Le jaune mécanique de Kubrick reste blanc

Le 24/11/2016
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par HaiKulysse
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Thèmes / Obscur / Tranches de vie
Petit extrait vraiment plaisant plongeant le lecteur dans univers plutôt sombre et sensuel . On a l'impression de se retrouver en plein dans les années 50 et de voir défiler sur son écran des extraits du dahlia noir mêlant photos esthétiques et défilés de pin-up (ou de bouteilles de rouge, je ne sais plus). En citant Kubrick, on attendait peut-être un espèce de petit plus déjanté mais c'est vraiment manière de critiquer parce que j'ai kiffé le texte. Par contre, ma gueule pour moi parce que j'ai cherché sur le net la définition de "exsuder", comme quoi sur la zone on apprend toujours des trucs et c'est bon ça !
Tout d’abord, comme un rêve communautaire, une scie coupant une bûche au-dessus d’une rangée de corps longilignes, nerveux et racés. Après bien des mégots et des joints aux pensées secrètes qui doivent être très amusantes, on ne trouve ici que des bobines de films en lambeaux, des graffitis, des oeuvres conformes à leur idée directrice : le cerveau de Kubrick, un processeur qui déplore lui-même ses outrances langagières et thématiques.
Ce rêve communautaire aspiré par un ciment armé, projeté dans un cinéma verrouillé et sans lumière, affublé des artifices du récit -projet complètement abandonné- et cette scie s’imprégnant des odeurs incendiaires d’entrejambe de la surface à mesure qu’elle coupe la bûche, et cette rangée de corps est alors divisée - ou devrais-je dire stratifiée - en quelques halos de glace.
En remontant ces « étages » ce qui donne un éventail de femmes nues à vocation universelle, on se rapproche - il me semble - de leurs douces et brillantes, de leurs excitantes et réconfortantes facultés.
Leurs facultés ? On ne peut les définir sans descendre d’un « cran » d’une « marche » ; au paroxysme de l’orgasme, alors se constitue l’album de cette étrange famille : en cas d’indispositions, exsuder l’arôme, l’odeur, l’histoire génétique de toutes ces femmes.

Le lendemain, dans la boîte aux lettres, le courrier du matin qui ne peut s’écrire dans ce jargon et confère malgré tout au texte sa nouveauté, sa singularité véritable. Le lendemain aussi, d’autres séances beaucoup moins cinématographiques émergent de ces ténèbres, comme éclairées par la lune ou par une bougie.
La liste de mes jours passés chez ces femmes accueillantes est nommée, définie, datée, étiquetée dans ma tête comme des vins, depuis les classiques, les grandes années, jusqu’aux cépages de tous les jours. A l’acétylène, je la brûle aujourd’hui mais le jaune mécanique de Kubrick reste blanc…