whisky please !

Le 20/02/2011
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par Mike Fallus
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
Mike Fallus, c'est un genre de Supernova version pangolin, un qui aurait confondu son clavier avec la commande de sa grue téléguidée Fisher price et qui serait tombé ici par le plus grand (et malheureux) des hasards. Il n'empêche que pour un môme de six ans, ça reste prometteur.
allongé sur ce canapé mimant à la perfection une paillasse miteuse puant la vermine et le sex, je suis là allongé, les yeux fixés sur ce plafond incolore en phase terminale d’un cancer d’infiltration des eaux!

le ronronnement d’une vieille firebird déambulant au coin de la rue disparait dans la cacophonie nauséeuse du métro aérien.
ma tête tourne, bordel moi qui fuis la mer, de peur d’être victime de son mal, me voilà a deux doigts de restituer la bouteille de bourbon bon marché que je me suis envoyé pour noyer cette garce de solitude.

- je fais quoi putain?

je reste là à agoniser comme une épave de chalutier par 20.000 lieues sous la mer, ou je secoue cette carcasse incompétente et je tente une excursion nocturne dans les rades encore ouverts à cette heure tardive de la nuit?
allez bouge toi me sermonne cette voix rauque dans ma tête.

- dieu c’est toi?
- non du con c’est ton reste de conscience, si tourmentée soit elle!!

bon ok admettons que l’air frais des gaz d’échappement et autres toxines chimiques me fasse du bien.
me voilà a déambuler dans cette rue, bordée de sex shops glauques au possible, le temple de la débauche, l’usine a foutre et encore d’autres clichés tout aussi charmants me passent par la tête. comme bol d’air c’est mal barré, mais sait’on jamais à mon retour un petit détour peut toujours s’envisager.

je me laisse guider par l’odeur fétide de la cigarette abattue froidement dans un cendrier et j’entre dans ce troquet, l’enseigne toussote comme un tuberculeux. je me pose et m’accoude au bar, “tavernier un bourbon!!”.

la tronche enfarinée j’enfile le verre dans mon gosier rongé, puis un second, puis une bouteille que j’ai partagés avec un mec dans ma condition, un génie incompris lui aussi.

un monde d’assoiffés, la seule différence, le contenu du flacon, liberté d’ébriété rime avec ivresse du pouvoir… sur ce, bonsoir