Libre expression

Le 27/03/2010
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par Krome
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Thèmes / Débile / Vie quotidienne
Est-ce que la Zone ressemble à un site de soutien scolaire ? C'est ce qu'on pourrait croire en lisant Krome nous raconter comment il se plante lors d'une épreuve d'expression libre. La fin est un petit défi, et vous incite à trouver un meilleur commentaire que celui de sa prof.
Une séance de techniques d’expression et de communication l’après-midi d’un lundi est la pire chose qu’un corps et un esprit normalement constitués peuvent endurer.
La professeure nous donne trente minutes pour écrire librement un texte ‘qui se tient’. Je pose mon stylo et ma feuille devant moi, et j’essaie de me concentrer sur quelque chose qui me tienne à cœur et dont je voudrais parler. Une vacuité céleste traverse mon esprit, à vrai dire, à part les gros seins et le LOTO rien ne m’intéresse vraiment.

Après quelques minutes de médiation creuse, je me décide enfin à tracer des absurdités linguistiques sur le papier en espérant que les idées suivront. A peine ai-je eu le temps de boucler le cul bien rond de la lettre J majuscule que je ressentis des secousses sous mes pieds, tout le monde s’affole autour de moi, j’enchaine, avec une sérénité bouddhique, avec la lettre e, et là, juste après que la bille se soit décollée de sur la feuille, un énorme cratère traverse le long de la classe, en sortit un tube en forme de suppositoire géant duquel débarquèrent de petits monstres verts gluants à la tête rectangulaire. Leurs armes en forme de petit pain projetaient une lumière blanchâtre qui réduisait tout ce qui bougeait en champignons. Les monstres, en me voyant, poussèrent des cris assourdissant puis se dirigèrent, en une seule masse compacte, en ma direction. Affolé, je continue à écrire, avec la main tremblante, un s, puis un u, et là je m’aperçois que le premier de la classe repousse l’ennemi avec une mitraillette supersonique fabriquée à partir du DATA-Show, les monstres lui pétent le crane en lui lançant un obus que l’un d’eux avait pondu auparavant par le derrière, il m’a fait tout de même gagné de précieuse seconde. Je griffe un i avant que l’un des monstres se jette sur moi pour m’arracher le bras, je reprends péniblement le stylo de la main gauche alors que le sang gicle de l’autre coté, et je mets, non sans douleur, à coté du i un s. Un autre monstre fond par son souffle la main restante, je serre alors le stylo entre mes dents, dans un ultime effort héroïque, pour poser un point à la fin du mot.

La feuille se trempe de sang, après que l’on m’est décapité, sauf ces deux petits mots qui restent purs, immaculés : ‘Je suis’


La professeure me traite de pauvre con immature, et me promet un 0 pour le contrôle.