Marne-la-Vallée (possessed mix)

Le 09/12/2008
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par EvG
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Dossiers / Remix
Dans sa reprise de la ballade 'Marne-la-Vallée' de Dourak, Evg inverse la tendance. Là où le texte d'origine était glacial et précis, la version d'EvG est brûlante et confuse. La ballade était dépouillée d'artifices, le texte remixé ne lésine pas sur les envolées lyriques et les métaphores chargées. On perd la désinvolture stylée de Dourak, le résultat est même plutôt laborieux, mais on y gagne une fureur presque mystique, effrayante.
[remix de Marne-la-Vallée de Dourak Smerdiakov]
I :

La colère est montée du ventre jusque ma tête et une bile ardente à remplacé mon sang.
Du jour de la naissance jusqu'au lit de leur mort, ils s'imposent à moi dans leurs uniformes de vie. Adorent perpétuellement de divinités de pacotilles. Vont à la messe, chaque soir, pour recevoir leur sermon et se gavent d'hosties dégoulinantes dans d'emblématiques enseignes qui portent en devanture le M maudit. Le tronc ? il le remplissent sans jamais broncher puisque ce dieu aux allures de Grand Frère leur offre de menus contentements dès qu'ils introduisent dans le trou quelques piécettes. Tous béats devant leur Deus, il ne manque à leur panoplie de grenouilles de bénitier que la crainte du Mal. Je serai sa Main Armée puisque tel est le désir des hommes.

II :

« Si ton dieu n'est que Matériel, ton Diable sera fait de chair et d'os. »
Pendant que j'avance dans le froid que mon manteau me laisse sentir, je me le répète à voix basse. J'ai un canon glacé et qui me gèle à la ceinture.
La neige craque sous mes bottes. Une neige qu'ils ont souillée à lui passer dessus par milliers ce jour.
Un enfant, émerveillé. Il lève les yeux du plus haut qu'il le puisse pour atteindre le regard d'une icône colossale au sourire crispé, puis embrasse le plastique de sa joue. Bientôt, l'enfant aura l'éternel repos puisque tout est sur terre. Jamais plus il ne devra tendre son corps entier pour atteindre des bonheurs dérivés de pétrole.

III :

La foule a sans doute poussé un hurlement unanime, mais je n'entends rien que les grondements du bout de ma main. Sept sont tombés, sept grosses taches rouges dans une neige qui ne parait que plus pure quand ils s'y répandent en flaques.
J'avance à pas lents, eux se marchent les uns sur les autres pendant que je les repousse dans les couloirs de ce temple bariolé. La fin, solide, inéluctable, je leur laisse le plaisir de la contempler, de la caresser, d'en lécher les contours. Quand ils sont venus, ils le savaient bien pourtant. C'est « gratuit pour les enfants de moins de sept ans ! » J'espère que ça leur fait plaisir.

IV :

Un gosse, abandonné dans la débâcle. Il lève les yeux du plus haut qu'il le puisse pour atteindre mon regard de colosse au sourire crispé puis embrasse de ses lèvres le métal de mon arme.
Plus loin, un autre nous observe avec insistance.
« Oui je sais Mickey, il y a du sang sur mes bottes. »