Un cube

Le 26/09/2010
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par Yog
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
Yog nous fait découvrir une nouvelle forme intéressante de sexualité : l'alguophilie. Au delà de ce détail, il s'agit d'une tranche de vie plutôt bien écrite mais assez ennuyeuse, trop embryonnaire pour vraiment faire un bon texte.
J’ai emménagé ici voilà trois semaines, un mois peut-être, ou entre les deux pour ce que ça fout. Une maison excentrée et le premier étage pour moi seule, en location, trois pièces, un beau salon.
Encore chiche en meuble, mais ça va venir. Entre le parquet flottant et les murs crème et orangés dans la cuisine, je me sens capable de me faire un cocon agréable.
Le seul fait curieux semble être les troubles du sommeil. Oh, ils ne sont pas désagréables, mais me fatiguent. Je me réveille en pleine nuit, j’ai du mal à me rendormir, bien que je me sente épuisée et détendue. Probablement un effet du nouveau départ, du nouveau taff et d’avoir enfin quitté Stéphane.
Trop de changements perturbent.
La première nuit je me suis éveillée vaseuse mais le cœur cognant fort et j’étais mouillée, de la chatte plus précisément et plus intensément, mais en sueur de partout. Même du crâne. Il me semblait avoir fait un rêve, de ne pouvoir le saisir et me le repasser. D’autant plus frustrant que je sentais qu’il était agréable, vu les spasmes de mon vagin.
Bonne nouvelle me suis-je dis, j’ai ressenti le besoin de manger du chocolat, ai tapé dans mes réserves de Crunch et me suis rendormie très rapidement, au point que j’ai bavé du chocolat - je m’étais endormie trop tôt pour finir ma bouchée.
Je suis allée au travail, à la fois comblée et fatiguée. Mes nouveaux collègues m’ont taquinée. « Avec qui tu as passé la nuit hein ? » Avec ta mère connard.
Je ne L’ai senti vraiment que le quatrième jour. Je me rappelais confusément du rêve. Il s’y trouvait des algues, de douces algues gluantes qui s’enroulaient autours de mes membres et venaient caresser ma vulve. S’y trouvait aussi des mains, qui palpaient et meurtrissaient le haut de mon corps dans un délice tout juste douloureux. Une haleine à mon oreille. Une trique contre ma jambe.
Réveillée mouillée. Jusqu’à la moitié des cuisses. Et puis des bleus sur mes seins, et mon cou. Transie de froid car trempée de sueur, même les cheveux. Même l’arrière des genoux et la plante des pieds. Et ces spasmes du vagin, les pulsations de mon clitoris, impression d’hébétude et de complétude, sourire aux lèvres.
Il m’aura fallu une plaquette entière de chocolat pour ce rêve là.
Je me suis mise à faiblir au boulot, mon obnubilation : rester chez moi à dormir et enchainer les orgasmes dans les algues, les pressions sur mon cou. A y penser mes seins se durcissaient. A y penser ou pas ?
J’ai noté la douleur aux seins, heureuse. Quelque chose s’accomplissait.
La semaine passe, nuits délicieuses et journées chiantes, comme pour tout le monde me disais-je.
La deuxième semaine je L’ai vu. J’étais endormie, paupières closes avec une parfaite conscience de ce qui m’entourait. Une doucereuse et vaguement pestilente odeur de vase. Des clapotis. Un gémissement. J’étais incapable de bouger. Crise hypnagogique ou chance de ma vie, qui sait.
Je sentais Son poids sur moi, Ses genoux ouvrant brutalement mes cuisses, les algues les enroulant, enserrant mes cuisses et mes bras, préparant ma chatte à une pénétration. Des mains, palmées peut être, pétrissant mes seins avec brutalité. Je ne pouvais pas gémir, je ne pouvais qu’être ainsi consciente dans un corps paralysé. J’ai forcé pour me réveiller, pour Le rencontrer. Impossible.
Ses mains enserraient mon cou, savoureuse asphyxie ouvrant mon con.
Sa bite était douce et visqueuse comme les algues, elle s’entortillait dans mon vagin comme une main aux multiples doigts, trouvant l’endroit exact qui me faisait mouiller, pleine de dureceur, je sentais Son poids sur moi qui m’étouffait aussi, mes jambes s’agitaient de myoclonies, j’allais m’évanouir mais je dormais déjà.
Le lendemain je suis allée voir un médecin. Je ne peux plus dormir. Trop de stress au boulot. Regardez mes cernes. Regardez mon teint gris. Regardez ma tension à 9/5. Regardez-moi avec Sa marque. Regardez mes contusions autours des mamelons, sur mon ventre blanc et sous mes oreilles.
Non je ne suis pas victime de maltraitance conjugale. Je vis seule. Je n’ai pas d’amant.
C’est là que je l’ai sentie bouger dans mon petit ventre, l’algue. Ca a interrompu mon discours de dix secondes environ. Ca m’a encouragée à poursuivre mon baratin. Faiblesse, fatigue, peut être la mononucléose ? Sait-on jamais.
Batterie de tests sanguins. Arrêt de travail. Ordonnance d’alprazolam et de zolpidem. Victoire.
Dormir, dormir, rêver ; dormir à la demande et accueillir Ses assauts.
Et Ses assauts en moi quand je suis éveillée. Les Siens ou une part de Lui. Délicieux, de toute façon.
Je dors durant deux jours, deux jours où Ses visites se font fréquentes. Je jouis, je jouis toute la nuit et partie de la journée.
Je vais faire cet examen sanguin. Je suis anémiée. Je manque de vitamines, de potassium, de calcium. Les marqueurs du foie sont altérés. Je souris. Je n’irai pas à l’hôpital. Je n’irai pas non plus pour les beta HCG positifs, je ne suis ni étonnée ni effrayée. Un test de grossesse positif c’est bien non ? Surtout si le fœtus vient de l’Être que je vénère pour me procurer ma dose d’ocytocine matin, midi, soir… Et que l’odeur seule de la vase vient me chatouiller dans le string. Qu’il bouffe donc mes protéines et pompe sur mon foie, je m’en fous dans les grandes largeurs.
C’est Sa marque, je l’adore et j’en suis fière.
L’algue bouge en moi, de plus en plus souvent. Puis un jour je suis prise de douleur. 4 semaines à peine ? Je m’en fous.
Ca, ça doit être des contractions. Je souffre et je jouis. Soit je mouille démesurément soit la poche des eaux est percée. Ca ondule dedans. Je transpire, comme lors des visites nocturnes. Je pousse. Je ne crie pas. Je mords un coin d’oreiller. Je me cambre et me tends, presque à convulser.
Il n’est pas là. Il a un plan. Je mouille, je sue, je chie sur moi. Je vais y arriver. Je sens l’algue en moi forcer et forer le passage. Je saigne. Je saigne beaucoup. Aucune importance. Je pousse. Je pousse, je pense à Nos instants de jouissance et je ris.
Les excroissances de l’algue ont trouvé la sortie. Elle me déchire. Je souris. C’est le Plan.

Le squatter en moi avance de plus en plus, broie de plus en plus mon utérus, mon vagin, les bras de l’algue charrient en sortant, entre les petites lèvres, des morceaux de placenta, de chair, des caillots.
Vert contre rouge et rien ne bouge. Je vais crever putain. Cette idée m’est agréable. Il a pris possession de mon corps puis de mon esprit. Je lui en suis reconnaissante.
Qui peut se réjouir d’avoir une dizaine d’orgasme par jour durant un mois ? Ca remplit une vie. Ca rempli une vie et ça déchire mon corps. L’algue se fait l’episio toute seul en une grande déchirure. Elle s’expulse dans un flot de sang. Je ne suis pas encore morte. Mais je sens que déjà elle me bouffe pour vivre en partant de ma chatte, à peine sa respiration établie. Tout cela est bel et bon. Je suis reconnaissante.