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« le: septembre 26, 2017, 17:07:58 »
Salut.
Je n’entrerai pas dans le débat pitoyable qui vient d’être lancé au sujet des bonnes ou mauvaises manières d’utiliser son temps, Lourdes Phalanges estimant apparemment qu’un instant n’est bien utilisé que lorsqu’il l’est pour servir ses propres intérêts ou des intérêts correspondant à ses goûts, et que l’on est en droit de reprocher à autrui un mauvais emploi de son temps, et Dourak estimant (dont acte au départ de cette discussion) qu’il y a lieu d’utiliser du temps et de l’énergie personnels lorsqu’un intérêt collectif et des valeurs collectives (à commencer par l’intelligence) sont en jeu ; il me semble en effet que le débat est prétranché comme un pain insipide à deux balles au carrouf’ et que Lourdes Phalanges, d'emblée (je dis d'emblée parce que je suis absent depuis longtemps et n'ai pas eu l'honneur de le voir à l’œuvre) prouve ici son absence de réflexion sur ses propres propos et actes.
Je n’irai pas non plus, malgré la ligne qui précède, répondre subjectivement, ou le moins possible, de peur que Lourdes Phalanges ne me propose à moi aussi de me rencontrer en vrai aux fins de vérifier qu’il est bien plus heureux dans sa vie que moi et que, probablement, sa teub est soit plus longue, soit plus large, soit plus lourde, soit plus joliment courbée que la mienne, je lui laisse le loisir de choisir son critère de manière à avoir raison et à être le plus costaud de la cour de récré. Moi je m’en tamponne.
Et je n’irai pas rédiger un long mur de texte politisant pour exposer mes idéaux, mes positions politiques, mes modèles et mes inspirations, comme Muscadet a senti le besoin de le faire, parce que franchement, on s’en tamponne gravement, de ça aussi.
Le point de départ de tout ce bordel remonte à très loin, avant même ma longue absence loin de la Zone pour manque de temps (et seulement pour cela) : aux alentours de 2008 ou 9, un peu avant, un peu après, je ne sais pas, on a ouvert la porte à une tendance littéraire qui nous a pourri durablement le site sans qu’on s’attende à l’époque à ce que ce soit si grave : lorsqu’Omega-je-sais-plus-combien et ses doubles/sbires/potes ont commencé à poster de l’auto-fiction, on les a laissés faire. On n’aurait pas dû.
Jusque-là, la Zone était un site fermement et uniquement littéraire, plein d’individualités bizarres et disparates, mais personne n’avait rien à foutre des individus derrière les textes, a priori, parce qu’on se concentrait (parce que l’on concentrait nos critiques, positives ou négatives) sur des objets littéraires. Rien n’empêchait les rencontres, virtuelles ou réelles, mais de fait, il y en a eu très peu en quantité, parce que chacun trouvait son compte sur la Zone, je pense : pas d’abord des kaupains-pitikeur ou disciples ou camarades ou âmes-sœurs, mais des esprits critiques, vaguement associés à une identité floue, et ne s’exerçant (à la hache et au fléau d’armes) que sur des textes littéraires. L'individu venait après. Quand on postait un texte sur un viol (je reprends des exemples cités plus haut), il n’était pas question de savoir si le viol, c’est bien ou mal pour le petit auteur, ni de savoir ce qu’il pense des féminismes ; mais de se demander si l’objet textuel était fort, efficace, digne d’intérêt, novateur, ou bien simplement complaisant et merdique – auquel cas on se faisait un plaisir de descendre en flèche le texte et, souvent, le petit auteur rigolo qui apparaissant tout à coup drapé dans son honneur bafoué, et tentait de nous prouver que si si, son texte était excellent, comme un petit Oronte de bac à sable. Quand on postait un texte dont un personnage était nazi, on ne se demandait pas si l’auteur trouvait cool le national-socialisme, personne ne voyait l’intérêt de se poser la question, puisqu’on se concentrait sur la facture du texte, ses effets sur le lecteur, sa réception, mais alors l’auteur, putain, rien à foutre. La littérature n’est pas un simple acte de communication. Pour ça, y a les tracts.
Et puis tout à coup, on a eu des pavés imbuvables (stabilocock, en effet), bourrés d’intentions, l’auteur – pourtant pas incapable, souvent, en matière d’écriture – ne se préoccupant que de transmettre sa vision du monde, ses idéaux, ses grilles de compréhension du monde, ce qui le faisait rire, pleurer, crier, faire caca dur ou mou. On s’en est moqué, on a sorti des vannes ; on a donné le bâton qu’on retrouve aujourd’hui profondément DNCS, tous. Probablement fallait-il plutôt couper la parole (j’en ai eu souvent envie), virer les textes qui étaient soit d’auto-fiction soit d’expression personnelle et sans travail littéraire. On aurait perdu, à cette époque, 50% de la masse de publication, mais on aurait chassé sainement deux trois égos surdimensionnés et pourtant extrêmement faibles intellectuellement (je n'appelle pas intelligence une simple capacité à lire des textes et à les ressortir, sans jamais se mettre soi-même en danger et requestionner ses propres préjugés de départ, et c'est ce que j'ai trouvé pour l'instant dans le peu que j'ai lu chez les gens mis en cause ici), égos qu’on retrouve aujourd’hui enkystés dans le site, avec leurs diverses métastases.
On a laissé des gens faire de la propagande, plus ou moins assumée, plus ou moins élaborée littérairement, plus ou moins consciente, plus ou moins puante. On s'est tous tiré dans le pied. Dès lors, derechef, surtout, je ne rentrerai dans aucun débat à teneur politique ou (encore moins) idéologique, puisqu'ici n'est pas le lieu ; libre à chacun d’analyser ma prise de position en fonction d’idéologies putatives, puisque je vois dans ce débat que c’est la mode. Ceux dont je partage les positions le savent déjà ou l’ont compris ; mais hors site, ou pas dans mes commentaires de textes ou dans le forum. Je n’entrerai pas non plus, ou le moins possible, dans un débat personnalisé. Je dirai juste merde, et au revoir, à ceux qui n'ont pas compris ce qu'est la Zone, par définition et historiquement - à savoir, pas du tout un crachoir à néo-nazillons.
Il se passe ici quelque chose de littérairement très simple : certains des auteurs du site ont oublié, depuis longtemps ou toujours, que l’expression personnelle ne fait pas littérature. Les textes de cet ordre n’ont pas leur place sur un site littéraire. Personne n’en a rien à faire, des jolis avis bien lustrés et bien récités. Ici, on écrit des textes et on lit des textes. Et Dourak l’a dit : toute posture dans le forum n’a jamais été, et n’aurait jamais dû être, autre chose qu’un jeu. Il y a un monde entre un auteur qui écrit des textes (et par exemple les écrit, par jeu et par discrétion, sous le masque d’un prêtre défroqué rouge, et joue avec ce masque tout en laissant ses textes vivre leur vie de texte), et des gens qui utilisent leurs textes pour servir leurs intérêts personnels et idéologiques. Au revoir aux seconds.
Il me semble que je suis toujours admin, et j'ai aps trop peur de me salir les mains, donc s'il faut un nettoyeur pour vider du réservoir de textes à publier tout ce qui pue, et virer les auteurs avec, je suis volontaire.