Ma première fois

Le 09/10/2008
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par Autocentré
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
C'était trop long pour être publié sur le site VDM. Alors l'auteur s'est rabattu sur la Zone. Je ne vois pas d'autre explication. Ce texte a néanmoins deux atouts majeurs : 1/ il n'est pas bourré de fautes, ce qui nous changera. 2/ Il est si fort, si intense, qu'il noie le lecteur sous un trop-plein d'émotion contradictoires (l'ennui, le rire...) Un chef-d'oeuvre, un peu comme du Céline, ou au moins comme le blog d'une Céline de 17 ans. La prochaine fois, promis, je publie un bon truc. Si j'en trouve.
Je suis ta pute au détail, ou pardon ton bétail pute. Le soir tu me mènes à l'enclos pour que je broute les moutons de poussière sous ton lit.
Tu me payes en coups de bite, fractures anales et déviances nasales. Tu dis à mon dos que vaginalement je m'en sors terriblement. Mais as-tu seulement réalisé que tu te trompais de trou ?
Notre "relation" est drôle, un clown dans une arène de cirque qui (se) prend une bombe à sperme.
Perspicace, tu te doutes quelques fois que personne ne sais que tout le monde est au courant. Ils t'ont croisé sur le boulevard avec tes grandes chaussures et ton noeud papillon noirs, la classe ! Et en plus tu sais rester discret.

Quand je te demande si un jour mon nom sera écrit à côté du tien sur l'affiche du spectacle, tu me réponds "Absurdité ! Suce-moi et on verra.", et en effet, je mords, mais tu ne sens jamais rien. Tu préfères me voir simuler le plaisir que tu ne me donnes pas. Nous resterons à jamais aveugles.

Après l'amour, quand l'assaisonnement du rôti est terminé, tu prononces mon nom comme si j'étais une sainte. Mais je ne m'appelle pas Caroline. Ni Nathalie, et encore moins Maeva. Merci.

Dans nos conversations j'obtiens différents rôles :
Ta jeune fille ingénue.
Ta petite grenouille sur la table de dissection.
Ta spectatrice attittrée attendrie.
Ta chatte douée de miaulement (et seulement de miaulement, les chattes ne parlent pas !).

Cadavre autopsié quand nous dormons ensemble, je préfère m'en aller tôt le matin, plutôt que de me faire engrosser de mots grossiers, pincements de fesses, ou de "désolé, je dois".

Désolé je dois travailler.
Désolé je dois aller prendre une douche.
Désolé je dois aller manger chez Maman et Papa.
Désolé je dois faire de l'ordinateur.
Désolé je dois aller pisser.
Désolé je dois me rendormir.

Le seul "désolée je dois" empreint de vérité que j'aurais le droit d'employer un jour si l'envie me venait de participer à ton jeu littéraire serait :
Désolée je dois supporter ton haleine putride.
Malheureusement, les couilles me manquent, mais c'est ça ou bien passer sa vie la main dans un caleçon qui démange.

J'aurais voulu être un homme pour pouvoir te sodomiser. Tu aurais voulu être une femme pour pouvoir t'assumer. Trou du cul agressif et chatte frustrée. Chez les apaches nous aurions fait un malheur.

Je n'attends jamais avec impatience le moment de te revoir.

En matière de poufiasse qui se prédit, de pétasse qui se prélasse : Tu NE ME sers à rien.