La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 
Menu

Voir les contributions

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.

Voir les contributions Menu

Messages - MILL

#31
Jack s'ennuyait chez lui. Son ami, François Berléand venait de follower un tweet improbable indiquant que des gens se massaient par centaines en public et toute la nuit, aussi Jack dont la libido bourgeonnait en ce début de printemps 2016, pensa immédiatement que des parisiens libertins se livraient à des massages érotiques collectifs voire peut être même à une gigantesque orgie, et il fut d'abord vexé de ne pas avoir reçu de carton d'invitation.

Il passa d'abord près d'une douzaine d'heures à plancher sur un projet d'arme secrète visant à détruire les cerveaux de ses concitoyens oublieux avant de se rendre compte qu'une arme de ce genre existait déjà et qu'on l'appelait télévision.

Jack décida de s'initier à l'ombromanie en compagnie de Sven, un ami cartographe. Mal lui en pris. En effet, Sven n'était pas réellement cartographe, même s'il réalisait régulièrement des cartes de France dans son slip durant son sommeil, car oui, en réalité, Sven était un éjaculateur précoce, et les jeux d'ombromanie se concentrèrent très rapidement et exclusivement à la reproduction de de cétacés expulsant de l'eau par leur évent dorsaux. Jack se sentit trompé et souillé. Il se dirigea donc vers la salle de bain pour se laver et, sur le chemin, il se sentit suivi, ce n'était pas Sven mais une de leurs ombres crées à quatre mains, une sorte de marsouin, qui semblait nager dans le mur derrière lui.

Rassuré, soulagé, et pourtant éreinté - sans doute le contrecoup - il se servit un grand verre de Martini menthe nippone arrosé de sucre glace, lâcha un rot présomptueux et y alla d'un rire amusé.

Il décida alors de se rendre place de la République pour la filmer en live sur Périscope.
[/quote]
#32
Classe. Je voyais pas ça comme ça mais ça rend bien.
#33
Tous les français libérés chantonnaient, festoyaient et forniquaient librement. Dans l'ombre du gouvernement provisoire constitué par les clones des Bee Gees, Joey Starr et Nabila, les confusionnistes survivalistes soraliens se frottaient les mains en ôtant leurs masques d'Etienne Chouard. Jack se réveilla sanglé dans une petite pièce capitonnée et il avait fort mal à son fondement.
#34
Il fallait cependant improviser une guillotine mais Jack se rappela d'un vieil épisode de Mac Guyver qui l'avait marqué durant sa prime jeunesse. Il empoigna alors un manifestant qui passait par là, lui fit les poches en le chatouillant et s'exclama : "Bon sang mais c'est bien sûr !" Finkielkraut tenait la tête de Flamby à bout de bras et la brandissait à la foule qui scandait des "Mais taisez-vous ! Mais taisez-vous donc !".
#35
Les CRS et l'armée escortaient une foule de plus en plus nombreuse qui convergeait vers l'Elysée dont le siège avait déja débuté. Tout autour du glorieux édifice, des artistes de rue s'adonnaient à leurs arts pénibles et redondants, ce qui eut le don d'agacer Jack dont la haine notoire des mimes et des théâtreux faillit le faire changer de camp. et C'est ainsi que Jack pu obtenir la reddition sans condition de François Hollande qui fut arrêté à Varennes.
#36
L'armée protégeait l'accès à la rue des appartements de Manuel Valls et d'ailleurs très vite on s'apperçut qu'ils l'hélitreuillaient pour l'exfiltrer ni vu ni connu. C'est alors qu'Eric Zemmour, du haut de son mètre vingt-huit, prit la tête du triumvirat, ralliant Jack à leu cause en lui offrant sa signature photocopiée sur des bons du trésor datant de 1954, et hurlant comme un damné qu'il fallait jeter des trucs et des machins sur les pales de l'hélicoptère afin de stopper sa progression et de récupérer ce bon vieux Valls dont Jack se dit qu'il en ferait bien un tapis pour mettre devant sa cheminée. Jack et Eric Zemmour avaient eut une bonne intuition, puisque à présent l'armée avait rejoint leur cause et Manuel Valls pendait au bout d'un crochet de boucher.
#37
Toute une armée de CRS se dressait cependant devant nos glorieuses troupes. Jack, qui n'abandonnait pas son obsession d'autographe, essaya de jouer les ténia et de s'insérer dans la masse qui, de bleu, vêtue, se laissait progressivement gagner aux idées libertaires des manifestants orgiaques. Et c'est ainsi que les CRS convaincus se joignirent au mouvement pour organiser un gigantesque apéro géant chez le premier ministre.
#38
Sans vraiment s'en apercevoir Jack, Véronique Genest, Alain Finkielkraut et Eric Zemmour cassaient des gueules sans rencontrer de résistance particulière et se dirigeaient tranquilou vers le stand cantine à prix libre. A les observer ainsi par en-dessous, Jack se dit qu'ils lui rappelaient les Bee Gees en 1975, à la sortie de leur premier tube disco, "You should be dancing", récemment recyclé en générique de fin pour Moi, moche et méchant, film de prédilection de Jack qui se prit alors à rêver d'un autographe des frères Gibb. Un gars un peu relou qui pestait contre soit disant la bande de facho-spécistes qui entretenait fallacieusement la confusion des clients de la cantine, faisait la queue pour être servi avant eux et il s'agissait d'Aymeric Caron qui voulait bien s'assurer que toute la bouffe qui lui était offerte, pour les 5 centimes qu'il avait bien voulu en payer, ne contenait pas des produits issus de l'élevage d'animaux n'ayant pas donné leur accord préalable pour être exploité en tant que ressource ou producteur esclave de ressource alimentaire puisque d'ailleurs il insista pour analyser la bouffe au spectromètre de masse, exigea qu'on lui montre tous les labels et certificats de traçabilité de la moindre nanomolécule faisant officiellement ou non partie des ingrédients de la bouillie du buffet à volonté. Ce fut le plus copieux repas à l'œil auquel nos compères n'avaient été invités, et tout en continuant de galvaniser les foules de leurs slogans fédérateurs, plusieurs cohortes se mirent en marche vers les appartements de Manuel Valls.
#39
Jack fut exfiltré vers l'espace VIP où il se retrouva enfermé avec Véronique Genest, Alain Finkielkraut et Eric Zemmour. Jack se sentit blêmir de l'intérieur, rougir de l'extérieur et pâlir du côté gauche. Les lois du hasard voulurent qu'en ce même instant un groupuscule féministe, interdisant la mixité du débat qui allait être entamé, investit les lieux, aussi la question de savoir si les prisonniers étaient des femmes ou non se posa et il leur fût demandé qu'ils ôtent intégralement leurs vêtements pour que la commission LGBT de l'évaluation du genre puisse statuer sur chacun de leur cas à vue d'œil et par des techniques de palpation d'ordre purement scientifique. Ce groupe vaillant venait de retrouver sa liberté et se frayait un chemin à grands coups de poings à travers toute cette bande de zombies fascistes.
#40
Soudain ce fût le tour de Jack de prendre la parole et un microphone lui fut tendu. Il y avait des tas de gens qui avaient constitué des commissions et par petits groupes ils parlaient d'utopies improbables en citant des Bisounours notoires comme Stéphane Hessel, ce suppôt démoniaque de l'impératif présent à la seconde personne du pluriel, cependant, Jack, micro en main, ne se sentait étrangement pas du tout indigné mais plutôt catatonique face à la foule hétéroclite, difforme et monstrueuse à laquelle il allait devoir se confronter tel un créateur de start-up ayant 2 minutes pour placer un pitch cool et bien senti.
N'écoutant que son courage, dont il s'empressa par ailleurs de s'emparer d'une seule paluche, l'autre tenant le micro, il entama son intervention par une citation qu'il jugea instantanément parfaite de sobriété, rassembleuse et finaude :
"Est-ce qu'on va reprendre la route ?
Est-ce que nous sommes proches de la nuit ?
Est-ce que ce monde a le vertige ?
Est-ce qu'on sera un jour puni ?"

Mais ce gros bâtard de coordinateur de débat fit évacuer Jack de l'estrade.
#41
Le cordon de sécurité était tout de même bien imposant. Ce n'était pas du tout la flamboyante manifestation exhibitionniste que Jack avait tant espéré ou peut-être un truc de super pervers car il y avait des punks à chien à dreadlocks, des agriculteurs, des syndicalistes et tout un groupe de l'association Droit Au Logement, et d'ailleurs Jack crut reconnaître Albert Jacquard ce scientifique au physique intriguant, ambigu, super coquin en définitive, qu'il retrouvait souvent dans les backrooms et les saunas oniriques de ses nuits humides hantées de songes et fantasmes inavouables, mais Jack se souvint alors qu'Albert Jacquard était mort en septembre 2013, ce qui l'emplit soudain d'un spleen tétanisant.
"Ah bigre de merdouille, ô mortelle condition humaine, ah fichtre de foutre de corne de licorne en chocolat liégeois, pourquoi faut-il qu'ils meurent donc tous, les grands, les blonds, les beaux, qui sentent si bon le sable chaud ?"
Jack finit tout de même par s'approcher de l'estrade.
#42
Jack s'ennuyait chez lui. Son ami, François Berléand venait de follower un tweet improbable indiquant que des gens se massaient par centaines en public et toute la nuit, aussi Jack dont la libido bourgeonnait en ce début de printemps 2016, pensa immédiatement que des parisiens libertins se livraient à des massages érotiques collectifs voire peut être même à une gigantesque orgie, et il fut d'abord vexé de ne pas avoir reçu de carton d'invitation. Il passa d'abord près d'une douzaine d'heures à plancher sur un projet d'arme secrète visant à détruire les cerveaux de ses concitoyens oublieux avant de se rendre compte qu'une arme de ce genre existait déjà et qu'on l'appelait télévision. Il décida alors de se rendre place de la République pour la filmer en live sur Périscope.
#43
A voté.

Et je m'aperçois qu'il n'y a que six votants, bigre de foutre.
#44
Ah mais c'est qu'il faut les lire, en plus.
#45
Citation de: Dourak Smerdiakov le Avril 10, 2016, 15:13:55
Je pense que Mill bluffe.

C'est fou, ça, personne me croit jamais quand je dis ça.