La nuit des vertèbres

Le 18/08/2025
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par Younisos
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Dossiers / " Dans l'ombre de Frankenstein "
Younisos s'est mis en tête d'apprendre la poésie aux zonards qui en sont réfractaires. Mais ce n'est pas avec ce texte qui est un prétentieux délire d’un surréalisme de bazar qui se vautre dans une bouillie verbale où l’excès de métaphores charcutées frise le ridicule, qu'il va y parvenir. L'auteur semble vouloir choquer avec une imagerie viscérale et sexuelle mais il n'y a pas la moindre profondeur. Les phrases, alourdies par un pathos outrancier, s’empilent comme des carcasses dans un abattoir mal tenu, laissant le lecteur perplexe face à ce strip-tease sémantique qui se veut provocant mais n’est qu’un criard étalage de mots. On dirait un adolescent gothique découvrant le dictionnaire des synonymes, enamouré de sa propre audace. Par sa monstruosité, voici le poème propulsé dans l'appel à textes Mary Shelley.
carcasses en cascades
... ... ... ... rêves
                    écorchés

franches falaises de foies frais

la
laiteuse
m'égorge le gland
Une saucisse géante avance, rampant au bord lacté de notre chienne de galaxie.
Le trou du cul de la Voie Lactée n'est pas un trou noir, non... c'est un énorme énorme vrai anus bien carné, et il se fait sodomiser par le silence de l'Os.


Hanté par le surgissement, au bout du nocturne corridor, de la chose organique, informe, glaireuse, membrée, innommable.
Quand je plonge le couteau dans le melon jaune, j'appréhende que gicle, de la pulpe jaune clair, une bestiole écarlate au cri stridulant.
Effroyables foetus déferlant rugissant au suc même de la nuit.
Et, au soleil, le galbe suave d'une nymphette aux lèvres purpurines.
Et, au soleil, le mur blanc.
...

L'anal élan est par-delà eros, dans la mutité de l'excès, là où la chair affleure au ras des éclairs sanglants… peau douce au soleil.

Un gigantesque melon rigole au fin fond du silence.
Quelque part dans l’Iliade, l’épée tranchant les vertèbres fait gicler la moelle.
L’évidence est aphone. Atroce. Les mots sont des couteaux dans la plaie sensorielle, pour jouir à se scier les viscères, saigner à vif l’écran perceptif de l’horreur patente, fêlure du maintenant, orange crevée de l’abominable flux, strip-tease ahuri de l’os écorché.

J'ai les cervicales qui craquent… elles chantent la glauque raideur du flot présent.

L’arrière-boutique de l’écriture est un immonde égorgeoir, foutoir ahurissant d’abominables cochonneries, de vie charcutée, de démence régurgitée en lumières et galbes à midi.
...

L'angoisse matinale revient me prendre telle une amante, elle me suce, et branle mes boyaux torturés.

Je m’éjacule tout entier et mes viscères ahuris ruissellent effarés sur mon lit déglingué, puis rampent en couinant sur les murs de ma chambre délabrée.

L'horreur est rien.
L'horreur est une fenêtre — le jour qui éclate sur une façade chaulée.
… … …

Et quand l’horreur du matin azuré s’est estompée, il reste l’horreur de respirer — inspirer — atroce — expirer — atroce — ma rate remonte je la crache au bout de la — phrase.

J’écris dératé.

Un flot de viande féminine fait crouler le rythme derrière mes cervicales tordues.

Devant moi l’étendue de plasma et de lymphe calcinés — j’ai brûlé toute ma moelle — je m’apprête à sodomiser post-mortem le corps astral de mes rêves d’ex-humain.
...