Ma génitrice

Le 01/04/2008
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par Anaddict
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Thèmes / Obscur / Humeur noire
Il y avait déjà un texte intitulé 'Maman' par B52 sur le site, alors j'ai renommé. Ce serait d'ailleurs dommage de confondre ce texte avec la pourriture de B52. Sur le même thème, celui-ci est bien écrit et bien ficelé, sans être un must de subtilité, avec du mépris, de la rancoeur écrasante et quelques pulsions de violence sincère. Y a décidément quelque chose à tirer des couineuses oestrogéniques.
Et puis merde, je me suis dit. J'ai fumé un joint, lentement, en me demandant si la grognasse hydrocéphale du troisième, ta copine Marie-Hélène, avait claqué. Faudra que je pense à te demander, et puis non, je m'en fous de cette conne.
J'ai soufflé la fumée et j'ai frappé. J'ai entendu ta voix : « J'arrive », ta voix fluette de petite fille. Tu couines comme une souris quand tu fais ta gentille. Déjà, tu me gonflais. J'ai gobé deux Valium, j'ai ouvert les yeux et tu étais là, juste devant moi, et j'ai eu envie de gerber. Ta face bouffie, ton gros ventre d'alcoolique, tes petits yeux de fouine. J'avais oublié à quel point tu étais laide. Mais putain, qu'est-ce que je fous là ? Tu t'es mise à chialer. « Ma fille, ma fille ». Tu as essayé de me serrer dans tes bras, contre tes seins spongieux et transpirants. Tu ne t'arrêtais pas de bramer alors j'ai fermé la porte.
Rien n'avais changé chez toi. Il y avait toujours ton Orlando brun sur la table basse, les mêmes photos sur les murs, ta crasse, ton odeur, un relent de vieux, de pastis et d'eau de cologne bon marché. Tu chialais toujours. J'ai eu envie de claquer ta gueule béante, juste pour que tu arrêtes de vagir et de m'exposer tes nécroses et ta morve. Mais je ne l'ai pas fait, à cause de la morve et de la transpiration. Je t'ai roulé un joint, tu t'es roulé une clope. Tu m'as fixée d'un air bovin en reniflant ta morve. Je me suis demandé comment quelqu'un avait pu un jour te sauter, avoir eu envie de toi.
Tu as allumé ta clope et ton regard a changé. Tes yeux se sont étrécis, tu avais fini ton cinéma de mère éplorée. Là, je te retrouvais. Ton sourire sardonique, ta méchanceté, ta perfdie. « Tu aurais pu revenir plus tôt .» Je sais, ça fait huit ans, pas assez longtemps à mon goût, j'avais presque réussi à t'oublier. « Alors tu as raté tes études, je savais bien que tu n'y arriverais pas, tu n'as jamais travaillé, tu as toujours été une fainéante irresponsable, toujours à compter sur les autres, et maintenant tu reviens pleurer à la maison... » Non Maman, je ne reviens pas, mais pourquoi essayer de t'expliquer ma vie, tu ne comprendrais pas et tu n'en as objectivement rien à foutre. « Ah ça, j'ai toujours su que tu tournerais mal, à jouer ta petite pute, tortiller du cul c'est tout ce que tu sais faire ». Ta gueule, Maman. « Ta gueule ! » Tu n'as pas relevé, tellement occupée à dégueuler ton torrent de méchanceté gratuite. J'avais fini mon joint. Tu continuais à monologuer avec tes petits yeux méchants en te roulant une autre cigarette. « Ta gueule ! » Tu restait là, ton cul gras collé à ton fauteuil, tes seins pendants et tes mains de petite fille, à agiter ta cigarette en m'envoyant ton haleine fétide dans la figure. « TA GUEULE BORDEL ! » « Petite pute » Ce sont les derniers mots que tu as eu le temps d'éructer avant que ma main aterrisse droit dans ta face. Ta joué était froide et flasque. Tu t'es remise à chialer, mais cette fois au moins tu savais pourquoi. Connasse... J'ai tout fait pour te sortir de ta merde, je t'ai faite enfermer mais à chaque fois ils t'ont relâchée, j'ai tenté de t'oublier mais tu m'as hantée jour et nuit grosse conne, tes insultes, tes bassesses et ta méchanceté. Ca t'a bien fait marrer de te servir de moi comme souffre-douleur, n'est-ce pas ? Tu t'es bien marrée de me voir anorexique, dépressive et suicidaire, tu t'es demandé si j'allais claquer, non ? Tu veux savoir pourquoi je suis revenue ? Parce que tu es ma mère, connasse. Oui, toi, ce tas de boue, c'est toi qui m'as faite comme je suis. Et que c'est soi-disant mon devoir de m'occuper de toi.
Vieille truie. Je n'ai pas eu besoin de prononcer un mot pour que tu comprennes. Tu as senti que le vent avait tourné, alors tu t'es mise à vagir, comme une truie qu'on égorge, oui là pour le coup on y est vraiment. Je t'ai poussée, tu es tombée et j'ai serré mes mains sur ta gorge. Tu t'es pissé dessus. Tu es vraiment dégueulasse merde, mais tu vas la fermer à la fin, tu ne peux pas crever en silence, bordel ? « Petite p... » Mon genou a explosé tes côtes, j'ai frappé ta tête sur le plancher, trois coups à chaque fois. Pe - Tite - Pute. Pe - Tite - Pute. Pe - Tite - Pute. J'ai fermé les yeux, j'entendais encore ta voix. Pe - Tite - Pute. Pe - Tite - Pute. J'ai ouvert les yeux. Du sang, de la morve et je la pisse. Je n'en attendais pas mieux de toi. Tu m'as regardée avec ton air bovin et tes larmes hypocrites. J'ai gerbé sur ta gueule avant que tu ne puisses l'ouvrir. Puis je suis allée me laver les mains et j'ai roulé un joint. Désolée, je n'ai pas pu t'achever. Je t'aime Maman.