C'était en 1992, ou 1993 peut-être, je ne suis plus très sûr. Je n'ai pas la mémoire des dates.
J'étais juste un gamin invisible parmi tous les gamins invisibles. J'essayais de me tenir à carreau parce que j'avais déjà compris que tous ceux qui sont pas tout le monde, on leur en fait baver.
Et donc, j'avais peut-être dix ans quand j'ai essayé pour la première fois de passer la main dans le feu. Et que tout a flambé. L'épisode s'est gravé dans ma mémoire. Moi, assis devant le feu de camp alors que les parents étaient déjà endormis dans la tente. Les étincelles qui pètent de partout, la chaleur sur le visage. A dix ans, faut qu'on essaye tout, évidemment, comment on pourrait savoir sinon, ce qui est interdit ou non, ce qui fait mal ou pas ? Et tout est parti en flammes. On m'a soigné pour les brûlures, qui n'étaient finalement que superficielles. Mais au fil des années, j'ai bien dû me faire à l'idée: je transpirais du combustible. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de ça, moi ?
Cerumen, à toi.
"Dégage, le rase-bitume !". Jordi. Le plus grand de la classe, la Cinquième B. Une vraie petite terreur ! Du genre à taper des poses devant le miroir de la salle de bains de ses vieux, le dimanche après-midi, en se secouant la bite, façon Buffalo Bill dans Le Silence des Agneaux. Monsieur fume derrière la salle de sports pendant la récré, enfin, je dis 'fume', mais je devrais plutôt dire qu'il crapote...
Aujourd'hui n'est pas son jour de chance : je viens de faire six fois le tour du terrain de foot, et je suis en nage. En moins de temps qu'il faudrait à une mule pour dire "Schnouf", je retire mon t-shirt trempé de respiration et le lui balance à la marlboro light qu'il a au bec. Bon, c'est pas encore trop méchant : il en perd juste ses sourcils - qui repousseront - et ses cheveux longs - qu'il avait de toutes façons troqués contre les deux neurones qu'il lui restait. Depuis l'incident du bec bunsen avec Balochard, alias D. Hochard, le prof de chimie, j'évite autant que possible la mauvaise publicité ; se ramasser des heures de colle, passe encore, être catalogué X-Man, ça serait l'horreur...
J'ai écrit au présent, ça fait plus vivant. Des objections, votre honneur ?
Pas d'objection ! Je propose qu'on se fasse une session correction / homogénéisation quand on aura fini, histoire que ça fasse pas trop patchwork, mais on verra plus tard du coup.
Le Pouilleux, à toi ! Bon, j'ai pas vu de réaction récente du Pouilleux, mais on va lui laisser la journée.
Ouais, laissez-moi quelques heures, il y a toujours moyen que j'improvise quelque chose vite fait dans la soirée. Si Sainte Flemme et Sainte Procrastination me laissent tranquille...
Quand on est une torche vivante, comme moi, on redoute la chaleur, la sécheresse qui s'installe pour tout enflammer ; et ces maudites gouttes qui coulent le long du corps, collent à la peau comme un vernis de phosphore rouge... Autre souvenir. Je fais environ quinze heures de sport par semaine : quatre heures d'EPS au collège, deux heures de badminton entre midi et deux, quatre heures de handball en club, une heure de match de handball les week-ends, et de deux à trois heures de football les dimanche après-midi au stade avec les potes. On me décrit comme « sportif ». Je sue abondamment. A l'aide d'une bouteille à large goulot j'ai réussit à récupérer un demi-litre de ce liquide magique en essorant la dizaine de t-shirts que j'utilise la semaine. Les classes sont vides et tout le monde s'en bat les couilles de ce que je peux bien faire dans la classe de Balochard. Il nous donne les clefs de son labo pour mener des expériences en groupe sur les heures d'étude. J'ai apporté la bouteille de sueur/kérosène. Le résultat escompté n'est pas clair dans ma tête car je suis une brêle en chimie. Mais grosso modo ce que je veux faire s'appelle « distillation ». J'ai trouvé une notice assez simple sur internet. La sueur étant un liquide, elle est majoritairement composée d'eau (Captain Obvious, je sais). Le composé mystère qui la rend inflammable, que le commun des mortels ne possède pas, ne devrait pas s'évaporer à la même température. On peut donc le séparer dans un récipient à part, grâce au phénomène de condensation, en le récupérant à l'état de gaz dans une « colonne de Vigreux ». Ça, c'est pour votre culture générale. Il suffit alors de refroidir le gaz récupéré dans la colonne à l'aide d'un « système de réfrigération » pour le récupérer sous forme liquide dans un autre récipient. J'aurais alors à ma disposition, sous sa forme la plus pure, la substance qui me rend si différent du reste du monde. Si vous avez rien comprit au pourquoi du comment de cette expérience, sachez que j'ai que 13 ans et que j'ai bien précisé que j'étais une grosse brêle en chimie. Toujours est-il que j'ai pas réussit à trouver une « colonne de Vigreux », que j'ai essayé de coller au bec bunsen une espèce d'éprouvette à cul plat, sans succès, que dans mon énervement j'ai versé une partie du liquide précieux sur la flamme allumée, que le plan de travail a complètement et immédiatement prit feu, qu'une fumée noire a envahi la pièce en deux secondes et que finalement l'alarme incendie a affolé tout le monde à des kilomètres à la ronde. J'suis trop deuh. Au prochain épisode, je tenterai de remplacer le sans-plomb 95 de la voiture de mon père par ma sueur magique. A vous les studios.
Charogne, c'est ton tour ! Pas de quartier mon garçon.
Est-ce que ça vaudrait le coup de se mettre d'accord sur une histoire, cela dit, ou on s'en branle ?
Enfin, pourquoi je m'obstine à faire cramer ma sueur dès que j'en ai l'occasion, quand je sais que c'est pertinemment la chose à ne pas faire ? Que c'est pas comme ça que je deviendrais un gosse comme les autres ? Que je devrais simplement me contenter de boire vingt gallons d'eau par jour pour tenter de noyer cette machinerie fossile dans mes entrailles ? Eh bien... voilà : il n'y a rien de plus beau qu'une belle déflagration. Une jolie flamme s'élevant à sept mètres au dessus du sol. À vrai dire, cet incident de 1992 (ou 1993, on s'en fout) restait profondément gravé dans ma mémoire : alors ça avait été traumatisant, oui... mais particulièrement excitant aussi. Ce charme du danger et de l'interdit, sublimé par les rayonnements aveuglants du foyer, voilà ce qui m'a toujours attiré depuis. Alors si je pouvais moi-même déclarer un incendie- un brasier dans une forêt ou un bâtiment entier, quelque chose d'envergure, en utilisant mes propres fluides qui plus est- ce serait simplement merveilleux.
Malgré tout, j'ai bien dû accepter de réprimer mes pulsions de toute-puissance vengeresse. J'évitais déjà les autres au lycée, autant que possible. Serrer la main d'un type qui allumerait une clope une minute plus tard, c'était me mettre en danger, moi. D'expérimentation en frustration, j'ai glissé, au début de l'âge adulte, vers les frontières du monde des hommes. Après avoir accidentellement mis le feu au chat que j'avais reccueilli, j'ai commencé à avoir vraiment peur. Je crois bien que personne ne pourrait jamais m'aider, ma survie ne dépendait que de moi. J'ai commencé à porter des gants en permanence, à tamponner mes tempes avec un mouchoir, tout le temps. Et à rester encloîtré dans ma taule, le plus possible. Mes études ayant, comme on peut l'imaginer, capoté, je me suis dégotté un petit job de comptabilité en télétravail. Survivre, y avait plus que ça comme option. Dans le souvenir de la frénésie de feu qu'avait été mon adolescence, je trouvais une certaine force, celle du survivant. La résilience du type capable de marcher trente kilomètres au travers d'un champ de bataille en évitant les obus. Tout était à peu près clair dans ma tête, je crois. Je devais tenir. Tenir, tenir.
Ca a bien tenu deux ans, quoi.
Après, évidemment, tout a basculé. Quand les messages de Manon, une comptable de la boîte, ont commencé à devenir moins professionnels.
Cerumen, tu te sens de poursuivre un peu ?
Manon, c'était une bombe, alors évidemment, je m'en tenais loin, très loin, le plus loin qu'il était humainement possible sans me défenestrer quand elle entrait dans mon bureau. Mais les gonzesses, quand ça a une idée au cul, ça ne l'a pas ailleurs, comme disait ma vieille. Elle disait aussi, après avoir lâché une caisse : "Tu peux l'embrasser, y'a plus de poussière" mais bien que l'expression soit fleurie et fasse son petit effet en société, je n'ai jamais eu les couilles de la sortir ni au boulot ni au plumard.
Bref, revenons à Manon, la fille de la compta qui donnait des suées à tous les mâles du service, et qui avait visiblement jeté son dévolu sur le seul déterminé à ne pas la sauter. La situation devenait intenable, je ne pouvais pas aller pisser sans croiser son sourire à douze mille volts ni faire un pas dans les couloirs sans manquer de m'écraser contre ses airbags. Je commençais à envisager de déménager en Norvège, bien au frais, loin de son petit cul affolant, quand la situation s'est brutalement décantée - d'elle-même, presque, pourrait-on dire, avec une certaine dose de mauvaise foi.
MAIS IL BOSSE EN T2L2TRAVAIL putain de bordel de foutrepoute de merde de argh
Mon idée, si subtilement suggérée, t'as vu, wesh, c'est que justement il ne la voit jamais jusqu'à ce qu'à un moment il craque et accepte de la voir, et là tout part en flammes. Bon, on va voir ce qu'on peut faire. Cerumen, si tu reprends, fais comme tu veux, on retconnera mon paragragraphe ou celui du sous-colonel Lunatik.
On va trouver une solution scénaristique. Comme dans les telenovelas brésiliennes tout peut arriver.
Le chantier de rénovation pour rendre à ce tas branlant une forme présentable va être épique, mais ouais, t'as raison, on va se débrouiller. Tant qu'on a plein de bouts de paragraphe, c'est toujours jouable d'arranger un truc plus tard. Là pour l'instant, l'important c'est de dégueuler des trucs.
J'ai rien compris. Je passe mon tour, aujourd'hui je suis plus miro que d'habitude.
OK ! Le Pouilleux, t'es chaud de la truffe ?
Ce texte c'est un genre d'expérimentation pour voir si ça marche. Si ça nous va, on s'en fera un autre plus structuré.
Je peux poster un paragraphe ce soir, j'ai déjà mon idée pour la suite avec Manon.
Citation de: nihil le Août 20, 2022, 11:42:16
MAIS IL BOSSE EN T2L2TRAVAIL putain de bordel de foutrepoute de merde de argh
Tsss. C'pas un problème :
Je venais, pour la troisième fois de la journée, de m'emplafonner son hologramme, et je suais le kerosen par tous les pores, en quantité suffisante pour faire décoller un Airbus, au bas mot, quand notre chef de service a braillé directement dans nos cerveaux surchauffés, via le connecteur audio :
- Manon ! Vous n'êtes pas payée pour utiliser nos technologies expérimentales dans votre intérêt personnel : repassez en mode hologramme basique, je vous prie.
- Mas c'est le directeur du service technique qui m'a demandé de tester la version améliorée « Full Contact » du nouveau programme.
- Grmbll... Jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas passé de contrat avec des producteurs de porno, donc soyez mignonne et remballez vos mamelles. D'autant que vous êtes plate comme une limande, IRL.
- Votre remarque est aussi désobligeante que diffamatoire ; mon 100D est parfaitement naturel.
- Manon, ma poupée en sucre, n'oubliez pas que c'est moi qui ai mené, en personne, votre entretien d'embauche et il se trouve que une excellente mémoire tactile. Ne minaudez pas avec moi. Ou alors, passez me voir sous mon bureau.
Ok, je me disais, une nana de la compta... plantureuse... il y avait un truc qui clochait. Le coup de l'hologramme est un twist assez improbable mais pourquoi pas ? Quitte à partir en couille autant vraiment partir en couille.
Fais comme tu veux, mais de toute façon, y aura de la grosse correction au coupe-coupe rouillé à un moment ou un autre
Je propose qu'à la fin, tous les personnages se poursuivent en accéléré, comme dans un sketch de B. Nihil... (il fallait que je la fasse)
Ah ben, je me souviens pas qu'on me l'ai déjà faite. Mais en même temps, j'oublie toujours tout.
Le cheval mort était trop lourd ou alors le cheval lourd était trop mort.
Je me suis retrouvé occupé avec d'autres activités moins constructives, je verrai ce que je peux faire de ce tas de boue à l'occasion.
Manon et moi, c'était l'histoire de deux solitudes, de deux êtres écrasés par la société en quête d'une âme compréhensive, d'un ami sur lequel s'appuyer au plus profond de leurs vies solitaires. Ça avait commencé sur le chat de la boîte. Nous nous étions découvert une passion commune pour les concours de pigeons voyageurs, la colombophilie, hobby très répandu dans le nord de la France. Saviez-vous qu'on pouvait deviner le repas d'un pigeon à la couleur de sa fiente et que celle-ci servit de fertilisant jusqu'au XIXe siècle sous le nom de « fumure » ? Bref, notre passion commune nous rapprochant nous en vînmes de fil en aiguille à devenir plus intimes. C'est ainsi que, dépassant notre timidité naturelle à travers des avatars numériques, nous nous mîmes à faire du sexe virtuel. Un jour une de nos conversations numérique donna ça :
— « Robert, j'ai le feu au cul... son avatar de grosse michetonneuse se tortillait comme un ver de terre au soleil.
— Ah dit pas ça Manon... ça me donne des suées quand on parle de flammes...
— Ca t'excites les trucs qui flambent ? Quand ça crépite dans tout les sens... et cette odeur de...de...
— Putain je sens l'odeur du cramé d'ici ! T'imagines même pas ce que je suis capable de faire avec mon vrai corps...
Son avatar cessa de se frotter contre mon faux torse bodybuildé. Son visage langoureux semblait exprimer quelque chose de moins superficiel cette fois-ci :
— Mon Roberto... mais je demande qu'à voir tes talents...pour de vrai. Un coucher de soleil rougeoyant apparut tout au fond de la fenêtre 3D. Je déconne pas. On pourrait le faire pour de vrai, ce serait incroyable et on pourrait... mieux se connaître. Si tu es d'accord ? »
En réponse, je l'embrassait follement. Tout en farfouillant à travers sa touffe, je m'imaginais nos deux corps IRL se frotter tels des pierre à silex, produire de minces étincelles, puis s'embraser follement dans la nuit, devenir deux faisceaux lumineux incandescents. Pensée vertigineuse et sublime.
OK ! J'ai perdu le fil, c'est à Charogne là, non ?
Soyons clair, les écarts de style sont trop grands, je pense pour en faire un vrai texte. Je propose que ce soit un tour de chauffe, et que dans quelques jours, on remette ça avec un plan et en se mettant d'accord sur une ambiance. On va pas renverser l'oppression avec ce tas de boue.
Par ailleurs j'ai du mal à me faire une idée du rôle de l'agent double Lunatik dans notre conspiration révolutionnaire.
Partant pour un truc un peu plus construit. C'est la hess niveau émulation sur la Zone. Vivement que le Dégueulis revienne de ses vacances à Pattaya (ou sorte de taule) pour bouger tout ça.
Citation de: nihil le Août 30, 2022, 00:46:44
Par ailleurs j'ai du mal à me faire une idée du rôle de l'agent double Lunatik dans notre conspiration révolutionnaire.
Moi aussi, pour tout avouer.
Genre tu serais tellement nul que tu t'es mis à jouer dans les deux camps sans même t'en apercevoir ?
Bon, alors si on veut reprendre quelque chose de plus construire, qui participe ? Les mêmes ?
Le Pouilleux, Cerumen, Charogne, Lunatik, Nihil ?
Et sur quel style on part ? Je ne connais aucun de vous mais je crois sentir une vibe déconnante dans vos contributions ici. Cependant, j'aimerais bien écrire un truc semi-sérieux, avec quand même un peu d'argot et quelques vannes certes, mais dans une construction relativement pas trop déjantée...
Moi je viens de me prendre pour six gros mois de taf dans les gencives, ce matin, alors je n'aurai certainement plus un seul neurone de dispo pour aligner plus de trois mots durant cette période.
Ok, tu veux un bon vieux texte noir. Ça je peux aussi. Si ça peut trancher avec le mongolisme, c'est cool...
Pour l'orientation du texte, il y a forcément des recoins littéraires encore inexplorés sur la Zone. On peut pondre un truc inédit, encore jamais vu.
J'suis chaud !
Avec 4000 textes, faire de l'inédit, c'est compliqué, mais si t'as une suggestion, je t'ouvre mes douze tympans.
Une introspection en mode joe-la-déprime, défaitiste à souhait quand il s'agît de faire quelque chose de ses deux mains sans tout faire partir en fumée ? Où à l'inverse une immersion dans la peau d'un mec dont seules ses flammes illuminent le quotidien sombre ? En partant peut-être un peu plus loin, on peut encore le faire narrateur du destin d'un autre dont il aurait accidentellement gâché la vie. Concernant ma participation, je reste en général présent et disponible, mais ne m'attendez pas non plus si je suis trop long à répondre.
Citation de: nihil le Septembre 02, 2022, 00:05:29
Avec 4000 textes, faire de l'inédit, c'est compliqué, mais si t'as une suggestion, je t'ouvre mes douze tympans.
Connerie. Défaitisme honteux. La Zone n'est pas vouée à tourner en rond indéfiniment. Je sais pas si c'est par manque d'inspiration ou par peur de la prise de risque, mais oui, il y a un certain conformisme un peu chiant des textes. Certes zonards, mais très conformistes. À croire que les auteurs ont perdu leur faculté d'imagination. Et là je parle d'un gros problème cognitif qui touche à la création. A de rares exceptions prêts, les textes publiés ressemblent un peu a une relation sexuelle avec bobonne le dimanche après vingt ans de mariage. Un truc froid et mécanique : pas très enjaillant.
Mais putain, bien sûr que j'ai des idées qui sortent du lot !
Après on parle de faire un texte collectif de Saint-Con ou juste un texte collectif ?
Juste un texte collectif ! Désolé, je suis un peu absent ces jours-ci, mais n'hésite pas à nous faire offrande d'une idée collector !
Citation de: nihil le Septembre 13, 2022, 19:37:44
Désolé, je suis un peu absent ces jours-ci, mais n'hésite pas à nous faire offrande d'une idée collector !
Pour citer quelqu'un de célèbre :
Citation de: nihil le Août 30, 2022, 00:43:01
Je ne sais pas bien si le mal qui ronge ce site est la flemme ou le jmenfoutisme. Normalement, les coups de verges derrière les genoux, ça remédie aux deux.
fuite des cerveaux
https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/mancrushing
Fuite pour l'instant contenue : le texte est dans la liste des articles en attente depuis quinze jours...
Nihil! Tous!
申し訳ありません
Heu... z'êtes encore en vie ?
Je vous propose de faire quelque chose dans le genre grotesque-horreur, un peu dans cette ambiance là :
https://www.youtube.com/watch?v=eC5Jn_ZUEnI
Pitch grosso modo. Un petit groupe d'humains erre dans un gigantesque entrepôt à l'architecture dantesque. Le groupe découvre des stocks de nourritures gérés par des créatures immenses à l'apparence indéfinie. Mais nos protagonistes sont frappés par une malédiction : ils ont une mémoire limitée, au-delà de quelques jours tout devient flou. Ils sont donc obligés de coopérer, malgré leurs divergences, pour sauvegarder un semblant de mémoire collective, comprendre le monde dans lequel ils évoluent, et survivre.
Putain mais c'est trop de la bombe cette idée, succès assuré, chance, bonheur, joie, réussite, argent, putes, cocaïne etc...
L'idée est cool pour de vrai, c'est le genre de pitch qui peut m'embarquer direct (en plus, la mémoire de poisson rouge, c'est mon rayon), mais je doute de trouver le temps de m'impliquer, je n'arrive déjà pas à faire tout ce que je dois ou veux en ce moment.
Ok. La cadence zonarde est au ralentie de toute façon. On a toute la vie devant nous... Disons que je lance la première salve, tu me dis ce que t'en penses. Ça pourra être sous forme de brouillon ou de propositions d'idées. On pourra réajuster complètement le texte si tu veux t'aventurer vers des choses plus intéressantes pour toi. Et, of course, les autres volontaires sont aussi sollicités que dans un bureau de recrutement militaire du kraï de Krasnoïarsk.
Bon premier jet pour poser un peu l'ambiance du texte. On peut partir sur d'autres personnages, d'autres idées etc... bref, c'est juste "pour voir".
D'aussi loin que je me souvienne nous avions toujours vécu cette même vie de gueux. Creusant de nos mains sanguinolentes ce vieux de tas de mousse défraîchie. Enfermés dans cet étroit couloir d'acier aux parois vertigineuses. Surmontés par une noirceur extrême et inquiétante. La sensation du froid venu du dehors nous léchant le dos, comme une sourde menace à notre envie de faire marche arrière. Nous cherchions un passage vers un hypothétique nouveau refuge. Cette mission consumait toutes nos forces vacillantes. En ce temps, nous étions harcelés par la fatigue et la faim.
« J'ai faim, j'suis fatigué !!! » Criait Beg le tâché pour nous le rappeler. Tort lâcha un gémissement lointain mais suffisamment agressif pour le faire taire. Il était à la pointe de la flèche que nous formions tout les trois pour creuser cet improbable chemin. J'étais ébahi par l'autorité qu'il pouvait avoir sur Beg. Parfois, elle se manifestait de manière si subtile et tranquille de sa part qu'elle contrastait avec l'extrême violence dont il pouvait faire preuve à tout moment. Certes, Beg était de loin le plus servile d'entre nous. Et sans aucun doute le plus lâche. Mais à aucun moment il ne nous serait venu à l'idée de contredire notre leader. Nous étions trop peu nombreux pour lui trouver un remplaçant, d'ailleurs. Sa mort ou sa mise au ban aurait signifié la fin du groupe, ou plutôt du débris d'humanité qui nous faisait office de groupe. Veï : sous ses apparences de vieillarde noueuse, se cachait la véritable mémoire de notre clan. Car le chemin qui nous laissions derrière nous s'effaçait au fur-et-à-mesure que nous avancions. Singulière malédiction qui nous empêchait de voir au-delà d'un voile brumeux qui se posait au-delà de dix jours de notre mémoire. Nous errions éternellement comme des nouveaux-nés. Cette femme qui pouvait aussi bien être ma mère, (mais qui pouvait bien se souvenir de cela dans le groupe ?), était parfois capable de remonter le fil de visions lointaines pour nous aider à déchiffrer ce monde obscur et dangereux. Sans cela elle girerait sans doute au bord de la route le crâne fracassé par Tort. Je la regardais à l'arrière, tentant comme toujours de se rendre utile, elle évacuait les résidus de mousse que nous accumulions. Meï :encore plus en arrière, celle qui espérait le plus de cette chaleur qui se faisait sentir à l'autre bout du couloir, dans ce bâtiment étrange, son corps maigre portait un ventre tendu, signe d'un proche enfantement qui s'annonçait difficile. Bien plus jeune que Veï, elle était la seule femelle fertile du groupe, gardée jalousement par Tort. Notre chef à la patte manquante, doté d'une vitalité à toute épreuve. Son moignon sans doute plus puissant à arracher cette mousse compact que les deux bras réunis de Beg le faiblard, ou que les miens. Des tâches brunâtres lui parcouraient le corps, lui faisant une sorte de sceau de la peur qui transparaissait dans le moindre de ses gestes ou la moindre de ses paroles. Moi, je ne savais pas qui j'étais. Une sorte de bête au corps à peine sorti de l'adolescence. Pas tout à fait assez agressif, ni tout à fait assez clairvoyant pour s'imposer aux yeux des autres. Comment avais-je réussit à survivre jusque là ? C'était un mystère. Au demeurant, aucun de nous ne savait précisément depuis combien de temps nous errions ensemble, ni quels liens antérieurs avaient bien pu nous jeter dans le même rafiot pourri et tanguant que nous nous aventurions parfois à appeler « le clan ». Trois mâles et deux femelles qui ne valaient sans doute pas grand chose à l'échelle individuelle, hormis peut-être Tort et Veï. Tous creusés par la faim, tenaillés par la peur de ne rien trouver derrière cet absurde tas de mousse à la masse inépuisable.
« Pal, il ne va pas s'arrêter avant d'avoir trouver une sortie à cet espèce de tunnel. » C'était Meï qui me tenait le bras pour me faire arrêter cette folie qui devait bien durer depuis plusieurs jours. Personne ne savait plus. Encore un décompte que nous avions perdu. « Reposez-vous avec Beg. Veï a calfeutré le trou de l'autre côté. Nous allons pouvoir souffler un peu. » Couché en chien de fusil dans le noir, j'essayais de me « remembrer » les événements qui nous avaient mené ici. Mais rien ne venait hormis le souvenir vague de l'herbe gelé, de feuilles mortes et tournoyantes, des morsures permanentes d'un vent glacial auquel il fallait échapper autant qu'à la faim. Nous avions pénétré dans les entrailles d'une immense bête d'acier et de béton dont la fonction nous échappait. De toute évidence rien n'était fait pour nous ici, les dimensions n'était pas celles des hommes, cette architecture n'avait ni queue ni tête. Mais cela pouvait autant être notre absence de mémoire qui nous jouait des tours. Il fallait encore et encore réapprendre, recommencer, tâtonner en tout sens comme des nouveaux-nés. Il en allait de notre survie. La carlingue de métal dans laquelle nous nous nous étions réfugiés couinait sous les assauts des bourrasques. J'avais du mal à me représenter ce qui pouvait bien se passer de l'autre côté de la paroi. Sans doute quelque chose de terrible. Tout précaire qu'il fut, cet abri était un abri. Calé contre l'épaule de Veï, inconfortable tant elle était décharnée, mes rêves défilaient, désespérément vides, longs films noirs dans lesquels je ne distinguais pas le moindre détail.
Là, je rajoute une partie pour étayer un peu le principe de la gestion de la mémoire collective. En gros, ils sont trop paumés et épuisés pour capter ce qu'il se passe. Ils ont perdu le fil de la mémoire, surtout notre personnage principal qui semble ne se rappeler de rien. La doyenne du groupe invoque donc la "remembrance". Une sorte de rituel pour mettre en commun les souvenirs qui leur restent. Ca donne lieu à des quiproquos ou des malentendus, voir des disputes car les souvenirs des uns et des autres peuvent entrer en contradiction tant ils se déforment et s'effacent rapidement.
Quelques heures ou quelques minutes plus tard Tort' nous réveillait à coups de pieds bien sentis. « Hé réveillez-vous bande de pouilleux ! J'ai trouvé une ouverture là-haut, il y a de la chaleur derrière. » Il marqua une pause, l'excitation lui faisant perdre un peu de son souffle. Notre chef regardait de l'autre côté du couloir. « Et vous avez vérifié de ce côté s'il y a pas un passage ? » Le groupe marqua un silence hésitant. Même si c'était flou, j'en aurais mis ma main à couper que c'était de là que nous venions, les tas de laines découpés indiquaient clairement que nous avions creusé cette galerie qui avançait à présent loin en avant à partir de cette direction, impossible de se tromper. Pour le reste, le vague souvenir d'un monde extérieur me revenait. Un sol gelé, quelque chose qui pouvait bien être le vent glacial, mais ce souvenir se perdait dans le lointain. Nous étions tous là, emmurés dans un silence étrange, tentant de remonter mentalement le chemin du passé passé jusqu'aux portes closes de notre mémoire. La confusion semblait régner dans nos consciences. Veï annonça alors, de sa petite voix tremblante, que le temps de la « remembrance » était venu. Le clan s'assit en cercle. Nous avions tous piteuses mines, Meï semblait particulièrement faible du fait de sa grossesse, Veï et Tort' l'aidèrent à s'asseoir. C'était toujours la vieillarde qui appelait et dirigeait le rituel. Celui-ci était vital pour ne pas perdre définitivement le fil dans le maintien d'une certaine conscience collective. De plus, c'était notre seul moyen de transmission d'informations pour ne pas nous noyer définitivement dans les limbes de l'oubli. D'enfants perdus nous serions devenus de pauvres fantômes errants. Mais rien ne se passa, les autres regardaient notre chef, qui lui-même me fixait avec insistance. Visiblement il attendait quelque chose de moi. « C'est toi qui commence, toujours, tu es le plus jeune, ta mémoire est plus fraîche. » m'annonça-t-il sans ambages. Cette manière de faire me paraissait étrange. Dans mes souvenirs de la dernière remembrance, il y avait quelques jours, c'était Veï qui nous dirigeait pour faire ressortir nos souvenirs les uns après les autres, dans un ordre à peu prés cohérent. Je m'empourprais car je ne savais trop quoi dire ou quoi faire. « Je suis... Pal. », annonçais-je au hasard. «Mort' » « Meï » « Veï » « Beg ». Les membres du clan venaient d'annoncer leurs noms les uns à la suite des autres. Quelques chose me poussa à continuer sur la même lancée : « ...et Tort' est notre chef... ». « Tu te trompes. Mon nom est Mort', pas Tort'. Je suis bien votre chef, oui. » me coupa celui qui manifestement s'appelait Mort' et non Tort'. « ... nous sommes cinq, deux femelles et trois mâles...» « où sont les autres ? » demanda Beg d'une voix angoissée. Veï se tourna vers lui pour lui annoncer d'une voix posée quelque chose qui paraissait assez terrible à mes oreilles « Il n'y a pas d' « autres », s'il y en a, nous avons perdu leur trace depuis longtemps. C'est nous le clan. ». Par réflexe je regardais autour de moi pour guetter les réactions, essayer de voir au-delà de ces simples énoncés qui semblaient si importants pour le groupe, mais vidés de leurs sens sans le contexte qui nous permettait d'en mesurer la portée réelle. Meï semblait regarder dans le vide, évitant mon regard ou celui des autres, le tâché tordait sa bouche d'un air perplexe, tandis que notre leader regardait franchement la vieillarde sans laisser paraître la moindre émotion. « Veï est la mère de Meï. » lança-t-il. Beg acquiesqua semblant mieux se souvenir de cette information qui, pour me part, semblait sortir du néant, et commença à ajouter : « Et l'enfant que porte Meï... » « Cet enfant est le mien. » termina notre chef. « Mort', tu ne peux pas couper la parole de quelqu'un pendant la remembrance, lui reprocha la vieillarde d'une voix toujours égale, il faut que le fil de leur mémoire remonte de son plein gré, il ne faut pas interférer avec leurs propres souvenirs, puisse-t-il être inexacts. Nous devons confronter nos souvenirs tous ensemble pour démêler le vrai du faux. » Mort' émit le même grognement agressif que dans la galerie, tout à l'heure. « Cet enfant est le mien. Je déciderai si on le garde ou pas. Nous n'avons plus de nourriture. Meï devra partir sans lui si je le décide. Elle est d'accord. »
C'est l'histoire d'un groupe de K-Pop, n'est-ce pas ?
C'est une bonne idée de texte. Un monde superficiel qui est loin d'être tout rose et qui reflète les pires aspects de la société du spectacle, mais personellement je ne connais pas grand chose à ce sujet...
à quoi bon y connaître quoi que ce soit ? Il suffit de prendre ton texte et d'ajouter aléatoirement des "Dynamite" par ci et "Sha nana na nana nana na" par là.
Citation de: lapinchien le Novembre 05, 2022, 10:07:24
à quoi bon y connaître quoi que ce soit ? Il suffit de prendre ton texte et d'ajouter aléatoirement des "Dynamite" par ci et "Sha nana na nana nana na" par là.
Tu confonds avec le générique d'Intervilles.
j'avoue avoir rigolé comme une hyène.