Partir seule

Le 13/09/2006
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par Sot-Viet
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
La description d'une relation qui en quelques phrases part en vrac. Les étapes de ce désastre sentimental sont passés sous silence, rien n'est développé, mais ça donne un coté laconique un peu bizarre. Au final ça reste du gloubiboulga sentimental à la con avec une chute incompréhensible et sans intérêt. A jeter.
Je l'ai rencontrée en 1996. On m'avait recommandé ses services : elle était dans la pub et l'événementiel, tandis que moi, j'avais enfin trouvé un bon business plan. Et lorsque je l'ai rencontrée, ça a été le coup de foudre. Enfin... Pour moi, je veux dire. C'était pas vraiment réciproque et d'ailleurs, ce n'est qu'à notre deuxième rendez-vous, deux mois plus tard, que nous nous sommes vraiment... "vus". C'est ça. Ce fut une sorte de déclic pour elle, et un cadeau du ciel pour moi.
Isabelle, une femme bien singulière. Fan de Françoise Hardy et du quartier latin.

Elle était merveilleuse, magnifique, elle avait des yeux d'opales qui me fascinaient, de longs cheveux bruns qui tombaient jusqu'à sa hanche. Elle avait 27 ans, et j'en avais 32. Elle voulait un enfant, j'en voulais douze. J'étais fou d'elle. Complètement.

Et finalement, Isabelle, elle ne voulait plus se regarder dans le miroir, ni voir les photos de notre lune de miel. Elle ne voulait plus regarder les vidéos de notre séjour dans les Landes. Elle ne dormait plus, ne mangeait plus.

Elle avait rayé certaines tranches de notre vie commune par de grosses croix faites au marqueur noir, de gros traits épais.

Je réalise que j'ai mis beaucoup trop de temps à comprendre qu'elle avait cessé le combat, alors que je m'y étais engagé tête baissée. Elle m'avait planté là, elle avait abandonné tout espoir, elle m'avait abandonné. Ça m'a fait tellement mal. Je lui en veux. Tellement.

À chaque crise d'angoisse, nous nous éloignions plus l'un de l'autre. Je ne savais plus quoi faire. J'imagine que je n'étais pas à la hauteur, que je n'ai pas su l'accompagner. Je croyais être devenu égoïste alors qu'en réalité, je l'étais déjà.

La vérité, c'est qu'elle ne m'a jamais appartenu, contrairement à ce que j'espérais. Tous ces trucs que je croyais acquis, ce n'était rien. Une illusion. Un fantôme, comme ma femme. C'est le genre de méprise qui vous décompose intérieurement.

Et puis, c'est arrivé.

Comme ça.

Sans prévenir.

Cinq années qui s'en vont comme une brise légère. Et voilà.

Ma peine est toujours aussi vive.

Je suis vide. Un fantôme, comme ma femme. Comme ma femme, je n'arrive plus à dormir, plus à manger. C'est pourquoi j'ai décidé de relancer µ$."

(de loin)
- Papa, je vais être en retard à mon atelier d'art plastique!

(lui)
_Et bien, je crois que ce sera tout pour aujourd'hui.

(criant)
_Léontine, laisse moi le temps de prendre mon manteau et j'arrive!