Dossiers
- " Dans l'ombre de Frankenstein " :
- Dans l'ombre vacillante des chandelles, alors que le vent hurle à travers les landes brumeuses, nous lançons un appel à textes en l'honneur de Mary Shelley, l'âme visionnaire derrière Frankenstein. Plongez dans l'atmosphère gothique et tourmentée de son œuvre : explorez les frontières entre science et morale, les tourments de la création, ou les errances de créatures maudites par leur propre existence. Que vos récits capturent l'essence de l'angoisse romantique, du sublime et de l'inexorable tragédie humaine. Laissez-vous inspirer par les orages de son imagination et envoyez-nous vos manuscrits pour un dossier célébrant l'héritage intemporel de cette pionnière de l'étrange.
Textes :
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MAIRY CHÉLÉ – LA MAMIE DU TRUC ASSEMBLHÉTÉROGÈNE
par
Caz
Ce monstre littéraire cousu à partir des chairs palpitantes de multiples sources, dont la page Wikipédia de Mary Shelley, s'élève avec une vitalité cyberpunk en un hommage électrisant à la reine du gothique. Son assemblage chaotique d'images sanglantes, de métaphores technologiques et de poésie rageuse reflète l'audace créatrice de Shelley, transformant son génie en un Frankenstein numérique qui vibre d'une énergie rebelle. Chaque fragment – biographie, manifeste, délire littéraire – pulse d'une vie féroce, capturant l'esprit visionnaire de l'autrice à travers une prose éclatée, aussi viscérale que poétique. Cette bête textuelle, ranimée par l'éclair de son héritage, se dresse fièrement et rugit dans l'éternité : IT'S ALLLLIIIIIIIIVVEE§§§ -
Lettre à Mary, la sainte pute des lettres anglaises
par
Lindsay S
Cette lettre fictive du monstre à Mary Shelley est une prouesse littéraire, un cri rageur et poétique qui mêle habilement ironie mordante et désespoir existentiel en seulement quelques lignes percutantes. L’écriture, crue et incisive, capture la voix d’un être abandonné, oscillant entre reproche filial et satire sociale, tout en dénonçant avec une lucidité brutale les contradictions du féminisme de Shelley et l’appropriation de son œuvre par la culture populaire. La structure rythmée, ponctuée d’images saisissantes, donne à ce texte une force viscérale qui hante autant qu’elle fascine. Ce texte déconstruit magistralement les mythes de la création, de la gloire et de l’héritage littéraire. -
La Lettre
par
Cindy Le Boucher
Cet hommage à Mary Shelley adopte un style classique et linéaire, ancré dans une ambiance victorienne, mais contrebalancé par une noirceur intense qui évoque l’audace macabre de Shelley. La quête désespérée d’Anna pour ressusciter sa fille porte une tension dramatique puissante, même si les personnages manquent un peu de profondeur. Ce contraste entre retenue formelle et horreur thématique crée une œuvre saisissante, quoique légèrement inachevée par ses personnages évanescents. -
Agloolik.exe
par
CHAUVIN MARC
Agloolik.exe est une œuvre cyberpunk magistrale qui tisse avec audace un univers arctique où la mémoire humaine, fracturée et recousue, devient une arme de libération. Le texte mêle mythes inuits, biotechnologie dégénérée et une révolte silencieuse portée par une prose poétique et tranchante. L’histoire de Ryn Kaajak, à la fois vaisseau et catalyseur d’une conscience collective, explore avec une profondeur bouleversante les thèmes de l’identité, de la liberté et de la douleur partagée, transformant le monstre de Frankenstein en une entité salvatrice. Cette nouvelle est un miroir trouble, un chant sous la glace qui résonne longtemps après la dernière ligne, invitant à questionner ce qui fait de nous des humains dans un monde saturé de contrôle. -
Encore un baiser
par
Aurore Dumas
L’auteure de ce texte semble s’amuser à manipuler ses personnages comme des poupées dans une maison de jeu gothique, les plaçant dans des décors stéréotypés avec une jubilation presque enfantine. Elle les fait évoluer dans un univers où chaque dialogue et geste sent la mise en scène exagérée, comme si elle tirait les ficelles d’une pièce de théâtre mélodramatique. Cette impression de jeu artificiel est renforcée par les clichés romantiques et les rebondissements prévisibles, où l’héroïne, telle une marionnette, passe de l’effroi à l’audace sans réelle profondeur psychologique. On dirait un divertissement d’écrivain qui, fascinée par son propre univers, oublie de donner à ses poupées une vie autonome, les réduisant à des figures d’un tableau gothique trop bien orchestré. -
Bouquet final
par
Denis Soubieux
Cette participation à l'appel à textes "Mary Shelley", d’une intensité poignante et d’une audace narrative remarquable, tisse avec brio l’introspection d’une vie marquée par les éclats et les désillusions d’une femme à l’aube de son départ. L’écriture, à la fois crue et poétique, dévoile une Marie-José Charpentier complexe, oscillant entre fierté rebelle et fragilité désabusée, dont le parcours dans le mannequinat et les relations humaines est dépeint avec une lucidité déchirante. La transition vers une fin fantastique, où la mort se mue en une métamorphose vibrante, transcende le tragique pour offrir une conclusion d’une beauté saisissante. Ce bouquet final, mêlant réalisme brut et onirisme, captive par sa capacité à transformer la douleur en une célébration de la liberté ultime. -
Zombies
par
HaiKulysse
La technique du cut-up de William S. Burroughs, appliquée dans ce texte d'HaiKulysse, trouve une résonance particulièrement pertinente dans le cadre d’un appel à textes sur Mary Shelley. Ce procédé, qui fragmente et recombine le langage pour créer des images inattendues, reflète l’essence même de l’œuvre de Shelley : une exploration de la création par assemblage, où des éléments disparates sont cousus ensemble pour donner vie à une entité nouvelle, souvent monstrueuse et dérangeante. Ici, le texte, avec ses phrases décousues et ses visions grotesques – squelettes, zombies, ossuaires, et motifs macabres – évoque la réanimation chaotique du monstre de Frankenstein, tout en poussant l’expérimentation narrative vers un territoire encore plus radical. -
La nuit des vertèbres
par
Younisos
Younisos s'est mis en tête d'apprendre la poésie aux zonards qui en sont réfractaires. Mais ce n'est pas avec ce texte qui est un prétentieux délire d’un surréalisme de bazar qui se vautre dans une bouillie verbale où l’excès de métaphores charcutées frise le ridicule, qu'il va y parvenir. L'auteur semble vouloir choquer avec une imagerie viscérale et sexuelle mais il n'y a pas la moindre profondeur. Les phrases, alourdies par un pathos outrancier, s’empilent comme des carcasses dans un abattoir mal tenu, laissant le lecteur perplexe face à ce strip-tease sémantique qui se veut provocant mais n’est qu’un criard étalage de mots. On dirait un adolescent gothique découvrant le dictionnaire des synonymes, enamouré de sa propre audace. Par sa monstruosité, voici le poème propulsé dans l'appel à textes Mary Shelley. -
Elisabeth : La fiancée de Frankenstein
par
Lindsay S
Cette fin alternative de Frankenstein est une réinvention fascinante qui approfondit avec audace les thèmes de l’œuvre originale, tout en insufflant une intensité émotionnelle déchirante. L’écriture, d’une prose élégante et hantée, capture la descente de Victor dans une obsession égoïste, révélant une facette plus sombre et introspective de son caractère. La résurrection d'un des personnages, loin d’être un triomphe, devient un miroir terrifiant des erreurs de Victor, amplifiant le tragique de son hubris. La confrontation avec la créature, empreinte d’une compassion inattendue, offre une réflexion bouleversante sur l’identité et l’acceptation de soi. Ce texte, riche en nuances psychologiques et en images saisissantes, transcende le récit gothique pour interroger la quête désespérée de contrôle face à l’inéluctable. -
Sylphe
par
An Alhweder
Cette histoire tisse une atmosphère envoûtante où l’intériorité d’une femme désabusée par son mariage et les conventions sociales se mêle à une nature sauvage, presque surnaturelle, qui l’appelle à l’abandon. L’écriture, d’une prose fluide et sensorielle, excelle à faire ressentir la tension entre le carcan social et l’élan vital de la forêt, transformant une simple errance en une fable gothique où la protagoniste semble fusionner avec une entité sylvestre. La douleur physique et psychologique, incarnée par la migraine et l’aversion pour son mari, sert de catalyseur à une métamorphose ambiguë, entre libération et engloutissement, qui évoque les récits de Shelley par son mélange de romantisme noir et de communion panthéiste.