Fuite en avant

Le 21/02/2008
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par Advienne-que-pourra
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
Tiens, un alcoolique, ça nous changera de Glaüx. Les quelques lignes qu'on nous jette en pature donnent un aperçu du quotidien d'un ivrogne et grand gerbeur devant l'éternel. Ca donnerait presque envie d'en lire un peu plus, s'il n'y avait ce style un peu maniéré et ces quelques envolées lyriques pourries. Ca voudrait donner un coté poétique à la déchéance, mais bof.
L'étiquette proclame fièrement ses 40 % à coté de quelques arabesques censées donner à la bouteille une image médiévale.... Elle est vide cette conne ! ... Déjà vide !
Ses collègues aussi d'ailleurs ... Les carcasses des litrons évaporés dans une gorge aride me cernent de toutes part .
Le métro vrille mes oreilles et me tire de ma somnolence, il réveille en moi une énergie sans précédent ... Un inconnu de puissance .
Une rue, une avenue, un boulevard ... Je cours !
Au carrefour je traverse sans un regard, j'inonde les passants de relents éthyliques.
J'erre entre les plaques d'égouts rouillées, les lampadaires branlants, les passants hautains ...
Mon élan coupé net, le contenue de mon estomac reprend son indépendance sur mes chaussures, habitués du fait .
J'ai passé pas mal de temps de ma vie à vomir...
Derrière des buissons, sur des planches, contre un mur, devant la porte du bistrot que je quitte ...
J'en suis a venu à me considérer comme un professionnel de la chose, sans prétention aucune.
L'alcool hurle dans mes veines du matin au soir ( tôt le matin et tard le soir ), ivre d'une certaine liberté .... Je cours dans la nuit de bistrot en bistrots, de verre en verre .
Ma liberté est un suicide ... Mais y a t-il plus belle façon de vivre ? J'en doute encore .

Demain quand je finirais en épave finie au fond d'un caniveau anonyme , quand les aléas de l'alcoolisme me jetteront sans même un regards sur les trottoirs la vie, alors comme seul héritage je laisserait ces quelques lignes à la postérité des alcolos