en conséquence d’une lucidité - ne vous en déplaise - dénuée de considérations communautaires en rapport à l’effet musical sur les troupes opposables les cautionnant par leur proximité, proximité se limitant au nombre de chopes qu’ils commandent dans l’euphorie dont je n’étais pas étranger, c’est peu de le dire, l’euphorie n’étant pas le seul concept dans lequel je versais, ici également, c’est le cas opportun de l’exprimer.
Pour faire simple et direct, je me défonçais la gueule en compagnie d’une connaissance portée sur la poésie et le jazz ainsi que d’une pauvre fille dépressive que je n’ai même pas pu sauter malgré les bières chevaleresques que je m’étais fait fort de lui faire ingurgiter.
D’où l’intérêt de la focalisation sur l’aspect musical et alcoolique de cette soirée, faute de mieux.
Ablation de l’hémisphère cérébral droit et réflexion nihiliste.
Perte d’argent et gain de temps, en tout cas de distance vers l’infini du flottement.


Marseille

« Je vais vous donner la 6.
- Parfait.
- Je vais vous expliquer comment ça se passe ici : quand vous sortez, vous laissez la clé au comptoir, hein ?
- Humm. ( accompagné d’un air de basset perplexe et ennuyé )
- Bon, vous pouvez la garder mais ne la perdez pas.
- Bien. »
Hôtel ‘ Le Rocher ’et j’étais le seul monolithique parmi la clientèle d’ectoplasmes en ce lieu tendant vers la pension Thénardier. Encore une fois, je me sentais tel Bandini arrivant à Los Angeles quand la proprio voulait absolument qu’il vienne de l’Arkansas. Mais moi, j’étais sorti victorieux de l’échange.
Grâce à mon air de basset.
Il n’y a de gloire que lorsque l’on se considère en héros.
Et c’est largement mon cas.


Mons

Je regarde une machine dans laquelle j’ai mis cinq cents grammes de lessive pour être bien sûr de mon coup produire un bruit de centrale à fission nucléaire, une Jupliler à la main et des octopodes scorpionites majeurs dans les oreilles, sous les yeux scrutateurs mais peu consternés d’une fraction non négligeable de la population wallonne.
Si ça doit sauter, ça sautera.
Je suis un exilé, je n’ai aucun scrupules à entretenir, encore moins qu’en Francilie. Mon entrée à coups de pompes dans la baie vitrée a laissé les habitants de ce sous-marin à l’odeur de chlore à peu prés amorphes. Je crois d’ailleurs qu’il leur en faudrait beaucoup, ces gens-là regardent d’un œil désintéressé les extravagances hexagonales, sachant bien qu’ils seraient largement capables de mieux s’ils ne préféraient pas vivre dans les bars trappistes du centre-ville.
Mes fringues ont séché, le sperme aussi.
Ca ne part pas à soixante degrés, en tout cas dans les laveries belges et c’est un peu décevant ; je vous propose de m’envoyer un rapport comparatif en la matière de votre pays bientôt dirigé par les promoteurs du fromage de chèvre charentais. On y verra peut-être un peu plus clair après.
MH soulignait dans un vieil article blogien que j’aie relu récemment que les belges étaient probablement les américains de l’Europe, d’où selon lui, l’hostilité moqueuse des français à leur égard.
Je serai plus néo-réaliste et surtout moins international dans mon analyse en regard de cette constatation sujette à de nombreuses objections : le côté lymphatique plus exacerbé au sein de la plate population de ce pays les réduit à une observation larvesque des agissements extérieurs de façon globale, cette carence dynamique leur permettant de dire et de faire considérablement moins de conneries que leurs limitrophes et pathétiques voisins. L’intention est là, certes, mais l’application jusqu’au-boutiste n’étant pas comprise dans leur mode de pensée, la théorie silencieuse et anti-concrète demeure leur apanage, loin de moi l’idée de le leur reprocher d’ailleurs.
Et c’est ce manque d’initiative brutale vers le non-sens que vos compatriotes reprochent à ces braves belges, les voir cautionner et mimer les agissements sans fondements dont ils sont les fiers auteurs ne pourraient que les ravir ; la situation étant légèrement autre, le mépris reste toujours une solution comportementale permettant de camoufler sa déception.
A l’image de ma glorieuse personne envers les machines montoises.
La Belgique n’est pas américaine, elle est belge et c’est déjà un microcosme inatteignable pour beaucoup, tant l’indépendantisme idéologique discret et le positionnement peu sonore mais néanmoins explicite de leur pseudo diversité ethnique nationale démontrent le fort attachement qu’ils portent à leur identité unique, bien plus encore mais évidemment moins ostentatoirement que les moutons gaulois.

J’attends vos conclusions d’expertise sur mon bureau.
Lundi, huit heures.
Sans faute.


Dans tous les cas, il faut bien se ranger à l’évidence puisque c’est bien la seule morale commune que l’on peut en retirer : la bière adoucit les mœurs, les gens n’aiment pas les héros, le sperme ne part pas à soixante degrés et les belges sont aimablement amorphes.

Là encore faute de meilleure alternative.
Mais l’humain ne me laisse pas vraiment le choix en la matière.
Je le réduis de mon mieux.
Et même lutinisé, il persévère dans ses récurrentes infiltrations en mon monde.
Libre à moi de le châtier en conséquence.
Ce que je fais.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: lapinchien le juin 18, 2007, 16:16:59
çà fait du bien toutes ces purges et saignées sur les textes en attente.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 18, 2007, 16:28:01
C'est le branle-bas de combat là avec Winteria, on purge du Omega et on va purger un peu de Mill, on va refuser quelques textes, la semaine textes de merde qui arrive bientôt devrait permettre d'en évacuer quelques autres. Ras le cul des trucs intellos, fumeux, lourdingues. Tout à la benne, d'une manière ou d'une autre.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 19, 2007, 20:57:00
3615 CODE AMOUR (appel hypothétique surtaxé)
Posté le 14/03/2007
par Omega-17



Il s’est rhabillé, je lui ai proposé un dernier verre « pour la route » et il l’a vidé d’un trait, comme un homme ; devant la glace du vestibule, il a recoiffé ses cheveux brièvement en souriant. Il est fier mais il sait que cette fierté n’est grande seulement si elle demeure clandestine et il tient trop à nous pour vendre la sublimation de notre complicité contre un peu plus d’ego inutile. Il est beau quand il est sûr de lui. Il est beau en toutes occasions. Je porte sa chemise Rip Curl, mon whisky encore à la main, il regarde mes cuisses, s’attarde sur ma culotte puis me fixe d’un air un peu triste, un peu macho. « Bon, allez, je vais devoir partir, hein ma chérie… ». Oui, il faut qu’il rentre, évidemment.
L’après-midi a été inoubliable ; il m’a fait l’amour six fois : dans le salon, la chambre et la salle de bains. Il le fait comme un homme, pas comme un gamin ; il sait être d’une tendresse passionnée comme d’une brutalité nécessaire. Il n’a pas beaucoup d’expérience d’après ce qu’il m’a dit mais on le dirait fait pour ça. Je revois encore ma face haletante et épanouie dans le miroir au-dessus du lavabo, j’aime la vie un peu plus fort dans ces moments-là. Sans parler, il me dit que rien n’est tout à fait terminé tant qu’on ne l’a pas décidé. Je rêve éveillée et je ne peux qu’espérer que mon sommeil ne prenne pas fin sous peu.
La première fois, il m’a dit qu’il m’aimait. J’ai souri. Moi, je l’aime totalement, pleinement et il n’a aucune idée de ce que cela représente. Ce n’est pas important ; le véritable amour, grandiose et dramatique, réel et forcené, ne voit sa supérieure illustration que dans le sentiment à sens unique. La souffrance indissociable à toute valeur de cet ordre.
Il doit rentrer et s’occuper de sa petite sœur, Léa. Une fillette adorable, elle est en CP avec Mme Veneix, un des derniers piliers de l’éducation lucide, bien loin des nouvelles méthodes qui forment les analphabètes des prochaines générations. Moi, je m’occupe des troisièmes et des secondes. Pour la majorité, des gosses pénibles, incapables de se concentrer pendant cinquante-cinq minutes, d’une puérilité graveleuse déconcertante.
Seb, lui, semble n’avoir sa place nulle part, encore moins en leur compagnie. Il est sorti avec une fille de la classe en début d’année, une pute en devenir légèrement plus intelligente que les autres, ils n’ont pas couché ensemble et elle s’est faite plaquer au bout de deux semaines. A la fin de mon cours, il prenait tout son temps pour ranger ses affaires ; je savais bien qu’il me matait en permanence, plus tard il m’avoua qu’il se masturbait tous les soirs en se remémorant les courbes de mon corps, en imaginant nos unions instinctives, nos sens réunis. Que celui qui n’a jamais phantasmé sur l’un de ses professeurs lui jette la première pierre.
Je sens bien que cette liaison l’excite énormément, tout comme moi, cependant mon vécu ne me laisse que peu d’espoir sur sa continuité, moins encore à propos de sa sérénité. La menace pathétique mais présente des bien-pensants plane en permanence sur nous, sans compter sur les retombées judiciaires envisageables dans ces cas-là et la perte immédiate de mon travail. Je ne devrais pas y penser et surtout pas faire partager mon ressenti à Seb mais il génère un tel charisme, une telle perception de l’humain malgré son âge, que je me repose souvent de mes atroces questionnements sur lui. Je suis censée diriger cette relation, il me revient de prendre les décisions, d’imposer la rupture dès qu’elle deviendra évidente si elle ne l’a pas toujours été, d’ailleurs. Je n’en ai pas envie et à homme d’exception, situation d’exception, c’est ce que je me dis. J’aurai tout le temps de faire semblant de le regretter plus tard. « Mais qu’ils aillent se faire enculer, on n’en a rien à foutre, nous. A partir du moment où ils n’ont aucune preuve, ils peuvent toujours se branler avec leurs soupçons si ça leur plaît… ». Touchante rébellion. Comme toutes les rébellions. Après ce genre de conversation, fatigués de nous torturer, nous baisons inévitablement, comme pour nous venger, nous sécuriser, nous consoler. Un pied-de-nez concrètement dérisoire mais dans l’absolu, un palliatif efficace à court terme. Je le sais, il le sait. J’ai trente-six ans, il en a quinze. C’est ainsi.

J’avais pris un pied d’enfer. Quelques minutes après mon arrivée, mes mains sur ses hanches, j’avais pénétré un monde parallèle. La meilleure baise de ma vie et la barre est placée très haut, ce sera difficile à battre. Du six et demi sur l’échelle de Richter. La femme ultime ; dans dix ans, elle vaudra encore sûrement toutes les pouffiasses de mon âge dont le seul but est de se faire troncher pour aller le raconter aux copines, d’un air mystérieux, au téléphone ou au café, histoire de démontrer qu’elles ont pris de l’avance sur les autres dans la course perpétuelle pour le titre de la plus grosse salope opérationnelle sur le marché. « Je baise donc je suis ». J’ai lu Descartes, enfin des extraits et je suis sûr qu’il aurait pu permuter la fin de sa phrase devenue culte en vivant à notre époque.
Avant de quitter l’appart, je me suis envoyé un Sky, ça m’a redonné un coup de fouet. J’aurais bien aimé remettre ça avec elle du coup mais je devais aller chercher Léa à l’école. Léa, c’est ma petite chose, elle ne deviendra pas un génie des temps modernes - elle ressemble déjà trop à sa mère - mais pour le moment, elle ne persécute pas mon univers. Je crois que c’est pour cela que je la supporte sans problème.
Elle était appuyée au mur avec son verre et elle me couvait du regard. Ma chemise s’ouvrait sur un corridor de peau tendre, s’arrêtant sur les contours de la culotte que j’avais enlevée en tremblant un peu au départ ; je pense qu’elle a compris que ça m’excitait alors elle la met et c’est vrai : ça me rend complètement fou. Je l’ai sauté dans toute la baraque, c’était un espace-temps innommable, j’ai atteint le sublime. J’y repense encore dans l’escalier : non, décidément, il y a peu de chances pour que j’atteigne un jour le même nirvana. D’ailleurs, en mettant mes écouteurs à la sortie de l’immeuble, je tombe sur Cobain qui se déchire sur « All Apologies », il n’y a pas de hasard dans la vie. J’ai dit que je l’aimais. Ca n’engage plus à grand-chose de nos jours. C’est peut-être le cas, il faut que j’y réfléchisse. Il n’y a rien à réfléchir.
Je me suis mis à bander en passant le portail pour me diriger vers le bâtiment des primaires, tous ces gens, cette agitation de mères en pagaille qui ont déplacé leur attachement au père vers l’enfant. Je baise avec fureur une femme qui pourrait être leur amie, leur confidente alors qu’elles acceptent déjà des coïts bimensuels, hebdomadaires dans le meilleur des cas. Grognasses qui viennent couiner, les mains agrippées au landau, pour venir se plaindre à l’accueil de la hausse du prix du ticket-cantine. « Ah mais oui, mais quand même, ça commence à devenir de plus en plus cher, MOI, en tant que MERE, ça me fait une dépense supplémentaire dans le budget de la FAMILLE ». Espèce de pauvre merde, personne ne t’a demandé de faire sortir un gnome de ta chatte béante, viens pas jouer les Cosettes, tu savais à quoi t’attendre. Ouais, j’ai lu Hugo aussi, mais vite fait, ça m’a rapidement gonflé. Putain, j’ai envie de leur éclater la gueule avec les chaises en plastique du préau de la maternelle et de leur enfoncer des crayons de couleurs dans les orbites pour voir si ça peut leur faire passer l’envie de polluer mon environnement. Leur taillader les ovaires m’aiderait aussi à compenser. Les bouquins de Houellebecq également. J’ai passé mon temps à lire depuis que j’ai six ou sept ans, ça m’a empêché de finir en HP ou sous un train, en tout cas jusqu’à présent. Je deviens dingue, un vrai psychopathe. D’un autre côté, je n’arrive pas à contrôler ces bouffées de haine, l’humain me donne des idées morbides. Comment supporter ces gens pendant toute une vie… ? Impossible. Strictement impossible. S’ils osent en plus se mettre entre moi et Véro, je ne répondrais plus de rien.
Léa me tient la main : on rentre à la maison. Si elle me quitte, je la tuerais peut-être. Avant de sauter de son cinquième étage. Il n’y aura rien à regretter. En attendant, on se voit ce weekend et je vais de nouveau passer de l’autre côté de la vie, celui que je ne voudrais jamais quitter. J’ai quinze ans, elle en a trente-six. C’est ainsi.


Sept ans plus tard

Si j’avais eu une sœur plus jeune que moi, elle aurait rapidement opté après quelques années à mon contact pour une carrière dans le clergé ou pour la méditation à vie dans un ermitage des Carpates. Dégoûtée de l’Homme, des choses de ce monde. Un service que j’aurais pu lui rendre, probablement.
Si j’avais eu autant de succès avec les femmes mûres, j’aurais fini gigolo dans la capitale, blindé du fric des roturières middle class en manque et des veuves du XVIème. J’aurais ma table de salon pleine de flyers, des costards Valentino Rossi et je fumerais des Dunhill à compartiments en me disant que j’ai réussi à m’en sortir dans la vie, quand même, et plutôt bien. Un service que j’aurais pu me rendre, peut-être.
J’ai un peu moins menti concernant les autres éléments.

Aujourd’hui, mon bilan est plutôt « mitigé ». C’est une bonne technique pour contourner l’idée ennuyeuse qui revient à se dire que l’on a foiré sans l’ombre d’une hésitation les bons trois-quarts de ce que l’on a osé entreprendre. Futile mais efficace dans l’instant. Comme le reste, finalement.
Aujourd’hui, elle ne s’appelle pas Véro, elle n’est pas prof et elle n’a pas trente-six ans ; je ne m’appelle pas Seb ( bien heureusement ), je ne suis plus élève depuis des siècles et je n’ai plus quinze ans. Elle s’est mariée sur « Still loving you » et je suis resté célibataire sur « Talkin’ about evolution ». Duel de style. Qui vivra verra. C’est tout vu.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 21, 2007, 00:01:39
Putain, c'est efficace comme purge. L'Oméga n'a plus que 7 textes en attente!
Si vous voulez me purger aussi - bande de vautours - commencez plutôt par ceux qui ont déjà été retirés de la liste d'attente. Et pis, dans le genre, j'en ai d'autres. Niark, niark.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Winteria le juin 21, 2007, 00:16:14
On a déjà commencé, je me suis tapé à peu près tous tes textes.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Winteria le juin 21, 2007, 00:17:18
Inutile de dire que c'est le plus grand génocide que mes neurones aient jamais connu.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 21, 2007, 00:28:56
Les tirailleurs sénégalais, c'était des fiottes, à côté de Narak et Winteria.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 22, 2007, 20:42:08
La proximité d’un échange, la possibilité d’une réflexion
Posté le 18/03/2007
par Omega-17



J’étais en très grande forme. M’écoutant parler, observant ma gestuelle et appréciant les modulations de mon intonation, j’étais au spectacle et l’emphase soignée qu’apportait l’acteur à son monologue assuré était un ravissement de tous les instants :
« … et je t’estime, je tiens à toi, tu m’es chère, j’ai envie de ton corps mais je ne suis pas amoureux. Si tu m’aimes complètement et absolument, si tu te dis souvent que sans moi tu ne te sentiras plus capable de continuer : c’est grandiose et merveilleux. Tu sais bien que l’amour véritable et forcené ne trouve sa magistrale - et d’ailleurs sa seule - illustration que dans le cadre d’un sentiment à sens unique. Moi, je l’ai été et il ne s’est physiquement rien passé avec cette personne, mais je connais la grandeur que ça représente. Tu as peut-être été amoureuse avant de me rencontrer, tu perçois l’acmé atteignable de la stase ultime de l’évidence dans ces moments-là. Seul l’individualisme sacralise l’effet apocalyptique de ce sentiment. Ceux qui prétendent qu’il se partage sont au mieux des naïfs sordides, au pire les criminels brutaux de la souveraineté de l’être ressentant par lui-même, en lui-même et pour lui-même. »

Elle regardait par terre, allongée sur le lit dans une pose qui était initialement lascive et qu’elle avait conservée par commodité sans doute, avec la petite moue introspective de celle qui n’était pas convaincue par l’argumentation héroïque que je développais depuis dix bonnes minutes. Je m’étais déjà servi de la notion de sentiment à sens unique, relativement correcte et plutôt pratique, et j’étais peut-être allé trop loin avec l’acmé et la stase mais globalement, je me trouvais assez persuasif. J’étais entraîné aux discussions théoriques ayant la dissection interne des comportements et ressentis humains comme thème. Je ne prenais pas vraiment de risques en jouant sur mon terrain, mon jeu se déployait lentement, par vagues à fort potentiel de dispersion. Mes idées avaient le monopole de l’espace communicatif mais le flux passablement dissimulé de sa tristesse profonde les renvoyait à leur point de départ. Non, décidément elle ne rejoignait pas ma vision des choses et de la situation. Mon empathie, généralement peu assidue en termes de présence et de régularité, me fit rapidement prendre conscience qu’en l’occasion, sa position devait être assez pénible et contradictoire alors qu’elle essayait de considérer la validité de mes conseils. Il est vrai que je lui demandais, en admettant le caractère flagrant de ma démonstration, d’être heureuse de son malheur.

Finalement, j’étais parvenu à un niveau où il était clair que l’existence donnait raison à ma lucidité et à ma franchise tout en faisant de moi un bel enculé.

« Alors pour toi, l’amour est un acte égoïste… ? C’est tout le contraire il me semble, mais moi aussi, je suis capable d’aimer sans retour, même si je ne crois pas que ça soit l’idéal. (…) Quand tu parles, j’ai l’impression que tu es encore devant ton ordinateur, à écrire tes textes en cherchant les tournures les plus frappantes ; tu te racontes : ‘la vie au service du mot’, on dirait des ‘Martine’, sauf que c’est toi à la campagne, toi dans le train, toi et les femmes…
- C’est ça, le néo-réalisme. Ca me fait penser que si je tombe sur l’auteur des ‘Martine’ et si ce personnage inhumain est toujours en vie, j’aimerais beaucoup lui témoigner ma reconnaissance pour sa participation à la littérature française en le suspendant aux branches d’un platane par l’intestin grêle. »

Elle a pouffé de rire. Une seconde ou deux. Et puis tout est retombé, l’entracte avait été bref. Je savais que ça ne durerait pas, on ne commence pas ce genre de discussion en concluant sur une saillie improvisée, le goût d’inachevé est bien trop puissant. Je me suis décollé du mur auquel j’étais adossé et j’ai écrasé ma clope dans le cendrier ‘Broie du Noir’ en allant chercher une bière au frigidaire, j’en avais plus envie que besoin et je lui en ai ramené une autre pour permettre à ses mots de sortir plus librement. Le claquement si apaisant et déjà si frais de l’ouverture par la goupille métallique résonna un peu dans la pièce aux trois-quarts vide et contrastait avec la chaleur caniculaire qui y régnait ; j’avais mis le chauffage à fond, une vieille technique connue de tous les opportunistes pour inciter à un effeuillage spontané plus rapide. C’était d’autant plus ridicule que c’était parfaitement inutile : elle avait envie de moi avant même de passer la porte et à tout prendre, elle se montrait presque plus entreprenante que moi. On ne se refait jamais.

« Qu’est-ce qui t’a attiré chez moi, alors ? »
Basique. Et typique de la femme qui croit déceler chez son compagnon du moment les vives émotions qu’il entretient à son égard - secrètement évidemment, par fierté virile et rejet de toute sensiblerie ; les acquis féminins concernant le genre opposé étant tout aussi désespérants que leurs alter ego membrés - et qu’elle aimerait plutôt mettre à jour, ou surtout confirmer. J’appelle ça ‘l’espoir malin’. Médicalement parlant. Sections pathologies cancéreuses et tumeurs persistantes.
« Tu as certainement une densité de connexions synaptiques plus élevée que la moyenne des femmes de ton âge et ta vulve a indéniablement un sens de l’hospitalité tout à fait plaisant.
- Très fin…
- N’est-ce pas ? »
Suite à cette réplique, je m’octroyai une bonne gorgée de houblon glacé en caressant l’intérieur de sa cuisse qui semblait défier les lois de la chimie élémentaire puisque tout corps - plus encore s’il est de nature organique - est censé se liquéfier ou s’évaporer directement dès qu’il est soumis à une certaine température, ce qui n’était présentement, pas le cas.

« ‘La possibilité d’une île’… T’as fini de le relire pour la troisième fois ?
- Ouais. Monumental.
- Putain, faudrait que je m’y remette, moi aussi…
-Je ne te le fais pas dire. Parlons cellules grises, alors : et ton mec, il fait quoi, là ?
- La cuisine sans doute, il adore concocter des petits plats, c’est son plaisir.
- Comme quoi, il y a des gens peu exigeants. Moi, je suis un infirme de ‘la concoction de petits plats, c’est mon plaisir’. Pas le même degré d’exigence, probablement.
- Ca m’est égal, je peux bouffer des pâtes tous les jours, c’est pas un problème.
- Là, t’es en train de marquer des points… Vous vous êtes rencontrés comment ? A un congrès sur l’usage et le caractère évolutif des figures stylistiques au sein de la syntaxe contemporaine dans la littérature occidentale ?
- Le seul bouquin qu’il feuillette, c’est Télé Z.
- Je sais bien, justement. »
Se mettre en valeur en rabaissant le régulier, chose aisée voire inutile quand celui-ci y a déjà bien travaillé, n’a rien de très glorieux mais n’est en aucun cas méprisable non plus. Surtout quand cela peut permettre un resserrement aussi léger soit-il du lien complice, et donc prétendre à une plus large liberté d’expression amenant l’atmosphère sereine et intime à un échelon supérieur.

« En fait, c’était un ami du copain de ma sœur.
- Ouais, les plans foireux commencent souvent de cette manière.
- Au bout de quinze jours, je me suis dit que c’était ‘bof’ comme relation. Et puis, finalement… »
J’avais souvent noté la même chose, effectivement. L’utilisation de la qualification de ‘bof’, malgré sa trivialité de langage et le registre de l’onomatopée familière peu expressive auquel il appartient, s’apparente à ce curieux phénomène d’acceptation rentrée, de résignation existentielle et de balayage panoramique de ce qu’il est convenu d’appeler ‘les états moyens’ , que le genre humain a conçu en réponse à l’insatisfaction globale chronique qui caractérise son existence. Et il m’est apparu, qu’en effet, les motivations, les buts, les ambitions, les compromis de tout ordre et les états de fait, de manière assez flagrante, appelaient à poser un constat de ‘moyenneté’ sur l’ensemble des entreprises, particulièrement celles concernant les relations humaines et sûrement plus encore quand elles incluaient une volonté sexuelle cherchant vainement à jouer les rôles de para-ennui, de para-solitude et principalement de para-peur que leurs instigateurs des deux sexes lui donnent, plus ou moins consciemment selon les sujets. Rappelons à cet effet le fameux aphorisme descartien qui synthétise à merveille ces évidentes observations : « Je baise - ou en tout cas je vis avec quelqu’un - donc je suis ».

« Au bout de quatre ans, on s’est dit qu’on avait qu’à se marier. Et voilà.
- Et voilà. Une décision remarquable. Tu t’en es mordue les doigts jusqu’à l’omoplate, j’espère ?
- Mouais, enfin…
- ‘Bof’, quoi.
- Voilà.
- Bien. Ton dossier est intéressant. D’autres détails ?
- Il a une deuxième adresse MSN où il stocke ses contacts, tout droits venus de quelques sites gays, du genre ‘on est mieux entre hommes’ ou ’pour de vrais dialogues virils’.
- Intéressant. Tu y trouves un prétexte à le tromper, l’origine partielle de ton absence relative de culpabilité ?
- Disons que je m’en servirai au besoin.
- Légitime.
- Tu penses ?
- Oui. Même si je voulais le défendre, j’en serais incapable : c’est un lecteur de Télé Z, tout de même. L’affection que je porte au basset artésien pour son attitude lymphatique majeure n’inclue pas la cooptation de ton mec dans mon univers stratosphérique.
- Ca m’aurait étonnée.
- Ca m’aurait troué le cul. »
J’ai allumé une clope, les bières sonnaient creux. J’ai propulsé de l’Eristoff dans deux verres et je me suis réinstallé sous la couverture, la température avait dramatiquement chuté. La proximité de nos corps un peu avides de complémentarité tînt lieu de thermorégulation et un lot de possibilités allant du fantasque au probable prirent place en nos cervelets souffreteux.
Bien sûr, il y a plusieurs méthodes pour conserver durablement son côté démentiel mais ma préférence va à ce genre d’interviews, agrémentées de satisfactions primaires comme non-palpables. D’espoirs vains, de projections lunaires, de réalisme cruel et nécessaire.
De la torpeur naissant de l’analyse du contenu et de son contenant.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le juin 22, 2007, 20:47:05
Je suis actuellement en train de manger du veau AOC du pays d'Oc, accompagné de petites courgettes du marché, et j'ai croqué un piment du Pays Basque, nature, en guise de hors-d'oeuvre sur le pouce. Ah, et j'ai mis un peu d'huile d'olive mélangée à du cumin en poudre sur l'une des côtelettes.

Et on voudrait que je lise du Omega 17.

Mais hahaha.


Je pose un stabilocock d'avance, je reviendrai corriger si j'ai médit.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 25, 2007, 16:41:24
Un Nihiliste a toujours d’excellentes raisons que la Raison ( cette pouffiasse syphilitique
Posté le 30/03/2007
par Omega-17



Avant de me rendre chez Michel pour ce qui devait être la soirée décisive, je suis passé à la boutique de ce pauvre connard d’hispanique qui sert d’épicerie dominicale à la moitié du quartier. Aussi rubicond qu’honteusement enthousiaste à toute heure, il m’a accueilli avec emphase alors que de mémoire, je n’avais jamais affiché à sa face de porcin sudoripare sudiste autre chose qu’une attitude méprisante et dégoûtée de psychopathe acheteur d’Amsterdam Navigator huit quatre accompagné d’un regard chaleureux tout droit venu de la Terre Adélie. Cet effet vernaculaire ne l’avait jamais refroidi, je pense que c’est de là que provenait ma haine sans bornes pour ce type. Ca devait faire partie de ses gènes, la bonhommie plus ou moins factice. Idem pour mon aversion au même endroit. Il ne me manque pas, là est essentiel.
Chargé à bloc, j’ai parallélisé la tête et les épaules au bitume avec une légère inclinaison positive en rapport au plan horizontal, juste assez pour éviter une collision frontale avec un sens interdit ou un chêne. Je l’avais toujours fait naturellement, ce qui démontrait déjà sans le moindre débat mon refus logique de communiquer et ma panoramique déconsidération envers toute vie relative campée sur des membres antérieurs au nombre de deux. Cette posture ne m’empêcha pas le moins du monde d’effectuer un superbe trois points slicé dans la poubelle du parc au moment où je passai à proximité, ma trajectoire en était restée inchangée tandis que celle de la boîte cinquante centilitres avait flirté avec la pureté : rotation faible mais appropriée, pénétration dans l’air adéquate, courbe tendue, précision nette et souplesse globale du geste ; l’instant de satisfaction était jouissif. Ephémère mais jouissif. Donner une importance supérieure aux détails, c’est une bonne recette pour feindre l’alternative à la joie.
J’atteignais le cap du litre en m’engageant dans la ruelle où siégeait notre quartier général de fortune et c’est au moment d’allumer ma cigarette que je décidai l’entreprise d’un extérieur pied droit pour expédier le cadavre suivant dans la benne adossée au mur ; le geste fut moins ample, plus forcé, le parcours de la boîte moins linéaire et presque maladif, la rotation mal équilibrée et mon coup d’œil moins fiable. Néanmoins, je touchai au but. Laborieusement et après un rebond hasardeux. Le résultat était simplement un peu moins satisfaisant, rien de plus.
Dix-sept, dix-neuf…
Vingt et un.
« Ouais ?
- C’est moi, crétin.
- Vincent est déjà là, Yvan arrivera à la bourre.
- Etonnant…
- Ouais. Sinon, on est dans les temps. Pas d’impondérables majeurs.
- Parfait, ça pourrait presque être de bon augure…
- Evidemment. C’est du béton armé, ce plan.
- C'est-à-dire que si jamais je voulais abandonner, je devrais me munir d’un marteau-piqueur afin d’éviter les ennuis ?
- Comment ça ? Tu te dégonfles ? T’es humeur à la connerie, aujourd’hui ?
- Absolument pas. Je suis d’humeur à l’ironie bas de gamme étant donné que j’ai failli rater mon deuxième jet d’Amsterdam à cause d’une défaillance de toucher.
- … ?
- Rien. Salut Vincent. On attend toujours notre ostrogoth, donc… Je propose qu’on commence quand même. Dès qu’il y aura suffisamment d’objets éthyliques sur cette table. »
La stratégie à mettre en place était moyennement claire, pour tout dire. Les cibles étaient ‘verrouillées’, comme aimait à le dire Michel ; elles avaient surtout été sélectionnées pour leur facilité d’accès, le faible potentiel de résistance à prévoir sur place et le gain non négligeable sans être colossal qu’elles pouvaient dégager. Un tabac, une pharmacie et un restaurant. On faisait dans le classique, la jurisprudence avait bien balisé notre choix. J’étais moins partant pour le resto ceci dit et j’avais proposé l’établissement du madrilène par affinité intellectuelle mais Yvan y tenait, à cette cantine pour classes modestes, un vieux contentieux apparemment : les prix n’étaient pas compétitifs et le service très approximatif à son goût, d’ailleurs il était souvent plein à craquer et nombreux étaient les clients à régler en liquide. L’argument avait été suffisant pour emporter le morceau, j’avais balayé mon idée sans efforts, la partie serait peut-être remise quoi que j’en doutais.
Ledit barbare ( un mètre soixante-dix au garrot, le quintal nonchalant ) nous offrit une entrée des plus attendues en demandant un sandwich à Vincent après avoir exécuté trois ou quatre pas à l’intérieur, ce dernier quelque peu agacé l’envoya faire son choix dans la cuisine, conseil que l’individu tchèque suivit avec une satisfaction intérieure pourtant aisément décelable.
La dissuasion qu’il incarnait dès qu’il n’était pas en possession d’un jambon-emmental comme c’était le cas à cet instant demeurait évidemment d’un intérêt majeur et nous y comptions au point qu’elle constituait la réussite probable de notre initiative pour moitié puisque sa vocation semblait de manière flagrante s’y limiter, l’habit faisant si souvent le moine, le monastère, les prie-dieu et les évangiles calligraphiées. Au bas mot. Un bon gars cependant, et financièrement dans le rouge glauque. Son recrutement avait fait l’unanimité, je n’en étais pas moins inquiet en prévision du ‘partage des ressources’ - expression michelienne envers laquelle j’entretenais une certaine affection -.
Celui qui semblait avoir endossé le costume à paillettes ou plutôt la blouse de savant timbré sortit, alors que j’étais plongé dans une réflexion métaphysique d’un rapport douteux avec notre affaire, le petit calepin sur lequel il avait noté depuis l’origine du plan un nombre aussi considérable qu’affolant de détails en tout genre tels que le profil des propriétaires, leur adresse, le nom de leur femme, des employés, ceux des enfants lorsqu’il y en avait, la projection bénéficiaire quotidienne et hebdomadaire brute en regard de la fréquentation moyenne et de la valeur estimée des achats par personne, le pourcentage de paiements en espèces, les heures d’ouverture, la potentialité et la probabilité du lieu de dépôt de l’argent dès que la caisse atteignait une certaine somme et laquelle, jusqu’aux conditions climatiques prévues pour le jour dit et quand il en est arrivé là, j’ai annoncé brillamment :
« Oui, Michel, en effet c’est important mais il est assez dommageable de constater que Catherine Deneuve et Sébastien Folin sont en train de prendre les rênes de cette opération, je n’ai aucune confiance en ces gens-là. »
Suite à quoi je suis allé m’en griller une à la fenêtre après m’être gracieusement octroyé un six sur vingt pour ce bon mot. La rue était sale et moi, contrairement à Vincent par exemple qui suivait Michel en toute circonstance tel un caniche effarouché ou à Yvan qui voulait de la thune à n’importe quel prix, moi eh bien, je n’avais encore une fois pas envie de grand-chose.
J’étais dans l’équipe parce qu’un jeudi, il y avait un peu plus deux mois, j’avais envoyé valdinguer un pauvre gars dans un bar. Une enflure de merde qui voulait me vendre une saloperie de porte-clés à l’effigie d’animaux de la brousse quelconques alors que je méditais à peu près dans les mêmes volutes introspectives. Il insultait mon intelligence et la teneur de mes préoccupations. J’avais fait baisser le niveau des conversations d’un cran, dans ce troquet, je m’étais senti un peu fier et apaisé. Mais en fait pas vraiment alors j’avais dit à une veuve de militaire à la table d’à côté qui racontait sa vie et celle de son époux défunt à une victime de passage que moi, j’en avais rien à branler, des hauts faits d’armes d’un petit soldat éventré par un éclat d’obus pendant la guerre du Golfe, que lorsque qu’on cherche les ennuis il y avait toujours des enturbannés pour en fournir et qu’elle pouvait aller brailler ailleurs ; j’arrivais même pas à lire correctement un article du journal sur un mec qui avait farci sa femme de plombs et qui s’était, selon le journaliste stupidement consterné, justifié aux autorités par ces mots : « Je n’en pouvais plus, elle me parlait tout le temps ». Je m’étais fait virer quelques secondes après par le tenancier qui n’avait pas l’air de mon avis. J’étais allé en face, sans me presser, et j’avais repris ma lecture des faits divers dans une atmosphère moins pénible. Un mec bizarre était entré, je l’avais vaguement aperçu en m’installant dans l’autre bar, le genre en dehors de la vie mais doté de cette petite étincelle souvent désespérante qui pousse les gens à venir vous parler parce qu’ils croient encore à quelque chose, à la valeur des relations humaines, dans ce goût-là. Après un premier échange laconique, je m’étais persuadé qu’il était à moitié fou au sens désagréable du terme, pas dans la folie passionnée et passionnante : je m’étais un peu trompé. Il m’avait offert un demi, puis deux, on avait discuté, il était loin d’être con. Il avait apprécié mon désintérêt pour le genre humain, ma façon de m’exprimer, mon absence totale et affichée de compassion et de scrupules. Il m’avait invité à passer chez lui, vingt et un impasse des douves. Et voilà.
La rue était décidément très sale. Derrière, ça bataillait encore ferme : Yvan ne voulait plus qu’on se fasse la pharmacie à cause de la caméra, Vincent disait que ce n’était pas un problème, Michel avançait que c’était le meilleur coup des trois et moi je ne disais rien.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 26, 2007, 16:46:03
Désolé. J'ai arrêté. C'est nocif.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 26, 2007, 16:51:35
Un Nihiliste a toujours d’excellentes raisons que la Raison ( cette pouffiasse syphilitique
Posté le 30/03/2007
par Omega-17



Avant de me rendre chez Michel pour ce qui devait être la soirée décisive, je suis passé à la boutique de ce pauvre connard d’hispanique qui sert d’épicerie dominicale à la moitié du quartier. Aussi rubicond qu’honteusement enthousiaste à toute heure, il m’a accueilli avec emphase alors que de mémoire, je n’avais jamais affiché à sa face de porcin sudoripare sudiste autre chose qu’une attitude méprisante et dégoûtée de psychopathe acheteur d’Amsterdam Navigator huit quatre accompagné d’un regard chaleureux tout droit venu de la Terre Adélie. Cet effet vernaculaire ne l’avait jamais refroidi, je pense que c’est de là que provenait ma haine sans bornes pour ce type. Ca devait faire partie de ses gènes, la bonhommie plus ou moins factice. Idem pour mon aversion au même endroit. Il ne me manque pas, là est essentiel.
Chargé à bloc, j’ai parallélisé la tête et les épaules au bitume avec une légère inclinaison positive en rapport au plan horizontal, juste assez pour éviter une collision frontale avec un sens interdit ou un chêne. Je l’avais toujours fait naturellement, ce qui démontrait déjà sans le moindre débat mon refus logique de communiquer et ma panoramique déconsidération envers toute vie relative campée sur des membres antérieurs au nombre de deux. Cette posture ne m’empêcha pas le moins du monde d’effectuer un superbe trois points slicé dans la poubelle du parc au moment où je passai à proximité, ma trajectoire en était restée inchangée tandis que celle de la boîte cinquante centilitres avait flirté avec la pureté : rotation faible mais appropriée, pénétration dans l’air adéquate, courbe tendue, précision nette et souplesse globale du geste ; l’instant de satisfaction était jouissif. Ephémère mais jouissif. Donner une importance supérieure aux détails, c’est une bonne recette pour feindre l’alternative à la joie.
J’atteignais le cap du litre en m’engageant dans la ruelle où siégeait notre quartier général de fortune et c’est au moment d’allumer ma cigarette que je décidai l’entreprise d’un extérieur pied droit pour expédier le cadavre suivant dans la benne adossée au mur ; le geste fut moins ample, plus forcé, le parcours de la boîte moins linéaire et presque maladif, la rotation mal équilibrée et mon coup d’œil moins fiable. Néanmoins, je touchai au but. Laborieusement et après un rebond hasardeux. Le résultat était simplement un peu moins satisfaisant, rien de plus.
Dix-sept, dix-neuf…
Vingt et un.
« Ouais ?
- C’est moi, crétin.
- Vincent est déjà là, Yvan arrivera à la bourre.
- Etonnant…
- Ouais. Sinon, on est dans les temps. Pas d’impondérables majeurs.
- Parfait, ça pourrait presque être de bon augure…
- Evidemment. C’est du béton armé, ce plan.
- C'est-à-dire que si jamais je voulais abandonner, je devrais me munir d’un marteau-piqueur afin d’éviter les ennuis ?
- Comment ça ? Tu te dégonfles ? T’es humeur à la connerie, aujourd’hui ?
- Absolument pas. Je suis d’humeur à l’ironie bas de gamme étant donné que j’ai failli rater mon deuxième jet d’Amsterdam à cause d’une défaillance de toucher.
- … ?
- Rien. Salut Vincent. On attend toujours notre ostrogoth, donc… Je propose qu’on commence quand même. Dès qu’il y aura suffisamment d’objets éthyliques sur cette table. »
La stratégie à mettre en place était moyennement claire, pour tout dire. Les cibles étaient ‘verrouillées’, comme aimait à le dire Michel ; elles avaient surtout été sélectionnées pour leur facilité d’accès, le faible potentiel de résistance à prévoir sur place et le gain non négligeable sans être colossal qu’elles pouvaient dégager. Un tabac, une pharmacie et un restaurant. On faisait dans le classique, la jurisprudence avait bien balisé notre choix. J’étais moins partant pour le resto ceci dit et j’avais proposé l’établissement du madrilène par affinité intellectuelle mais Yvan y tenait, à cette cantine pour classes modestes, un vieux contentieux apparemment : les prix n’étaient pas compétitifs et le service très approximatif à son goût, d’ailleurs il était souvent plein à craquer et nombreux étaient les clients à régler en liquide. L’argument avait été suffisant pour emporter le morceau, j’avais balayé mon idée sans efforts, la partie serait peut-être remise quoi que j’en doutais.
Ledit barbare ( un mètre soixante-dix au garrot, le quintal nonchalant ) nous offrit une entrée des plus attendues en demandant un sandwich à Vincent après avoir exécuté trois ou quatre pas à l’intérieur, ce dernier quelque peu agacé l’envoya faire son choix dans la cuisine, conseil que l’individu tchèque suivit avec une satisfaction intérieure pourtant aisément décelable.
La dissuasion qu’il incarnait dès qu’il n’était pas en possession d’un jambon-emmental comme c’était le cas à cet instant demeurait évidemment d’un intérêt majeur et nous y comptions au point qu’elle constituait la réussite probable de notre initiative pour moitié puisque sa vocation semblait de manière flagrante s’y limiter, l’habit faisant si souvent le moine, le monastère, les prie-dieu et les évangiles calligraphiées. Au bas mot. Un bon gars cependant, et financièrement dans le rouge glauque. Son recrutement avait fait l’unanimité, je n’en étais pas moins inquiet en prévision du ‘partage des ressources’ - expression michelienne envers laquelle j’entretenais une certaine affection -.
Celui qui semblait avoir endossé le costume à paillettes ou plutôt la blouse de savant timbré sortit, alors que j’étais plongé dans une réflexion métaphysique d’un rapport douteux avec notre affaire, le petit calepin sur lequel il avait noté depuis l’origine du plan un nombre aussi considérable qu’affolant de détails en tout genre tels que le profil des propriétaires, leur adresse, le nom de leur femme, des employés, ceux des enfants lorsqu’il y en avait, la projection bénéficiaire quotidienne et hebdomadaire brute en regard de la fréquentation moyenne et de la valeur estimée des achats par personne, le pourcentage de paiements en espèces, les heures d’ouverture, la potentialité et la probabilité du lieu de dépôt de l’argent dès que la caisse atteignait une certaine somme et laquelle, jusqu’aux conditions climatiques prévues pour le jour dit et quand il en est arrivé là, j’ai annoncé brillamment :
« Oui, Michel, en effet c’est important mais il est assez dommageable de constater que Catherine Deneuve et Sébastien Folin sont en train de prendre les rênes de cette opération, je n’ai aucune confiance en ces gens-là. »
Suite à quoi je suis allé m’en griller une à la fenêtre après m’être gracieusement octroyé un six sur vingt pour ce bon mot. La rue était sale et moi, contrairement à Vincent par exemple qui suivait Michel en toute circonstance tel un caniche effarouché ou à Yvan qui voulait de la thune à n’importe quel prix, moi eh bien, je n’avais encore une fois pas envie de grand-chose.
J’étais dans l’équipe parce qu’un jeudi, il y avait un peu plus deux mois, j’avais envoyé valdinguer un pauvre gars dans un bar. Une enflure de merde qui voulait me vendre une saloperie de porte-clés à l’effigie d’animaux de la brousse quelconques alors que je méditais à peu près dans les mêmes volutes introspectives. Il insultait mon intelligence et la teneur de mes préoccupations. J’avais fait baisser le niveau des conversations d’un cran, dans ce troquet, je m’étais senti un peu fier et apaisé. Mais en fait pas vraiment alors j’avais dit à une veuve de militaire à la table d’à côté qui racontait sa vie et celle de son époux défunt à une victime de passage que moi, j’en avais rien à branler, des hauts faits d’armes d’un petit soldat éventré par un éclat d’obus pendant la guerre du Golfe, que lorsque qu’on cherche les ennuis il y avait toujours des enturbannés pour en fournir et qu’elle pouvait aller brailler ailleurs ; j’arrivais même pas à lire correctement un article du journal sur un mec qui avait farci sa femme de plombs et qui s’était, selon le journaliste stupidement consterné, justifié aux autorités par ces mots : « Je n’en pouvais plus, elle me parlait tout le temps ». Je m’étais fait virer quelques secondes après par le tenancier qui n’avait pas l’air de mon avis. J’étais allé en face, sans me presser, et j’avais repris ma lecture des faits divers dans une atmosphère moins pénible. Un mec bizarre était entré, je l’avais vaguement aperçu en m’installant dans l’autre bar, le genre en dehors de la vie mais doté de cette petite étincelle souvent désespérante qui pousse les gens à venir vous parler parce qu’ils croient encore à quelque chose, à la valeur des relations humaines, dans ce goût-là. Après un premier échange laconique, je m’étais persuadé qu’il était à moitié fou au sens désagréable du terme, pas dans la folie passionnée et passionnante : je m’étais un peu trompé. Il m’avait offert un demi, puis deux, on avait discuté, il était loin d’être con. Il avait apprécié mon désintérêt pour le genre humain, ma façon de m’exprimer, mon absence totale et affichée de compassion et de scrupules. Il m’avait invité à passer chez lui, vingt et un impasse des douves. Et voilà.
La rue était décidément très sale. Derrière, ça bataillait encore ferme : Yvan ne voulait plus qu’on se fasse la pharmacie à cause de la caméra, Vincent disait que ce n’était pas un problème, Michel avançait que c’était le meilleur coup des trois et moi je ne disais rien.

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Winteria le juin 26, 2007, 16:56:19
Mais-vas-y, remets-le une troisième fois tant que tu y es, putain de taré.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juin 26, 2007, 17:11:15
J'en avais plus à coller sur le forum, j'ai ressenti un effet de manque, un grand vide intérieur. J'ai pas pu m'empêcher.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: MILL le juin 26, 2007, 19:01:04
Pour les nostalgiques d'Oméga17, petit copier-coller aléatoire à partir de son oeuvre :

Page blanche, panorama total, à moi de faire jouer les réflexions wallonnes à caractère létal, car écrire le néo-réalisme comme la proximité d’un échange, la possibilité d’une réflexion syphilitique jusqu’à ce que le sperme monte un peu aux doigts comme nos baisers dorénavant furtifs et moins langoureux, nos mains à présent pendues dans le vide, ma queue moins virulente, ta bouche moins passionnée, tes yeux fixés au plafond dans l’attente de la mort et nos respirations étalées qui auront laissé à chaque numéro de chambre un peu plus de leur rythmes saccadés. Cette pouffiasse a toujours d’excellentes pénétrations à caractère ludique. Je vote pour une bière intime et du sperme nihiliste et bancal, c’est ma méthode. Le monde foireux s’est abstenu. L’héroïsme de la Raison me manque à Nihil City…
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Narak le juin 27, 2007, 21:34:07
Commence vraiment à faire chier avec son néo-réalisme l'autre con.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: lol47 le juillet 02, 2007, 14:04:10
putatif et assez Gilbert Montagné

certains textes mériteraient

deux glands-une glande

Le mais ma gueule bordel-castor est apparu

interprétation :

le quoi du qui du Con ?

Supporter OMega Olympique


mais ma gueule bordel.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le août 29, 2007, 15:59:26
Réanimation Pathos de cœurs en arrêt chronique
Posté le 26/02/2007
par Omega-17



Tu trouves mon titre mièvre ? Je t’encule, connard. Et je suis capable de me lever tôt pour ça.

Des gens notoirement inaptes à la véritable pensée existentielle trouvent les ressources - sûrement auprès de leurs idoles et de leurs lamentables modèles en matière de réflexions rampantes et largement ataviques au sens le plus frelaté du terme - pour affirmer sans l’ombre d’un doute dont ils se font soi-disant les imposants propriétaires : « Dire que l’on n’a aucun talent, c’est déjà en avoir. »
On ne peut que leur souhaiter de se faire enterrer vivant dans le désert du Nevada.
Là encore, je ne vois rien d’autre, en guise de sanction, qui puisse être à la hauteur vertigineuse de telles aberrations idéologiques. Mis à part peut-être quelques sévices ignobles mais honnêtement légitimes de l’ordre de l’écartèlement standard ou de l’introduction barbare de quelques ustensiles métalliques volumineux dans leurs orifices divers.
Puérilité évidente ?
Impuissance autre que par l’expression scripturale de ses phantasmes inavoués ?
Maniaqueries insensées ?
Démence socio-pathologique annonciatrice de passage à l’acte imminent ?
Rien de tout cela.
Développement affirmé de la HAINE ( sentiment noble s’il en est car symptomatique du ressenti majeur de l’Homme vis-à-vis de ses semblables envers lesquels il simule avec plus ou moins de talent selon les cas sa tolérance, pour les cas les plus extrêmes et les plus aveugles sa sympathie, voire son empathie ) et de l’indisposition caractérisée que de telles assertions peuvent créer en mon âme éthérée d’intolérant au CŒUR panoramique.

A perfect stranger

She knows the game

She gives you fever

She tells you everything

BUT DON’T BELIEVE HER

Le risque est limité tout en étant optimal, l’octopode…
Stranger, stranger…
Pas tant que ça si on y réfléchit bien.
Concernant le game, on en est tous à peu près réduit à placer nos pions en mode défensif de repli minablement stratégique ; moi un peu moins que d’autres puisque je méprise la valeur des mises pour reconsidérer uniquement celle du geste dans le système de jeu à pari évolutif.
La forme réclame la mise à mort du fond, c’est inévitable.
Fever, ouais.
J’ai jamais été vraiment contre, d’un autre côté. Le consensus est apparemment linéaire, l’obstacle ne viendra pas de là, le concept est partagé et semble bien acquis.
L’échange, lui, est bien sûr encore obstrué par quelques touchantes hésitations mais l’expression des ressentis intimes n’est pas notre fort, c’est ainsi, vingt-six cases mates nous rendront ce service comme elles l’ont toujours fait.
J’ai des difficultés assez intenses à me convaincre moi-même, si je n’entretiens pas un minimum de confiance en ce qu’elle peut se donner envers moi, on va droit dans le hors-piste à durée très brève...
Du genre entretien rapproché avec les sapinettes de haute altitude.

She’s the one who is crying while flying

She’s the one who is screaming and dreaming tonight

Eh ouais, moi aussi, je mets des extraits musicaux dans mes textes, c’est très fashion, vous avez remarqué…
Ca donne un effet qui se veut ultra-contemporain dans une ambiance trombinoscope littéraire, alors je rentre un peu dans la danse avant de retourner au bar même si les doubles vodkas sont hors de prix.
Vous me direz, j’ai pas besoin de ça pour défrayer la chronique.
Principalement, celle que l’on trouve dans la colonne faits d’hiver permanent du journal dans lequel les wallons essayent de parler aux flamands, ces gros nazes enfumés…
Bref.
Comme je le disais, à force d’être trahi par la confiance que l’on peut offrir stupidement, on finit un jour ou l’autre par se décider à la redonner stupidement.
Histoire d’être con complètement, quoi.
Moi et les demi-mesures…
« Le mieux, ce serait que je lui fasse un enfant et qu’elle reste. » écrivait il y a peu un campagnard négationniste des valeurs qu’il met souvent en pratique instantanée, se dédouanant sous le couvert du cocasse mais trop connu ‘ c’est pas moi, c’est le personnage fictif ‘.
Je ne suis pas d’accord.
« Le mieux, ce serait que son mari tombe étonnamment dans une fosse septique radioactive et qu’elle décide de rester avec moi, écrivain vivant de théories bancales et de bière fraîche pour assassiner l’ami Fugain, et l’oiseau aura tout gagné. »
Voilà.
Surtout si elle doit donner sa réponse suite à cet accident professionnel sanguinolent, un couteau de chasse sous la carotide.
J’ai toutes mes chances.
Et je crois en moi.
Je suis le seul du pays ( même de celui-là ) mais ça m’arrange : je n’aurai pas à partager la perspicacité de mon flair le jour où la gloire m’auréolera de ses vapeurs volatiles, deux qualificatifs bien inhérents à l’humain, paraît-il.
Moi, je trouve que l’humain est une Patafix dont la malléabilité fluctue non pas en fonction de la température mais d’éléments légèrement plus évolués de l’ordre du tempus modo, des progressions et régressions psychiques dues aux effets d’enthousiasme/dépression/euphorie injustifiée/abandon caractérisé/vieillissement, de leur fréquence à se dire que « la vie n’est pas si moche que ça, finalement » ( principalement quand il vient juste de baiser, qu’il a gagné vingt euros à l’Astro et qu’il offre sa tournée au Balto… vous remarquerez que je ne suis jamais au bon endroit à ce moment-là mais c’est une autre histoire, comme on dit. ) ou de son lunatisme si symptomatique que n’importe quelle frivolité peut faire ressurgir : pour dire vrai, il m’intéresse quand il est profondément absurde, c'est-à-dire souvent.
Pour un asocial haineux à tendance agoraphobique agressive, c’est un aveu qui vaut son pesant de charcuterie montoise.
Alors concernant la suite des hostilités - pour rester dans le champ lexical du négatif à outrance qui trouve en moi par un effet de légitimité qui n’est plus à démontrer un assentiment des plus sincères –, les nuages wallons assureront comme toujours le décor d’Autant en emporte le vide et ma jauge d’intolérance capricieuse déterminera peut-être la rapidité avec laquelle j’accèderai enfin au statut envié de script tueur de belges puisque nous savons tous que « bien des chefs-d’œuvre ont été écrits en prison », aphorisme déployé sous le ton de l’expérience bienveillante par ceux qui ont soit peu de choses dans le crâne, soit pris quinze ans pour viol aggravé et acte de torture.
Le bonjour chez vous.

Tu trouves toujours ça débile et facticement poétique ? Je t’encule encore. Et je ne suis pas couché.

Pauvre naze...

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Hag le août 29, 2007, 17:57:39
Tu trouves mon titre mièvre ? Je t’encule, connard. Et je suis capable de me lever tôt pour ça.

(http://pix.nofrag.com/5/2/9/f5853ea63ca1194812f232ab148dd.gif) (http://pix.nofrag.com/5/2/9/f5853ea63ca1194812f232ab148dd.html)

Le reste est à balancer à la baille dans un conteneur de béton.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le août 29, 2007, 20:04:04
Un grand merci à Hag qui vient de déposer la première chose fascinante de ce sujet avec cette image.
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le septembre 19, 2007, 17:06:39
Ouais ouais
Posté le 18/07/2007
par Omega-17


J’ai trop lu de textes de merde.



C’est en partant de ce constat simple et partagé par d’autres que j’ai décidé de voler une idée à un humoriste français qui, ce con, a oublié de déposer un copyright comme je le fais moi-même sur certains termes, à propos de cette idée révolutionnaire, puisque je n’avais ni l’intention ni l’envie d’en forger une qui me soit propre, d’idée. On pourra au moins mettre ça à la décharge. Celle du philarmonique de Calcutta, comprenez si vous le pouvez : le vampirisme n’a rien d’aléatoire, il est ciblé, comme il n’a rien de méprisable - moi, l’Antéchrist de la déconsidération, je vous le dis ( souriez en coin, c’est le moment ) -, il est l’opportunisme de l’homme moderne et on va en reparler, du modernisme, mais dans un registre ‘Anal Paradise’ : treize euros quatre-vingts dix-neuf dans tous les bons points presse.

Alors, elle est où, cette idée révolutionnaire empruntée, alors, on y vient ?
On y vient : résumé du texte et sommaire. Et voilà.
Résultat : chacun va là où son intérêt le porte. Plus de ‘ Putain, alors, il y arrive à ceci ou cela ?, Quand est-ce-que ça va être intéressant ?, C’est trop infâme, je passe à un autre. ‘
Maintenant, c’est de la lecture à la demande que les gens veulent, de la lecture-sélection. Et j’en suis l’opportuniste et satisfait créateur.

Un passage-cul pour un moment littéraire graveleux ?
Une envie de réflexion d’égouts pour se changer les idées nauséeuses et en ressortir aussi peu avancé ?
Un désir vengeur pour une raison quelconque ?

Tout cela est désormais possible.
Grâce à mon idée volée et à la littérature ouais ouais.
La destruction de l’écrit dans son ensemble passera à présent par moi. Jusqu’à ce qu’un autre taré plus talentueux vole le voleur.
En attendant, je mène la course et ça part de là :

OMEGA ou que la lumière soit : envoyez vos dons et vos messages de sympathie sur tomwolfe@hotmail.fr. Ceux de haine également, je fais du recyclage.


RESUME :

[…]
L’auteur, dans sa superficialité d’exhibitionniste des plus communes qu’il croit profonde et dont il ne camoufle pas la fierté qu’elle lui inspire, tente, par le biais d’interpellations nourries au sein de la vulgarité gratuite dans le but de se donner un genre, de faire passer un message apologique d’affliction assumée dont le manque d’originalité n’a d’égal que la nullité littéraire dont il semble, encore une fois et au détriment du lecteur curieux, se satisfaire, jouissant de sa propre bassesse et de ses turpitudes bien moins assumées celles-ci et ce malgré ses piètres tentatives de relativisation et d’humour jaunâtre.

Au gré de ses divagations qui laissent la part belle aux hors-sujet frisant le ridicule sous forme de parenthèses qui se veulent complices et de démonstrations existentielles de bas-étage, l’auteur nous invite donc à un voyage au cœur de ses pensées qui, là encore, donne uniquement envie d’en sortir au plus vite, d’autant plus qu’on peut y lire certaines allusions ( malheureusement peu originales ) au régime nazi dont la discrétion mutine de l’apologie laisse comme un goût d’immondices au fond de la gorge.

La rédaction, suite à la lecture de ce passage aberrant, lui a accordé un sphincter de platine, détrônant ainsi la précédente polémique qui opposait Michel Houellebecq au CFCM. Ce même Conseil Français du Culte Musulman fut qualifié «d’association étatique des pauvres ringards beiges » de la manière la plus pathétique qui soit par le scandaleux auteur montois en réponse à la question de l’un de nos confrères journalistes sur les marches du Palais de Justice alors qu’il venait à peine d’être acquitté après trois minutes de délibération pour insultes à caractère religieux et racial ainsi que sodomie consentie sur une fillette juive de huit ans cependant que le juge Jürgen Breitmann chargé de l’instruction et connu pour son appartenance au parti humaniste et fort démocrate du Vlaams Belang sortait du même bâtiment au volant d’une toute nouvelle Porsche Carrera.

Un exemple affligeant de ‘littérature ouais ouais’, qui malheureusement, en regard de la pauvreté intellectuelle remarquable dans le milieu littéraire d’aujourd’hui, fait figure de texte avant-gardiste, augurant et c’est bien à déplorer, d’un mouvement de ce que nous ne pouvons qualifier autrement que de non-littérature, la seule espérance à nourrir étant qu’il fasse le moins d’émules possible afin de conserver une once de ce que l’écriture est à l’Homme.
[…]

Le Magazine Littéraire

Hors-série numéro 19 / Printemps 2OO8 / ‘La ruée vers la pseudo-littérature’ / Extraits


SOMMAIRE :

- Mons et la Belgique ( encore ? oui : encore ) = Paragraphe I

- Nostalgie et règlement de compte = Paragraphe II

- Philosophie bon marché et positionnement hostile = Paragraphe III

- Farce convenue et triolisme minable = Paragraphe IV

- Généralisation et apologie de l’extrémisme = Paragraphe V


TEXTE :

I

Ouais, on a les tragédies qu’on peut à Mons : de l’intérêt de vivre dans une agglomération incluse au cœur d’une nation de niveau zéro virgule un sur l’échelle de l’évènementiel mondial.
Mais je suis médisant : on a quand même le festival rock de Werchter qui n’a rien à voir avec les confiseries au caramel pour grands pères dramaturges - et oui, on a aussi l’humour qu’on peut et bien d’autres choses encore, le plus remarquable résidant dans le fait que l’on ne se plaint pourtant jamais -, bref, vous l’aurez compris : on bouffe du thon cocktail en visionnant les anciens exploits d’Eddy Merckx dans les cols pyrénéens pendant que des centaines de hyènes lobotomisées créditent de la plus grande importance annuelle la chasse au dragon en plastique et qu’avec la même régularité, quelques empereurs européens se retrouvent à la capitale pour décider duquel se fera enculer le plus fort et par qui et ce, pour une durée égale à celle qui annoncera le retour de toutes ces réjouissances préalablement citées et largement non exhaustives par nécessité de couper court à une énumération qui n’aurait pour effet que de me faire arrêter ce texte de niveau zéro virgule un sur l’échelle de la littérature mondiale. ( Marc Lévy n’ayant pu être mesuré avec exactitude dans les eaux du zéro à tendance nanométriquement positive sur cette échelle, je me dois de supposer que ce texte possède un potentiel de supériorité relative à celui-ci puisque nous avons, en Belgique également, les consolations qui sont à notre portée, aussi minimes soient-elles )
Et à ce sujet - l’intérêt donc -, il serait, en vertu de la précédente démonstration, relativement démoniaque autant qu’insensé de signifier avec précision quelle activité mérite la plus haute distinction en la matière.
Heureusement pour moi, clandestin montois par opportunité autant que par défaut - par un déterminisme curieux si vous préférez -, je bénéficie d’un exutoire interne à hauteur de mon statut, raconter le néant étant un peu moins pénible que de le vivre en permanence, ceci n’étant plus à prouver.


II

Une chouette a flétri un jour une page web sur laquelle je passais, nonchalant et sans intention particulière de donner la mort, de sa plume nourrie à la fiente à l’aide de cette considération : ’Quand on ne sait pas écrire, on en reste au journal intime et on ne publie pas en ligne’. Malgré le fait qu’elle ne m’était pas destinée et tout en mettant de côté la nature de ses productions d’ornithologue terreux, il me semble de première nécessité d’en donner ici une réponse quelque peu offensive car on ne peut laisser plus longtemps de tels propos souiller la Toile de cette purulente certitude. En contrer ne serait-ce qu’un seul, par symbolique revendicatrice, est déjà un grand pas pour la publication Internet. Et pour la littérature ouais ouais regroupant tous les êtres dénonciateurs du nazisme depuis 1947, et il fallait du courage, oui : il en fallait.
Le concept du journal dispose tout de même d’avantages majeurs puisque l’on peut aisément imaginer, en prenant l’exemple de celui d’Anne Franck, le pouvoir décontractant et humoristique qu’il est en mesure de diffuser, après une dure journée de labeur au centré très aéré où chaque enfant brille furtivement de sa propre constellation onirique, chez le kapo éreinté en quête d’apaisement émotionnel.
On peut également évoquer en ce domaine, et dans un ordre d’idée identique, l’effet dissuasif que ce modèle scriptural peut apporter chez la même constellation onirique à vocation industrielle, lorsque cette dernière prend connaissance de celui de J.Goebbels ou encore de ce praticien brillant qu’était J.Mangele, ayant reporté sur son petit carnet à spirales svastikiennes l’ensemble des expérimentations révolutionnaires dont il fut le mécène à l’abnégation sans faille.
Et je me permets de rajouter que ce ne sont pas les gros Jean Moulin qui auraient pris ce genre d’initiatives, non : sûrement pas.
L’élément historique, malgré l’intérêt global qu’il n’a cessé de générer depuis que l’individu - dans sa fulgurance chronique à la retranscription des faits vécus - est parvenu à se saisir d’un quelconque Pilot V5, n’étant qu’une parcelle du large domaine où le journal opère en sa qualité de reportage sur le vif, son éclat ainsi que son impact au sens de l’intérêt que nous nous devons de lui porter ne saurait et ne devrait en aucun cas avoir à souffrir de telles indigestes considérations de nyctalopes volatiles.
Pour ceci et en vertu d’autres vérités incontestables, je ne peux, en conclusion, que réprouver les avis de cet ordre et ce avec la plus grande sévérité.


III

C’est bien peu tout cela, bien PAUVRE et Cyrulnik en compagnie des apôtres communautaires de la vie par l’interaction sociale auront tôt fait de lancer leurs psalmodies litaniques sur la vitale nécessité d’autrui dans l’alchimie de la construction ontologique de l’individu et du sens qu’il est en position de donner au recommencement l’affectant. Mon avis m’important plus que tout autre et au vu de l’expression sublimée de la bravitude existentielle qu’inclue la survivance autonome prônée par les individus de mon espèce n’alimentant aucun scrupule à manipuler des termes hautement socialistes, il est acquis que ces derniers auraient tendance à faire remettre au goût du jour l’instruction et la discipline aujourd’hui perdues qui étaient de mise à Breendonk, de manière générale un des uniques lieux qui peuvent encore donner l’impression aujourd’hui et ce grâce à quelques reliques d’époque, que la Belgique a existé entre trente-neuf et quarante-cinq.
J’étais déjà là lors de mon propre commencement et cette présence en demeurera intacte cependant que ma finalité s’annoncera : voilà le fil conducteur de toute chose.
L’appréhension des mes fallacieux alter egos est une distraction comme il y en a tant. Comme il y a arriver en retard à l’enterrement de sa mère parce qu’il y avait la queue au tabac, se confectionner un jus de pamplemousse le matin ou faire mourir un rat sur deux dans un studio à la lumière tamisée.
Ou comme écrire ce genre de choses en espérant vaguement que cela détienne une utilité.
Une distraction, une activité donc : en aucun cas une définition.
Car si mon interaction sociale était en mesure de me définir, je serais méduse ou bousier. Flasque au gré des courants ou tractant mon but dément sans me soucier des circonvolutions voisines.
Et ce n’est pas tout à fait le cas.
L’apport extérieur à l’individu est de manière générale très limité voire superflu, toujours décevant dès lors que la lucidité le frappe et révèle sa vraie nature ( celle de l’apport ).
Ceci étant, on observe ainsi et par le biais d’un comportement souvent hostile, la démonstration d’une fatigue sans nom et dont les préceptes immémoriaux de sociabilité factice ne sont pas exempts de toute responsabilité.
Néanmoins et au-delà de ceux-ci, l’altération pernicieuse de l’identité que génèrent la régularité et la diversité des échanges sociaux dans un contexte de « mixité de cultures et d’opinions » sous couvert de la richesse dont elles clament paradoxalement et honteusement en être les sources, reste bien la cause la plus fondamentale et la plus justifiée amenant l’individu à concevoir par lui-même, en lui-même et pour lui-même la définition dont il est le grandissime porteur.


IV

Elle claque bien cette dernière phrase, dommage que la littérature et l’intérêt général de ce texte se cassent la gueule entre la première et la cinquième partie.
Mais revenons au modernisme, comme promis.
Pour écarter dès le départ toute méprise, je vais vous le dire tout de suite : moi, globalement, je suis pour. Moderne, libéré et tout : ouais ouais. Même sans champignons hawaïens par défaut de bureaux de poste compétents et non corrompus, j’arrive à être favorable à un lot considérable de concepts plus ou moins vagues, ça fait partie de mes prédispositions naturelles au changement. Dès lors qu’il est de mon côté et n’occasionne pas de dommages au sein de mes habitudes, c'est-à-dire lorsqu’il ne m’atteint pas en fait. Jusque là, je suis dans une bonne moyenne et j’entretiens mes paradoxes avec le même soin quotidien que j’apporte à mes kingstoniennes plantations.
Là où mon approbation en prend un coup dans l’aile, c’est quand ces conditions pour le moins légitimes se voient bafouées par le premier viennois de passage.
Bien sûr, il n’est pas venu par hasard, je l’ai convié sans faire exprès, mais ce n’était pas une raison pour venir non plus : soyons réalistes, tout le monde est le bienvenu chez moi et c’est un plaisir de tous les instants etc. puisque je prends des cours de correspondance chez oursmalléché.com mais les bons individus sont les individus morts ou alors vivants, mais chez eux. Vous ne me contredirez pas, j’estime que tout cela coule de source et je connais plus d’un salopard qui acquiesce du bonnet derrière son écran en ce moment-même.
Bien sûr et je le répète : le modernisme, c’est parfait. Et quand en plus c’est drôle, alors là, je ne dis plus rien. Dommage, ce ne fut pas le cas : bon tant pis. Tant pis mais quand même. Quand même parce que si j’ai mis ‘Anal Paradise’ ( treize euros nonante-neuf, Hot Video Productions, par David Caroll ) en attouchant de manière ostentatoire la jeune femme qui se trouvait à cet endroit alors que j’y étais également, et bien que nous l’ayons encouragé à nous rejoindre au sein de notre nuptiale couche, ce goujat aurait pu avoir la décence de ne pas obtempérer. Et ce ne sont pas les promoteurs de roquefort à moustaches en langues de belles-mères qui prendront le contrepied lorsque j’affirmerai que la désobéissance civique est une vertu non négligeable.
Au moins aura-t-il eu le respect de se masturber sur la chaise alors qu’il aurait très bien pu suivre immédiatement notre conseil à tendance participative cependant que je m’adonnais à une vive copulation montoise ( agrémentée de positions - proches de l’obélisque yéménite pour les connaisseurs - que j’évoquerai dans un prochain texte ), il n’y a donc pas lieu de désespérer complètement à l’égard des us montoises en matière d’hospitalité que ce jeune homme semblait ignorer.
Bien sûr que notre message lourd en phéromones et aussi explicite qu’un 347 Magnum sur la tempe l’invitait à faire usage de son membre aux localisations adéquates mais était-ce un prétexte suffisant pour enfourcher avec l’adresse d’une chenille tuberculeuse la croupe de cette demoiselle ? Enfin, voyons…
Pour dire vrai, j’étais en passe de conclure brillamment un bras de fer spectaculaire contre les troupes égyptiennes de Ramsès II sur Age of Mythology, sur terre comme sur mer le combat était des plus acharnés et j’étais d’autant plus performant dans mon génie stratégique que mon bas-ventre était repu, symptôme reconnu de compétence chez le guerrier grec même si ici le rapport m’apparaît comme un peu ambigu et largement déstabilisateur.
Enfin, comprenez que voir ses couilles charnues et hésitantes à moins de trois mètres du théâtre de mes exploits mythiques a eu un effet déplorable sur l’organisation de mon offensive, le fourbe oriental ensablé profitant de cette inattention pour renverser le cours de cette bataille menée jusque là avec le plus grand brio.
Raison pour laquelle je n’eus aucune difficulté à faire la gueule durant l’espace-temps excessivement étendu où l’on réussit à me tenir immobile à la table du restaurant qui s’ensuivit. J’en profite ici pour souhaiter au sommelier opérant impunément en ces lieux une mort longue et douloureuse étant donné que c’était quand même la seconde fois qu’il parvenait à me vendre le fruit de la viticulture angolaise, loin de moi l’idée de blâmer l’escroquerie puisque j’en suis un imposant revendeur moi-même mais à l’instar du modernisme, dans le domaine du sexe comme dans celui du vin, je préfère quand je peux l’observer de loin et de préférence, chez les autres : c’est tellement mieux.
Maintenant, c’est tout à fait clair : la prochaine fois, j’irai louer ‘Anal Paradise II, le retour du tromblon ‘ et j’éviterai d’inviter les gens serviles et obéissants dans mon havre de guerre, considérant ma présence en la matière comme largement suffisante. Et je continuerai à boire du Bordeaux entre mes quatre murs tel un con heureux.
Pour finir, sachez que si vous avez le déshonneur de détenir un ami montois et qu’à votre demande d’hébergement furtif celui rétorque à l’aide d’un lymphatique ‘Ouais ouais’ : c’est un semi-piège. Fuyez.


V

J’ai envie de conclure sur une note haineuse.
Si vous avez directement sélectionné cette partie du texte depuis le sommaire, je vous félicite : vous êtes un fin gourmet et vous savez ce qui est bon. Félicitations.
Si vous avez tout lu avec délectation et que vous vous rengorgez de l’avoir fait : vous êtes encore l’un de mes fans et en tant que tel, je vous méprise. Félicitations encore, vous êtes sûrement très mal parti dans la vie ou dans la mort approchante et vous vous êtes déjà aperçu que ce constat était plus intéressant que son inverse.
Je vous invite d’ailleurs dans vos commentaires à nourrir d’insultes tout ce que vous n’aimez pas - y compris ce texte et son étincelant auteur - et ce, afin de démontrer l’accord parfait dans lequel nous évoluons ensemble ; vous, me tenant la main empreint de cette confiance aveugle que l’on remarque chez le petit chimpanzé envers la guenon dominante et moi, prêt à la lâcher dès que je verrai une bagnole de flics au coin de la rue.
Une énième fois, je vais montrer l’exemple puisque le destin semble m’y contraindre.
S’apercevoir que l’on déteste les gens plus que soi-même est une observation qu’il est bon d’effectuer le plus tôt possible, cela évite des désagréments ; en l’espèce, ceux de la politesse creuse, de l’obligation civique et familiale ou du temps perdu à se chercher des amis qui se révèleront appartenir à la caste des spongieux gastéropodes ou des obsolètes plantigrades, la métaphore visant notre ami l’escargot étant évidente et celle entérinant le caractère verdâtre de la sauvegarde de l’ours pyrénéen étant, je vous le concède gracieusement, plus élaborée. Voilà pour les écolos et je ne peux que vous presser de faire sombrer le Rainbow Warrior II si vous avez en votre possession un quelconque destroyer, fusse-t-il de poche.
Humour de cave éclairée à la bougie : oui.
D’un autre côté, on est en fin de texte, le budget est toujours limité, je suis un idéaliste à l’investissement modeste. ( pauvre garçon, NDA )
On va rester dans le registre maritime : je vais en remettre un coup sur les socialistes, ils l’ont bien cherché.
Alors pour eux, je préconise une sentence un peu plus spécifique, genre dans une cage en titane et balancés au large de la Baltique. Par intérêt personnel, je voudrais savoir si Udini a des successeurs dignes de ce nom. Grand seigneur, au-delà de cinq cents mètres d’immersion, je suis prêt à fournir la clé dans un petit coffret doté d’une combinaison à dix chiffres. Sans, ce serait cruel.
L’idéal restant les communistes mais le produit est devenu quasiment introuvable : à exclure. Avec les socialistes, c’est tout aussi drôle et y en a plein.
La politique c’est souvent cocasse mais il y a aussi le flamand moyen. ( adaptez selon le pays et la région à qui vous avez fait l’offense d’infliger l’apparition de votre petit corps tout chétif et ensanglanté. Les langladois hirsutes prendront les parisiens, les corses la France entière, idem pour les basques, les bretons ne prendront personne puisqu’ils n’ont pas d’ennemis comme ils n’ont rien de manière générale et donc les flamands prendront le vin blanc puisqu’ils n’ont pas compris la règle du jeu )
Elle était bien lamentable celle-là aussi mais ça me fait bien marrer : on n’a pas tout perdu. ( je suis stupide quand je suis de bonne humeur et j’aime ça. Essayez pas de me la jouer à la ‘Ouais ouais’ : UN, c’est moi qui ai inventé le concept ; DEUX, ça vous a fait rire, je le sais. Faîtes pas les gros bras, vous êtes pas crédibles. Pitoyables lecteurs réduits à parcourir des conneries plus grosses que mon ennui chiffrable à 3834 termes inventés de nuit tant la nature de cette activité est répréhensible par la brigade anti-consternation. )
Le flamand, on se le fait bourré à mort à coups de cannettes ( vides à la base, après on les remplit d’eau, ça fait de la préparation mais ça nous gêne pas : on est belges et on le veau bien. [Bouse de plâtre au jubilé du Tonneau Furibond de Charleroi / Session 2007] ), après expérimentation je le conseille vivement pour une fin de soirée en souplesse.
Le catholique : très bon ça, le catholique. En ce qui me concerne, je ne plante jamais un catholique : ça lui rappelle des souvenirs et il se prend pour un martyr ; la joue gauche, la lance dans le flanc, c’est bien trop bandant pour ces enculés. Non non, le catholique méprise le suicide par conviction bien que ce soit l’issue la plus pertinente à son existence : l’amener à cette extrémité est un choix d’érudit.
Dans cette veine, je vous fais confiance pour établir d’autres méthodes inspirées à l’usage de races ciblées, enfin à certains d’entre vous seulement puisque bon nombre sont de sommaires crétins.
Pour mille cinq cents euros ainsi qu’une enveloppe timbrée, je vous promets une liste exhaustive des plus affligeants membres de ce site si cela excite votre intérêt de niais de compétition et si vous n’avez pas lu mon flot pourtant continu de menaces de mort à leur attention.
Vous ne méritez d’ailleurs pas un mot de plus, je termine en beauté par l’expression de mes sentiments les plus nuisibles comme annoncé en début de partie, partie qui a plus du bouquet final que d’autre chose tant sa lumineuse évidence aura éclairé le moindre recoin des infâmes piaules dans lesquelles vous végétez, extatiques, au sein de la plus pathétique des fébrilités sudoripares dirigée vers mes stratosphériques productions et auréolés de cette infime parcelle de lueur que j’ai l’humaniste faiblesse de vous accorder.

En vous souhaitant le plus tôt possible la contraction d’une fulgurante toxoplasmose,



OMEGA-17

 
Titre: Re:Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le septembre 19, 2007, 17:16:59
Aux dernières nouvelles
Posté le 24/07/2007
par Omega-17


Ce texte traite de la mort.
Et survole brièvement l’idée de la chasse au sanglier dans les Pyrénées-Orientales (66).




« Aux dernières nouvelles, David Beckham jouait avec le Los Angeles Galaxy. »

Voilà ce que je répondrais si on venait à s’enquérir de ma santé ou de celle du monde. En admettant que la fin des temps se montre à l’instant voire dans les secondes ou minutes suivantes, je terminerais mon périple sur cette information qui par ailleurs me semble satisfaire à toutes les questions envisageables en ce genre d’occasion.

Sur un échantillon d’une centaine d’êtres humains à l’agonie - échantillon démocratique bien entendu : toute culture, tout âge et tout niveau social confondus - qui prétendent vouloir en finir au plus vite, combien y a-t-il de mythomanes contextuels ?
Mieux : combien d’entre eux sont sincères sans même le savoir ?

Mais je me fais peut-être des idées, il est possible que l’homme moderne soit plus raisonné que je ne le pense.

Personnellement, je me considère comme décédé un jour par semaine, ma manière de prévoir les mauvaises surprises. Dès le lever, je sais que cette journée-là sera inexistante à l’image des individus qui y évolueront, à commencer par moi-même.

Tout est dans le flottement.

La pratique n’est pas sans risques : à haute dose, on peut vivre mortellement. Ce qui représente sans conteste un statut très lourd à porter bien qu’il tende à se vulgariser. Alors dans ce cas précis, il ne reste plus qu’à attendre le trépas officiel avec assurance puisque le concept ne vous est déjà plus étranger.
Un bac blanc, si ça peut aider. Il paraît que le vrai est toujours plus facile.
Honnêtement, j’émets des réserves là-dessus. Sûrement parce que je l’ai raté deux fois.

Un accident d’avion ( c’est d’ailleurs d’actualité, un salut cordial à nos frères brésiliens ).
Deux cents morts.
Quelques dizaines en supplément - entre nous : quelle idée de travailler dans un bâtiment en bout de piste aussi… -.
Au moins un survivant.
Celui qui a filmé la scène pour revendre la vidéo à CNN.
A Manhattan même combat ( enfin ), un paquet de bonnes âmes ont été félicitées par leur banquier. D’un autre côté, on aurait rien vu sinon.

Mais ce n’est pas vraiment là où je veux en venir.

Changement de situation.
Un hôpital, section fin de parcours.
« Maintenant s’il veut s’en sortir, c’est à lui de se battre », affirme par expérience le médecin.
Le coma serait donc une dimension externe à la nôtre bien palpable, un lieu si particulier qu’il y reviendrait à chacun de décider de l’utilité de sa propre continuation. Si quelqu’un éteint la machine, je perds cette capacité à choisir. En fin de compte, ce n’est pas un choix alors. Non ?
Mieux : j’ai commandé des aiguillettes de canard à la crème fraîche et une Corona glacée alors que j’observe le ballet aérien de maman se faisant saisir à point par un Enorme nègre ; en reprenant connaissance dans une chambre immaculée, une vieille bique à lunettes me sert un yaourt sans sucre : à qui dois-je me plaindre ?

« Il n’y a rien de gratuit dans la vie »
Certes, plus ou moins. Mais pas seulement.
Démonstration :
Les égyptiens posaient une pièce de monnaie sur chaque œil du défunt. Pour payer le Passeur qui effectuait les transferts d’un monde à l’autre.
C’est une croyance un peu ridicule. Comme toutes les croyances, n’est-ce pas.
Allez dire ça aux Allemands morts en quarante-cinq. Dans les limbes, on en voit encore qui essayent de troquer leurs Deutsch Marks d’époque avec les petits nouveaux.

Certaines personnes croient sincèrement être habitées par un esprit. Et c’est leur droit le plus strict.
On remarquera néanmoins que ces mêmes individus n’ont jamais envisagé que ça puisse être le contraire.

Le parachutiste. Exemple bateau.
Au moment de tirer la poignée.
Il est guidé par son instinct de survie, me direz-vous. Très bien.
Et à propos des motivations conscientes ou non de celui qui, dans des circonstances analogues, reste figé : un instinct tout à fait différent lui ordonne-t-il de ne rien faire?

Soixante-dix pour cent des suicidés ne laissent pas de lettre. Authentique.
Quand on vous dit que le sens de l’écrit se perd avec la nouvelle génération…
La faute à la télévision bien sûr.
Les mœurs évoluent, nous n’y pouvons rien ; regardez Jamiroquai : avant il militait pour la protection de la nature, puis il a abandonné cette voie de garage et porte dorénavant des toques en fourrure.
Pour finir en beauté tout en brouillant les cartes, vous verrez qu’il demandera un enterrement bio.
Ou comment appréhender le système.
Simpliste au possible.

On arrive à sauver des gens qui ont reçu une balle en pleine tête. Ca s’est déjà vu.
Et avec toutes leurs capacités motrices : nickel et sans bavures. Une mémoire qui flanche de temps en temps, pas grand-chose de plus en matière de séquelles. Formidable.
A côté de ça, d’autres meurent par manque de magrets de canard et de langoustines flambées dans leur assiette. Et de tout le reste aussi. Honteux.

C’est ainsi que l’on se rend compte à quel point dénoncer la misère est un geste vulgaire.
Vulgaire, péniblement néantisant ET soporifique.

Au point où nous en sommes, autant en parler tout de suite :
Jusqu’à seize ans, j’avais des tendances de communiste contestataire (pléonasme de style ).
J’ai seulement gardé le contestataire, celui qui ne sommeillait jamais en moi.


[ Si un communiste satisfait vous interpelle dans la rue, tuez-le : c’est un faux.
Dans le même genre mais réservé aux Experts : quand une ampoule grille, l’athée va en chercher une autre et la remplace. Le catholique, lui, s’assoit et se demande ce qu’il a fait de mal.
J’aimerais être en paix. Je pourrais le devenir en échappant à ce questionnement.
Selon toute vraisemblance, cela est hors de ma portée.
L’intelligence exclut l’hypothèse du bonheur.
Paraît-il.
Fin de l’entracte. ]


« Give me my money back »
C’est à peu près tout ce dont on se rappelle de Margaret Thatcher.
Affolant de constater comment une banale réplique peut se muter en hommage plus ou moins glorieux dans la conscience collective pour les temps futurs.
Voilà pourquoi je ne fais absolument pas attention à ce que je dis ou écris : pour entrer dans l’H(h)istoire. Et je crois fermement en mes chances.
D’ailleurs, la phrase sur Beckham pourrait fort bien me suivre par-delà la mort.
Je décèderais brutalement un soir de juillet qu’on remettrait sur le tapis cette sulfureuse assertion dès le lendemain dans l’Equipe. Preuve en est, ils en débattent d’ores et déjà en page quatre.
Si c’est pas de la célébrité par procuration, on doit pas en être loin.


A ce stade du texte, si vous estimez encore que celui-ci traite de la mort et/ou de l’idée de la chasse au sanglier dans les Pyrénées-Orientales (66), il ne vous reste plus qu’à le relire.
Et ce, jusqu’à ce que vous parveniez à une toute autre conclusion.

 
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Narak le décembre 19, 2007, 15:48:02
Bien, par ennui j'ai encore relu du Omega sachant qu'il y aurait des trucs à virer.

Je fait directement passer "Périscope" dans le forum, parce que vraiment c'est inhumain.

Je n'ai fait que très rapidement survoler "Reporter du dimanche / Tempête dans un verre d’eau"
qui comme l'auteur le dit lui-même est " long mais bon" (CMB au passage). Effectivement c'est long, bon je sais pas. Dans le doute on peut le faire passer mais ça serait pas mal que quelqu'un qui se sent d'esprit Stasi aujourd'hui se le retape, histoire de voir de quoi ça parle.

"Oubliez le panda, c’est une imposture" et "Option zéro" ça passe.
Par contre je refuse d'avoir un avis sur "Faut lui coller une balle entre les yeux, à Gérard Miller", en fait j'ai rien compris, je suis trop con.

"L'inertie est un mouvement instable" est très chiant mais à un moment ça parle de la manière de faire le café et de Cannibal Holocaust.

"La menace venait de l’extérieur" ça passe, plutôt pas mal même, on dirait du faux Woody Allen.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Narak le décembre 19, 2007, 15:51:26
L\'erreur ou les erreurs suivantes sont apparues durant la soumission de ce message :
Le message dépasse la limite de caractères autorisée (20000 caractères permis).


Tant pis pour Périscope.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le décembre 19, 2007, 16:02:37
Coupe le en petits bouts, ou prends même pas cette peine et vire-le.
Je suis pour conserver dans les 20-30% de ses textes à lui, donc hésite pas à tailler, même si t'as un doute.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Narak le décembre 19, 2007, 16:04:12
Je vire tout.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le décembre 19, 2007, 16:07:13
Ca me fait plaisir de savoir que tu préfères lire du Omega plutôt que mon bouquin, tiens.
Si d'autres admins ont des vélléités de tri, n'hésitez pas.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: la_marquise_de_sade le décembre 19, 2007, 16:26:23
L\'erreur ou les erreurs suivantes sont apparues durant la soumission de ce message :
Le message dépasse la limite de caractères autorisée (20000 caractères permis).


Tant pis pour Périscope.

Bigre, quel dommage ....


Couper les textes d'oméga en petits bouts, c'était ligne par ligne?
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Omega le décembre 22, 2007, 23:35:19
Il y a des évènements qui marquent une vie.
Découvrir que la zone était aussi un forum n'en fait pas partie.

Achetez Sensodyne.

Avec un Y, comme yglou.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Glaüx le décembre 23, 2007, 12:30:33
Si tu te révèles être simplement un inadapté avec un brouillon de série AB Prod à la place du génome, et pas un fils de pute infâme, tu pourras, peut-être, dans quelques années, une fois soldé ton passif de merdeux imbuvable, me sembler passable et viable. Qui sait. Tu marques un gros gros point, là. Mongo.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Omega le décembre 23, 2007, 15:17:19
PSG
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Omega le décembre 23, 2007, 15:55:14
De Paris.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: 400asa le décembre 23, 2007, 16:05:18
T'es encore moins drôle sur le forum.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Omega le décembre 23, 2007, 17:08:11
Tranquille, Christian.
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: morbid le décembre 23, 2007, 18:17:47
on croit connaitre quelqu'un et puis il se revèle etre finalement qu'une espece de petite salope sans interet
Titre: Re: Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Omega le décembre 23, 2007, 18:27:15
Tu l'as dit, pirate, ils nous ont volé la recette !

Aussi niais qu'un déménageur breton.
Titre: Re : Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juillet 01, 2008, 02:15:01
Sincèrement
Posté le 31/05/2008
par Omega-17



Aujourd’hui, pour que nous nous représentions le monde comme projet supportable, nous devons immanquablement atteindre la conscience d’un statut de favorisé et en conserver un sentiment aussi aigu que constant ; puisque si elle s’avérait accessible à tous, notre propre réalisation ne correspondrait plus à un réel enjeu dans nos vies. J’ai réfléchi quelques secondes avant de décider que j’étais d’accord avec ça, et je l’ai élue meilleure phrase de la soirée avec le soutien participatif de mon boudin frit et de ses patates sautées. Pendant ce temps-là, le présentateur t’a demandé si tu étais xénophobe. J’imagine que c’était une figure imposée.
L’actrice qui faisait la promo de sa comédie grand public a bien contribué au cliché qui sévit dans la branche par contre, avec sa réaction dans la foulée sur le Tiers-Monde, comme quoi en effet c’était important de se rendre compte du besoin de ces populations alors que l’Occident se vautrait allègrement dans le phénomène de surconsommation, qu’on avait une responsabilité envers eux… etc. J’ai ressenti beaucoup de peine pour elle, à tel point que j’aurais bien voulu prendre un jet de ma terrasse directement jusqu’au parking du studio pour venir la sanctionner d’une grosse gifle en lui arrachant sa boucle d’oreille en cerceau. Attends, c’est interdit d’être aussi conne. Enfin, heureusement que tu n’as pas cédé à la tentation de relever le hors-sujet, ça aurait tout gâché.

Oui, je t’ai vu sur la deuxième chaîne, comme deux autres millions de personnes ; un samedi soir où j’avais envie d’écouter quelqu’un d’autre que l’hôtesse de l’air qui vit dans ma WiiFit. Les questions te faisaient chier, c’était tellement évident et j’ai apprécié la posture. Surtout au bout d’un quart d’heure, quand tu t’es levé en prétextant laconiquement qu’il fallait que tu ailles te coucher, maintenant. En plein direct, ça les aurait scotchés s’ils n’avaient pas eu Beyoncé pour enchaîner. Et puis ça tranchait avec le début de l’interview, disons que tu es parvenu à être intéressant et désopilant à la fois sans pour autant tomber dans la subversion bas de gamme devenue créneau indissociable de l’auteur post-quelque chose, on sait pas trop quoi mais post-, surtout.

Je les ai lus, tes livres. Va pas croire pour autant qu’ils sont bons : je lis de très mauvais bouquins, aussi. La petite maison dans la prairie en cinq volumes par exemple, et l’enfance n’excuse rien. En toute honnêteté, je suis mitigé sur l’ensemble de l’œuvre jusqu’ici. Les deux premiers étaient de ton propre aveu à moitié ratés et c’est seulement avec Hammerhead que ton lectorat s’est mis à te prendre en considération, moi y compris. Faut dire que c’était complètement barré, cette histoire du type qui décide de se faire greffer des ouïes pour vivre avec les requins-marteaux. On peut plaisanter, non…
Sérieusement, c’était plutôt bien écrit, on sentait qu’il y avait eu de l’application et ça ne parlait pas de requins-marteaux, tu vois je rectifie, sait-on jamais : quelqu’un pourrait venir à lire, faudrait pas qu’il se méprenne sur ton compte à cause de moi. Concernant ledit, je regrette seulement les récupérations assez douteuses qui jalonnent l’ouvrage ainsi que la justification orale à un obscur journaliste de fanzine que tu croyais être passée inaperçue mais qu’un site internet n’avait pas oublié, lui : Tout s’inspire de tout. Autant de décontraction peut faire frémir.
Le titre était sournois en plus, salement vendeur et pas très hygiénique mais le fait est que ce n’était pas du tout le thriller de gare pour longs trajets auquel on pouvait s’attendre. Dans le sens où c’était parfaitement lisible ailleurs, entre autres.

Je fais preuve de mesquinerie mais c’est de bonne guerre, je te rappelle quand même que j’ai parcouru tout ce que tu as fait et quand je dis tout, je pense particulièrement à ta période anthrax 95-99 avec les toxiques Equilibre instable et Paraffine dans lequel tu évoquais ce dealer du XVIème qui finissait par cultiver des orangers dans le Midi avec les revenus de son business. Ca ne rimait à rien et le chat l’a à moitié mangé d’ailleurs. J’ai dû le racheter. Vraiment pas de quoi rire. Pour le coup, ça méritait que je t’envoie un nouveau clavier doté d’une touche Delete centrale, pour plus de fonctionnalité.
Je n’ai également pas loupé ton passage sur France Culture dans leur rubrique littéraire. Tu t’en sortais bien et le débat roulait pépère jusqu’à ce que tu interviennes pendant la brève chronique ciné et dans un état second en affirmant que la dentition de Vanessa Paradis s’expliquait par une enfance passée à sucer des règles. Déplorable et n’est pas Gainsbourg face à Whitney Houston qui veut.

Quoi qu’il en soit de tes dérives et de tes créations répréhensibles, je t’aime bien et t’envie en un sens. Si j’étais assez stupide pour quémander une entrevue et ainsi annihiler l’affection que j’entretiens à ton égard, j’imaginerais la scène virer tout d’abord à la raillerie, autour de nombreux verres. Toi pour le suivi que je tiens depuis tes débuts, moi en citant quelques-unes de tes regrettables tournures. On regarderait ensuite la télévision et on dirait combien ils ne sont pas intéressants, ces films et ces gens. On penserait un peu qu’on est les seuls à s’en apercevoir, on s’en amuserait. Parce que jouir du moment et estimer cela normal est déjà une démarche élitiste, pas vrai.
Je te proposerais alors de sortir, nos digestifs encore à la main, profiter de la fraîcheur du soir sur les chemins de rocaille tout près. J’habite la campagne, cela te changerait.
C’est alors qu’entre deux considérations générales - ou deux rires complices, qui sait -, je te perforerais probablement la nuque à l’aide d’un outil que je n’ai pas encore eu le temps de déterminer mais qu’importe finalement : tout ceci ne porte pas à conséquences, n’est-ce pas.
Je te ramènerais à la maison et nous passerions la nuit à refaire ce putain de monde, je parlerais beaucoup, tu m’écouterais. Enfin.
Le lendemain, j’irais enculer ta femme, après avoir frappé à la porte de droite du quatrième étage de la résidence Brighton, au 20 avenue de Wagram, Paris 8. Je sais parfaitement qu’il y a un code à l’entrée mais ta gardienne ouvre aux fleuristes quand ils annoncent un patronyme correct. Et je connais le tien, le vrai s’entend. Pas celui que tu gribouilles pendant tes séances de dédicaces de ton air faussement convivial en plaisantant avec chaque pétasse qui fait défiler sa jupe serrée au niveau de ton regard : Pour Valérie ? C’est le prénom de ma première femme : je vous souhaite d’avoir la même chance. Ha ha ha… Connard pitoyable. Par deux fois, nous avons échangé quelques mots et tu t’es montré à chacun de nos entretiens aussi distant et satisfait que les autres pourritures de ton espèce.
Et puis il y aurait Anne-Sophie et Aurélie, qui finiraient par rentrer vers 18h, sauf le jeudi puisque la cadette va à son entraînement de tennis, en prenant le bus - ligne 30 - et ensemble, nous connaîtrions bien d’autres aventures.

Comme tu peux le constater, nous devons impérativement rester ce que nous sommes : d’épistolaires interlocuteurs.

A moi qui ne serai jamais auteur, il me plaît de pouvoir le faire par procuration et ce choix doit être respecté. Je suis même allé dans ce domaine jusqu’à corriger quelques pages sur ton dernier livre. Propositions de narration comme de syntaxe que je joins à cette lettre et que j’espère, tu auras la courtoisie de consulter.


Sincèrement.
Titre: Re : Tri sélectif : Omega-17
Posté par: nihil le juillet 01, 2008, 02:15:24
(du stabilocock grand style)
Titre: Re : Tri sélectif : Omega-17
Posté par: Omega le décembre 27, 2009, 18:06:46
Home, sweet home.

*ouvre les volets*

Plus qu'à relancer les compteurs à la cave et on est bon.