Ballade de la gnôle de Lisant

Le 10/08/2005
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par Dourak Smerdiakov
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Thèmes / Divers / Textes de chansons
Dourak est de retour et enfonce le clou : sa ballade éthylique est étrange, disjonctée, drôle. C'est la réinvention de la chanson paillarde version zonarde, et ça tient largement la route.
Contribution semestrielle.
Près de la ville de Lisant
Gît, sous un petit monticule,
Le corps abîmé d'un amant.
La balle est dans la mandibule ;
Le couteau, dans la clavicule.
Les ciseaux sont dans le jarret ;
Le coupe-ongles, dans la rotule.
Seul vous tuera bien qui vous hait.

Voyez la scène : les déments
De cette gnôle qui turbule
Dans les veines ont bu gaiement
Et leurs deux âmes déambulent :
« Tu m'aimes ? - Viens, que je t'encule... »
Elle n'apprécie pas le trait ;
C'est là que son esprit bascule.
Seul vous tuera bien qui vous hait.

On dit qu'à l'aube, encor vivant,
Elle vomit ses testicules,
Mâchées toute la nuit durant,
Dans sa bouche qui fit des bulles
Jusqu'à l'heure où les renoncules
Se pollinisent dans l'air frais
Et qu'il étouffa, ridicule.
Seul vous tuera bien qui vous hait.

ENVOI
(pour l'édification du peuple)

Ici-bas, ce que l'on adule
Ne nous élèvera jamais ;
Toute autre foi serait crédule.
Seul vous tuera bien qui vous hait.