Insecticide

Le 28/10/2016
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par HaiKulysse
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
HaiKulysse nous annonce : " à lire en écoutant à fond Dive de Nirvana à se faire chialer du pus dans les oreilles." en précisant que ce texte fait suite à sa précédente nouvelle. J'ai essayé de suivre ses recommandations et j'avoue avoir eu un peu de mal à écouter ma voix intérieure parce que quand même Kurt Cobain, il fait un boucan de tous les diables dans sa chanson. Une invitation de l'auteur donc à être multitâche, à devenir un poulpe, à plonger dans lui-même (ce qui est assez crade). Par ailleurs, il est fait allusion à ce même morceau dans le texte et je tiens à relever ce qui me semble être une erreur qui aurait pu radicalement changer la trame de l'histoire (et des précédentes contributions d'HaiKulysse à la glorieuse exploration zonarde de l'univers), à savoir, en effet, l'album de Nirvana a bien pour titre "Incesticide" et non "Insecticide", bordel. Où l'on apprend donc qu'HaiKulysse est dyslexique à ses heures perdues et qu'il passe à coté donc du charme incommensurable des calembours pourris et leur impact marketing mnémotechnique sans commune mesure. Après ça, il défendra certainement dur comme fer que Gainsbourg chantait avec sa fifille "Lemon Insecte", que NTM est l'acronyme de "nécrophages trade mark" et qu’œdipe était entomologiste. Heureusement qu'on enchaîne rapidement par un trip Orange Mécanique sa mère, et par une petite pub cachée pour un de ses potes éditeur lyonnais ayant fait sienne l'expression dégueulasse du journaliste Louis Pauwels, sida mental, désignant de manière assez putassière et irrévérencieuse l'absence d'esprit critique pandémique de la jeunesse relativement aux idées de gauche. Heureusement que ça se recentre vite dans l'anarchisme sinon ça aurait fait désordre.
Assis en tailleur sur la table d'examen, je méditais sur le vide, affûtais ma vacuité dégueulasse que j'entendais vagir sans aucune prétention scientifique, sociale, ou économique pour ce monde déjà mort, tout ça en écoutant Dive de l'album Insecticide que je passais en boucle en mon for intérieur, comme Alex DeLarge avec son Ludwig Van Beethoven.
Elle était tombée tristement par terre sa crotte de nez, comme les hélices mécaniques qu'on avait greffé aux crânes des chimpanzés, les autres cobayes enfermés avec moi ; le laborantin ce tocard continuait malgré tout à me toiser de haut, fier de ses diplômes et de la petite vie de merde qu'il avait créé.
« Labyrinthique et tête-bêche » lui avais-je répondu lorsqu'il m'avait demandé comment je trouvais la mienne de vie. J'étais passé à tabac la nuit d'avant près du canal, les éboueurs m'avaient récupéré et je m'étais retrouvé ici, dans ce laboratoire dont les usages semblaient occultes.
Bien sûr, j'avais lu Sida Mental de Lionel Tran, le narrateur du livre me renvoyait sans cesse à ma folle lâcheté mais emmailloté dans une fourrure à col de lapin, je préférais largement vivre dehors dans la rue, ne pas suivre les stridentes sirènes du consumérisme frénétique etc.
A cette époque, le rationnement dans les établissements aussi bien publiques que privés était de vigueur ; pourtant, ce matin, avant l'entretien j'eue droit à mon café lacté, il me semblait qu'il fallait émettre un mot ou un geste de reconnaissance. Aussi j'acceptais sans broncher les questions obscènes et connes du laborantin, en répondant malgré tout à côté de la plaque. J'avais en moi bien trop de pulsions de mort délétère pour me livrer à qui que ce soit. Trop de fumées toxiques s'étaient échappées de mon crack quotidien : quand je me droguais, j'avais de furieuses envies de violer des grands-mères squelettiques, des filles laides à vomir intérieurement dévastées et paumées, de les enfanter ces putains du paradis et qu'elles accouchent d'un quintuplé de futurs SS.